Le renouvellement de la population parisienne entre 1975 et 1990 - article ; n°4 ; vol.50, pg 1235-1245
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Le renouvellement de la population parisienne entre 1975 et 1990 - article ; n°4 ; vol.50, pg 1235-1245

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Description

Population - Année 1995 - Volume 50 - Numéro 4 - Pages 1235-1245
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Patrick Simon
Le renouvellement de la population parisienne entre 1975 et
1990
In: Population, 50e année, n°4-5, 1995 pp. 1235-1245.
Citer ce document / Cite this document :
Simon Patrick. Le renouvellement de la population parisienne entre 1975 et 1990. In: Population, 50e année, n°4-5, 1995 pp.
1235-1245.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1995_num_50_4_6037ET DOCUMENTS 1235 NOTES
Conclusion^ Les résultats que nous présentons ici proviennent de deux
dages. Le second, qui est nominatif, pourrait être étendu, mais
au prix d'un travail considérable. Il serait intéressant de savoir ce que firent, une
fois revenus dans la vie civile, les quelque 50 000 officiers qui avaient survécu
aux campagnes de l'Empire.
Il ne peut s'agir, pour le moment, que de leur carrière militaire. Les pertes
sur le champ de bataille furent fortes par rapport à celles que subirent les troupiers.
Parmi ceux-ci, elles portent sur moins de 5 % des effectifs, soit environ 3 fois moins
que chez les officiers. Les décès par maladie ou les disparitions sont, au contraire,
relativement peu nombreuses chez les officiers. La mortalité au combat est plus
forte dans l'infanterie que dans les armes considérées comme nobles (cavalerie,
artillerie, garde).
L'âge à la nomination au rang d'officier est plus élevé que ne le fait penser
le mythe de la Grande Armée. En fait, les deux tiers de ces officiers provenaient
de l'armée révolutionnaire. Le niveau d'instruction semble avoir joué un grand rôle
pour sélectionner les hommes. Il n'y a pas lieu de s'en étonner. Les guerres de
l'Empire se déroulèrent à une époque où moins de 40% des Français savaient lire
et écrire et un officier illettré ne pouvait transmettre les ordres écrits qu'il recevait.
De ce fait, Paris et les régions du Nord-Est fournirent un contingent d'officiers
beaucoup plus élevé que les régions situées au-dessous de la ligne St-Malo-Genève
où la proportion d'illettrés était forte.
Jacques Houdaille
INED
LE RENOUVELLEMENT DE LA POPULATION
PARISIENNE ENTRE 1975 ET 1990
En 1990, 1 081 886 parisiens avaient emménagé durant les 8 dernières années
dans leur logement actuel, soit la moitié de la population de la ville. Ce chiffre
traduit l'importance des mouvements d'habitants qui, régulièrement, déménagent,
changent de quartier dans la ville, voire de commune ou de département. Parmi
ceux qui n'occupaient pas le même logement lors du recensement précédent, 46%
résidaient déjà dans Paris. La «mobilité de rotation interne» a bien été mise en
évidence par l'enquête réalisée en 1992 par l'Observatoire des Loyers de l'Agglo
mération Parisienne (OLAP) [1]. Portant sur les mouvements d'habitants enregistrés
l'année précédente à partir du fichier des compteurs EDF, cette étude permet d'af
finer les résultats du recensement. On y lit ainsi que 55 % des emménages récents
vivaient auparavant à Paris, dont 3% dans le même immeuble, 17% dans le même
arrondissement et 35% dans un autre arrondissement. C'est dire l'importance des
échanges intérieurs, même si l'apport démographique de l'immigration"' reste non
<5» Nous remercions ici Madame Marthe Reybaud, qui a assuré une grande partie des
dépouillements, et Madame Jeannine Kerroc'h qui s'est chargée, avec beaucoup de compétence
et de patience, de la dactylographie et a fait de judicieux commentaires sur le texte.
") Par immigration, on entend l'installation de personnes qui ne résidaient pas dans
la commune auparavant, quelle que soit leur provenance. NOTES ET DOCUMENTS 1236
négligeable. A titre de comparaison, la ville de Lyon connaît des mouvements d'ha
bitants plus intenses (55% de «nouveaux emménages», dont 43% résidaient déjà
dans la commune), tandis que la ville de Marseille accueillent beaucoup moins de
nouveaux résidants (46%, dont 73% habitaient déjà à Marseille!).
La rotation de la population varie considérablement selon les caractéristiques
des individus (tableau 1). En fonction de la situation dans le cycle de vie, les attentes
en matière de logement et de localisation diffèrent nettement, débouchant sur des
probabilités de déménagement plus ou moins élevées. Les nouvelles installations
décroissent ainsi avec l'âge. Les plus de 60 ans combinent une plus grande stabilité
et, surtout, une faible installation de nouveaux résidants dans cette tranche d'âge
(moins de 10%). C'est avant 40 ans que le renouvellement atteint les seuils maxi
maux, avec un seul petit tiers de sédentaires entre 30 et 39 ans. Mais les déplace
ments de ces trentenaires (qui avaient entre 22 et 31 ans en 1982, rappelons-le) se
limitent au périmètre de Paris pour plus de la moitié d'entre eux. Enfin, les moins
de 30 ans cumulent mobilité et migration, puisqu'ils ne sont que 38 % à avoir déjà
résidé dans la ville en 1982. Traversant la phase de décohabitation, nombre d'entre
eux ont quitté le foyer familial pour prendre un logement autonome, ce qui explique
l'intensité des mouvements.
Tableau 1. - Proportion (%) de Parisiens en 1982 et 1990, ayant emménagé au
cours de la précédente période intercensitaire, selon leur âge et leur csp
1982 1990
Résidaient Résidaient Autre logement Autre logement hors Paris hors Paris en 1975 en 1982 en 1982 en 1982
Total 49,4 25,9 50,3 27,1
Groupes d'âge
Plus de 75 ans nd nd 13,4 4,4
60-74 ans nd nd 18,2 6,7
40-59 ans nd nd 38,3 15,9
30-39 ans nd nd 71,3 34,9
25-29 ans nd nd 84,0 61,5
CSP
Artisans, commerçants et CE 41,0 17,2 47,5 20,6
Professions supérieures • 60,0 28,9 62,7 33,1
59,4 intermédiaires 32,0 61,9 35,9
Employés 57,7 33,0 56,3 33,1
Ouvriers 52,0 26,5 50,5 26,8
Source : INSEE, recensements de 1982 et 1990 (sondage au 1/4).
La mobilité fluctue également selon la catégorie socioprofessionnelle. Arti
sans, commerçants et ouvriers reçoivent peu de nouveaux membres, ce qui amplifie
le processus de disparition de ces groupes dans Paris. Le résultat est imputable en
partie à un classique effet de structure d'âge, ces CSP regroupant des individus en
moyenne plus âgés que les autres(2). Cependant, le milieu parisien connaît une s
ituation spécifique avec une très nette déformation de la stratification socioprofes-
(2) L'âge moyen des artisans et autres est de 45,2 ans, celui des professions supérieures
de 41,4 ans, celui des professions intermédiaires de 38,8 ans, des employés de 38,6 ans
et celui des ouvriers de 40,3 ans. On voit que malgré un âge moyen élevé, les professions
supérieures connaissent des proportions de nouveaux emménages relativement élevées. NOTES ET DOCUMENTS 1237
sionnelle vers les niveaux supérieurs. Alors que, pour la France entière, la dernière
période intercensitaire a vu un tassement de la réduction des effectifs des ouvriers
(- 7 %), compensé par la hausse des personnels des services (+ 22 %) et une pro
portion d'employés inchangée, à Paris, l'effondrement de la représentation des ou
vriers s'est poursuivi. En 1990, on ne recensait plus que 15% d'ouvriers à Paris
pour 3 1 % en France entière. Cette chute est désormais relayée par une très forte
diminution des employés qui ne constituent plus que 19% des actifs parisiens en
1990, contre plus de 25% en 1982. Sur-représentées parmi les nouveaux emménag
es, les professions libérales et supérieures tendent à constituer le principal groupe
socioprofessionnel à Paris.
Une relation étroite et peu surprenante associe la mobilité et les caractéris
tiques d'occupation des logements (tableau 2). Les logements occupés en propriété
ou appartenant au parc social connaissent les taux de rotation les plus faibles, tandis
que les hôtels meublés voient leurs occupants se succéder rapidement : près de 70 %
d'entre eux ont emménagé depuis 1982(3). Là encore, les effets propres au statut
d'occupation sont renforcés par l'âge des occupants : l'âge moyen des propriétaires
et des locataires en HLM s'établit respectivement à 56,7 ans et 52 ans, tandis que
celui des logés en meublés atteint à peine 39 ans. En outre, on change moins vo
lontiers de logement quand il est spacieux. Les logements d'au moins 4

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