Le conditionnement instrumental de l activité électrodermale - article ; n°2 ; vol.71, pg 521-545
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Description

L'année psychologique - Année 1971 - Volume 71 - Numéro 2 - Pages 521-545
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Lemineur
E. Meurice
Le conditionnement instrumental de l'activité électrodermale
In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°2. pp. 521-545.
Citer ce document / Cite this document :
Lemineur R., Meurice E. Le conditionnement instrumental de l'activité électrodermale. In: L'année psychologique. 1971 vol. 71,
n°2. pp. 521-545.
doi : 10.3406/psy.1971.27757
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1971_num_71_2_27757LE CONDITIONNEMENT INSTRUMENTAL
DE L'ACTIVITÉ ÉLECTRODERMALE
par R. Lemineur et E. Meurice1
Laboratoire de Psychopathologie expérimentale
Institut psychiatrique provincial, Lierneux (Belgique)
Un grand nombre de travaux ont paru dans les dernières années
concernant le conditionnement instrumental des fonctions neuro
végétatives chez l'Animal et chez l'Homme. Leur intérêt est fonda
mental, notamment pour améliorer la compréhension des troubles
psychosomatiques. Parmi les fonctions neuro-végétatives, Pélectro-
dermogramme (EDG) revêt un intérêt tout particulier pour le psychol
ogue. Une étude critique des recherches récentes sur ce sujet a paru
opportune d'autant plus que les résultats EDG obtenus chez l'Homme
étaient beaucoup plus sujets à controverse que ceux que l'on avait
obtenus chez l'Animal en explorant d'autres variables neuro-végétatives.
Dans une partie introductive, nous situerons tout d'abord le pro
blème dans son contexte général : on tentera de clarifier certaines
imprécisions sur la nature du conditionnement appliqué aux fonctions
végétatives. Cette introduction sera plus particulièrement destinée à
familiariser avec ces problèmes les lecteurs qui ne seraient pas spécialisés
dans ce domaine.
Le corps du travail sera centré sur l'examen des travaux les plus
significatifs concernant l'EDG. Ils seront envisagés du point de vue
des raisons qui pourraient expliquer les divergences des résultats
obtenus d'une étude à l'autre.
RÉALITÉ D'UN CONDITIONNEMENT
OPÉRANT DES FONCTIONS VÉGÉTATIVES
Conditionnement opérant et conditionnement instrumental
On a généralement distingué les réponses de type opérant des
réponses de type respondent par le fait que ces dernières sont déclenchées
par un stimulus spécifique identifiable alors que les premières seraient
1. Crédit FRSM. 522 REVUES CRITIQUES
« émises » spontanément par l'organisme. Le conditionnement de ces
deux types de réponse se ferait sur la base de deux processus distincts
(Skinner, 1938) : conditionnement classique (ou de type S ou de type I)
pour les réponses respondent et conditionnement opérant (ou de R) les de type opérant.
Comme on le sait, le classique (pavlovien) consiste
dans « un transfert de pouvoir excitateur, vis-à-vis d'une réaction
déterminée, d'un excitant absolu, c'est-à-dire inconditionnellement
efficace, à un excitant primitivement neutre, mais qui devient efficace
à son tour, à condition d'avoir été donné en concomitance plus ou moins
parfaite avec l'excitant absolu ou inconditionné » (de Montpellier,
1964).
Le conditionnement opérant (skinnérien) consiste, quant à lui, en
une augmentation ou une diminution de la probabilité d'occurrence
d'une réponse donnée si on fait suivre cette réponse par un stimulus
de renforcement positif (récompense) ou négatif (punition).
Miller et Konorski (1928) ont mis en évidence une forme inte
rmédiaire de conditionnement qu'ils ont appelé conditionnement instr
umental ou de type II. Il s'agit d'un processus mettant en jeu des réponses
de type respondent et un stimulus de renforcement tel qu'on le trouve
dans les expériences de Skinner. Par exemple, Miller et Konorski ont
pu maintenir une réponse motrice de rétraction de la patte (réponse
respondent qui est d'abord provoquée par un stimulus inconditionné,
notamment un choc électrique) en la renforçant par de la nourriture.
Le conditionnement opérant et le conditionnement de type II ne
manquent pas de points communs ; l'essentiel est sans doute que, dans
les deux cas, la réponse est véritablement « instrumentale », c'est-à-dire
nécessaire à l'obtention du renforcement. C'est pourquoi Hilgard et
Marquis (1940) ainsi que la plupart des auteurs parlent indifféremment
de conditionnement instrumental ou de conditionnement opérant. De
toute façon, la majorité des expériences que nous examinerons ont été
faites selon le schéma skinnérien puisqu'il s'agit de l'activité électro-
dermale (EDG) spontanée. On trouvera dans les Actes du XVIIe Congrès
international de Psychologie de Moscou (Symposium n° 4, organisé
par Konorski), une discussion sur la parenté entre les différents types
de conditionnement (voir aussi Richelle, 1966).
Conditionnement instrumental et fonctions neuro-végétatives
On a longtemps soutenu que les comportements relevant du système
neuro-végétatif ne pouvaient être modifiés que par les procédures du
conditionnement classique (Kimble, 1961). Le système végétatif en effet
n'interagit pas directement avec le milieu extérieur et échapperait ainsi
totalement à l'emprise des techniques instrumentales. En outre, ces
techniques exigent pour être efficaces l'existence d'une fonction affé- LEMINEUR ET E. MEURICE 523 R.
rente d'information qui ferait entièrement défaut au système en question
(Smith, 1954).
Il n'en est pas moins vrai que, depuis quelques années, certains
auteurs ont rapporté des résultats positifs dans ce domaine en condi
tionnant de manière instrumentale l'activité neuro-végétative spon
tanée. Shearn (1962), Miller et Di Cara (1967), Shapiro, Tursky et
Schwartz (1970) par exemple montrent qu'on peut modifier instru-
mentalement le rythme cardiaque. On a contrôlé de la même manière
les activités de vaso-constriction (Kimmel et Kimmel, 1967 ; Plumlee,
1969), de vaso-dilatation (Lisina, cité par Razran, 1961), les contrac
tions des muscles lisses du gros intestin (Miller et Banuazizi, 1968)
et surtout l'activité électrodermale spontanée (Kimmel et Hill, 1960 ;
Van Twyver et Kimmel, 1966 ; Shapiro, Crider et Tursky, 1964 ; Crider,
Shapiro et Tursky, 1966 ; Shapiro et Crider, 1967 ; Gavalas, 1967,
1968 ; Greene, 1966 ; Johnson et Schwartz, 1967 ; Schwartz et Johnson,
1969 ; McMullin et Greene, 1969, etc.).
Les résultats de Miller et de ses collaborateurs laissent peu de doute
quant à la réalité d'un conditionnement du rythme cardiaque chez
l'Animal. Miller et Di Cara (1967) ont travaillé sur des rats curarisés,
éliminant ainsi toute médiation d'ordre musculaire. La respiration était
assurée artificiellement de façon à maintenir les battements cardiaques
dans les limites normales de 300 à 500 par minute. Les renforcements
étaient constitués par des stimulations intracérébrales. Un groupe
de rats était renforcé pour chaque accélération du rythme et l'autre
groupe pour chaque ralentissement. Les résultats montrent des augment
ations et des diminutions très nettes dans les deux groupes. Miller et
Banuazizi (1968) contrôlent dans des conditions de rigueur expéri
mentale identiques les contractions des muscles lisses du gros intestin
et montrent que les variations dans les contractions de l'intestin ne
s'accompagnent pas de le rythme cardiaque. Ils prouvent
ainsi que les variations observées dans l'une ou l'autre fonction neuro
végétative ne sont pas dues à une activation générale mais bien au
conditionnement de la fonction elle-même.
Le des fonctions neuro-végétatives chez l'Animal
semble donc un fait acquis, encore qu'on n'ait pas contrôlé les médiat
ions d'ordre cognitif — question qui n'a d'ailleurs pas de sens selon
nous à ce niveau de l'échelle phylogénétique si l'on adopte une optique
behavioriste.
Intérêt général de la question
Les implications de telles études sont évidentes à plusieurs niveaux.
Les théoriciens de V apprentissage peuvent par la discussion de ces travaux
progresser dans la compréhension de certains processus physiologiques
intervenant dans l'apprentissage et voir s'il y a lieu notamment de
remettre en question la distinction pro

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