Les problèmes psychophysiologiques de la douleur - article ; n°1 ; vol.49, pg 359-372
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Description

L'année psychologique - Année 1948 - Volume 49 - Numéro 1 - Pages 359-372
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1948
Nombre de lectures 21
Langue Français
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Extrait

Henri Piéron
I. Les problèmes psychophysiologiques de la douleur
In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 359-372.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. I. Les problèmes psychophysiologiques de la douleur. In: L'année psychologique. 1948 vol. 49. pp. 359-372.
doi : 10.3406/psy.1948.8367
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1948_num_49_1_8367REVUES DE QUESTIONS
I
LES PROBLÈMES PSYCHOPHYSIOLOGIQUES
DE LA DOULEUR
par Henri Piéron
Depuis quelques années, la douleur a pris, dans l'ensemble des
recherches psychophysiologiques et neurologiques, une place de pre
mier plan, en relation avec le problème pratique de la lutte contre
la souffrance, à laquelle s'est particulièrement attelé Leriche, ju
stement appelé le chirurgien de la douleur 1.
Les douleurs pathologiques internes, dont Leriche a souligné
l'inutilité foncière — ce qui, pour les finalistes, soulève une diff
iculté qu'ils tentent de résoudre 2 — ont suscité, devant l'échec des
médications analgésiques prolongées, des tentatives chirurgicales qui
ont porté d'abord sur le sympathique, puis sur les voies conduct
rices de la moelle avec les cordotomies, et enfin sur les centres
encéphaliques, en particulier avec la lobotomie.
La chirurgie de la douleur constituait la quatrième question
mise à l'ordre du jour du IVe Congrès neurologique international
tenu à Paris du 5 au 10 septembre 1949, et la douleur se trouvait
encore impliquée dans la troisième question relative au thalamus
et au syndrome thalamique avec son hyperpathie essentielle 8.
Il n'est donc pas inutile de passer en revue quelques-uns des
derniers travaux consacrés aux aspects variés des problèmes relatifs
à la douleur.
1. Voir le livre essentiel de René Leriche (La Chirurgie de la douleur,
Masson, 1937) où se trouve le texte de vingt leçons professées dans la chaire
de médecine du Collège de France quand Leriche y vint suppléer Charles
Nicolle, avant de lui succéder, et surtout la troisième édition de ce livre
(Masson, 1949) entièrement refait, et qui constitue vraiment un nouvel
ouvrage de très haute valeur.
2. Voir en particulier le livre de F. J. J. Buytenöijk. Ueber den Schmerz,
(Berne, H. Huber, 1948).
3. Un compte rendu sommaire des rapports a été donné dans la Pressé
Médicale du 15 octobre 1949. 360 revues de questions
1° La douleur cutanée et sa mesure.
La question classique des relations de la douleur avec les sensa
tions de chatouillement et de démangeaison est reprise par des
voies différentes dans d'assez nombreux travaux. Rosenthal et
Sonnenschein1, qui envisagent le rôle de l'histamine comme média
teur responsable de l'éveil des douleurs cutanées, ont déterminé la
concentration liminaire algique en injection intradermique, concen
tration extrêmement faible (de l'ordre du cent millionième); et ils
ont trouvé que le prurit n'apparaissait qu'à une concentration
plus élevée (d'après des recherches sur 27 sujets), alors qu'on admet
généralement que le prurit correspond à un stade algique infrali-
2 pense que la démangeaison correspond à minaire. Mais Bishop
un certain « pattern » dans les stimulations des terminaisons récep
trices cutanées, ainsi que le chatouillement qui n'agit que sur les
terminaisons tactiles (avec succession spatiale de stimulations
légères, comportant sommation temporelle).
Dans la stimulation électrique faible, la piqûre domine si elle
est intermittente, mais la démangeaison précède la douleur si elle
est continue.
La piqûre n'est pas douloureuse encore, parce qu'elle est trop
brève, mais la démangeaison la précède dans la stimulation d'un
point de douleur, et la douleur fait disparaître la démangeaison
(dans le grattage par exemple). Si la piqûre est répétée (chocs à
une fréquence dépassant 20 à la seconde) on a alors une impression
nettement douloureuse (aching). ,
Invoquant, sans les préciser nettement, des différences de « pat
terns » à la base des impressions variées éprouvées au cours des
stimulations cutanées, Bishop envisage toujours les fibres algiques
comme si elles étaient homogènes, alors que leur pluralité a été
nettement établie (en particulier par Piéron et par Zotterman).
C'est deux types de fibres algiques qu'admettent Pattle et Weddell3
dans leurs intéressantes recherches sur la stimulation électrique
directe d'un nerf sensitif découvert (le nerf digital à la face radiale
de l'index gauche), l'un répondant aux chocs de condensateur
avec une relation voltage-durée obéissant à la formule de Hill,
l'autre comportant réponse répétitive.
Une décharge assez brève engendre (après un retard constant
1. S. R. Rosenthal et R. R. Sonnenschein. Histamine as a possible
mediator for cutaneous pain. Amer. J. Physiol., 155, 1948, p. 186-190.
2. G. H. Bishop. The skin as an organ of senses with special reference
to the itching sensation. J. investigative Dermalol., 11, 1948, p. 143-154.
3. R. E. Pattle et G. Weddell. Observations on electrical stimulation
of pain fibres in an exposed human sensory nerve. J. NeurophysioL, 11,
1948, p. 93-98. PIÉRON. — LA DOULEUR 361 H.
de 1,25") une douleur ressemblant à une piqûre de guêpe dans le
territoire d'innervation de la branche stimulée; quand deux chocs
se suivent à moins de 0,1", la douleur est d'intensité jugée double;
pour un écart plus grand, deux douleurs distinctes, toujours du
même type, se distinguent. Avec une décharge allongée, il se pro
duit, après une même latence, un endolorissement prolongé qui est
attribué à la réponse répétitive d'un autre système de fibres.
On retrouve ici au moins deux des types algiques distingués-
d'après la vitesse de conduction par Piéron chez l'homme et par
Zotterman chez la grenouille, le deuxième étant du type probable
du pincement.
C'est encore à une stimulation électrique qu'a fait appel A. Rey 1,.
mais en l'appliquant à la peau par une électrode différenciée piquée
dans le derme, pour étudier, de façon originale, les impressions
provoquées par deux stimulations algiques simultanées ou succes
sives en des points différents.
Employant du courant alternatif redressé, il a noté, sur lui-
même, une sensation de simple contact pour une stimulation brève
et faible (50 ms. et 0,01 mA), se transformant en fourmillement
quand la durée s'allonge; à même durée brève et voltage plus élevé
(intensité à 0,025 mA), naît une piqûre aiguë, et si la durée est
allongée, un fourmillement douloureux avec cuisson (ce qui indique
l'intervention d'au moins deux systèmes de fibres algiques).
La simultanéité apparente des stimuli cesse pour un écart comp
ris entre 0,5 et 2"; la sensation prend une extension unifiée pour
des écarts spatiaux de 5 à 8 cm, par exemple sous forme d'une ligne
douloureuse (pouvant relier par la base deux doigts contigus st
imulés à leur extrémité). Les interprétations des sensations succes
sives donnent des mouvements apparents, du type de l'égratignure,
ou de curieux passages en profondeur (comme d'un animal che
minant sous la peau d'un point à l'autre) manifestant des évocations
perceptives analogiques.
Nous reviendrons sur certaines manifestations qui comportent
des transferts comme dans le cas de douleurs viscérales. Ce n'est
pas à. la stimulation électrique mais aux flux de chaleur rayonnante
qu'ont fait appel, depuis longtemps déjà, Hardy, Wolff et Helen
Goodell, pour établir une méthode standard d'exploration de la
sensibilité douloureuse, qui est devenue d'emploi très courant 2.
1. André Rey. Observations sur la douleur cutanée étudiée par la méthode
stroboscopique. Miscellanea psychologica Albert Micholte, 1947, p. 254-267.
2. Cf. J. D. Hardy, H. G. Wolff et Helen Goodell. Studies pn pain
sensation. I. Measurement of pain threshold with thermal radiation. II.
Quantitative analysis of the action of analgesics. Amer. J. Physiol., 126,
1939, p. 523-524 p et p. 656-657 p. — A new method for measuring pain thre
shold. Observations on spatial summation of pain. J. clinical Inueslig., 19,
1940, p. 649-658. —

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