Le mouvement coopératif en Bulgarie - article ; n°2 ; vol.60, pg 481-491
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Description

Revue des études slaves - Année 1988 - Volume 60 - Numéro 2 - Pages 481-491
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Micheline Billaut
Le mouvement coopératif en Bulgarie
In: Revue des études slaves, Tome 60, Fascicule 2. Tome 60, fascicule 2. En hommage à Roger Bernard etudes
bulgares. pp. 481-491.
Citer ce document / Cite this document :
Billaut Micheline. Le mouvement coopératif en Bulgarie. In: Revue des études slaves, Tome 60, Fascicule 2. Tome 60, fascicule
2. En hommage à Roger Bernard etudes bulgares. pp. 481-491.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1988_num_60_2_5768HISTOIRE Et CÎYîLt&ATîON
LE MOUVEMENT COOPÉRATIF EN BULGARIE
ГАК
МЮШШЕ BILŁAUt
Pa* Щуогі к l'ensemble de l'Euro^, le fticraveňwÉt coopératif a'ápparaíť que
tardivement ей Bulgarie, à la fin du XIX« siècle, et il śe développe d'abord dans
le Mond« agricole. Entre les deux guerres, il prend оде ampleur assez remarquable
dań* un pays encore sous-dévek>ppé et certaines de ses formes, comme les exploi
tations collectives ée la terre, sont réellement originales. Après 1944, te régime
Socíäáiste lui laisse une place importante dans l'agriculture et te commerce, mais
I»» coopérative», en économie cenfratement planifiée, ont singulièrement changé
de nature. La politique de restructuration entamée ces dernières années, ей mettant
l'accent sur ľautonomie de» entreprise», sur l'autogestion, semble annoncer une
nouvelle promotion du mouvement, une révision de son rôte et de ses attribution».
Mkkovo, petit village situé" к une cinquantaine dé kilomètre* à ťeít de Sofia,
»'enorgueillit d'avoir dorme naissance en і 890 à к première coopérative bulgare.
A la vérité, depuis fort longtemps, il existait chez les paysans de solides traditions
d'entraide dont te folklore à gardé te souvenir. Des formes de Vie associative sans
existence légale s'étaient même créées, comme l'Association des bergers de Žeravna.
Fondée en 1&73, eue rassemblait tes élevetfrs du village, riches et pauvre», chacun
cotisant suivant se fortune. Son but premier était de développer la fraternité entre
se» membre» et d'apporter une aide matérielle к ceux qui en auraient besoin. Paf
ailleurs, efle se proposai*, dans l'intérêt ée tous, de construire de» fontaines, d'entre
tenir te» chemins, de prendre en charge te fonctionnement de l'école, instrument
de libération. В est aussi intéressant de noter que, dès 1862, te gouverneur turc d»
vilayet danubien, Midhat Fâcha, avait amorcé une politique de crédit. Certes, te»
caisses agricoles qu'il avait instituée» résultaient d'une décision autoritaire, elle»
étaient alimentée» par des prélèvement» obligatoires pour tou», alors que te» prêts
ne bénéficiaient qu'aux phis aeés capables de se moderniser, mak la base d'en
crédit agricole existait.
Le mouvement coopératif proptemenf dit ft's fm prendre te départ qu'après h
бй ée U domination ottomane (1878) ef là renaissance d'une Principauté bulgare.
Étant donné tes condition» soeio^óconomiques de l'époque, Й se développe ргіпсь
patemeftt sous forme d'aesoeiationi agricole». Le» paysan«^ qui constituent l'éert-
s«rtte majorité ée ra population, sont devenu« des propriétaires grâce à la réformé
agraire", mai» h m possèdent eonvent que de» lot» modestes et eertaint, qui ot»t
ker Enté. sláve», Parte, ĹX/J, MH, f. 4§i *9i. M. BILLAUT 482
dû racheter les terres abandonnées par les Turcs, sont endettés à ľorigine. En
outre, le système fiscal pèse lourdement sur les agriculteurs qui se retrouvent fr
équemment à la merci des usuriers ou des négociants qui, malgré la loi, pratiquent le
rachat de la récolte sur pied. C'est pour trouver remède à cette situation que Todor
Vlajkov, en 1890, crée l'Association agricole de prêt et d'épargne de Mirkovo,
« Oralo » (araire). Il s'agit d'une sorte de mutuelle qui réalise des placements sans
risques pour les plus riches et assure un crédit avantageux aux plus nécessiteux.
T. Vlajkov est un homme politique, il a participé à la fondation du Parti radical,
il reste connu comme écrivain et auteur de contes. Son initiative généreuse est
individuelle, elle s'inscrit dans le courant de pensée populiste qu'il avait découvert
au cours de ses études en Russie.
L'exemple de Mirkovo suscite peu d'émulés jusqu'à l'aube du XXe siècle. Deux
facteurs nouveaux interviennent alors, qui vont favoriser la coopération en milieu
rural. La malencontreuse décision gouvernementale de rétablir la dîme en nature
provoque des révoltes paysannes parfois sanglantes. L'Union agrarienne populaire,
simple organisation corporatiste à l'origine, devient en 1901 un parti politique qui
trouve rapidement un chef dynamique et son théoricien, Alexandre Stambolijski.
De son côté, l'État ressent la nécessité de réorganiser le crédit dans les campagnes.
En 1903, les caisses agricoles, devenues caisses communales, fusionnent pour for
mer la Banque agricole. Cet établissement qui compte 84 filiales à sa fondation
couvre tout le pays et devient un solide pourvoyeur de fonds par l'intermédiaire
des coopératives. Dès lors, celles-ci se multiplient en même temps que de nombreux
ouvrages font connaître les modèles déjà diffusés en Europe occidentale. Les
caisses rurales du type Raiffeisen, avec leur idéal d'aide mutuelle, si conforme à
la tradition bulgare, l'emportent massivement. On en connaît la formule : l'associa
tion se limite au cadre du village, la responsabilité solidaire de tous les membres est
illimitée, il n'y a pas de capital initial, mais un simple droit d'entrée, les dépôts
sont assurés par les plus riches et les prêts accordés uniquement dans un but pro
ductif, chaque associé dispose d'une voix.
En 1907, la législation consacre enfin le caractère spécifique des coopératives.
Elles ne sont pas encore très nombreuses mais, en quelques années, la progression
est notable. A la veille des Guerres balkaniques, on en compte 721 dont 564 crédi
tées par la Banque agricole. L'organisation du mouvement rencontre certaines diffi
cultés ; cependant, en 1914, à l'exception de quelques unités, toutes les associations
entrent dans une Union générale des coopératives agricoles qui va faire preuve
d'une belle vitalité jusqu'à sa réorganisation en 1947.
Dès cette époque, à côté des formes classiques d'association que sont les coopér
atives de crédit, apparaissent des expériences beaucoup plus neuves d'exploita
tions collectives volontaires. Une des premières en date a été réalisée à Krásen
dans la région de Ruse. En 1901, les coopérateurs du village, qui font partie des
pionniers, décident d'un commun accord de louer les 7 ha de terre appartenant à
l'école. Us les travaillent ensemble et se partagent les fruits de la récolte. L'initiative
est de courte durée, l'administration méfiante se chargeant de multiplier les tracas
series qui désarment ces paysans ignorants des ressources de la loi. Il en va de même
de quelques autres essais semblables, mais il paraît important de souligner que
l'idée d'un travail collectif de la terre soit apparue si tôt en Bulgarie.
Bien que les coopératives agricoles soient les premières à se développer, d'autres
formes d'associations font une apparition plus modeste en milieu citadin. Au début
du siècle, le taux d'urbanisation reste très faible (19,1 % en 1910), la population
rurale croissant à un rythme galopant, mais certaines villes grandissent rapidement. LE MOUVEMENT COOPÉRATIF 483
Sofia, par exemple, qui n'avait que 20 500 habitants à la Libération, en compte
plus de 100000 trente ans après. L'afflux de population souvent pauvre pose
des problèmes de ravitaillement pour les plus démunis et conduit à la création de
coopératives de consommation. Dans ce domaine, le Parti ouvrier-social-démocrate
joue un rôle actif. C'est son fondateur Dimitär Blagoev qui, en 1899, ouvre à
Plovdiv la première boulangerie coopérative. D'autres militants socialistes
sont à l'origine d

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