Morphogénie osseuse expliquée par la pathologie - article ; n°1 ; vol.10, pg 411-426
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1899 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 411-426
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1899
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Félix Regnault
Morphogénie osseuse expliquée par la pathologie
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 10, 1899. pp. 411-426.
Citer ce document / Cite this document :
Regnault Félix. Morphogénie osseuse expliquée par la pathologie. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série,
tome 10, 1899. pp. 411-426.
doi : 10.3406/bmsap.1899.5851
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1899_num_10_1_5851— MORPHOGÉNIE OSSEUSE EXPLIQUÉE PAR LA PATHOLOGIE 411 REGNAULT.
Morphogenie osseuse expliquée par la pathologie.
Par M. le Dr Félix Regnault.
• HISTORIQUE.
Depuis longtemps les biologistes ont recherché la cause de la
forme des os. Au siècle dernier Blumenbach 1 l'attribuait au
« nisus formativus », puissance mystérieuse résidant dans l'orga
nisme.
Le premier, Bichat, montra le rôle des insertions musculaires :
plus le muscle est développé, plus est forte la saillie osseuse qui se
produit à son insertion tendineuse. En 1858 Vîrchow insista à nou
veau sur le rôle de la traction musculaire.
Fick 2 en Allemagne (1857) et J. Guérin en France font inter
venir un nouveau facteur : les muscles qui se contractent et aug
mentent de volume en se développant exercent sur les os une
pression mécanique et les excavent.
J. Guérin cherchait des preuves dans la pathologie. « La
pathologie, disait-il s, est la science des phénomènes de l'org
anisme exagérés, diminués ou modifiés par des causes anormales,
mais non changés dans leur essence par ces causes; ce sont
toujours les effels des forces de la vie. toujours les produits des
lois de l'organisme. Elles fonctionnent simplement dans des condi
tions autres que celles où elles fonctionnent à l'état dit normal;
mais elles sont les mêmes au fond ».
11 convient de citer comme continuateur de ,J. Guérin le nom de
Marey. 11 a repris et développé ces idées dans son livre sur « La
machine animale ». « II n'est pas, dit-il4, une seule dépression,
ni une seule saillie du squelette dont on ne puisse trouver la cause
dans une force extérieure qui a agi sur la matière osseuse, soit
pour l'enfoncer, soit pour la tirer au dehors ».
T
MORPHOGENIE DES SAILLIES OSSEUSES.
Les saillies osseuses sont en rapport avec le développement musculaire .
L'anatomic classique nous apprend que les saillies osseuses
1 .Ion. Fiukiir. Blcmënbach. Iiiatilutiones physiologie» GœUingeu, 1887.
2 Fick. Ubcr die ursachen der knochenformen Gœttingue, 1857.
3 J. GuÉnix. Essai de physiologie générale, Paris 1868, p, 7.
4 Marey. La machina animale, p. 98, là 1er juin 1899 4
ont un développement proportionnel à l'importance des muscles
qui s'y insèrent. Qu'il s'agisse de tubérosités, apophyses, épines,
crêtes.., plus ces eminences sont développées, plus les muscles qui
s'y insèrent doivent être puissants.
Il faut aller plus loin et considérer deux facteurs : la force du
muscle qui dépend du nombre de ses fibres et l'amplitude du
mouvement qui dépend de la longueur de ses fibres. Plus ses fibres
sont nombreuses, plus son tendon est large et épais, et plus l'ap
ophyse à laquelle ce dernier s'insère est large et épaisse. Plus les
fibres sont longues, et plus il semble que l'apophyse d'insertion
soit longue. .
Les résections sous-périostées prouvent l'importance du périoste dans
la formation des saillies osseuses.
Le problème est en réalité plus complexe. Il ne faut pas seul
ement tenir compte de l'action des musclés, mais encore de la réac
tion du périoste auquel s'insère le tendon. Périoste et partie te
rminale du tendon réagissent différemment suivant les cas ; et, pour
une même excitation, on aura par suite une formation osseuse
plus ou moins abondante.
Les expériences d'Ollier l confirment pleinement ce fait. Au
point où l'on irrite le périoste se produit une exostose, d'autant plus
considérable que l'irritation est plus forte et plus répétée.
Même résultat s'observe dans la résection sous-périostée. Le pé
rioste privé de soutien cède aux tractions musculaires et reproduit
un os informe si on n'a pas la précaution de le maintenir rigou
reusement par un appareil.
S'il s'agit d'un os plat il n'aura de forme régulière que s'il y a
équilibre entré les .tractions musculaires opposées 2. Les tiraill
ements de la gaine périostique sur les muscles qui s'y attachent
donnent des lames ou pointes osseuses irrégulières 3. Dans les
résections des membres les tractions musculaires produisent des
apophyses d'une longueur et d'une minceur exagérées.
M. Oilier possède dans sa collection des pièces de résections du
coude, de l'épaule, de la hanche, etc.. recueillies souvent plu-
1 Voir: Ollier. Tr.régênèr. des os, t. I, p. 173.
2 Id., p. 277.
3 Id., p. 278.
4 Ollier a également vu que la résection de la tête et du col du fémur — MORPHOGÉNIE OSSEUSE EXPLIQUÉE PARLA PATHOLOGIE 413 REGNAULt.
sieurs années après l'opération4. Le coude reconstitué après résec
tion a un épitrochlée et un épieondyle en forme de corne d'une
longueur de deux à trois centimètres. L'humérus offre par suite
au coude opéré une largeur plus grande. Sur une de ces pièces la
largeur épitrochléo-épicondylienne est de 85 millimètres du côté
opéré et 67 seulement du côté sain.
. L'épaule qui a subi la résection reproduit de même une tête
numérale bosselée, mamelonnée avec un grand trochiter mince et
pointu l. Ces pièces témoignent de l'importance de la réaction du
périoste dans la formation des apophyses. Toutes les fois qu'en
morphogénie osseuse on fait intervenir l'action des muscles, il
faudrait pour être correct énoncer la restriction : « Le périoste
réagissant toujours avec la même intensité ».
Les saillies osseuses augmentent aussi sur les os rachitiques ; présence
fréquente du troisième trochanter et d'autres saillies osseuses exceptionn
elles à l'état normal.
Au lieu d'enlever le tissu osseux, supposez qu'une maladie le
ramollisse et irrite le périoste, le résultat sera semblable. Le fait
est des plus nets dans le rachitisme. Depuis longtemps les accou
cheurs l'ont noté, mais d'une manière purement empirique et en
ce qui concerne seulement le bassin :
« Dans certains bassins rachitiques, on constate sur le pourtour
du détroit supérieur et en particulier au niveau de sa partie an
térieure des pointes osseuses, des crêtes transversales dues aux
tiraillements exercés sur les os ramollis parles muscles; ces saillies
répondent aux insertions des tendons sur les os. On les trouve
surtout au niveau du pubis, delà crête pubienne, de l'éminence
ilio pectinée (bassin épineux) 2. »
provoquait rallongement du grand trochanter, II décapite le fémur à la base
du col chez un chat, Le grand trochanter examiné trois mois et demi plus tard
dépasse le col de douze millimètres tandis que celui du côté sain ne le dépasse
que de quatre millimètres. Il compense ainsi presque entièrement le moindre
développement du fémur opéré qui est plus court que le sain de huit mill
imètres ( Traité des régénérations, t. III, p. 102). L'irritation du cartilage épi-
physaire explique ce développement.
1 Félix Regnault. Hypertrophie pathologique dés apophyses d'insertion
musculaire. Bull. Société anatomique, 1897, p. 135.
2 Ribemont Dessaignes et G. Lepage. Précis d'obstétrique, Masson, édit.,
p. 907. 1er jum 1899
Lassus a mentionné des épines pubiennes aussi longues que les
apophyses styïoïdes. L'épine du pubis, dit encore Humphry (le
squelette humain) est parfois très développée et rappelle les os
marsupiaux de certains animaux non placentaires.
Les déformations, notées sur le bassin par les accoucheurs, exis
tent en réalité sur lout le squelette et principalement sur les os
longs des membres.
Toutes les saillies apophysaires y sont accentuées. On observe
ces déformations sur presque tous les squelettes rachitiques du
musée Dupuytren. Nous dis

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