Le social comme socio-genèse - Éléments de réflexion sur les rapports actuels de la sociologie et de la sémiotique - article ; n°1 ; vol.28, pg 9-36
29 pages
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Description

Langage et société - Année 1984 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 9-36
Dans cet article les auteurs s'interrogent sur les nouveaux types de relations qui se nouent entre sciences du langage et sciences de la société. Consécutivement à la percée de la philosophie analytique, des sémiologies de l'énonciation, au développement du courant pragmatique il semble que la frontière qui unit et sépare les deux disciplines se soit déplacée ; d'où, sans doute, des remous de part et d'autre.
L'article s'ouvre sur l'étude croisée de la sociologie implicite des nouvelles approches linguistiques, et de la sémiotique des sociologues. Il conclut à une dissymétrie dans la manière dont les deux pôles scientifiques s'affectent l'un l'autre. Si les nouveaux courants linguistiques développent en tendance une sociologie qui diffuse autour d'un noyau central qui serait constitué par les sociabilités langagières, la sociologie, en règle générale, tend à maintenir le langage dans le ghetto de la communication, l'assignant au simple rôle de chambre d'enregistrement de rapports sociaux (d'intérêt ou de pouvoir). L'examen de l'accueil fait à la notion de performativité témoigne de cette résistance.
Pour une grande part cette réduction de la socialité du langage procède, en sociologie, d'une méfiance à l'égard du caractère micro-social des analyses en question (d'où l'insistance à thématiser le social comme extériorité englobante et donc déterminante) .
Une voie se dessine alors, qui reste, des deux côtés, à parcourir et qui tenterait d'objectiver les productions sociales, même massives (par exemple les productions architecturales) comme des procès sémiurgique ou sémio-génétiques . Dans cette perspective quelques jalons sont posés esquissant ce que pourrait être une socio-sémiotique des mouvements identitaires contemporains (régionalisme, féminisme, traditionnalisme) .
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Sylvia Ostrowetsky
J.-Samuel Bordreuil
Le social comme socio-genèse - Éléments de réflexion sur les
rapports actuels de la sociologie et de la sémiotique
In: Langage et société, n°28 fascicule 1, 1984. Sociosémiotique (Facicule I). pp. 9-36.
Résumé
Dans cet article les auteurs s'interrogent sur les nouveaux types de relations qui se nouent entre sciences du langage et
sciences de la société. Consécutivement à la percée de la philosophie analytique, des sémiologies de l'énonciation, au
développement du courant pragmatique il semble que la frontière qui unit et sépare les deux disciplines se soit déplacée ; d'où,
sans doute, des remous de part et d'autre.
L'article s'ouvre sur l'étude croisée de la sociologie implicite des nouvelles approches linguistiques, et de la sémiotique des
sociologues. Il conclut à une dissymétrie dans la manière dont les deux pôles scientifiques s'affectent l'un l'autre. Si les nouveaux
courants linguistiques développent en tendance une sociologie qui diffuse autour d'un noyau central qui serait constitué par les
sociabilités langagières, la sociologie, en règle générale, tend à maintenir le langage dans le ghetto de la communication,
l'assignant au simple rôle de chambre d'enregistrement de rapports sociaux (d'intérêt ou de pouvoir). L'examen de l'accueil fait à
la notion de performativité témoigne de cette résistance.
Pour une grande part cette réduction de la socialité du langage procède, en sociologie, d'une méfiance à l'égard du caractère
micro-social des analyses en question (d'où l'insistance à thématiser le social comme extériorité englobante et donc
déterminante) .
Une voie se dessine alors, qui reste, des deux côtés, à parcourir et qui tenterait d'objectiver les productions sociales, même
massives (par exemple les productions architecturales) comme des procès "sémiurgique " ou "sémio-génétiques" . Dans cette
perspective quelques jalons sont posés esquissant ce que pourrait être une socio-sémiotique des mouvements identitaires
contemporains (régionalisme, féminisme, traditionnalisme) .
Citer ce document / Cite this document :
Ostrowetsky Sylvia, Bordreuil J.-Samuel. Le social comme socio-genèse - Éléments de réflexion sur les rapports actuels de la
sociologie et de la sémiotique. In: Langage et société, n°28 fascicule 1, 1984. Sociosémiotique (Facicule I). pp. 9-36.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lsoc_0181-4095_1984_num_28_1_1988'
LE SOCIAL COMME SEHIO-GENESE
ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION SUR LES RAPPORTS ACTUELS
DE LA SOCIOLOGIE ET DE LA SÉMIOTIQUE
par Sylvia OSTROWETSKY
et J. -Samuel BORDREUIL
E.D.R.E.S.S. , Université de Provence
"La compaxal*on da I1 a/igant avac la
*ang - dont la piataxta a*t la mot
' clAculatlon' - vaut calXa da Mana-
nlu* KgnJjppa poun. la* pat/ilclan* at
V a*tomac. II a*t tout au**l ^aux da
compaAOA l'aAgant avac la langaga :
ta* idaaA {onmant un tout avac la pa-
Kola ; on na paut la* an datachaK ni
conAldanaA qu'alla* ont una axÂAtanca
à poKt, *ocÂ.ala at atn.angan.a au lan
gaga. C oAt ca qui la* dl^a\ancla
da* pKÂx dan* lauh. nappont avac la
ma/Lckandl*a. Van* la ca* ou l'on ialt
cviculoA at où Von ackanga da* Idaa*
an la* &al*ant pa**aA d1 una tangua à
l'aut/ia, on apaAçolt plu* clalnamant
V anatogla da ca pKoca**u* avac calai
du pnÀx-maAckandl*a, à condition da
namaKquan qua catta anatogla na vlant
pa* da V axpia**lon da V Idaa an una
tangua, mal* an una tangua atxangaAa'
Lors d'une communication faite à la Table-Ronde organisée par
l'Edress sur "Espace, relations sociales et signification dans les mass-
media" en juin 1983, J.-S. Bordreuil s'attachait à montrer comment les nou
velles dispositions de l'analyse du langage ouvraient la voie à de nouveaux
rapports entre sociologie et sémiotique. C'est à l'approfondissement de
cette question que nous consacrerons les pages qui vont suivre...
1 Fondements à la critique de l'économie politique I, 10/18, p. 164. - - 10
La critique du schéma communicationnel amène en effet à rompre
avec l'idée d'une langue homogène faite pour le transport des contenus
(impliquant plus ou moins de bruit il est vrai)... Cette critique s'accom
pagne d'une revalorisation du sujet parlant, du contexte de son elocution,
de la remise en question de l'opposition saussurienne langue/parole.
Alors que pour Saussure (à l'instar de Durkheim) , comme chacun
sait, c'est la langue comme Institution qui constitue le niveau societal
de la langue et la parole le moment individuel et subjectif, c'est ici à
1 ' inverse la parole ou plutôt la pragmatique langagière qui promeut le so
cial comme faire (sens) , reléguant cette fois la règle commune (la langue)
dans une logique plus anthropologique...
Ainsi, ce sont les deux niveaux classiques de la stabilité struc
turelle et de l'acte comme dynamique qui semblent redistribués.
Ce sont les rapports du "texte" et du "contexte" qui sont ainsi
problématisés par les sémioticiens au travers de l'introduction centrale
de la dimension temporelle : inter-action, inter-locution, pratique,
token , comme moment daté de la prise de parole . De
la même manière, du côté de la sociologie cette fois, la prise en compte
grandissante de ce qu'il est convenu d'appeler la dimension symbolique
(au sens élargi de Cassirer) entraîne une extension des marges et li
mites de la sociologie. Ce sont ces nouveaux contours du territoire socio
logique qui ici principalement nous intéressent. En effet, la redéfinition
des découpages promue par la philosophie analytique, la prise en compte du
sujet énonciateur, l'introduction de la notion d'acte de langage, l'insis
tance opérée sur la prise de parole, non seulement donc remettent en cause
la coupure qui oppose la langue comme ensemble de règles préétablies ( "le
schéma" chez Hjelmslev) et son "usage" mais propose une nouvelle relation de
co-détermination, d'influence entre les deux territoires scientifiques fonda
mentaux des sciences sociales : les sociétaires (individu, groupe, classe)
d'un côté, les instruments matérialisés et stabilisés de la relation sociale
de l'autre, bref, les sujets sociaux et leurs moyens d'échanges...
S'agit-il effectivement, comme le proposait C. Tremblay -Que ri do
dans son introduction à un numéro de Sociologie et sociétés consacré à "Sémio-
1 Encore que la dichotomie schéma/usage ne relève nlus de l'opposition s
ocial/individuel comme chez Saussure. - - 11
idéologie" /d'une "science" nouvelle, celle "des systèmes symbolilogie et
ques" comme science de la signification ou de nouveaux contours du sociolo
gique et du sémiotique. En réalité donc, ainsi que nous le propose la "nou
velle" linguistique, c'est sur l'axe des pratiques que se redistribuent
les territoires : schéma/ usage, habitus/action. . .
Ainsi, l'analyse du langage, à cause de son passage par les con
ditions de 1 ' énonciation , l'introduction du dialogue et de toutes les formes
d'interactions, des contextes et de la présupposition, questionne la socio
logie elle-même. Mais le sociologue, en élargissant son territoire à la s
ignification sociale de la pratique langagière interroge ou du moins devrait
lui aussi interroger le sémioticien.
Nous voudrions montrer dans un premier temps que paradoxalement
peut-être au regard de leur propre mouvement d'ouverture, ces deux territoires
des sciences sociales -nous plaçons la psychologie, la psycho-sociologie, la
sociologie pour l'instant d'un même côté, celui de la logique sociale
(social-logie) et la linguistique et plus largement la sémiotique de l'autre -
ne semblent pas si prêts que cela à la nouvelle Alliance...
La sociologie (celle donc qui s'intéresse à ce niveau culturel)
n'aurait-elle pas préféré au fond que linguistes et sémioticiens restent
cantonnés dans une clôture "objectivée" de la langue ? De son côté, la sé
miotique et même une certaine socio-linguistique semble ignorer l'existence
de la société dans la complexité de son organisation interne...
En effet, la sociologie actuelle procède d'une défin

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