Orthodoxie libérale et hétérodoxie marginaliste : Clément Colson - article ; n°4 ; vol.40, pg 679-708
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Description

Revue économique - Année 1989 - Volume 40 - Numéro 4 - Pages 679-708
Orthodoxie libérale et hétérodoxie marginaliste :
Du point de vue de l'histoire de la Pensée Économiaue, la contribution de Clément Colson (1853-1939) apparaît originale. Dans le contexte du débat qui opposa l'École Libérale aux économistes mathématiciens, ses travaux s'inscrivent, en effet, dans le cadre des premières tentatives de conciliation entre le « message » libéral, les « calculs » des ingénieurs économistes, et la rigueur des « abstractions » marginalistes, dont il propose en outre une synthèse.
Cette originalité renvoie, en premier lieu, à sa formation d'ingénieur économiste ainsi qu'à ses fonctions de conseiller expert et d'enseignant dans les grandes écoles. Elle correspond, en second lieu, à un choix méthodologique synthétique des démarches théorique et appliquée, dont les développements sur ies services publics, ou l'esquisse d'une approche plus macro-économique, constituent deux illustrations.
Liberal orthodoxy and marginalist heterodoxy: Clement Colson
From point of view of the history of economic thought, Clement Colson's (1853-1939) work appears to be quite original. In the context of the debate opposing the French liberal school and mathematical economists, his works appears to be attempts to reconcile the liberal « message », the « computations » of French economist-engineers and the « abstract rigour » of the more marginal mathematicians, for whom he proposes a synthesis as well.
This originality can be explained first by his training as an economist-engineer as well as by his experience as a consultant and professer in the schools specialized in engineering where he taught. This originality corresponds, in addition, to a methodological choice that is critical of the liberal and walrasian conceptions, which were a synthesis of theorical and applied economies. The developments of such notions in the public services or in the attempts to outline more macro-economic approach, constitute two clear illustrations.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Christian Picory
Orthodoxie libérale et hétérodoxie marginaliste : Clément Colson
In: Revue économique. Volume 40, n°4, 1989. pp. 679-708.
Résumé
Orthodoxie libérale et hétérodoxie marginaliste :
Du point de vue de l'histoire de la Pensée Économiaue, la contribution de Clément Colson (1853-1939) apparaît originale. Dans
le contexte du débat qui opposa l'École Libérale aux économistes mathématiciens, ses travaux s'inscrivent, en effet, dans le
cadre des premières tentatives de conciliation entre le « message » libéral, les « calculs » des ingénieurs économistes, et la
rigueur des « abstractions » marginalistes, dont il propose en outre une synthèse.
Cette originalité renvoie, en premier lieu, à sa formation d'ingénieur économiste ainsi qu'à ses fonctions de conseiller expert et
d'enseignant dans les grandes écoles. Elle correspond, en second lieu, à un choix méthodologique synthétique des démarches
théorique et appliquée, dont les développements sur ies services publics, ou l'esquisse d'une approche plus macro-économique,
constituent deux illustrations.
Abstract
Liberal orthodoxy and marginalist heterodoxy: Clement Colson
From point of view of the history of economic thought, Clement Colson's (1853-1939) work appears to be quite original. In the
context of the debate opposing the French liberal school and mathematical economists, his works appears to be attempts to
reconcile the liberal « message », the « computations » of French economist-engineers and the « abstract rigour » of the more
marginal mathematicians, for whom he proposes a synthesis as well.
This originality can be explained first by his training as an economist-engineer as well as by his experience as a consultant and
professer in the schools specialized in engineering where he taught. This originality corresponds, in addition, to a methodological
choice that is critical of the liberal and walrasian conceptions, which were a synthesis of theorical and applied economies. The
developments of such notions in the public services or in the attempts to outline more macro-economic approach, constitute two
clear illustrations.
Citer ce document / Cite this document :
Picory Christian. Orthodoxie libérale et hétérodoxie marginaliste : Clément Colson. In: Revue économique. Volume 40, n°4,
1989. pp. 679-708.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1989_num_40_4_409160Orthodoxie libérale
et hétérodoxie marginaliste :
Clément Colson
Christian Picory *
Du point de vue de l'histoire de la Pensée Économioue, la contribution de
Clément Colson (1853- 1939) apparaît originale. Dans le contexte du débat qui
opposa l'École Libérale aux économistes mathématiciens,, ses travaux s'inscri
vent, en effet, dans le cadre des premières tentatives de conciliation entre le
« message » libéral, les « calculs » des ingénieurs économistes, et la rigueur
des « abstractions >■■■ marginalistes, dont il propose en outre une synthèse.
Cette originalité renvoie, en premier lieu, à sa formation d'ingénieur écono
miste ainsi qu'à ses fonctions de conseiller expert et d'enseignant dans les
grandes écoles. Elle correspond, en second lieu, à un choix méthodologique
synthétique des démarches théorique et appliquée, dont les développements
sur les services publics, ou l'esquisse d'une approche plus macro-économiqu
e,, constituent deux illustrations.
La contribution de C. Colson [1853-1939] l s'inscrit dans le cadre
des premières tentatives de synthèse entre les travaux de l'Ecole libérale
française 2 et l'analyse économique du courant marginaliste, celle d'A.
Marshall à titre principal et de L. Walras dans une certaine mesure.
L'originalité de sa démarche peut surprendre» si l'on se réfère au contexte
d'hostilité et d'incompréhension notoires, dans lequel se développa le
débat méthodologique qui opposa les économistes mathématiciens et
singulièrement L. Walras, aux libéraux, en particulier durant la période
* L'auteur remercie les professeurs R. Arena, F. Etner, A, Lapidus, M. Rainelli,
A. Zylberberg, J. Wolff ; les deux rapporteurs anonymes, les chercheurs du
LATAPSES ainsi que les participants au séminaire des SEES (Université de Paris I;,
pour les précieuses critiques et suggestions qu'ils ont bien voulu apporter à la
première version de ce texte. L'auteur demeure, néanmoins, seul responsable des
erreurs et insuffisances qui pourraient subsister. Il remercie M. Mathéry qui a
assuré la dactylographie des versions successives. L'auteur est enfin tout part
iculièrement reconnaissant à G. Ferrari.
1. Précisons que des indications biographiques peuvent être trouvées in F. Etner
[1987], A. W. Flux [1939], R. F. Hebert [1987], R. Roy [1940] et J. Rueff [1939].
2. En adoptant la division proposée par E. Levasseui [1905-1906], cette Ecole,
également qualifiée d'orthodoxe, est formée des « héritiers et disciples » de J.-B. Say,
c'est-à-dire, principalement de H. Baudrillart, A. Blanqui, M. Block, M. Chevalier,
{.-G. Courtelle-Seneuil, C. Dunoyer, J. Garnier, Y. Guyot, P. Leroy-Beaulieu,
G. de Molinari, M. Ott, F. Passy et L. Woloswski.
679
Revue économique — N° 4, juillet 1989, p. 679-708. Revue économique
1870-1914 1. Elle paraît toutefois devoir être expliquée par le concours
de deux circonstances, étroitement dépendantes.
La première, de nature plutôt institutionnelle, est liée à la formation,
aux fonctions qu'exerça C. Colson dans la haute administration 2 ainsi
qu'à la nature du public auquel son Cours d'économie politique [1901-
1907] 3 était destiné. Il fut, en effet, conçu par un ingénieur de formation,
non seulement pour de futurs ingénieurs de l'Ecole des ponts et chaussées,
ultérieurement de l'Ecole polytechnique ([1924], p. 1-10) mais aussi,
et plus généralement, pour un « lectorat éclairé » : ministre qu'il conseill
ait, hauts fonctionnaires, responsables économiques et notables. Cet
aspect institutionnel explique en partie le plan du Cours, l'ampleur des
thèmes étudiés, de même que l'importance des développements consacrés
aux Travaux publics et aux transports en particulier.
La seconde circonstance, liée à la précédente, renvoie à une conviction
d'ordre méthodologique qui conduisit Colson à adopter une position très
nuancée, dans la controverse entre les économistes « littéraires » libéraux
et les économistes « formalisateurs ». Formé à l'école des sciences exactes
et expérimentales, soucieux de l'application des savoirs rigoureux, l'au
teur se place, en effet, d'emblée sur le terrain du compromis entre les deux
conceptions.
En premier lieu, compromis sur la méthode de la Science Economique,
par la conciliation de la démarche hypothético-déductive avec une concept
ion libérale plus positive de l'économie, fondée sur l'observation. Ce
choix méthodologique permet à C. Colson de tenir compte de manière
limitée et critique, mais significative, des avancées « hétérodoxes » des
travaux marshalien et walrasien, dans le cadre d'une Economie Pure et
d'une Economie Appliquée redéfinies.
En second lieu, compromis au niveau de l'application de la Science
économique, par la conciliation de la « philosophie libérale » 4 à laquelle
C. Colson s'associe, avec une conception plus technique et gestionnaire,
1. Sur l'analvse de ce débat, cf. notamment Y. Breton ! 1986], H. Dvimez [1985]
A. Zylberberg [1988].
2. Admis en 1873 à l'Ecole polytechnique, classé dans le Corps des ponts et
chaussées, Colson fut auditeur an Conseil d Etat. U en devint Je vice-président
de 1923 jusqu'en 1928, Parallèlement, il hit d'abord sous-chef, pu:s ehe! de cabinet
auprès du ministre des Travaux publics ; il devint, en 1885. l'adjoint du directeur
général des Chemins de fer, des Routes, de la Navigation et des Mines. En 1894,
il fut nommé directeur des Chemins de 1er. Son activité professorale débilita en
1885 par un cours à l'Ecole des Hautes études commerciales. X! tut professeur à
l'Ecole des ponts et chaussées (1892), puis à l'Ecole libre des sciences politiques
(1909). Membre de l'Académie des S

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