Les problèmes de la Pologne avant et après les Grandes Découvertes - article ; n°2 ; vol.107, pg 196-207
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Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1963 - Volume 107 - Numéro 2 - Pages 196-207
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Monsieur Marian Malowist
Les problèmes de la Pologne avant et après les Grandes
Découvertes
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 107e année, N. 2, 1963. pp. 196-
207.
Citer ce document / Cite this document :
Malowist Marian. Les problèmes de la Pologne avant et après les Grandes Découvertes. In: Comptes-rendus des séances de
l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 107e année, N. 2, 1963. pp. 196-207.
doi : 10.3406/crai.1963.11556
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1963_num_107_2_11556COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 196
lampe sphérique en terre gris-noir et d'une petite épingle en bronze
à tête en forme d'oiseau.
En creusant le couloir de sortie de nos wagonnets, vers le cône
des déblais, nous avons découvert, près du mur d'enceinte de l'époque
achéménide, un fragment de tablette, en terre cuite, portant la
version en vieux-perse, de la « Charte du Palais de Suse », de Darius
le Grand.
MM. Henri Massé, Charles Picard, Charles Virolleaud et
Pierre Montet présentent des observations.
LES PROBLEMES UE LA POLOGNE
AVANT ET APRÈS LES GRANDES DÉCOUVERTES,
PAR M. MARIAN MALOWIST.
Au premier abord le sujet de mon article pourrait étonner. On
sait bien que ni la Pologne ni les autres pays du bassin baltique
n'ont été engagés directement dans la grande expansion transocéa
nique du xve et du xvie siècle. Néanmoins, je voudrais aborder ici
quelques problèmes très importants qui se sont posés à l'économie
polonaise et qu'il faut considérer comme conséquences des Grandes
Découvertes.
La Pologne du bas Moyen Age faisait partie de deux zones de
circulation des marchandises. Elle prenait part au commerce de la
Baltique, de la mer du Nord et de l'Atlantique, centré sur Bruges
et au xvie siècle sur Anvers. En même temps elle faisait partie de la
zone du commerce italo-levantin.
Les deux zones de circulation des marchandises s'approchaient
tellement l'une de l'autre sur notre territoire qu'il en résultait des
situations presque paradoxales. En effet la Pologne était alimentée
en produits orientaux en provenance non seulement du Sud-Est
grâce aux routes continentales qui reliaient l' Italie et l'Europe
Centrale à la mer Noire et au golfe Persique, mais on importait
chez nous aussi les épices par la voie de Bruges et d'Anvers, de Venise
et de l'Allemagne Méridionale. La ville de Lvov était chez nous le
centre le plus important du commerce oriental et c'est là surtout
que les marchands polonais et étrangers s'approvisionnaient en
épices et en soieries. Mais on constate aussi que les marchands de
Nuremberg et des villes avoisinantes, très nombreux chez nous LES PROBLÈMES DE LA POLOGNE 197
dès le xive siècle arrivaient souvent en Pologne non comme ache
teurs mais comme vendeurs des épices et des autres denrées orien
tales qu'ils apportaient de Venise. D'autre part les marchands de
ces villes de même que les Vénitiens et les Génois s'approvisionnaient
bien souvent en produits orientaux à Wroclaw, Cracovie et Lvov,
mais ce n'était pas la règle générale. L'analyse des contrats passés
par eux chez nous prouve qu'ils achetaient les fourrures, la cire, le
cramoisi (la matière colorante), et quelques autres produits polonais
et lithuaniens et que les objets du commerce levantin figuraient
souvent parmi leurs ventes1. Ils engageaient leurs capitaux dans
les mines de plomb et d'argent. Il faut donc modifier quelque peu
l'opinion de plusieurs historiens polonais et étrangers, qui ont exa
géré l'importance du commerce direct entre la Pologne et le Proche-
Orient. On arrive aux mêmes conclusions en considérant la situation
des provinces baltiques de la Pologne. L'Ordre Teutonique et les
villes de cette région depuis longtemps en contact avec Bruges et
plus tard avec Anvers, s'y approvisionnaient en épices et en tissus
orientaux afin de les vendre en Pologne du Nord et du Centre, mais
bien souvent ils envoyaient aussi leurs agents en Pologne du Sud
pour faire des achats de ces mêmes marchandises, provenant dire
ctement du Levant2. S'il ne faut pas surestimer l'importance du
commerce direct entre Lvov, Cracovie et les colonies italiennes de
la mer Noire et de Constantinople, on doit constater que ce trafic
garda son intérêt dans la vie économique de la Pologne et des pays
avoisinants au bas Moyen Age.
L'importance novatrice des Grandes Découvertes changea néces
sairement la situation. La découverte d'une voie maritime vers
les Indes Orientales provoqua de grands changements dans les
routes commerciales européennes. Mais ce n'est pas là le seul facteur
qui exerça une influence sur notre économie. Dans la sphère du
commerce international, la Pologne du bas Moyen Age ne se pré
sentait pas seulement comme marché des denrées orientales. Elle
disposait d'une énorme quantité de bois de construction, si impor
tants pour la grande navigation. Au xve siècle, elle commençait
aussi à exporter les céréales vers l'Angleterre et surtout vers les
Pays-Bas. A cette même époque se sont noués les premiers liens
économiques entre Gdansk (Dantzig) et les ports de la Péninsule
ibérique. Les savants portugais (et en particulier Mlle Rau et M. Oli-
1. J. Ptasnik, Italia Mercatorum apud Polonos saeculo XV ineunte, Rome, 1910,
p. vu et xi, n. 1, 2, 6, 18, 19, 33, etc.
2. M. Malowist, « Le développement des relations économiques entre la Flandre, la
Pologne et les pays limitrophes », Revue Belge de Philologie et d'Histoire, X, n. 4, 1931,
p. 1035, 1036. « Polityka gospodarcza Zakonu Krzyzackiego w xv w » (La politique
économique de l'Ordre Teutonique au xve siècle), Pamiçtnik VII Powszechnego Zjazdu
Historykôw Polskich, t. I, Warszawa, 1948, p. 56. 198 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
veira Marques) ont souligné récemment l'importance de ces relations
commerciales entre le Portugal et les pays baltiques et surtout la
ville de Gdansk1. Je pense qu'ils ont un peu surestimé l'exportation
du sel de Setûbal dans le bassin de la Baltique. Les recherches
polonaises dans les archives de Gdansk démontrent qu'au cours
du xve et du xvie siècle le sel breton a maintenu sa position domi
nante sur les marchés baltiques et que la concurrence ibérique dans
ce domaine était faible. Il est vrai que les navires de Gdansk et des
autres villes baltiques apportaient au xve siècle de Lisbonne, de
Setûbal et de Porto du sel, des fruits méridionaux et un peu de vin,
mais j'ai l'impression qu'au xve siècle les cargaisons de sel portugais,
d'abord peu volumineuses, servaient peut-être surtout comme bal
last pour les bateaux. La situation se présentait différemment pour
l'exportation des marchandises baltiques. Grâce aux registres
commerciaux de l'Ordre Teutonique et aux autres sources assez
abondantes on a pu constater que dès la fin du xive siècle la Prusse
teutonique et les provinces avoisinantes de la Pologne exportaient
en masse les bois de chêne, de pin, des sapins en direction de l'Angle
terre et des Pays-Bas. Dans la première moitié du xve siècle la
navigation en direction de Lisbonne ne présentait pas non plus
de difficultés pour les Dantzigois. On sait que les bateaux prussiens
visitaient Lisbonne et Porto déjà dans les dernières années du
xive siècle2.
Au cours du xve siècle les voyages de Gdansk à Lisbonne devien
nent plus fréquents, mais les énormes lacunes dans les registres du
tonlieu de Gdansk ne permettent pas de nous former une idée
exacte de ce commerce. Les bateaux partant en direction du Por
tugal ne figurent dans les registres que d'une façon accidentelle.
Les autres documents écrits à l'occasion de plaintes contre les cor
saires hollandais prouvent que les marchands de Gdansk, de Riga
et de Reval transportaient vers l'Occident le bois de construction
en quantités non négligeables3. Or grâce aux travaux de Oliveira
Marques nous sommes informés qu'au cours du xve siècle parmi
les Hanséates présents, à Lisbonne au xve siècle, les bourgeois de
Gdansk étaient les plus nombreux.
En ce temps-là l'importation des céréales de Pologne commençait
aussi à jouer un certain rôle sur les marchés de l'Europe du Nord-
Ouest. Elle était dirigée en p

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