Les dolmens éthiopiens - article ; n°1 ; vol.10, pg 41-52
13 pages
Français

Les dolmens éthiopiens - article ; n°1 ; vol.10, pg 41-52

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
13 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Annales d'Ethiopie - Année 1976 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 41-52
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roger Joussaume
Les dolmens éthiopiens
In: Annales d'Ethiopie. Volume 10, année 1976. pp. 41-52.
Citer ce document / Cite this document :
Joussaume Roger. Les dolmens éthiopiens. In: Annales d'Ethiopie. Volume 10, année 1976. pp. 41-52.
doi : 10.3406/ethio.1976.1158
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ethio_0066-2127_1976_num_10_1_115841
LES DOLMENS ETHIOPIENS
par
Roger JOUSSAUME *
Dans le cadre de la Recherche coopérative sur un programme n° 230 du
Centre National de la Scientifique et sous la haute autorité de l'Institut
Ethiopien d'Archéologie, j'ai entrepris en 1970 l'étude des monuments mégalithi
ques du Harar.
A ce jour, quatre missions de deux mois ont été effectuées sur le terrain. Nous
fûmes accompagnés par Ato Guébré Heywot puis Alèmayéhu Bezuneh, tous deux
commissaires de l'Institut Ethiopien d'Archéologie, qui nous facilitèrent grandement
la tâche principalement dans les rapports que nous avons eus avec la population,
des Gallas qui occupent ce territoire depuis le XVIe siècle à la suite des affronte
ments du musulman Muhammed Gragne et des troupes du Négus.
Nous ne traiterons ici que d'un des aspects du mégalithisme éthiopien: celui
qui a trait aux monuments formés d'une dalle horizontale de pierre — la table —
surmontant une série de piliers également en pierre et délimitant une chambre.
Ce type d'architecture est communément appelé "dolmen", bien que l'accord sur
l'emploi de ce terme soit loin d'être complet entre tous les spécialistes qui étudient
cette question. G. Camps (1), par exemple, l'utilise pour les monuments d'Afrique
du Nord, alors que J. L'Helgouach (2)) voudrait l'abandonner en Bretagne, d'où
le mot est originaire, car il vient de la langue celtique et découle d'un barbarisme;
il lui préfère l'expression "sépulture mégalithique". Dans les publications scienti
fiques, on tend actuellement à éviter l'emploi du mot dolmen pour ne l'utiliser
qu'accompagné d'un qualificatif: dolmen simple, dolmen à couloir, dolmen tran-
septé etc. . . , le tout regroupé avec les allées couvertes et les cistes dolméniques,
sous l'appellation "sépultures mégalithiques".
Je préfère que nous revenions aux sources. Quand le mot dolmen (du breton
toal : table et ven : pierre) fut inventé, il désignait un ensemble de pierres dressées,
délimitant une chambre, recouvertes d'une ou plusieurs tables de pierre; ceci est
l'acception populaire actuelle et c'est le sens que je lui donne dans la suite du
Attaché de recherche au C.N.R.S., "Laboratoire de l'Homme Préhistorique: son évolut
ion, son milieu, ses activités", dépendant du Museum National d'Histoire Naturelle,
associé au C.N.R.S. (L.A. 184)."
Camps (G.) — Aux Origines de la Berbérie; Monuments et rites funéraires proto
historiques, Paris 1961.
L'Helgouach (J.) — Les Sépultures mégalithiques en Armorique, Rennes, 1965.
Bailloud — La Préhistoire de l'Ethiopie, Cahiers de l'Afrique et de l'Asie,
1959, pp. 34 — 40. Xi% î 1 1 ^ i>D1RRE c. - J 1 _' • • ,-• r-V "**-« ,. KDAWA f >^ ) •- \ '• ■•' \ ■••■••.•■ ■ /.; / ■ •-' ••'" s. "; i N! ( / \ /
• // A -, i L *'**-' \ X -
r k /
t' ■% X i'' \TCHELENKO 7T * * x ) \ v • \ )s "'dobba7\^ r ) \ _ * •* \' t t* / *\ * ,<•* e « J * 1 1 1 '-. /S: -' m \ /HARA^^ 41 \\% *' \' N / Jd •, EÇTER'*. r *- c 1 / f / { • « > Y \ \ y ) ] /.; •• J y. •' h \
« » -'' y* 1 / / f j -' i f > 7 '/, x /-ÂSBEtAFARlJv» i ,> • 1 /» i « / \ '**' • 7 .'«AW V * i.»l " ' r. y t S\ i // / 1 t i / i ^^ X 1 1 9° .***• 9° / \\ V/ "\ J /*» '» J 1 -> \ / X 1 J \— u V'X 1 *•» 1 1 1 1 » 1 1 \ « «- 1 /' 1 .-* * \ t I „' »x \ »\ X» X « / X », ç * /-* / X « / 1 0 J. // \ / L V • r* t \ « f / 1 ( * t \ \ ' 1 1 4 l A\ r-'A \ / x \ <y sér(('> \ ] »./ ( J / 1 / J v/ t /. vv \ i 1 i / i % 1 r 1 » • ! i / 1 / \^ j / \ \ A*. \ \ *\ \ i i •
v \ ( f / / V W ^ r \ — >- — \ / 'V y.r y \ \ ) / \ » \ ) y \ 1 \ l
f o Y \ ( V Yi \ i N ^ ... ! 4? \ /
Figure 1. Car/t1 (/es monfs du Harar. I , I 50Km 43
texte. Selon G. Bailloud (3), la ciste est un monument funéraire ayant servi à
l'ensevelissement d'un corps. Ceci semble être le cas en Ethiopie et c'est pourquoi
"ciste dolménique" conviendrait parfaitement pour nos monuments.
I — HISTORIQUE —
Les dolmens éthiopiens ont été découverts en 1922 par le R.P. Azaïs (4) au
cours d'une mission archéologique dans les monts du Harar. Deux emplacements
furent reconnus : Sourré (Tchélenko) et Dobba, à l'ouest de Harar (fig- 1). Il faut
peut-être y ajouter le site de Mumet Umer Bico, au Sud de cette même ville, mais
cela n'e&t pas certain et nous n'avons encore pas eu le temps de vérifier sur place.
En tout une trentaine de monuments furent visités à cette époque. L'annonce de
cette découverte fit sensation dans le monde scientifique et les remarques allèrent
bon train mais quelle confusion ! Ce fut un mélange indescriptible dû à la fois aux
commentaires par trop sommaires du Père Azaïs et à l'imagination fertile de
certains auteurs. La question tomba vite dans l'oubli.
Dans un texte daté du 22 Janvier 1954, mais publié en 1959, Gérard Bailloud(3)
remet la question à l'ordre du jour par l'étude de l'ouvrage publié en 1931 par
le R.P. Azaïs et R. Chambard. Il constate le manque de documents connus et
remarque "qu'il y a une différence fonctionnelle capitale entre les dolmens et cistes
dolméniques classiques et les monuments du Harar : les premiers sont des caveaux
funéraires, les seconds ne sont que la superstructure d'une tombe en elle même non
mégalithique". Il en conclut "que les rapprochements entre les dolmens éthiopiens
d'une part, et les mégalithes européens, palestiniens et indiens, d'autre part, ne
peuvent se soutenir. H doit s'agir là de phénomène de convergeflc©-et non de diffu
sion, qu'au reste l'isolement géographique des monuments éthiopiens rendait à lui
seul difficile à soutenir". Ce n'était pas l'avis de l'Abbé Breuil qui conseille au
Père Azaïs, par une lettre de 1932 (5), de chercher des affinités entre les mégalithes
éthiopiens et ceux de l'Inde.
J'ai repris cette étude en 1969 (6). A la lecture des textes publiés et en regardant
de près les photographies de l'inventeur, j'ai remarqué la confusion qui avait été
faite dans l'interprétation. Le Père Azaïs expliquait ainsi la construction des
mégalithes : "on devait commencer par creuser une chambre circulaire bâtie ensuite
en pierres assemblées sans ciment, et qui était recouverte d'un toit de dalles et de
terre. Par-dessus s'élevait le dolmen comme mausolée de la sépulture". Bien des
contradictions dans la suite du texte m'amenèrent à penser qu'il devait exister
deux types de monuments: des chambres circulaires creusées dans le sol et des
cistes mégalithiques indépendantes. Depuis nous avons fouillé trente monuments
4 Azaïs (R.P.) et Chambard (R.) — Cinq Années de recherches archéologiques en Ethiopie,
Paris, 1931. ^
5 Breuil (H.) ■*- Lettre au Père Azaïs, Le Courrier d'Ethiopie, Addis-Abéba, 26 février
1932.
6 Joussaume (R.) — -
a) Les Monuments mégalithiques du Harar (Ethiopie), Travaux de la R.C.P. 230 du
C.N.R.S., fasc. 1, 1970, pp. 45-52; fasc. 2. 1971, pp. 21-30; fasc. 3, 1972, pp. 39-56;
Fasc. 4, 1973, pp. , )
b) Les Monuments mégalithiques du Harar (Ethiopie), première mission: Octobre-
Novembre 1970. L'Anthropologie t. 75, n° 3-4, pp. 177-199. 44
du type dolmen: huit à Tchaffé (Dobba), douze à Sourré-Kabanawa (Tchélenko)
et dix à Hassan- Abdi; Jamais nous n'avons trouvé la moindre chambre circulaire
dont parle Azaïs au-dessous du mégalithe. De même nous connaissons six monu
ments à chambre circulaire, bâtis en pierres sèches, sans dolmen en superstructure.
II — LES CISTES DOLMENIQUES —
1°) Architecture
Les dolmens sont fort nombreux dans cette partie des Monts du Harar comp
rise entre Asbe-Tafari et Harar (fig. 1). A ce jour nous en avons vu une bonne
soixantaine group

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents