Les conduites collatérales dans l estimation temporelle chez l animal - article ; n°2 ; vol.67, pg 385-392
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Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 2 - Pages 385-392
During operant trace conditionning, collateral or « superstitions » behavior may occur. According to some individual records, their timing role does not seem primarily to provide temporal cues, but to substitute themselves to the operant response, thus derivating temporarily the activity in a neutral way.
Au cours de la formation de réponses instrumentales différées apparaissent des conduites collatérales ou « superstitieuses ». D'après quelques cas individuels bien nets, leur rôle dans l'estimation temporelle ne semble pas tant de fournir des repères temporels que de se substituer à la réponse qui doit être différée, réalisant ainsi une dérivation temporaire et non sanctionnée de l'activité du sujet.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Marc Blancheteau
Les conduites collatérales dans l'estimation temporelle chez
l'animal
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°2. pp. 385-392.
Abstract
During operant trace conditionning, collateral or « superstitions » behavior may occur. According to some individual records, their
timing role does not seem primarily to provide temporal cues, but to substitute themselves to the operant response, thus
derivating temporarily the activity in a neutral way.
Résumé
Au cours de la formation de réponses instrumentales différées apparaissent des conduites collatérales ou « superstitieuses ».
D'après quelques cas individuels bien nets, leur rôle dans l'estimation temporelle ne semble pas tant de fournir des repères
temporels que de se substituer à la réponse qui doit être différée, réalisant ainsi une dérivation temporaire et non sanctionnée de
l'activité du sujet.
Citer ce document / Cite this document :
Blancheteau Marc. Les conduites collatérales dans l'estimation temporelle chez l'animal. In: L'année psychologique. 1967 vol.
67, n°2. pp. 385-392.
doi : 10.3406/psy.1967.27571
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_2_27571Laboratoire de Psychologie expérimentale
et comparée de la Sorbonne
Laboratoire associé au C.N.R.S.
LES CONDUITES COLLATÉRALES
DANS L'ESTIMATION TEMPORELLE CHEZ L'ANIMAL
par Marc Blancheteau
L'observation d'un seul sujet est souvent fructueuse en
psychologie animale expérimentale : on pourrait citer à cet égard
les exemples de Boutan, de Verlaine et de Guillaume en matière
d'étude de l'intelligence pratique chez le Singe, mais cela s'ap
plique mieux encore aux travaux sur l'estimation des durées.
En effet, plusieurs auteurs ont noté l'existence de successions
d'actes ritualisés (chaining) au cours des délais d'attente requis
par les diverses situations mises en jeu dans ce type d'études.
Skinner (1948) est le premier à avoir observé de telles « conduites
superstitieuses », ainsi qu'il les nomme, chez les Pigeons, et par
la suite d'autres auteurs ont non seulement refait de telles obser
vations, mais les ont quantifiées : or ce progrès a toujours été dû
à un seul sujet dont les réponses collatérales étaient particulièr
ement reconnaissables et régulières.
Le premier exemple marquant est fourni par une étude de
Hodos, Ross et Brady (1962) qui ont soumis deux Macaques
Rhésus à différents programmes de renforcement temporisé :
DRL, time-out ou TO, et Sidman avoidance1, portant tous sur
1. Dénominations de divers programmes de renforcement consistant en
ceci :
— DRL : à partir du moment où le sujet vient d'obtenir une récompense
alimentaire, il doit attendre un certain temps pour donner à nouveau sa
réponse instrumentale. Si cette dernière survient avant l'expiration du
délai fixé, elle n'a pour effet que de recycler ce délai et de repousser d'autant
dans le temps la possibilité de renforcement ultérieur.
— Sidman avoidance : le sujet est soumis à des chocs séparés par un intervalle
constant S-S, qu'il peut éviter en appuyant sur une clé qui repousse dans le iî8() M K.MO IRE. S ORIGINAUX
l'intervalle de 20 s. Ces auteurs ont constaté pendant ce délai des
mouvements rythmiques de léchage chez l'un des singes et des
oscillations du menton (jerks) chez l'autre. Cette dernière réponse
notamment était régulière (2 par s.) en DRL, mais rare et irré
gulière en TO et en Sidman avoidance ; or le pentobarbital, qui
abolit la discrimination temporelle en DRL mais non en Sidman
avoidance, supprime électivement ces oscillations. Une expériment
ation précise portant sur un sujet privilégié a ainsi permis de
mieux approcher le problème du rôle des conduites collatérales
dans l'estimation des durées, ainsi que celui d'une pluralité pos
sible de mécanismes régissant cette estimation.
Le second exemple, et le plus important pour notre propos,
est celui d'une observation de Laties, Weiss, Clark et Rey
nolds (1965) à propos d'un rat placé en DRL sur 22 s et dont les
réponses étaient remarquablement efficientes du fait du peu de
surestimation temporelle dont elles témoignaient, au contraire de
ce qui se passe chez la plupart des sujets dans cette situation. Or ce
rat effectuait souvent la toilette de sa queue entre deux réponses
instrumentales (appui), dans 78 % des cas exactement. Les
auteurs ont noté le moment où débutait cette conduite annexe par
rapport au dernier appui fourni : ils ont obtenu une population
de 451 mesures distribuée assez normalement dans le temps, avec
une moyenne de 12,7 s, ce qui la situe donc vers la moitié de
l'intervalle d'attente. Nous savons par ailleurs que la distribution
des réponses instrumentales elles-mêmes est également gaus-
sienne, avec une moyenne précédant la limite du délai imposé
ou coïncidant avec elle, ce qui est d'ailleurs le cas ici car les
auteurs notent que 45 % des appuis sont récompensés.
De la similitude de ces distributions comme de leur décalage
temporel, on peut penser que la toilette de la queue constitue
chez ce rat une « pré-réponse » dont l'initiation détermine le
moment d'occurrence de l'appui instrumental et, en définitive,
l'estimation temporelle requise. Tel serait du moins le type
d'explication qui découlerait des théories de certains auteurs
comme Wilson et Keller (1953) ou Skinner et Morse (1957) alors
temps l'occurrence du prochain choc, d'une durée R-S habituellement égale
à S-S d'ailleurs. Avec des renforcements aversifs, c'est une procédure symé
trique et inverse du DRL.
— TO ou Time-out : dans le cas présent, après 15 ran de DRL ou de Sidman
avoidance, il y a 15 mn pendant lesquelles la réponse instrumentale du DRL
ne reçoit aucun renforcement alimentaire ; l'estimation temporelle porte
donc sur là fin de cette période et son remplacement par le DRL, et sur la
fin du DRL et le nouveau départ de ce TO. \1. 1! T. ANC IT ETE A IJ
que d'autres, tels Kelleher, Fry et Cook (1959) ou Anger (1963)
nient l'existence et, en tout cas, le rôle de ces séries de réponses
collatérales (chains of overt behavior).
Sans entrer dans cette controverse, qui a d'ailleurs le tort de
se situer à un niveau trop général en considérant de la même façoii
l'estimation du temps dans des situations aussi différentes que le
FI, le DRL ou la Sidman avoidance, nous voudrions seulement
apporter quelques faits expérimentaux à l'appui de la première
des positions théoriques mentionnées plus haut, en relatant une
observation très semblable à celle de Laties.
Observations
Là encore il s'agit d'un seul rat, soumis au double évitement
de Ruch, c'est-à-dire que, introduit dans une cage sur une grille
électrifiable A, il devait s'en échapper en passant sur une
électrifiable B après avoir attendu au moins 1 mn (délai de fin
Réponses
-F= .Secondes
Intervalle de sûreté
Fig. 1. — Histogramme des latences de passage de la grille A à la grille B
chez un rat Long-Evans soumis au double évitement de Ruch.
d'électrisation de B) mais pas plus de 2 mn (délai de mise sous
tension de A) ; il y a donc un délai d'attente de 60 s suivi d'un
intervalle de sûreté de 60 s également. Nous avons constaté que
la plupart des rats, lorsqu'ils commencent à maîtriser la tâche,
tendent à fournir leur réponse d'évitement le plus tôt possible,
soit 1 mn après leur introduction dans la cage (Blancheteau,
1965) ; ce fait est en moyenne particulièrement vrai en ce qui
concerne le rat en question, qui n'a jamais commis d'erreur
de. retard (choc à 2mn sur la grille A). 388 MEMOIRES ORIGINAUX
Ce rat était une femelle Long-Evans âgée de 3 mois en début
d'expérience, et la régularité de ses estimations était remarquable,
ainsi qu'on peut en juger par la distribution de ses réponses
(fig. 1) au cours de 58 essais obtenus après stabilisation de sa
performance et qui constituent l'objet de cette observation.
Si, en effet, 26 de ces essais n'ont en rien différé des réponses
fournies par d'autres rats dans la même situation, par contre, dans
32 cas, notre rat a pré

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