Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 2007 - Volume 38 - Numéro 4 - Pages 173-200L'auto-identification d'une partie significative des Aroumains comme groupe distinct de la nation roumaine a surpris. En effet, leur langue, issue du latin, est a priori proche du roumain et, pendant les dernières décennies de l'existence de l'Empire ottoman, les écoles destinées aux Aroumains vivant dans la région située au carrefour de la Grèce, de l'Albanie, de la République de Macédoine et de la Bulgarie actuelles étaient financées par l'État roumain. Or c'est de cette région que proviennent les Aroumains de Roumanie, installés pour la plupart comme colons dans la Dobroudja du Sud pendant la période 1925-1932. L'auteur se propose de reconstituer le débat ayant opposé partisans et adversaires du statut de minorité nationale pour les Aroumains tout au long de l'année 2005 et d'analyser ses enjeux, tant en Roumanie qu'à l'échelle des Balkans. Il interroge ce faisant les modes de construction des identités au sein des communautés aroumaines, ainsi que les formes de mobilisation auxquelles elles donnent lieu. Aromanians in Romania since 1990: How to do without a cumbersome fatherland? The self-identification of a significant number of Aromanians as a distinct group in Romania came as a surprise. Not only is their Latin- based language close to Romanian; but also, during the last decades of the Ottoman Empire, Romania funded schools for Aromanians living along the borders shared by Greece, Albania, Macedonia and Bulgaria. The Aromanians in Romania moved from this area, and most of them settled in southern Dobruja between 1925 and 1932. Following a description of the arguments used, in 2005, by advocates and opponents of granting Aromanians the status of national minority, the stakes are evaluated at the scale of Romania and of the Balkans. Questions are raised about the formation of a sense of identity in Aromanian communities and the forms of political activism arising out of it. 28 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.