Le rôle des indices perçus dans la comparaison des durées chez l enfant - article ; n°1 ; vol.69, pg 17-36
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Le rôle des indices perçus dans la comparaison des durées chez l'enfant - article ; n°1 ; vol.69, pg 17-36

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Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 17-36
Faisant suite à nos recherches sur le rôle des indices perçus dans l'estimation du temps chez l'enfant, ce travail a pour objet, en modifiant les attitudes du sujet, de dissocier ce qui — dans ses réponses — est découverte des indices et ce qui est mise en relation de ces indices.
Nous comparons les effets de deux consignes : la consigne « perceptive » invite simplement l'enfant à comparer deux durées et à justifier son jugement ; alors que la consigne « métrique » attire en outre son attention sur les paramètres de la situation.
A 7 ans, seule la découverte des critères s'améliore avec cette information supplémentaire, mais les justifications erronées se multiplient, tandis qu'à 11 ans l'enfant devient capable, avec cette information d'élaborer de façon explicite son raisonnement sur le temps.
Following our inquiry on « the role of perceived cues in time estimation in children » this study aims at dissociating, by means of modification of the attitudes of the subject, what, in his responses, is cue discovery from what is cue correlation.
We compare the effects of two instructions : the « perceptive » instruction only tells the child to compare two durations and to justify his estimale ; the « metric » instruction draws his attention on the situation parameters.
At the age of 7 only the discovery of criteria improves with further information, but erroneous justifications increase, whereas at the age of 11 the child becomes able to elaborate in an explicit way, with the same information, his reasoning on time.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

N. Zuili
P Fraisse
Le rôle des indices perçus dans la comparaison des durées
chez l'enfant
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°1. pp. 17-36.
Résumé
Faisant suite à nos recherches sur le rôle des indices perçus dans l'estimation du temps chez l'enfant, ce travail a pour objet, en
modifiant les attitudes du sujet, de dissocier ce qui — dans ses réponses — est découverte des indices et ce qui est mise en
relation de ces indices.
Nous comparons les effets de deux consignes : la consigne « perceptive » invite simplement l'enfant à comparer deux durées et
à justifier son jugement ; alors que la consigne « métrique » attire en outre son attention sur les paramètres de la situation.
A 7 ans, seule la découverte des critères s'améliore avec cette information supplémentaire, mais les justifications erronées se
multiplient, tandis qu'à 11 ans l'enfant devient capable, avec cette d'élaborer de façon explicite son raisonnement sur
le temps.
Abstract
Following our inquiry on « the role of perceived cues in time estimation in children » this study aims at dissociating, by means of
modification of the attitudes of the subject, what, in his responses, is cue discovery from what is cue correlation.
We compare the effects of two instructions : the « perceptive » instruction only tells the child to compare two durations and to
justify his estimale ; the « metric » instruction draws his attention on the situation parameters.
At the age of 7 only the discovery of criteria improves with further information, but erroneous justifications increase, whereas at
the age of 11 the child becomes able to elaborate in an explicit way, with the same information, his reasoning on time.
Citer ce document / Cite this document :
Zuili N., Fraisse P. Le rôle des indices perçus dans la comparaison des durées chez l'enfant. In: L'année psychologique. 1969
vol. 69, n°1. pp. 17-36.
doi : 10.3406/psy.1969.27646
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_1_27646Laboratoire de Psychologie expérimentale
et comparée de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
LE ROLE DES INDICES PERÇUS
DANS LA COMPARAISON DES DURÉES
CHEZ L'ENFANT
par Nadine Zuili et Paul Fraisse
SUMMARY
Following our inquiry on « the role of perceived cues in time estimation in
children » this study aims at dissociating, by means of modification of the attitudes
of the subject, what, in his responses, is cue discovery from what is cue correlation.
We compare the effects of two instructions : the « perceptive » instruction only
tells the child to compare two durations and to justify his estimate ; the « metric »
instruction draws his attention on the situation parameters.
At the age of 7 only the discovery of criteria improves with further information,
but erroneous justifications increase, whereas at the age of 11 the child becomes
able to elaborate in an explicit way, with the same information, his reasoning
on time.
I. — LE PROBLÈME
Cette recherche prolonge notre travail précédent (Fraisse P.
et Zuili N., 1966) sur le rôle des indices perçus, dans l'estimation
du temps chez l'enfant, et la discussion que nous avions ouverte
avec Piaget et son élève Meylan-Backs.
Nous demandions aux enfants de comparer des durées com
posées de 8 vues de 4 secondes (série A) à celles composées de
16 vues de 2 secondes (série B). Ces situations différaient donc
par le Nombre (N), la Durée (D), et la Fréquence (F) des vues.
Nous avions trouvé que les enfants de 6 ans avaient de la peine
à justifier leur réponse et qu'ils n'utilisaient au plus qu'un seul
critère de jugement : le Nombre, dans 80 % des cas. Avec l'âge,
la nature des jugements sur les durées ne se modifiait guère,
mais le nombre de critères invoqués augmentait. Les enfants
apprenaient alors à utiliser des critères « redondants », écrivions-
A. PSYCHOL. 69 2 18 MÉMOIRES ORIGINAUX
nous alors (vues plus nombreuses et plus fréquentes, par exemple),
et des critères complémentaires (vues plus nombreuses mais de
durée moins longue, par exemple).
Ces résultats posaient un problème nouveau : nous avions
trouvé qu'avec l'âge augmentaient et le nombre des indices per
tinents de la situation et leurs combinaisons. L'infériorité des
jeunes enfants à justifier leurs jugements venait-elle plutôt
de leur incapacité à discriminer plusieurs paramètres de la situa
tion ou surtout de leur incapacité à les organiser ?
Nous avons donc repris la même expérience en modifiant
les attitudes de l'enfant. Dans une première partie, semblable
à l'expérience précédente, nous dirons que l'enfant naïf a une
attitude perceptive. Dans une deuxième partie, la situation
sera encore la même, mais nous attirerons l'attention de l'enfant
sur les différences de Nombre, de Durée et de Fréquence des vues
entre les situations à comparer. Cette information pourrait
faciliter l'apparition d'une attitude dite métrique, susceptible
de modifier le sens des comparaisons entre les deux durées,
et surtout les justifications proposées par le sujet.
IL — LA TECHNIQUE DE L'EXPÉRIENCE
Notre situation expérimentale se définit ainsi :
A) Les deux durées à comparer sont égales, mais constituées de
deux séries différentes de stimulations visuelles (A et B) ;
B) La durée des stimulations est de 2 s ou de 4 s ;
C) Le nombre des éléments dans chaque série (8 ou 16) dépasse
les limites du champ d'appréhension, de façon à empêcher
une évaluation du nombre d'éléments ;
D) L'intervalle entre les stimulations est négligeable : la durée
totale à estimer est ainsi objectivement égale à la somme des
éléments de la série.
Le matériel comprend des diapositives représentant des animaux ou
des fleurs, les séries A comprenant 8 vues de 4 s et les séries B 16 vues
de 2 s.
Le plan comporte deux situations définies par la consigne inductive,
l'une dite perceptive (P), où l'enfant est simplement invité à comparer
les durées en justifiant sa réponse, et l'autre dite métrique (M), où l'en
fant est informé des variations de chacun des trois critères d'une série
à l'autre, sans que lui soit précisé le sens de ces variations.
Dans la situation P, chaque sujet passe deux fois l'expérience et fait
donc deux comparaisons, PI et P 2, avec interversion de l'ordre des N. ZUILI ET P. FRAISSE 19
séries. Il en est de même en situation M, avec deux comparaisons, M 1
et M 2.
La moitié des enfants a passé l'expérience dans l'ordre suivant :
P 1 (AB) ; P 2 (BA) — M 1 (AB) ; M 2 (BA) et l'autre moitié :
P 1 (BA) ; P 2 (AB) — M 1 (BA) ; M 2 (AB).
La première moitié des enfants a comparé des séries comprenant des
images de fleurs en P et d'animaux en M ; pour la seconde moitié, l'ordre
du matériel, fleurs-animaux, a été inversé.
Entre la situation P et la situation M est intervenue une procédure
destinée à attirer l'attention des enfants sur les trois paramètres de la
situation. Pour ce faire, on les interroge successivement sur le nombre
de vues dans les deux séries. « Était-ce le même nombre de vues les deux
fois ou non ? », puis sur la durée des vues et enfin sur la vitesse (nous
avons évité le terme de fréquence plus savant).
Quand les réponses des enfants étaient justes, nous les approuvions.
Quand elles étaient fausses (même nombre, même durée, ou même vitesse
en A et en B), nous les corrigions. Après avoir passé en revue tous les
critères, nous recommandions à l'enfant d'utiliser tous ces indices pour
comparer les durées de nouvelles séries, mais sans lui suggérer un mode
de raisonnement.
La technique utilisée dans la comparaison des durées est à peu près
la même que dans la précédente expérience. L'enfant prend d'abord
connaissance de toutes les images (animaux ou fleurs), qui seront
ensuite projetées, de manière à éviter les effets de surprise. On lui apprend à comparer des sons de durée assez différente, en utilisant des
baguettes plus courtes ou plus longues que la première baguette associée
à la durée de l'étalon. Cette transcription des durées en longueurs est
facile pour l

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