Le satellite d Aladin : le système de communication du satellite arabe - article ; n°111 ; vol.28, pg 659-670
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Description

Tiers-Monde - Année 1987 - Volume 28 - Numéro 111 - Pages 659-670
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 49
Langue Français

Extrait

Hamdi Kandil
Le satellite d'Aladin : le système de communication du satellite
arabe
In: Tiers-Monde. 1987, tome 28 n°111. pp. 659-670.
Citer ce document / Cite this document :
Kandil Hamdi. Le satellite d'Aladin : le système de communication du satellite arabe. In: Tiers-Monde. 1987, tome 28 n°111. pp.
659-670.
doi : 10.3406/tiers.1987.4520
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1987_num_28_111_4520LE SATELLITE D'ALADIN.
LE SYSTÈME DE COMMUNICATION
DU ARABE
par Hamdy Kandil*
I. — PERSPECTIVE HISTORIQUE
Des desseins grandioses et frustrants
Les frustrations relatives à l'insuffisance et à l'inefficacité des infrastructures
de Télécommunications aussi bien existantes que prévues se reflètent avec force
dans les textes et les discussions des ptt pan-arabes, et les rencontres sur
la TV-diffusion des années 60. En fait, le Monde arabe n'avait pas encore, à cette
époque, installé ses premières stations terrestres pour la réception d'Intelsat et
parcourait les premières étapes de l'introduction de la télévision. Ce fut seul
ement lorsque les Arabes furent battus, au cours de la guerre des Six Jours contre
Israël, en 1967, que l'idée d'utiliser la technologie du satellite a été pour la
première fois évoquée.
Le Conseil des Ministres arabes de l'information, qui s'était tenu à Tunis
quelques mois après la guerre, prit une décision vague sur « la nécessité de
bénéficier du développement technologique des communications, spécialement
par satellite, pour soutenir l'information arabe ».
Dans l'atmosphère à la fois dépressive et hystérique qui prévalait dans la
région après la guerre, il existait un sentiment naïf et ambigu selon lequel la
technologie moderne pourrait aider les Arabes à combler l'écart de développement
existant entre eux et les Israéliens. Les satellites étaient perçus comme des
moyens qui pourraient, d'une certaine manière, unir le Monde arabe et peut-être
même contribuer à battre l'ennemi par la propagande sinon dans le conflit mili
taire lui-même. L'un des premiers documents jamais publiés sur le système
Arabsat par une organisation arabe intergouvernementale, l'union de radio-TV-
diffusion des Etats arabes (asbu), concevait « le projet comme devant être à la fois
* Directeur ď « Orientsat ag », Zurich (Suisse) ; président du Bureau de Communication
arabe au Caire (Egypte) ; directeur jusqu'en octobre 1986 du Bureau d'Information du Public
à l'Unesco.
Revue Tiers Monde, t. XXVIII, n» 111, Juillet-Septembre 1987 HAMDY KANDIL 660
politique et culturel — pour la modernisation et le développement — voire
même militaire, tout en un et en même temps и1. C'était un appel émotionnel
pour contrôler une nouvelle technologie dominée et monopolisée par d'autres.
Dès que Pasbu a été créée en 1969, les TV-diffuseurs arabes commencèrent à
s'intéresser à la décision de leurs ministères. Ils envisagèrent un système de
satellite capable de « propager une voix arabe unifiée à travers un réseau de
télévision reliant tous les pays arabes » de la même manière qu'Euro vision et
Intervision relient le continent européen. Inspirés en particulier par l'expérience
canadienne où les transmetteurs très puissants des satellites Anik sont utilisés
pour couvrir les parties les plus reculées d'un vaste pays, les premières préfigura
tions du système proposé fournissaient un canal de haute capacité sur le satellite
permettant simultanément la transmission tv, destiné plus spécialement à la
diffusion de programmes d'éducation et de développement auprès des centres
communautaires disséminés sur l'ensemble de la région.
La campagne passionnée menée par les experts utopistes des années 60
pour utiliser les satellites à des fins de développement a comblé les décideurs
du monde arabe, spécialement dans les champs de l'éducation, de la culture et
de la télévision. On pensait que les satellites transmettraient le même pr
ogramme de télévision et délivreraient le même message à chacun des citoyens
arabes (et à tous); qu'ils élimineraient l'analphabétisme (évalué à plus de 70 % de
la population) ; qu'ils aideraient les paysans à mieux cultiver leur terre; et qu'ils
pourraient harmoniser les cultures, les goûts et même les dialectes. Cependant,
les responsables des ptt étant, comme d'habitude, plus prudents et influencés par
certaines conceptions conservatrices des cercles de Гигг2 avaient beaucoup plus
de réticences. Malgré ces réserves, les voix fortes des TV-diffuseurs l'ont final
ement emporté et il fut décidé qu'un satellite d'un type ou d'un autre serait lancé
et que ce seraient les ressources des ptt qui paieraient le réseau supposé, pourtant,
bénéficier à d'autres.
Ajoutée aux jalousies bureaucratiques, l'influence des fournisseurs de l'indus
trie spatiale et leurs techniques de vente bien adaptées furent déterminantes dans
le changement d'état d'esprit des administrations des télécommunications. Elles
furent également soumises aux pressions des organisations de TV-diffusion qui
voulurent ajouter sur les réseaux terrestres la capacité de capter la télévision
alors qu'à l'origine ceux-ci n'étaient prévus que pour le téléphone. Et les coûts
de tels réseaux, couvrant un vaste territoire, supérieur à 5 000 km d'est en ouest,
paraissaient exhorbitants sans parler du temps requis pour leur installation.
Les ministres des télécommunications opérèrent alors un revirement à 180°
à leur conférence de 1976 au Caire et conclurent une convention pour mettre en
place l'Organisation des Communications du Satellite arabe (asco) intégrant
les 22 pays membres de la Ligue arabe, le principal objectif de l'organisation
étant de lancer un système de satellite pour les télécommunications et la Tv-diffu-
1. Arab States Broadcasting Union (asbu), MashrovC Al-Shabakah Al-Fadďeyah Al-
Arabiyah (Le projet du système de satellite arabe), Le Caire, 1973.
2. uiT : Union internationale des Télécommunications. LE SATELLITE D'ALADIN 661
sion. Des objectifs complémentaires prévoyaient la fourniture d'assistance matér
ielle et technique pour la planification, l'installation et la mise en service du
secteur terrestre du projet, la poursuite de recherches et d'études sur la technologie
de l'espace et l'installation d'industries relatives à la communication par satellite.
Plusieurs observateurs et même quelques partenaires dirent que le projet était trop
prestigieux, trop ambitieux, disproportionné,
L'asco mit cinq années avant de conclure l'accord, en 1981, pour la fabri
cation des trois satellites arabes par le consortium européen Aérospatiale qui
a été sélectionné comme premier contractant. Le cahier des charges sur chacun
des satellites incluait 25 répéteurs de bandes de fréquence С fournissant
8 000 circuits de téléphone plus sept programmes de télévision ou un trafic
équivalent pour d'autres types de transmissions (information spécialisée, com
munication d'urgence à travers des stations terrestres portatives...). Ni les luttes
politiques et même militaires entre les pays arabes qui suivirent l'échec de leur
front uni pendant la guerre de 1973, ni le contrôle jaloux exercé par les gouver
nements arabes sur les médias de masse ne détournèrent I'asco de commander
un répéteur de bande S sur chaque satellite pour des transmissions de télé
vision en semi-direct, à l'intention de récepteurs communautaires, avec des
antennes de moins de 3 m de diamètre.
Les satellites ont été respectivement lancés par Ariane en février 1985
(19° longitude Est) et par la navette spatiale américaine (l'un des astronautes
étant un prince saoudien) en juin 1986 (26° Est). Les panneaux solaires
ďArabsat 1-A correspondant au premier satellite ont mal fonctionné, le
gyroscope étant incapable de le maintenir stable sur son orbite et le système
d'alimentation en énergie a été du coup perturbé. Le satellite est utilisé depuis
comme une ré

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