Les victimes d actes criminels : besoins et services Canada / Etats-Unis - article ; n°3 ; vol.5, pg 261-276
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Description

Déviance et société - Année 1981 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 261-276
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Irwin Waller
Les victimes d'actes criminels : besoins et services Canada /
Etats-Unis
In: Déviance et société. 1981 - Vol. 5 - N°3. pp. 261-276.
Citer ce document / Cite this document :
Waller Irwin. Les victimes d'actes criminels : besoins et services Canada / Etats-Unis. In: Déviance et société. 1981 - Vol. 5 -
N°3. pp. 261-276.
doi : 10.3406/ds.1981.1088
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1981_num_5_3_1088Déviance et Société, Genève, 1981, vol. 5, No 3, pp. 261-262
Débat: Les services privés et publics
aux victimes
Faisant suite aux articles de fond s'ouvre ici un débat présentant trois prises
de position contrastées sur une question d'actualité controversée. Théoriciens,
praticiens et chercheurs choisis en fonction de la variété de leurs opinions s 'expr
iment librement et en leur nom personnel, sur la base d'indications rédactionnelles
et sans s 'être consultés préalablement.
Ezzat Fattah de l'Université Simon Fraser à Vancouver (Canada), un spécial
iste international reconnu de la victimologie, a déjà dégagé pour les lecteurs de
Déviance et Société les grandes orientations de recherche de l'étude de la victime en
matière criminelle pour les années 80 ("Actualités bibliographiques : la vict
imologie : entre les critiques épistémologiques et les attaques idéologiques", N° V, 1,
pp. 71-92)
Aussi surprenant que cela puisse paraître, compte tenu de la "popularité"
récente de ce sujet d'étude, la section de l'article de Fattah sur "les services dont les
victimes ont besoin" était limitée à moins d'une page (p. 87), non pas parce que ces
services ne sont pas importants, mais parce qu'il n'y a pas eu encore de "tentatives
d'évaluation visant à mesurer leur efficacité" (dixit Fattah).
Aussi, compte tenu du développement "explosif des services aux victimes, à
l'aube de cette décennie, nous avons voulu introduire un débat sur le sujet en trois
temps :
a) Le texte d'Irwin Waller trace un panorama nord-américain des besoins et des
services en étapes chronologiques : de l'indemnisation étatique générale aux spécialisés pour les femmes et les enfants et jusqu 'aux groupes de
pression axés sur les droits des victimes. Il pose, en conclusion, une inter
rogation critique importante au sujet de la victime à titre d'objet et d'outil de
la justice pénale.
b) L 'article de Micheline Baril délaisse la description pour questionner le phéno
mène des services. A la lumière d'une expérience nord-américaine quotidienne
de ces services ainsi que d'un voyage récent d'étude en Europe à ce sujet, elle
constate que la séparation entre droit pénal et droit civil est une notion
juridique fictive à bien des égards. Elle souligne également avec raison que,
pour utiles que soient ces services, "ils camouflent mal une volonté d'affermir
la collaboration chancelante de la victime à un système de justice qu'on refuse
de remettre en cause". Et un peu plus loin elle conclut de façon critique que
"tout se passe comme si on avait découvert un nouveau moyen de poursuivre
des objectifs inchangés".
261 La prise de position d'André Normandeau en faveur d'une association de c)
victimes lui a été suggérée par une expérience personnelle de contact avec
plusieurs victimes de vols à main armée à l'occasion d'une étude gouver
nementale sur le sujet. L 'auteur est conscient du danger de la "dramatisation "
indue du sort et de la peur des victimes. Il souligne aussi le risque d'une
réaction sociale répressive. Mais entre deux maux, il choisit le moindre : entre
la victime sans défense qui est occultée et la victime revendicatrice et
punitive, il croit toujours, peut-être naïvement, à un certain "équilibre" des
forces !
d) Soulignons, finalement, que la bibliographie sur les services aux victimes étant
relativement fournie, nous avons préféré la détacher des articles pour en
faciliter la consultation. Les références de cette bibliographie se rapportent
aux trois textes précédents. La revue use ainsi, exceptionnellement, d'un
système de références qui diffère de celui dont elle use habituellement. Ce
débat adopte le système des revues anglo-saxonnes.
A. Normandeau
262 Déviance et Société, Genève, 1 981 , vol. 5, No 3, pp. 263-276 DEBAT
LES VICTIMES D'ACTES CRIMINELS : BESOINS ET SERVICES
CANADA /ETATS-UNIS
I. WALLER *
Introduction
Pour la politique pénale nord-américaine, la grande découverte des
années soixante-dix est la victime. Depuis 1974, aux Etats-Unis, plus de
400 agences locales ont été mises sur pied soit pour aider les victimes,
soit pour faciliter leur présence devant les tribunaux (Blackmore, 1979 ;
Cronin & Blair, 1980) ; et, en 1980, de 100 à 200 millions de dollars
ont été dépensés par les divers paliers du gouvernement américain dans
un domaine ignoré il y a vingt ans. Au Canada, l'assistance aux victimes
reste largement symbolique, mais l'on peut s'attendre, dans un proche
avenir, au développement de programmes d'aide plus efficaces et com-
préhensifs à travers tout le pays. Déjà, le Secrétariat de la Justice de
l'Ontario a placé les victimes d'actes criminels en tête de ses priorités.
Cette révolution tranquille est due à plusieurs facteurs dont : le
développement de commissions d'indemnisation des victimes d'actes
criminels ; le mouvement féministe ; l'amélioration des systèmes infor
matiques qui suivent le cheminement d'une cause ; et finalement, l'ex
igence, croissante de la part du public, de rentabilité des services gouve
rnementaux en matière de contrôle de la criminalité.
Malheureusement, cette révolution n'a pas encore reçu le bénéfice
d'analyses approfondies. Cependant, l'enquête de Norquay et Weiler
(1981) au Canada, l'évaluation de projets aux Etats-Unis (Cronin &
Bourque, 1980) et le livre de Galaway et Hudson (1980) nous donnent
une idée de son stade de développement.
Cet exposé est organisé en deux parties. Dans la première partie,
on survole des points saillants des besoins des victimes. On présente
ensuite les services en les regroupant autour de quatre périodes : pécun
iaire, féministe, de consolidation et des années 80.
1. Besoins
Les victimes de crime ressentent des besoins divers. Victimes, elles
ont besoin de récupérer, autant que possible, la situation antérieure au
crime. Victimes potentielles, elles aimeraient connaître les programmes
* Université d'Ottawa
263 prévention du crime, du moins ceux qui ne menacent pas radicade
lement leur liberté. Elles veulent vivre sans l'angoisse due à la peur du
crime. Et, finalement, elles désirent voir une réduction des dépenses
d'assurance, d'appareil judiciaire et de mesures de sécurité privée. Dans
ce débat, nous nous limiterons aux besoins des victimes comme telles. Il
est évident que la prévention du crime, la réduction de la peur et le
contrôle des dépenses reliées à la criminalité et à la justice sont extr
êmement importants ; mais ils doivent faire le thème d'une analyse
séparée.
Il y a plusieurs façons de catégoriser les besoins des victimes. Par
exemple, études systématiques ont abordé des crimes ou des
comportements spécifiques tels que le viol (Burgess & Holmstrom,
1974 ; Amir, 1971 ; Clark & Lewis, 1977 ; Ontario, 1979), ou le
cambriolage (Waller & Okihiro, 1978 ; Maguire, 1980 ; Waller, 1980c),
ou le vol qualifié (Giroux, 1977, Victimologie, 1979). D'autres se sont
attachées à l'analyse des types de victimes, comme les femmes
(MacLeod, 1980, Québec, 1980), les enfants (British Columbia, 1979 ;
Ontario, 1979 ; Solicitor General of Canada, 1981), ou les personnes
âgées (Yin, 1980 ; Malinchak, 1980 ; Jaycox, 1979). Certes, il y a des
besoins propres tant à des crimes spécifiques qu'à des catégories de
personnes.
Quoique les caractéristiques du crime et la situation de la victime
soient reconnues comme dimensions essentielles pour comprendre les
effets d'un acte criminel, nous allons privilégier ici les besoins plus
générau

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