P. Hartenberg, La névrose d angoisse - compte-rendu ; n°1 ; vol.8, pg 548-552
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P. Hartenberg, La névrose d'angoisse - compte-rendu ; n°1 ; vol.8, pg 548-552

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Description

L'année psychologique - Année 1901 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 548-552
5 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 53
Langue Français

Extrait

Alfred Binet
P. Hartenberg, La névrose d'angoisse
In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 548-552.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. P. Hartenberg, La névrose d'angoisse. In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 548-552.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1901_num_8_1_3407ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES Si8
pas, jamais, de paroles articulées; ce sont des bruits, des coups
frappés, des sifflements, des sons de clocbes ; par suite de ce carac
tère élémentaire de l'hallucination, il est parfois difficile de la distin
guer d'un bruit véritable. Ce son imaginaire attire, accapare l'atten
tion du malade, bien plus qu'un son réel ; il est difficile de l'en
distraire. De plus, avec l'hallucination apparaît un état de tristesse.
Les hallucinations de l'odorat se produisent le plus souvent au mo
ment du repas; elles inspirent le dégoût, et les malades refusent de
manger. Outre les hallucinations, l'état mental de répercussion se
manifeste par divers signes généraux ; il y a parfois des minutes et
mêmes des heures d'exaltation ; le malade se sent très bien, très fort,
l'homme veut soulever des poids troplourds,ou il cherche àse battre
avec ses camarades, ou il tente en vain de faire des prodiges de
force; il essaye, mais comme ses forces ne se sont pas autant
accrues qu'il le croyait, il échoue, et va se recoucher. Les femmes
s'agitent de préférence dans un travail de ménage, elles se mettent
activement à ranger, brosser, frotter. Plus fréquent et plus durable
est l'état de dépression. Ce serait un état bien caractéristique, tout
autre que ces humeurs noires que tout le monde connaît plus ou
moins. Lorsqu'on est triste et déprimé, pendant un état de bonne
santé, nous dit l'auteur, on est heureux de recevoir des amis, on
aime la musique, et les plaisirs changent notre humeur. Il en est
autrement chez ces malades. L'état de dépression arrive brusque
ment, sans motif; pendant qu'il dure, le malade cherche la solitude,
fuit ses amis, évite de répondre aux questions, parce qu'il sait qu'à
la première parole qu'il prononcera son désespoir va éclater, et il
perdra le contrôle de lui-même. Il a, en outre, un sentiment vague
qu'un malheur va arriver, ou bien il a des soupçons, il prétend qu'on
lui en veut, il accuse ses amis de l'abandonner ; ce n'est pas un
raisonnement précis qu'il fait, il ne se décide pas par des motifs ra
isonnables,. et à la moindre objection, il abandonne ses idées.
Après une description très claire, très intéressante, peut-être
trop schématique, de ces différents symptômes, l'auteur croit qu'on
peut les rapporter à des douleurs réflexes d'origine viscérale. Dans
un précédent travail, il avait montré que les affections viscérales
correspondent à des aires de sensibilité anormale localisées dans le
tronc et sur la tête. Ce sont là de curieuses constatations, ressem
blant un peu à celles que Sollier a faites dans l'hystérie ; nous igno
rons ce qu'il faut en penser, et attendons que d'autres observateurs
les confirment. On trouvera dans l'article de longues considérations
sur les rapports entre ces aires douloureuses et les états de dépress
ion, de soupçon, et des hallucinations dont souffrent ces malades.
Alfred Bin et.
P. HARTENBERG. — La Névrose d'angoisse. — Paris, Alcan, 1902.
L'intéressant livre que Hartenberg consacre à la névrose d'an
goisse est surtout une discussion et un exposé des idées de Freud (de PSYCHOLOGIE PATHOLOGIQUE 549
Vienne); l'auteur publie quelques observations personnelles, qui
sont intéressantes, et qui lui donnent le droit d'avoir une opinion
sur la question; mais son livre vaut surtout par l'exposé des théo
ries de l'aliéniste allemand. On sait quelle importance Freud attache
aux irrégularités de la vie sexuelle; sans vouloir réduire à rien
l'influence de l'hérédité, il admet que l'hérédité est simplement
une condition, et non une cause spécifique qui donne sa forme spé
ciale ; l'hérédité agit à la manière d'une multiplication interposée
dans un mouvement circulaire; les irrégularités de la vie sexuelle
sont la cause spécifique. Pour Freud, il faut faire une distinction
entre l'hystérie, la neurasthénie et la névrose d'angoisse, au point
de vue de l'irrégularité sexuelle qui les produit : l'hystérie résulte-
terait d'un souvenir inconscient, relatif à la vie sexuelle, et remont
ant à la première enfance ; la neurasthénie, état de fatigue, serait
due à un surmenage général, soit par des actes normaux, soit par
des pratiques non normales ; enfin la névrose d'angoisse proviendrait
d'un défaut de satisfaction sexuelle (abstinence, coït interrompu)
venant après l'éveil d'un besoin sexuel intense.
Voici, d'après Freud, quels seraient au juste les symptômes de la
névrose d'angoisse. Ils sont au nombre de cinq. Nous entrons dans
ces détails, qui peuvent paraître uniquement médicaux, parce qu'ils
nous paraissent importants pour la psychologie.
« 1° IvritakUMé générale. — C'est un caractère fréquent et commun
à beaucoup d'états nerveux pathologiques. 11 méritait d'être signalé
ici, parce qu'il survient constamment dans la « névrose d'angoisse »,
et parce que sa constance est d'une grande valeur significative dans
l'interprétation théorique des faits observés. L'exagération de l'exci
tabilité normale traduit soit une augmentation notable des excita
tions, soit une incapacité de supporter ces excitations accrues ; il
s'agit donc d'un excès d'irritabilité, absolu ou relatif. Cette exagéra
tion se manifeste en particulier par une hypercsthësic auditive, une
susceptibilité extrême à l'égard des bruits, ce qui s'explique sans
doute par les rapports naturels qui existent, entre les impressions
auditives et l'émotion de frayeur. Cette hyperesthésie auditive se
rencontre fréquemment comme cause de Y Insomnie, dont plus d'une
forme appartient à la « névrose d'angoisse ».
« 2° Attente anxieuse. — Cette formule exprime bien ce qu'éprouve
le malade. Il se sent constamment comme sous la menace d'un év
énement pénible et imminent, qu'il attend et qu'il redoute à la fois.
La moindre circonstance imprévue de la vie l'émeut et le trouble
profondément; le détail le plus banal prend pour lui la signification
d'un indice grave, lui devient l'annonce ou le pressentiment d'un
malheur prochain. Quelques exemples feront mieux comprendre
encore cet état.
« Une femme qui souffre d'attente anxieuse pense à propos de
chaque accès de toux de son mari, atteint d'un catarrhe chronique,
à une pneumonie grippale mortelle, et voit déjà en imagination
passer le cortège funèbre. D'autres fois, lorsque, rentrant chez elle,
elle se trouve en vue desa maison et qu'elle aperçoit deux personnes 550 ANALYSES BIBLIOGH A PHI Q L'ES
réunies devant sa porte, elle ne peut s'empêcher de penser qu'un de
ses enfants vient de tomber par la fenêtre. Si elle entend tinter la
sonnette, c'est un message triste qu'on lui apporte, croit-elle, sans
qu'aucun motif particulier explique ou justifie cette appréhension.
•< Cette attente anxieuse correspond à ce qui existe normalement
chez certains individus, la tendance à l'appréciation pessimiste des
événements ; mais elle dépasse le plus souvent ce degré de sent
iment plausible et s'impose fréquemment au malade avec des carac
tères d'obsession. D'autre part, lorsqu'elle a pour objet la santé
même du malade, elle se rapproche assez de l'hypocondrie, de qu'elle se manifeste aussi chez les personnes très morales, sous
forme de maladies de scrupules, de remords, etc.
« L'attente anxieuse est le symptôme essentiel, delà névrose. C'est elle
qui lui donne son nom. C'est à elle que se rattachent la plupart
des autres symptômes cliniques. C'est à sa faveur que naissent et
se développent les complications secondaires de l'affection, telles
que les phobies et les obsessions. C'est elle, enfin, qui fo

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