Participation des centres nerveux dans les phénomènes de fatigue musculaire - article ; n°1 ; vol.7, pg 161-186
27 pages
Français

Participation des centres nerveux dans les phénomènes de fatigue musculaire - article ; n°1 ; vol.7, pg 161-186

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
27 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 161-186
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Joteyko
VI. Participation des centres nerveux dans les phénomènes de
fatigue musculaire
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 161-186.
Citer ce document / Cite this document :
Joteyko J. VI. Participation des centres nerveux dans les phénomènes de fatigue musculaire. In: L'année psychologique. 1900
vol. 7. pp. 161-186.
doi : 10.3406/psy.1900.3211
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3211VI
PARTICIPATION DES CENTRES NERVEUX
DANS LES PHÉNOMÈNES DE FATIGUE MUSCULAIRE
(travail du laboratoire de psychologie expérimentale
de l'université de bruxelles)
I
Les différents types sensitivo-moteurs, — II est reconnu, que
les centres psycho-moteurs, qui commandent aux mouvements
volontaires, occupent dans chaque hémisphère un territoire
bien délimité, et qu'il existe un centre spécial pour le membre
supérieur et le membre inférieur. On admet même générale
ment que les différents groupes musculaires, tels que les
fléchisseurs et les extenseurs, possèdent leurs centres bien
distincts. Néanmoins nous manquons de moyens pour mettre
directement en évidence l'état d'excitabilité d'un centre psycho
moteur après la fatigue du mouvement volontaire qu'il com
mande. Prenons comme exemple le mouvement tel qu'il
s'exécute à l'ergographe et qui consiste dans une série de
flexions du doigt médius et soulèvement répété d'un poids
jusqu'à extrême- fatigue et impotence fonctionnelle. Cet arrêt
des fonctions est-il dû à la fatigue du muscle, qui ne veut plus
obéir au stimulus que lui envoient constamment les centres
moteurs, ou bien est-ce le stimulus lui-même qui fait défaut?
Dans ce dernier cas, il faudrait admettre que c'est la volonté
qui s'épuise et que les centres psycho-moteurs se fatiguent
bien avant que le muscle lui-même ne soit frappé.
Pour pouvoir répondre à cette question, tâchons d'explorer
l'excitabilité des centres voisins de celui qui vient d'accomplir
le travail ergographique, et cet examen nous permettra peut-
être de reconnaître, si son état de fatigue ou d'excitation ne
s'est pas propagé aux autres centres sensitivo-moteurs.
Si, après avoir exécuté à l'ergographe une certaine somme
de travail jusqu'à l'épuisement complet des fléchisseurs du
médius, on examine la force totale de flexion de la même main
l'année psychologique, vu. Il 162 3IÉM01KES ORIGINAUX
en serrant un dynamomètre, on constate que l'énergie dyna
mométrique a diminué environ d'un quart par rapport à ce
qu'elle était avant le travail ergographique. Nous avons donc
perle de 25 0/0 de force musculaire par le fait de la fatigue
ergographique. Cette constatation à elle seule ne suffit évidem
ment pas pour permettre d'affirmer que cette perte de force est
d'origine centrale, car la main qui a travaillé à l'ergographe
n'est peut-être pas indemne de toute altération locale.
Mais nous pouvons prendre la force dynamométrique de la
main gauche, qui est demeurée au repos ; cet examen va nous
montrer si l'exercice ergographique imposé à la main droite
n'a pas retenti sur les centres psycho-moteurs du côté opposé.
S'il y a retentissement, la force dynamométrique de la main
gauche ne restera pas stationnaire, mais elle subira soit une
diminution, soit une exaltation traduisant de celte manière un
état central, déterminé par l'accomplissement du travail ergo
graphique. Cet examen, s'il est positif, pourra, par conséquent,
jeter une vive clarté sur la participation possible des centres
psycho-moteurs dans les phénomènes de fatigue ergogra
phique *.
Mes expériences ont porté sur 18 sujets, tous étudiants en
candidature en sciences de l'Université de Bruxelles. Les expé
riences étaient disposées en sorte qu'il fût possible d'évaluer
la force dynamométrique de la main gauche à différents moments,
suivant les différents degrés de fatigue accusée par la main
droite, qui fournissait plusieurs courbes ergographiques. Celles-
ci se suivaient à plusieurs minutes d'intervalle, temps insuffi
sant pour faire disparaître toute trace de fatigue antérieure.
Cet examen m'a montré qu'au point de vue de la résistance
à la fatigue on pouvait admettre l'existence de deux types
moteurs principaux et d'un type intermédiaire.
1° Les sujets du premier type (type dynamogène) sont ceux
qui résistent le mieux à la fatigue (10 sur 18). Chez eux non
seulement il n'existe aucune espèce de fatigue des centres ner
veux volontaires après le travail ergographique, mais.au con-
1 . Les résultats concernant les neuf premiers sujets d'expérience ont été
publiés dans les recueils suivants :
J. Joteyko, l'Effort nerveux et la fatigue {Archives de biologie, XVI, 1899) ;
— la Résistance à la fatigue des centres psycho-moteurs de l'homme [Bul
letin de la Soc. des Sciences méd. et nat. de Bruxelles, 8 janvier 1900); —
le Quotient de la fatigue (Compt. Rend, de V Académie des sciences de Paris,
CXXX, 1900, p. 527). Les effets du travail de certains groupes musculaires
sur d'autres groupes qui ne font aucun travail (Ib.). JOTEYKO. CENTRES NERVEUX 163 J.
traire, il y a une légère excitation de ces centres. L'excitation
centrale se traduit par une augmentation de V énergie dynamo-
métrique de la main qui n'a pas travaillé à l'ergographe. Même
pulsieurs courbes ergographiques sont incapables de détermi
ner la fatigue des centres nerveux. Il y a toujours un effet dyna
mogène. Cet effet dynamogène disparaît après plusieurs
minutes de repos;
2° Chez les sujets appartenant au deuxième type (type inhi-
biloire), le travail ergographique ne détermine jamais de dyna-
mogéme et dès la première courbe leur énergie dynamométrique
est en voie de décroissance. 11 y a au plus perte de 20 0/0 de
la force dynamométrique de la main gauche par le fait du tra
vail ergographique de la main droite. Cette perte d'un cinquième
de force ne peut être attribuée à une autre cause qu'à une perte
correspondante de l'énergie des centres nerveux. Il y a eu fatigue
du centre moteur cérébral correspondant au membre qui a tra
vaillé et propagation de cet état de fatigue aux centres voisins.
Comme la diminution de force dynamométrique de la main
droite excède à peine celle de la main gauche, il est légitime
d'affirmer, que la diminution d'énergie cérébrale est la même
des deux côtés et qu'il n'y a pas à proprement parler de locali
sation cérébrale de la fatigue. Cet état de dépression disparaît au
bout de plusieurs minutes de repos ;
3° Enfin, le type intermédiaire comprend les sujets, qui pré
sentent une surexcitation motrice après la première courbe
ergographique ; mais, après plusieurs courbes, ils accusent
toujours un état de dépression. Il y a donc chez eux prédomi
nance de la dépression.
Nous voyons par cet exposé, que le travail ergographique
épuise totalement la force des fléchisseurs du médius, puisqu'il
y a abolition complète du mouvement volontaire ; mais il
n'épuise pas la force des centres nerveux qui commandent
au mouvement. Le peu d'intensité de la fatigue centrale permet
la conclusion que le siège de la fatigue des mouvements volon
taires est situe à la périphérie. Néanmoins la participation pos
sible de la fatigue centrale dans les phénomènes de fatigue
motrice présente un grand intérêt, car elle montre que l'épu
isement des cellules cérébrales pourrait survenir pour des efforts
excessifs.
Ces conclusions seront confirmées par des données encore
plus probantes, que j'exposerai dans la suite. Mais, dès main
tenant, il apparaît comme très probable que les centres nerveux MÉMOIRES ORIGINAUX 164
moteurs sont moins fatigables que les appareils terminaux.
La réparation des centres nerveux se fait plus vite que la
réparation du muscle. Ainsi, par exemple, il faut au moins dix
minutes de repos pour faire dissiper toute trace de fatigue
ergographique ; ce temps est limité par la réparation du
muscle, car les centres volontaires se restaurent bien plus
rapidement. La dépression après le t

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents