Les métiers de l économiste au service de la décision - article ; n°4 ; vol.43, pg 797-810
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les métiers de l'économiste au service de la décision - article ; n°4 ; vol.43, pg 797-810

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue économique - Année 1992 - Volume 43 - Numéro 4 - Pages 797-810
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Claude Milleron
Les métiers de l'économiste au service de la décision
In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp. 797-810.
Citer ce document / Cite this document :
Milleron Jean-Claude. Les métiers de l'économiste au service de la décision. In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp.
797-810.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1992_num_43_4_409397Les métiers de l'économiste
au service de la décision
Allocution de clôture
Jean-Claude Milleron*
Président de l'AFSE
Le titre retenu pour notre colloque « Les métiers de l'économiste au service
de la décision » mérite, a posteriori, quelque explication.
Les métiers. Le choix du terme lui-même appelle justification. Peut-être, il
y a vingt ans, aurait-on parlé des « techniques » plutôt que des « métiers » de
l'économiste ; on aurait ainsi visé la recherche opérationnelle, les techniques de
la prévision, la comptabilité nationale, l'économétrie, etc. Si nous avons
délibérément retenu le mot métier, c'est pour faire référence à un certain savoir-
faire, en complément du savoir tout court ou de la technique pure. Ce que
certains appelleraient professionnalisme, que nous jugeons important et qu'une
association telle que l'Association française de science économique a pour objet
social, entre autres, d'enrichir et de faire reconnaître. Le pluriel, lorsque nous
parlons des métiers, traduit bien la diversité de ces professionnalismes qu'il est
important de faire dialoguer entre eux : économie industrielle, macro-économie
et macro-finances, économie du travail et des ressources humaines, etc.
Les décisions à la préparation desquelles l'économiste est susceptible de
contribuer couvrent — c'est bien l'intérêt d'une rencontre comme celle-ci — un
champ très vaste : depuis la mise sur pied d'un programme — d'un ensemble si
possible cohérent — de « mesures » de politique économique au niveau
national, voire international, jusqu'à la décision dans l'entreprise relative à tel
positionnement stratégique sur un marché ou à tel choix d'investissement.
De fait, les références conceptuelles sur lesquelles peut s'appuyer la
préparation de la décision ont considérablement évolué au cours des années
soixante-dix - quatre-vingt. En particulier, il me semble, au vu des travaux
* L'auteur tient à remercier J.-Y. Caro, G. Maarek, P. Mazodier et C. Seibel
pour leurs remarques et commentaires sur une version préliminaire de cette
contribution. Toutes les erreurs qui pourraient demeurer dans ce texte sont
cependant de sa seule responsabilité.
797
Revue économique — N° 4, juillet 1992, p. 797-810. Revue économique
récents dont nous avons parlé ici, que le dialogue entre le micro et le macro
économique s'est considérablement enrichi, avec un important progrès de
l'appréhension et de la compréhension d'interdépendances profondes face
auxquelles l'économiste est peut-être un peu mieux armé que d'autres. Tenter,
quitte à prendre parti, de décrire les évolutions les plus marquantes en ce
domaine : voilà l'objet de la première partie de cet exposé.
Si le contenu de la boîte à outils évolue, les tâches que les divers
commanditaires entendent confier à l'économiste changent également. Après
quelques mécomptes qu'il est toujours facile d'évoquer ex post, ce que l'on
attend de la prévision a fait l'objet d'une certaine maturation et cela n'est pas
sans rétroaction sur les outils et sur la manière de s'en servir. Après aussi de
grandes ambitions par rapport auxquelles il a bien fallu en rabattre,
l'économiste ne s'aventure désormais sur le terrain normatif qu'avec plus de
prudence ; on essayera de dire aussi qu'il y est attendu d'une autre manière. Ce
sont ainsi les changements dans les domaines de la prévision et de la
prescription que je m'efforcerai d'examiner dans la seconde partie de cette
réflexion.
Enfin, je me permettrai de soumettre quelques vues — sans doute de
caractère plus personnel — sur le rôle de l'économiste lui-même, au service de
la préparation de la décision. Que l'on ne se méprenne pas cependant : je
limiterai ici ma réflexion, — n'est-ce pas le thème de notre colloque ? — à
l'économiste effectivement proche de la décision : celui-ci n'existe et n'a de
légitimité que grâce au back-office de tous ceux qui contribuent tous les jours,
souvent avec talent et opiniâtreté, à faire progresser la connaissance théorique et
ses fondements empiriques. Ce que je voudrais cependant montrer dans une
troisième partie, c'est que, proche de la décision, l'économiste est, en un certain
sens, appelé à s'engager. Toutefois cet engagement est à comprendre en termes
très différents de ce que certains entendent — ou entendaient — en pensant à
l'adhésion à une idéologie. L'engagement dont il s'agit consiste à prendre une
juste mesure de l'environnement dans lequel doit s'insérer la décision, de
manière à éviter certains des mécomptes précédemment rappelés.
MICRO-MACRO ET DÉCISION ÉCONOMIQUE
Pour prendre une juste mesure de l'apport des travaux récents que l'on
cherche ici à mettre en perspective, peut-être faut-il se remémorer le tableau des
références théoriques au début des années soixante. Considérons à titre
d'exemple, et parce qu'il s'agit d'un domaine qui m'est plus familier, le cas des
politiques publiques nationales. Du côté micro-économique, un modèle
d'équilibre général et d'optimum conduisant à quelques prescriptions
sommaires, où, en matière de concurrence, il faut surtout s'opposer au
« pouvoir de monopole », et où l'on fonde la gestion des monopoles publics
sur la vente au coût marginal (l'article de M. Boiteux [1956], avec la référence à
798 Jean-Claude Milleron
un point de vue « second best » apparaissant aujourd'hui comme remarquable
ment précurseur). Du côté macro-économique, un modèle keynésien enrichi
dans une synthèse samuelsonnienne, pour une régulation de court terme où l'on
peut présenter le chômage comme un problème presque « réglé » ; honni soit à
l'époque qui considérerait le déficit budgétaire et l'endettement comme des
problèmes sérieux. Pour la croissance, Harrod-Domar tiennent solidement tête à
Solow-Swan, mais le progrès technique reste exogène et les conséquences à
moyen et long terme des politiques de régulation visant au fine tuning ne sont
guère explicitées. Au total, une analyse micro-économique principalement
orientée vers des préoccupations touchant à l'allocation des ressources (l'âge d'or
des travaux des « ingénieurs économistes » et des outils macro-économiques
surtout centrés sur la régulation de court terme, secondairement et sans réel
contenu empirique, sur l'analyse du long terme. L'ensemble est peu intégré et
la profession s'en accommode.
Sommes-nous mieux outillés aujourd'hui ?
Les années cinquante-soixante sont caractérisées par des avancées
considérables de la théorie micro-économique : démonstrations fondamentales
d'existence des équilibres, compréhension de la décentralisation par les prix et
recherche des optima, lien avec la théorie des jeux et force des résultats relatifs
au noyau, etc. Les travaux d'application prenant leur source au sein même de
cette théorie sont cependant entravés par les résultats « négatifs » qui émergent
presque au même moment : ce que l'on a appelé le calcul économique piétine,
encore aujourd'hui, sur des difficultés profondes touchant à l'analyse des choix
économiques en termes distributifs, difficultés qui ne sont pas étrangères au
théorème d'impossibilité de Arrow. Toutes les études de statique comparative
n'ont réellement de sens que pratiquées in the small, au voisinage d'une
position d'équilibre, généralem

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents