Notes d anthropologie guyanaise. Questionnaire anthropologique. Les indiens Maraouanes - article ; n°2 ; vol.7, pg 153-164
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1916 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 153-164
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1916
Nombre de lectures 33
Langue Français

Extrait

Et. Deyrolle
Notes d'anthropologie guyanaise. Questionnaire
anthropologique. Les indiens Maraouanes
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 7 fascicule 2, 1916. pp. 153-164.
Citer ce document / Cite this document :
Deyrolle Et. Notes d'anthropologie guyanaise. Questionnaire anthropologique. Les indiens Maraouanes. In: Bulletins et
Mémoires de la Société de Paris, VI° Série, tome 7 fascicule 2, 1916. pp. 153-164.
doi : 10.3406/bmsap.1916.8790
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1916_num_7_2_8790DEYROLLE. — NOTES D'ANTHROPOLOGIE GUYANAISE 153 E.
des morts, doit être citée ici, car elle est aussien relation avec cette ques
tion de la Grande Ourse.
Quand une personne meurt dans une maison, on arrête l'horloge ou la
grande pendule ! Cette idée d'arrêter le mouvement, quand la vie cesse,
est à rapprocher du rôle que jadis les Ourses ont joué, en cequi concerne le
mouvement des astres. 1
NOTES D'ANTHROPOLOGIE GUYANAISE
PAR LE Dr E. DEYROLLE.
Questionnaire anthropologique.
LES INDIENS MARAOUANES.
Après que le Conseil fédéral suisse le 30 Novembre 1900 eut prononcé
au détriment de la France l'arbitrage au sujet du territoire contesté à l'est
de l'Oyapoc, les Indiens vivant sur ce territoire furent autorisés à. opter
pour la France ou le Brésil.
Une partie de ces indiens, au nombre de 200 environ d'un même groupe
de tribu vivant autour de l'Ouassa, vint se mettre sous la protection du
pavillon français. Le Gouvernement leur concéda, en toute liberté, un ter- •
ritoire situé sur la rive gauche de l'estuaire de Maroni autour de la Crique
(Rivière) Maraouane, d'où le nom d'Indiens de Maraouane ou simplement
de Maraouanesqui leur a été donné. Cette tribu ainsi constituée, évoluant
vers la civilisation créole, présente des particularités de mœurs qu'il nous
a paru curieux de préciser.
I. — Alimentation.
1. L'alimentation des Maraouanes est mixte et identique à celle des
Guyanais en général ; le poisson y entre pour une très large part, frais,
salé, boucané. A l'occasion ils consomment la viande de bœuf mais avec
moins de plaisir que les autres viandes.
t. Ils 'mangent la viande des volailles qu'ils élèvent, celle du gibier et
les produits de leur péché, enfin les plantes alimentaires qu'ils cultivent
et les fruits qu'ils cueillent autour de leurs cases. Le pain est remplacé
par le couac, farine de manioc, arrosée de sauces diverses et, le cassave,
galette sèche et mince fabriquée avec cette farine.
3 — 4. Sauf les fruits les aliments sont consommés cuits *, toutefois ils
aiment la bacove, sorte de banane frite et sucrée.
Ces aliments sont bouillis si les circonstances s'y prêtent, mais la viande
est toujours grillée sur un brasier s'ils ne sont pas a proximité de leur
case ; ils emploient comme condiment principal le calouan guyanais, sorte
1 Marcel Baudouin.— La Préhistoire des Etoiles, etc.— Dull, et Mptii. Soc. d'Ant^v.
de Paris, 1916.
soc. d'anthrop. 12 is mai 1946 \
• d'achords composés de fruits verts et de vinaigre, analogue à la rougaye
de la Réunion, préparée avec des mangues vertes.
5 Gomme le Guyanais, le Maraouane se lève tar.l en général ; le premier
repas a lieu fort après le lever du soleil, il débute par le café noir sucré
considéré comme de toute nécessité.
6. Il mange beaucoup, mais lentement et sans gloutonnerie, sait se
servir à l'occasion de la fourchette et de la cuiller et, plus maladroite
ment, du couteau de table.
7. Ce sont les femmes qui préparent les repas.
8 — 9. Gomme chez les Guyanais, la femme mange à part, l'homme
est à table tandis que sa compagne reste accroupie dans un coin, ou con
tinue à s'occuper des soins du ménage et de la cuisine, entourée des petits
enfants ; il n'y a pas d'aliments réservés spécialement à l'homme, et la
femme consomme comme lui les boissons alcooliques et fermentées.
10. Les Maraouanes ne font pas de gros approvisionnements n'ayant
pas le sens de l'économie. Us connaissent pourtant l'usage des aliments
conservés, en particulier du poisson, de la farine de manioc, des haricots,
de la pomme de terre importée d'Europe. Ils savent boucaner la viande
et en particulier celle du Maïpouri (Tapirus), des Singes et de la Biche.
H. Il n'y a de géophages que quelques petits enfants, qui absorbent de
la terre/même après un très bon repas, c'est une manifestation patho
logique très prononcée chez certains .d'enlre eux ; elle laisse les parents
indifférents, ou si non ils se lassent vite de surveiller ces enfants.
1-2. Ils font un très grand usage du tafia qu'ils achètent, et du cachiri
qu'ils fabriquent. Ils fument beaucoup le tabac dans des pipes en terre,
article d'importation ; l'usage oV. la cigarette est habituel chez les enfants ;
on voit même fumer des petites filles de 7 ans.
II. Sensibilité.
1. L'Indien de Maraouane semble peu sensible à la douleur et il la
supporte avec courage.
2. Il est résigné devant la maladie, il supporte sans manifester d'émotion
les hémoplysies par exemple, il n'est pas geignard comme les autres
Guyanais.
3. Il ne craint pas beaucoup la mort, peut-être parce qu'il ne s'en fait
pas une idée nette.
A. Il ne présente rien de particulier sur le sens du toucher.
//. Il préfère une nourriture fortement salée et épicée.
C L'indienne Maraouane aime fort les parfums ; elle achète des extraits
tout préprarés d'Europe.
D. Le sens de l'ouïe est très développé chez l'indien Maraouane qui
possède en particulier une mémoire auditive remarquable.
E. Sa vue est très perçante.
F. Les indiens de Maraouane ont la voix plus claire que les Guyanais ;
tandis que chez le jeune guyanais la mue de la voix vient de bonne
heure, elle n'a Heu que vers 17 ans chez l'Indien, alors que sa vie géni
tale est commencée depuis longtemps. deyrolle. notes d'anthropologie guyana1se 155 e.
Esthétique.
A. Parure.
1. Les Indiens de Maraouane, surtout les femmes et les enfants, mais
rarement les hommes sérieux se teignent le corps au roucou, mais seu
lement pour la danse.
2. Ils ne se tatouent pas.
3. La femme se pare plus que l'homme.
B. Ils n'ont pas de déformations ethniques.
C. L'indien ne porte en fait de bijoux que la bague ; les femmes et les
enfants ont des colliers et des bagues, parfois en or ; mais le plus souvent
ce sont des objets de pacotille, en particulier des perles noires, des colliers
de corail considérés, ici aussi bien que chez les Créoles, comme un pré
servatif de la santé.
D. L'indienne tresse ses longs cheveux lisses en deux nattes qui lui
tomberaient sur les reins si elle ne les relevait à la façon des Guyanaises
en se couvrant la tête d'un madras.
E. (1-2-3-6.) Hommes et femmes sont vêtus lorsqu'ils viennent au
bourg d'Oyapoc : les premiers ont alors un paletot enfilé sur une chemise
qui le plus souvent flotte hors du pantalon ; les femmes portent sur leur
chemise ouverte une sorte de boléro spécial et un jupon ; dans la case
ils quittent. la plupart de ces vêtements, ne gardant que l'indispensable,
réduit à presque rien chez les enfants, en particulier chez les garçons.
Ces vêtements sont donc des vêtements de convenance plutôt que d'utilité
ou de pudeur. Il n'y a pas de vêtements communs aux deux sexes. A part
le boléro, l'habillement est, en somme, celui répandu dans la Guyane.
4-5. Les vêtements sont confectionnés par les femmes avec des étoffes
achetées à POyapoc ; elles possèdent des machines à coudre qu'elles
transportent en canot à Saint Georges pour un baptême et c'est là
confectionnent la robe blanche que doit revêtir l'enfant.
7. Les enfants commencent pratiquement à être vêtus vers 8 ou 10 ans ;
nus tant qu'ils sont petits, on leur passe une chemise a l'occasion des
cérémonies.
8. Il n'y a pas de vêtements spéciaux pour les cérémonies mais on
peut considérer les décrits comme des vêtements de luxe plus
que de pudeur, puisqu'ils ne les mettent que dans les grandes circons
tances.
9. Il n'y a qu'une classe sociale, donc pas de vêtements distinctifs de
castes ; toutefois le chef du village et ses deux assesseurs (capit

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