Le réel des autres. - article ; n°113 ; vol.29, pg 127-135
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1989 - Volume 29 - Numéro 113 - Pages 127-135
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

Monsieur Jean-Pierre Olivier de
Sardan
Le réel des autres.
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 29 N°113. 1989. pp. 127-135.
Citer ce document / Cite this document :
Olivier de Sardan Jean-Pierre. Le réel des autres. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 29 N°113. 1989. pp. 127-135.
doi : 10.3406/cea.1989.2139
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1989_num_29_113_2139Olivier de Sardan Jean-Pierre
Le réel des autres
que poursuivre logue sens réflexions de Dans semblent Stoller réponse cette je savant dans leur développais 1987 connaissance mériter ordre précédente le détaillée ici processus en cette et situation une Gibbai épistémologique réflexion attention la livraison occasion de réponse 1988 connaissance interculturelle préciser particulière les Plutôt une de Cahiers Jeu Stoller et lecture que surtout de le la contenue de savoir rôle tudes croyance critique place me développer assigné livrer africaines de dans et de le la au rapport ce subjectivité deux trois je réel numéro1 jeu ont livres ethnologique questions fastidieux publié comme sens je de récents commun quelques voudrais réfèrent ethno qui une me .. de
Sens commun et sens savant
avais évoqué incidemment opposition courante dans la sociologie phénoméno
logique entre attitude naturelle le ce qui va de soi la trame machinale des
actes discours perceptions interprétations) et les régions finies de sens les
systèmes de significations circonscrits distincts du flux routinier où on entre et
où on sort) opposition dans laquelle la religion figure pour les phénoménologues
du côté des régions finies de sens Cette évocation était pas pour moi faut-il
le préciser un quelconque acte allégeance la sociologie phénoménologique en
général2 mais au contraire un détournement qui me permettait émettre une
Les quelques répliques qui me paraissent cependant imposer figureront ici
en notes Ainsi celle-ci Stoller choisi de répondre en refusant le débat sur son
livre lui-même et de contre-attaquer en tentant de discréditer mon propos
de extérieur est-à-dire non pas en fonction de son contenu mon argumen
tation épistémologique propos de son livre) mais en fonction du point de
vue partir duquel aurais parlé point de vue dont il affuble il aurait
déduit de mes travaux et il décrète sans autre forme de procès comme étant
intellectualiste parlant au nom du réel marxiste positiviste
réaliste arrogant intolérant ambiguïté totalisateur et en passe.
il était fondé sur une analyse de mes travaux cela ne me ferait certes pas
forcément plaisir pour autant mais ce serait de bonne guerre et au moins je
pourrais tenter de répondre sur des arguments Que faire par contre face des
affirmations ex abrupto de cet ordre Ceci clôt pour nous le débat NdIR.
Stoller ne intéresse pas au contenu ou au contexte des citations que utilise
dans mon article mais les interprète comme devant constituer nécessairement
des actes allégeance indus ces auteurs et aux courants théoriques ils
représenteraient Aussi efforce-t-il de montrer que je ai pas le droit de
référer Manifestement il incompatibilité entre un côté mon mode utili
sation des références en occurrence volontairement éclectique et imperti-
nemment centré sur les anglo-saxons) références dont le sens est subordonné
Cahiers tudes africaines 113 XXlX-i iy8g pp 12 -133 128 JEAN-PIERRE OLIVIER DE SARDAN
hypothèse reprenant cette opposition en lui donnant un contenu tout différent
en Afrique une partie de ce on appelle le magico-religieux relèverait plutôt de
attitude naturelle le doute est suspendu et ce sont des interprétations de
routine Bien évidemment une autre partie du relève de
domaines unis de sens ne serait-ce eu égard existence des nombreux
spécialistes africains du magico-religieux Même si on doit admettre que le
savoir de ces spécialistes est beaucoup moins ésotérique et beaucoup plus pragma
tique Boyer 1990 on ne dit il faut reconnaître que leur rapport aux
génies et aux forces est nettement différent de celui entretenu par tout un
chacun de fa on quasi routinière et renvoie des systèmes de significations relati
vement autonomes par rapport attitude naturelle Mais le magico-religieux
africain traditionnel ne se réduit pas contrairement ce que voudraient nous
faire croire de nombreux ethnologues aux seules pratiques symboliques des prêtres
et magiciens eminents usage quotidien banalisé permanent de références au
monde dit surnaturel celui des génies des ancêtres des fétiches ..) est le lot
du commun des mortels et se nourrit un stock de représentations ordinaires
portant sur les relations permanentes entre ce monde surnaturel et le monde
social Ce vaste ensemble de représentations magico-religieuses qui relève en
Afrique tant du sens commun que de attitude naturelle ne peut pas plus
être rangé sous la bannière durkheimienne du sacré que sous le label médiatique
de occultisme..
Durkheim comme Mauss Marx ou Weber ti certains éléments de sa
sociologie générale partir une vision des sociétés primitives qui devait plus
un certain nombre de stéréotypes savants de son époque une prise en compte
nne en ce temps impossible de la complexité de la fluidité de la quotidienneté
et de ambiguïté des représentations indigènes considérées La démonstration
il menée partir du totémisme australien pour placer le sacré au ur
de toute entreprise magico-religieuse mériterait hui être sérieusement
réévaluée au-delà de son évident brio et de avancée méthodologique elle pu
en son temps représenter Au nom une essence imaginaire des sociétés dites
primitives celles-ci sont sans cesse vues par Durkheim et par bien autres sa
suite hui encore cf la critique implacable que Terray fait de oeuvre de
Clastres Terray 1989) soit comme envers des sociétés industrielles soit comme
une version simplifiée et élémentaire de celles-ci Aussi Durkheim là encore
comme nombre de nos contemporains prête-t-il sans cesse aux indigènes des
représentations du monde du sacré de la religion de la nature etc. qui ne
dans mon texte aux arguments dans lesquels elles se situent et de autre côté
son mode de lecture des références caractérisé par un souci orthodoxie et de
labélisation qui privilégie les affiliations scolastiques voire même nationales
On ne peut toucher semble-t-il anthropologie nord-américaine si on est
pas du sérail et quand on le fait est forcément avec une incompétence telle
il faille donner une le on impudent. argument principal de Stoller
consiste dire que ma critique serait fondée sur une lecture très sommaire de
la phénoménologie américaine Il est pourtant évident que la référence que ai
faite Schutz était un détour dans mon propos On peut enlever le para
graphe et les citations incriminés sans modifier en rien mon argumentation
Certes admets bien volontiers que Stoller connaît sûrement beaucoup mieux
que moi la phénoménologie américaine comme il emploie longuement le
montrer Et bien que son soup on que mes lectures se limitent aux seuls
auteurs que je cite soit quelque peu injustifié peu importe je ai jamais voulu
faire un survey de cette littérature ni faire un exposé ensemble sur la
question comme il feint de le croire Ceci étant la tradition phénoménologique
en général me semble beaucoup moins unifiée et simple voire simpliste que
Stoller ne le dit LE REEL DES AUTRES I2(
sont que la projection de ses propres présupposés et ont aucun fondement empi
rique Weber ne fait ailleurs guère mieux il évoque la légitimité
traditionnelle
Quant aux sociologues phénoménologues anglo-saxons ils ont produit leurs
concepts essentiellement partir de leur propre culture est-à-dire autour une
appréhension empirique du réel fondée sur des catégories perceptives et cogni-
tives ils partageaient au moins en partie avec ceux ils observaient le
sens commun des autres leur était en quelque sorte accessible directement
sous certaines conditions méthodologiques est clair dans toute oeuvre de Schutz
cf par exemple Schutz 1987) comme dans de nombreux ouvrages de Goffman
Goffman 1974 1983 1984 Appliquer leur approche des cultures nettement
différentes ne peut donc se faire sans quelques précautions car ethnocentrisme
menace3
Peut-être aura-t-on remarqué que ai peu peu rapproché et ce

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