M. Taussig, Shamanism, Colonialism, and the Wild Man. A Study in Terror and Healing  ; n°111 ; vol.29, pg 267-269
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M. Taussig, Shamanism, Colonialism, and the Wild Man. A Study in Terror and Healing ; n°111 ; vol.29, pg 267-269

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L'Homme - Année 1989 - Volume 29 - Numéro 111 - Pages 267-269
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Publié le 01 janvier 1989
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Langue English

Extrait

France-Marie Renard-Casevitz
M. Taussig, Shamanism, Colonialism, and the Wild Man. A
Study in Terror and Healing
In: L'Homme, 1989, tome 29 n°111-112. Littérature et anthropologie. pp. 267-269.
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Renard-Casevitz France-Marie. M. Taussig, Shamanism, Colonialism, and the Wild Man. A Study in Terror and Healing. In:
L'Homme, 1989, tome 29 n°111-112. Littérature et anthropologie. pp. 267-269.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1989_num_29_111_369178rendus 267 Comptes
contributed to the wide-spread divulgation of the practices of the West-Indian planters
among the public in Europe.
After nearly 200 years, Stedman's original manuscript is published for the first time,
provided with a very professional introduction and a note which makes clear that it has
taken many years to prepare the Narrative 1790 for the press. It must have been a nearly
impossible task to identify Stedman's remarks on plant and animal life, retrieve the sources
of this literary expressions, not to mention the explanation of his many references to the
works of his contemporaries. The result is very impressive and enviable indeed. In my
opinion, it is the most professional work on Surinamese history so far.
Wim Hoogbergen
Utrecht University
Michael Taussig, Shamanism, Colonialism, and the Wild Man. A Study in Terror and
Healing. Chicago and London, The University of Chicago Press, 1987, xix + 517 p., bibl.,
index, ill.
Comme pour The Devil and Commodity Fetishism in South America1 , Michael Taussig,
dans ce livre copieux et exubérant, produit une œuvre à la fois importante et discutable,
intéressante et déconcertante ou irritante, nourrie et érudite, mais volontairement
anecdotique et globalement décousue dans le traitement de nombreux thèmes dont le titre ne
donne que les points d'ancrage et de partage : terreur et violence, chamanisme et cures.
Loin de l'académisme des écrits anthropologiques qui perpétuent l'esprit du colonialisme
et l'impérialisme de la civilisation occidentale, Taussig tente, de son propre aveu, de créer
une nouvelle écriture ethnologique : « un texte mouvant et décentré qui fasse chanceler le
pouvoir au moyen de son propre désordre ». On pourrait lui rétorquer que son désordre est
trop réussi pour laisser à la subversion une chance d'opérer. Car à ce projet d'ensemble
s'ajoutent d'autres impératifs et orientations réaffirmés tout au long de l'ouvrage. Par choix
intellectuel et goût personnel — « Surrealism [...] denarrativized the predictable composition
of bourgeois reality with form taken from dream and from [...] decontextualized artifacts
from the primitive world » ; p. 165 — et pour adhérer au « réel merveilleux » ou au
« réalisme magique » qui caractérisent l'Amérique latine, selon des expressions empruntées
à Alejo Carpentier, Taussig se situe dans la mouvance d'un surréalisme teinté de dadaïsme et
corrigé par la littérature et l'anthropologie « postmodernes ». C'est dire que les imagés, les
représentations et le « sens obtus » (pp. 366 sq.), selon l'expression de R. Barthes dont il
reprend la démarche2, focalisent ses recherches.
Le tableau se complique encore du fait que Taussig, outre son ralliement à cette tendance
de l'anthropologie nord-américaine, ajoute de fortes influences marxistes, au point que « classique » devient la parente pauvre de ses analyses qui combinent — et
critiquent — diverses disciplines : l'histoire, la géographie, l'iconographie, la critique
littéraire, non sans quelques incursions philosophiques (surtout W. Benjamin). A ce propos,
rappelons avec l'auteur que pour l'anthropologie « postmoderne » le sujet est inhérent à
l'objet étudié de telle sorte que l'anthropologue doit investir ses écrits — dont il fut trop
longtemps absent — à la manière de sa participation effective sur le terrain. S 'agissant du
postmoderne en général, citons J.-F. Lyotard qui résume fort bien les positions défendues
par Taussig : « Le postmoderne [...] allègue l' imprésentable dans la présentation elle-
même ; [...] le texte qu'il écrit, l'œuvre [...] ne sont pas en principe gouvernés par des règles 268 Comptes rendus
déjà établies [mais] pour établir les règles de ce qui aura été fait... Postmoderne serait à
comprendre selon le paradoxe du futur (post) antérieur (modo)1'. »
Dans la première partie, Taussig étudie la terreur et la violence à l'époque du caoutchouc
dans la région du Putumayo, au sud de la Colombie. Il s'agit en fait du cas célèbre de la
Casa Arana, bien que ce ne soit pas d'emblée évident. S'inspirant des écrits de J. Timerman,
victime de la dictature militaire de Pinochet, Taussig choisit comme fil conducteur l'histoire
de Casement qui lui ouvre des horizons plus vastes du point de vue littéraire et géopolitique.
A travers la biographie, les amitiés et la correspondance de celui-ci, longtemps en poste au
Congo avant d'être envoyé en Amazonie, c'est l'Afrique, l'Amérique, l'Angleterre et la
résistance irlandaise, la culture européenne des siècles passés et la littérature américaine dont
il fait jouer les images comme dans un cabinet aux miroirs (métaphore clef de ses
constructions-déconstructions). Ainsi passe-t-il de la critique de l'explication sociologique de
la violence à celle des interprétations fondées sur les mythologies des populations
concernées. Selon la première, qui s'appuie sur l'économie politique, la terreur imposée aux
Indiens est une forme de contrôle social mise en œuvre par le capitalisme ; mais l'analyse
sociologique ne parvient pas à rendre compte du massacre des Indiens qui priva la
bourgeoisie caoutchoutière d'une main-d'œuvre indispensable dans un contexte de rareté.
Selon les secondes, dont le roman de Conrad, Heart of Darkness, est une parfaite
illustration, la géographie et les cultures locales sont présentées comme impénétrables, c'est-
à-dire inaccessibles à la rationalité occidentale qui leur oppose son propre mythe impérialiste
aux « ambiguïtés intactes : la grandeur de l'horreur [...], l'obscurité de la terreur,
l'esthétique de la violence et le complexe de désir et de répression que suscite en permanence
le primitivisme »4. Taussig met en évidence les contradictions des écrits sur la forêt, ses
habitants, ses exploitants caoutchoutiers (caucheros), pour la première fertile et magnifique,
stérile et abominable, pour les seconds, sauvages et d'une cruauté raffinée, infantiles et
crédules, pour les caucheros enfin, capitalistes et irrationnels. Le thème de la sauvagerie
— indienne ou blanche — , évoqué à plusieurs reprises (chap. 5, 10, etc.), le conduit
(chap. 12) à des comparaisons fécondes, bien que trop brèves, entre représentations blanches
et indiennes : celles des Kallawaya, guérisseurs itinérants, celles du chuncho, archétype de la
sauvagerie pour les Conquistadores, les missionnaires et les colons, et celles du nakaq — ou
degollador — , Blanc tueur de paysans et d'Indiens pour prendre leur graisse. Taussig tente
de dépasser ces éléments contradictoires en en faisant des signifiés que lie leur rapport à la
« culture de la terreur ». Cependant, autant ses critiques sont enrichissantes, autant l'on
s'interroge sur cette << culture de la terreur » qui imprègne les images du chamane et le donne
à voir comme un « homme sauvage » au sein du monde paysan indien. En fait, Taussig
n'explique ni ne fonde l'explosion du répressif annulant le désir — envieux ? — qu'éprouve
l'occidental face au primitif ; du complexe cité plus haut, il ne reste plus que le passage
irrationnel à l'acte : violences, sévices corporels, tortures, massacres. Dans la confusion des
sauvageries imaginaires des deux mondes affrontés, le Blanc se fait cannibale pour n'être pas
victime de celui qu'il a ainsi défini. Au reste, le seul cas attesté de cannibalisme dans
l'immense région contrôlée par la Casa Arana est celui pratiqué par les caucheros sur des
corps indiens. Le surréalisme, jusqu'ici moyen de déstructurer les modes d'expression,
devient en quelque sorte le principe de cette réalité ethnocidaire.
Dans la seconde partie, série d'essais rédigés à partir de ses expériences de terrain, l'auteur
insiste sur l'intégr

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