Les tentatives de suicide. Résultats d une enquête à Bruxelles - article ; n°4 ; vol.25, pg 797-810
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Population - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 4 - Pages 797-810
Les suicides ont fait l 'objet de nombreuses analyses statistiques, rendues souvent délicates par le caractère inattendu, sinon paradoxal de certains résultats . Les tentatives de suicide sont moins connues, parce que non soumises à un enregistrement.
Le Dr. J. Mendelwicz (service de psychiatrie de Vhôpital universitaire Brugmann), le Dr J. Wilmotte de V Institut Royal des Sciences naturelles et Madame E. Defrise-Gussenhove, chargée de cours en mathématiques, ont fait une enquête sur les tentatives de suicide à Bruxelles; ils en présentent ici les résultats et en tirent quelques conclusions.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Mendelwicz
J. Wilmotte
E. Defrise-Gussenhove
Les tentatives de suicide. Résultats d'une enquête à Bruxelles
In: Population, 25e année, n°4, 1970 pp. 797-810.
Résumé
Les suicides ont fait l 'objet de nombreuses analyses statistiques, rendues souvent délicates par le caractère inattendu, sinon
paradoxal de certains résultats . Les tentatives de suicide sont moins connues, parce que non soumises à un enregistrement.
Le Dr. J. Mendelwicz (service de psychiatrie de Vhôpital universitaire Brugmann), le Dr J. Wilmotte de V Institut Royal des
Sciences naturelles et Madame E. Defrise-Gussenhove, chargée de cours en mathématiques, ont fait une enquête sur les
tentatives de suicide à Bruxelles; ils en présentent ici les résultats et en tirent quelques conclusions.
Citer ce document / Cite this document :
Mendelwicz J., Wilmotte J., Defrise-Gussenhove E. Les tentatives de suicide. Résultats d'une enquête à Bruxelles. In:
Population, 25e année, n°4, 1970 pp. 797-810.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1970_num_25_4_14947TENTATIVES DE SUICIDE LES
Résultats d'une enquête à Bruxelles
Les suicides ont fait l 'objet de nombreuses analyses statis
tiques, rendues souvent délicates par le caractère inattendu,
sinon paradoxal de certains résultats^ . Les tentatives de suicide
sont moins connues, parce que non soumises à un enregistrement.
Le Dr. J. Mendelwicz (service de psychiatrie de Vhôpital
universitaire Brugmann), le Dr J. Wilmotte de V Institut Royal
des Sciences naturelles et Madame E. Defrise-Gussenhove,
chargée de cours en mathématiques, ont fait une enquête sur
les tentatives de suicide à Bruxelles; ils en présentent ici les
résultats et en tirent quelques conclusions.
A. INTRODUCTION
Les études statistiques concernant les tentatives de suicide ne se comptent
plus dans la littérature médicale et sociologique. Elles se heurtent toutes aux
mêmes obstacles. En effet, la définition du terme « tentative de suicide » reste
toujours ambiguë. Selon l'ancienne conception, le seul but du comportement
suicidaire était l'autodestruction. La mort, juge ultime, désignait donc la
tentative de suicide comme un suicide manqué. Refusant le premier de consi
dérer les tentatives de suicide selon ce seul critère, Stengel (1964) proposa
d'aborder la tentative de comme un phénomène en soi, ayant sa préva
lence et sa mortalité propre. Les actes suicidaires deviennent ainsi des compor
tements dont le degré de réalisation et l'intentionnalité peuvent être diffé
rents. La deuxième difficulté des études statistiques réside dans la représent
ativité des échantillons proposés. De nombreuses tentatives de suicide
restent en effet ignorées, même du médecin traitant. De plus, ces études ne
contiennent jamais de description de la population dont provient l'échantillon
et ne contiennent presque jamais l'examen d'un groupe contrôle.
Ces difficultés ne nous concernent guère, car notre but n'est pas d'effectuer
une recherche statistique méthodologiquement parfaite. Nous désirons plutôt
définir le problème, tel qu'il se pose aux services de Santé publique et souligner
les possibilités de lutte contre ce fléau.
(1) Voir notamment J. Daric : « L'évolution de la mortalité par suicide en France et à
l'étranger », Population, octobre-décembre 1956. 798 LES TENTATIVES DE SUICIDE
B. MÉTHODE
Les hôpitaux universitaires Brugmann et Saint-Pierre de Bruxelles bénéf
icient de la présence d'un médecin psychiatre que l'on peut appeler jour et
nuit. Celui-ci intervient également dans les commissariats de la ville de
Bruxelles. Nous avons étudié l'ensemble des interventions de ce résident,
pour une période allant du 1er janvier 1968 au 31 décembre 1968. Nous avons
ainsi relevé tous les cas de tentatives de suicide examinés par le psychiatre
de garde. Bien entendu, les cas de tentatives de suicide traités dans ces hôpi
taux universitaires ne sont jamais examinés par le psychiatre résident, mais
plus tard au cours de leur séjour, par un psychiatre consultant, attaché aux
services de médecine et de chirurgie. Nous avons délibérément écarté ces
patients, car nous voulons étudier la tentative de suicide dotée d'un caractère
d'urgence.
Nous avons considéré comme ayant fait une tentative de suicide, toute
personne ayant manifesté une conduite autoagressive comportant une inten
tion de destruction de soi, sans tenir compte du critère d'efficacité.
С DONNÉES NUMÉRIQUES
1. Nombre de cas. Pour l'ensemble de l'année 1967, les psychiatres de garde
traitèrent 1 074 patients, non compris les interventions
auprès des malades déjà hospitalisés dans le service de psychiatrie. Parmi
ces 1 074 patients, nous avons 391 cas de tentatives de suicide. Cette pathologie
représente donc 36,4 % de l'activité du service psychiatrique d'urgence.
2. Répartition par sexe. Sur ces 391 cas, nous trouvons 143 hommes pour
248 femmes, soit 1 homme pour 1,7 femme. Cette
différence est hautement significative : pour un degré de liberté, le y? est
égal à 28,1969 (P < 0.001). Ce rapport est légèrement inférieur aux chiffres
cités dans la littérature médicale. Ainsi, Shneidman (1965) trouve 1 homme
pour 2,3 femmes et Vedrinne (1965) 1 pour 2,8. La différence serait due à un
surplus masculin. D'abord, les interventions dans les commissariats de police
correspondent uniquement à des suicidaires masculins. Ensuite, les hommes
acceptent difficilement de rester au service d'hospitalisation provisoire, le
temps nécessaire à leur envoi à la consultation psychiatrique. Celle-ci ne
fonctionne en effet que durant la matinée. Devant les exigences de sortie
immédiate, il est plus souvent fait appel au psychiatre de garde pour les
patients de sexe masculin.
3. Répartition par âge. On est frappé (fig. 1) par le pic trouvé entre 15
et 25 ans, pour les femmes, et l'étalement en
plateau de 15 à 35 ans pour les hommes. Chez les nous relevons une LES TENTATIVES DE SUICIDE 799
seconde élévation entre 45 et 49 ans. Enfin, il y a une remontée à partir de
60 ans, pour les hommes, et de 75 ans, pour les femmes. L'influence de l'âge
est hautement significative.
chez les hommes = 40,3986 (P< 0.001); Le*2 les femmes = 45,9516 0.001).
De même, la comparaison entre hommes et femmes livre un degré de
signification suffisant : pour 5 degrés de liberté, le ^2 = 13,6337 (0.01 < P
<0.02).
Fréquence
en %o
15 _
14.
13.
12.
11.
10.
9.
8.
7.
6.
5.
4 .
3.
2.
1.
10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90
14 19 24 29 34 39 44 49 54 59 64 69 74 79 84 89 94
Figibe 1. — Fréquence des tentatives de suicide par âge LES TENTATIVES DE SUICIDE 800
Les suicidaires de moins de quinze ans n'ont jamais été examinés par le
psychiatre de garde, mais par le service pédiatrique de garde. Ces résultats
sont globalement comparables à ceux généralement cités. Ils vont à l'encontre
de l'affirmation de Blanc (1966) qui ne voit, dans cette répartition par âges,
qu'une représentation fidèle de la pyramide de la population.
4. Répartition par mois. Sur la figure 2 apparaît un maximum en janvier
et un autre en septembre. Nous n'avons pu mettre
en évidence la prédominance, uniquement masculine, trouvée par Schneider
(1954) pour le semestre comprenant les jours longs. Dans notre échantillon,
la tentative de suicide apparaît comme une constante, indépendante des
saisons.
JAN. FEV. MARS AVR. MAI ' JUIN JUIL. ' AOUT SEPT. OCT. NOV. DEC.
Figure 2. — Tentatives de suicide par mois (moyenne journalière)
5. Répartition La figure 3 montre, pour les deux sexes, un maxi-
par jour. mum le jeudi et, pour les hommes, un deuxième
maximum le mardi et un minimum assez net le
mercredi. Ces résultats sont en bordure de la signification statistique : pour
six degrés de liberté, le y} est égal à 10,9510 (0,05 < P< 0.1). Pour les femmes,
il n'y a pas de signification suffisante. Farberow et Shneidman (1965) ont
également trouvé une répartition des tentatives de suicide, indifférente au
jour de la semaine. Schneider (1954) insiste sur la difficulté de préciser,
a posteriori, le jour de la tentativ

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