Le problème du mécanisme physiologique impliqué par l échelon différentiel de sensation - article ; n°1 ; vol.34, pg 217-236
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L'année psychologique - Année 1933 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 217-236
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1933
Nombre de lectures 25
Langue Français
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Extrait

Henri Piéron
IX. Le problème du mécanisme physiologique impliqué par
l'échelon différentiel de sensation
In: L'année psychologique. 1933 vol. 34, n°1. pp. 217-236.
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Piéron Henri. IX. Le problème du mécanisme physiologique impliqué par l'échelon différentiel de sensation. In: L'année
psychologique. 1933 vol. 34, n°1. pp. 217-236.
doi : 10.3406/psy.1933.29871
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1933_num_34_1_29871IX
LE PROBLÈME DU MÉCANISME PHYSIOLOGIQUE
IMPLIQUÉ PAR L'ÉCHELON DIFFÉRENTIEL DE SENSATION
Par H. Piéron
INTRODUCTION
Étant données les modalités de l'influx nerveux qui, pour
un conducteur donné — représenté par un neurone indi
vidualisé dans une chaîne afférente — possède des caractéris
tiques constantes d'amplitude, de durée, de vitesse de propagat
ion, une modification d'intensité de la stimulation sensorielle
ne peut avoir d'effet que par une variation dans l'extension
à un nombre plus ou moins grand de conducteurs réagissant
au stimulus par une production d'influx, ou par une variation
dans la fréquence des influx du train parcourant un conduc
teur donné.
En ce qui concerne certaines réponses réflexes, réactions de
défense assez vague, augmentant d'ampleur avec l'intensité
d'une stimulation portée sur le territoire de nerfs afférents
(comme le réflexe de flexion étudié par Sherrington), le pre
mier mécanisme paraît bien jouer, la réduction de latence du
réflexe, quand l'intensité de stimulation croît, se limitant à une
très courte marge de quelques millièmes de seconde, repré
sentée sans doute par le décalage, au seuil, des influx conver
gents nécessaires pour déclencher la réponse du neurone
réflexe, du « paradosio-neurone »x, décalage réduit et annulé
1. Il s'agit du neurone intercalaire, dont la fonction est de transmission
(TrapâSooiç) et dont Hoff a montré la présence constante dans la région
moyenne de la moelle, entre les terminaisons afférentes et le moto-neurone
des cornes antérieures (Central nerve terminals in the mammalian spinal
Cord. Proc. of the Royal Society, 1932, B, CIX, p. 175). 218 MÉMOIRES ORIGINAUX
par synchronisation de ces influx convergents quand la stimu
lation devient assez intense1.
Il existe effectivement une convergence de conducteurs
afférents vers les mêmes neurones centraux (chaque conduc
teur aboutissant simultanément à un assez grand nombre de
paradosio-neurones, et chacun de ceux-ci recevant des bran
ches d'un grand nombre de conducteurs, comme l'étude his-
tologique de la distribution des boutons terminaux au niveau
des neurones médullaires, appuyée sur les résultats, des
dégiénéreseenc:esv l'a bien montré). Dès lors, au niveau des
neurones centraux, les spécificités réceptrices dues à l'indivi
dualité des conducteurs ne peuvent plus être maintenues, et les
réactions ne peuvent s'adapter à cette spécificité.
Si les intéressés par la stimulation corre
spondent chacun à un territoire d'innervation déterminé, la
réponse réflexe ne peut pas être différente de nature suivant la
distribution de la stimulation sur ces territoires. Il n'y a plus
de support, pour une discrimination locale; tant soit peu fine.
Cette dernière exige que L'individualité des conducteurs
pour chaque territoire d'innervation se, prolonge dans le sy
stème réactionnel, et que chacun des conducteurs ait son terri
toire propre d'aboutissement central, corresponde à un groupe
individualisé de neurones ne répondant qu'à son appel et non
à celui des conducteurs voisins.
En fait, nous savons que, dans le centre de la rétine, et sur
la plupart des régions cutanées, le territoire correspondant à
un neurone récepteur, avec la chaîne de ses conducteurs, a un
signe local qui se manifeste dans l'adaptation, à ce territoire
des réponses perceptives ou motrices. Il y a là une modalité
qui s'oppose au mécanisme de la convergence tel qu'il apparaît
dans une série de réflexes.
Comme la réponse perceptive change avec l'intensité du
stimulus,, il faut que ce changement soit dès 1<dfs conditionné
par la variation de fréquence des influx du conducteur indi
vidualisé qui relie, avec son signe local propre, le territoire
d'innervation périphérique au territoire central commandant
les réactions adaptatives, en particulier au territoire cortkal
dont dépendent les réactions perceptives et où se groupent les
« esthésio-neurones ».
1.. Cf. H. Piéron, L'interprétation de Iw réduction, avec l'intensité du
stimulus, des temps de latence des réflexes tendineux. Arch, int., de Phys.,
XXXVIII, 4, 1934, p. 443. PIÉRON. — I.E MECANISME PHYSIOLOGIQUE 219 H.
Pour comprendre le mécanisme qui régit les variations
d'intensité de la sensation, il faut, dès lors, envisager, en pre
mier lieu comment se fait la varia-tion de fréquence des influx
quand change l'intensité du stimulus, en second lieu comment
cette variation de fréquence d'influx peut entraîner un chan
gement de grandeur dans la réponse perceptive corticale.
I. — RELATION DE L'INTENSITÉ DE STIMULATION
AVEC LA FRÉQUENCE DES INFLUX AFFÉRENTS
Pour une stimulation durable d'un récepteur à un eertain
niveau d'intensité, la réponse par influx afférents s'établit-
très rapidement à un niveau maximum de faréqnaenee- qui
décroît ensuite,, plus ou moins rapidement suivant le système
intéressé.
Si l'on met en relation la fréquence maxima initiale (sous
réserve d'un léger retardi d'établissement, où la fréquence
croît jusqu'à son maximum) avec le niveau d'intensité sti-
rowlatrice, on obtient dans une assez grande marge une
relation logarithmique; la fréquence croît proportionnelle
ment au logarithme de l'intensité stimulatrice, conformément
à la loi fechnérienne ; pour les très hauts niveaux d'intensité,,
toutefois, l'accroissement de fréquence se ralentit davantage,,
tendant vers une limite absolue formant plafond.
D'après des données d' Adrian; et Zottermann sur la
réponse d'un fuseau du muscle sterno-cutané de la grenouille
à une traction variable, la marge des fréquences va de 5 à 100 à
la seconde, marge analogue à celle trouvée par Adrian et
Umrath dans l'excitation par pression d'un corpuscule de
Paeini chez le chat1.
Et les données de Matthews2 pour la traction d'ian; fuseau
musculaire fournissent une relation de forme / =25 + 40 log i,
où / représente la fréquence et i la: valeur en grammes de la
traction exercée (avec seuil à 0,3 gr.).
Pour l'excitation d'un récepteur de l'œil composé die la
1. E. D. Adrian et Y. Zotterman, The responses of a single end organ.
J. o/ Phys., LXI, 1926, p. 151-171. — E. D. Adrian et K. Umrath, The
impulse discharge from the Pacinian corpuscle. J. of Phys., LXVIII, 1929,
p. 139-154.
2. H. C. Matthews, The response of a single end organ. J. of Phys.,
LXXI, 1931, p. 64-110. 220 MÉMOIRES ORIGINAUX
Limule, d'après les chiffres de Hartline et Graham1, qui ont
obtenu une variation de fréquence pour une marge des gran
deurs d'éclairement comprise entre 1 et 1 million (la fréquence
maxima étant de 130 environ), la relation serait sensibl
ement du type / = 25 -f- 30 log i.
Pour qu'on parle de fréquence, il faut au moins deux
influx formant train de réponse, l'intervalle de ces deux influx
permettant de déduire quelle serait la fréquence à la seconde
si les influx continuaient à se succéder à cet intervalle. Qu'il
y ait au moins deux influx, c'est ce qui apparaît bien dans les
excitations sensorielles, même avec un stimulus très bref
(avec possibilité, si le stimulus est répété, comme dans l'exci
tation vibratoire cutanée, qu'un seul influx corresponde à
chaque stimulation, le rythme des influx suivant alors celui
de la stimulation). Les terminaisons amyéliniques des nerfs
afférents excitées répondent par une décharge rythmique, et
c'est ce qui explique qu

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