Le temps de réaction verbale : réponses spécifiques et réponses catégorielles à des stimulus-objets - article ; n°1 ; vol.68, pg 69-82
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Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 1 - Pages 69-82
A un objet donné correspondent une réponse spécifique et une réponse catégorielle. La réponse la plus rapide (mesurée par un temps de réaction verbale) est celle qui correspond à la réponse la plus spontanée et la plus disponible quand on demande au sujet d'identifier l'objet.
Cette réponse spontanée dépend de la nature de l'objet. Quand les objets sont perceptivement très semblables, et donnent naissance à une image générique (arbre, poisson, etc.), la réponse catégorielle est la plus spontanée, quel que soit l'âge du sujet. Elle est au contraire de nature spécifique quand les objets sont très distincts et que la catégorie correspondante est plus abstraite, ne dépendant pas d'une forme perceptive générale (ex. : catégorie fonctionnelle : arme, etc.).
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Juan Segui
P Fraisse
Le temps de réaction verbale : réponses spécifiques et réponses
catégorielles à des stimulus-objets
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°1. pp. 69-82.
Résumé
A un objet donné correspondent une réponse spécifique et une réponse catégorielle. La réponse la plus rapide (mesurée par un
temps de réaction verbale) est celle qui correspond à la réponse la plus spontanée et la plus disponible quand on demande au
sujet d'identifier l'objet.
Cette réponse spontanée dépend de la nature de l'objet. Quand les objets sont perceptivement très semblables, et donnent
naissance à une image générique (arbre, poisson, etc.), la réponse catégorielle est la plus spontanée, quel que soit l'âge du
sujet. Elle est au contraire de nature spécifique quand les objets sont très distincts et que la catégorie correspondante est plus
abstraite, ne dépendant pas d'une forme perceptive générale (ex. : catégorie fonctionnelle : arme, etc.).
Citer ce document / Cite this document :
Segui Juan, Fraisse P. Le temps de réaction verbale : réponses spécifiques et réponses catégorielles à des stimulus-objets. In:
L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°1. pp. 69-82.
doi : 10.3406/psy.1968.27596
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_1_27596Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
Le temps de réaction verbale
III. RÉPONSES SPÉCIFIQUES
ET CATÉGORIELLES
A DES STIMULUS OBJETS
par Juan Segui et Paul Fraisse
Pour un même stimulus, il est possible de donner au moins
deux types de réponses, une réponse spécifique qui consiste à
donner le nom précis du stimulus considéré et une réponse caté
gorielle ou surordonnée qui consiste à donner le nom de la
gorie la plus simple à laquelle le stimulus appartient.
Il avait été admis depuis J. Me Cattell (1897) et Woodworth
et Wells (1911) que le temps de réaction verbale (TRV) néces
saire pour émettre une réponse catégorielle était plus long que le
TRV nécessaire pour donner une réponse spécifique.
L'un de nous (1965) a confirmé cette loi dans le cas où le
stimulus était un nom écrit. Il a aussi trouvé la même loi dans
le cas de stimulus-objets ou images d'objets familiers. Mais il
avait pensé dès le départ que cette différence, dans le cas de
stimulus-objets, n'était relative qu'à la nature des objets utilisés
et à la nature des réponses catégorielles.
Il est, en effet, d'observation courante que, pour certains
objets (ou de bonnes images de ces objets), nous donnons sponta
nément une réponse spécifique. Ainsi en est-il, par exemple, de la
plupart des objets usuels (exemple : crayon, couteau, carotte...).
Pour d'autres, au contraire, nous n'utilisons guère qu'une déno
mination catégorielle (exemple : champignon, arbre, poisjon).
Oldfield et Wingfield (1965) pour la dénomination d'objets
et Wingfield (1967) pour la catégorisation, ont insisté sur la rela
tion qui existe entre le TRV et la fréquence d'usage de la réponse. 70 MÉMOIRES ORIGINAUX
Oldfield et Wingfield avaient trouvé que le TRV de dénominat
ion était inversement proportionnel à la fréquence d'usage des
noms dans la langue et Wingfield a trouvé que les réponses de
catégorisation ne variaient guère à partir du moment où les
fréquences des mots correspondants étaient du même ordre.
D'après ces expériences, la durée de la réponse spécifique serait
plus ou moins longue que la réponse catégorielle selon que la
réponse spécifique serait plus fréquente ou plus rare que la catégorielle. En réalité, ce résultat est très global et
laisse place à d'autres hypothèses comme le reconnaît Wingfield.
En effet, dans ses expériences, chaise et lit par exemple sont des
noms de fréquence voisine donnant des TRV spécifiques assez
voisins. Mais la latence de la réponse catégorielle qui est ameuble
ment est de 730 ms pour chaise et de 1 000 ms pour lit. Le système
d'interprétation de Wingfield n'explique pas cette différence.
Avant la publication du dernier article de Wingfield, nous
avions entrepris une série de recherches pour mettre en évidence
dans quels cas les différences entre les latences des réponses
spécifiques et des réponses catégorielles étaient positives ou
négatives, en essayant de dégager des lois générales.
EXPÉRIENCE I
Nous sommes partis de la notion de disponibilité relative des
réponses spécifiques et catégorielles, la notion de disponibilité
étant opérationnellement différente de celle de fréquence.
Nous avons défini la disponibilité par la nature de la première
réponse spontanée que le sujet donne à la vue d'un objet. Nous
avons alors fait l'hypothèse suivante :
Plus une réponse est disponible, qu'elle soit spécifique ou
catégorielle, plus elle est rapide.
L'expérience comportait deux parties :
1° Recherche préliminaire
Elle avait pour but de nous faire connaître le type de réponse utilisé
spontanément par les sujets à la présentation d'un stimulus. Pour cela,
nous avions constitué une série de 80 objets très divers appartenant à
des catégories différentes. Ces objets étaient représentés sous forme
de dessins colorés bien discriminables.
Cette liste a été présentée à 8 sujets adultes. On leur demandait de
répondre le plus rapidement possible, pour chaque stimulus, à la ques
tion : « Qu'est-ce que c'est ? » JUAN SEGUI ET PAUL FRAISSE 71
Ce prétest a confirmé qu'il y avait certaines catégories de stimulus
qui suscitent, presque univoquement, un type privilégié de réponse, de
nature spécifique ou catégorielle.
Ainsi, par exemple, à la vue d'un poisson, la réponse est presque
toujours « poisson », même dans le cas où le sujet est capable de donner
aussi le nom spécifique du poisson présenté.
En tenant compte de ces résultats, nous avons constitué deux jeux
de stimulus : chacun de ces jeux comprenait cinq catégories d'objets.
Chaque catégorie était composée de 5 stimulus particuliers. On avait
donc un ensemble total de 50 stimulus.
Le jeu A était composé de stimulus ayant déterminé dans le prétest
presque univoquement des réponses de type catégoriel, et le jeu B de
stimulus ayant suscité presque univoquement des réponses de type
spécifique.
Cependant, dans le jeu A comme dans le jeu B, nous n'avions retenu
que des stimulus auxquels les sujets étaient capables de donner, à la
demande, la réponse spécifique et la réponse catégorielle.
Stimulus choisis
JEU A
Catégorie Stimulus
Oiseau Moineau, hirondelle, corbeau, rouge-gorge, pie.
Fleur Rose, iris, pensée, lis, marguerite.
Poisson Raie, requin, sole, maquereau, espadon.
Arbre Platane, cyprès, palmier, sapin, peuplier.
Chien Bouledogue, caniche, basset, lévrier, épagneul.
JEU B
Vêtement Gant, chapeau, chemise, veste, pantalon.
Meuble Chaise, armoire, table, bureau, fauteuil.
Légume Radis, tomate, chou, carotte, endive.
Arme Canon, revolver, épée, poignard, fusil.
Instrument (de mus
ique) Violon, guitare, harpe, tambour, saxophone.
2° L'expérience
Population. — Dix sujets, adultes, étudiants de psychologie.
Chaque sujet a passé l'expérience en deux temps :
a) Dans le premier temps, on lui a présenté tous les stimulus choisis
en lui demandant de répondre le plus rapidement possible à la question
« qu'est-ce que c'est? », dès l'apparition du stimulus.
La présentation des stimulus était faite à l'aide d'un tachistoscope,
le temps de étant d'une seconde. 72 MÉMOIRES ORIGINAUX
Les stimulus ont été présentés au hasard et on prenait note de la
réponse du sujet. Puis on a présenté les stimulus une seconde fois, en
demandant au sujet la réponse complémentaire à celle donnée sponta
nément. Dans ce but, pour un sujet donné, on a partagé les stimulus
en deux catégories selon la première réponse donn

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