Perception du visage humain et différences cérébrales hémisphériques chez le sujet normal - article ; n°2 ; vol.80, pg 631-653
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Description

L'année psychologique - Année 1980 - Volume 80 - Numéro 2 - Pages 631-653
Summary
In this review we present firstly the neuropsychological context about functional hemispheric asymmetries and the clinical or clinico-experi-mental origins of these researches. Then we analyse studies in which faces are presented in a lateral visual hemifield (discrimination, facial asymmetry, familiar faces) ; the author presents publications where performances on faces and verbal material are compared ; the last part concerns developmental studies. These researches confirm a right hemisphere superiority in perception of faces but it appears that this is strongly dependent on methodological and subject's variables.
Résumé
Cette revue de littérature situe en premier les travaux consacrés à la perception du visage humain au sein d'un débat neuropsychologique plus général relatif aux asymétries fonctionnelles interhémisphériques. On présente ensuite les faits neurologiques (prosopagnosie, recherches chez les sujets avec lésions cérébrales) à l'origine des travaux contemporains consacrés à la perception des visages. On décrit ensuite les recherches dans lesquelles des sujets adultes normaux sont soumis à des tâches de perception de visages présentés dans un hémichamp visuel : discrimination et comparaison de visages inconnus, problématique de l'asymétrie faciale, perception de visages connus. On présente ensuite les études consacrées aux différences hémisphériques basées sur la confrontation des performances selon que les stimulus sont des visages ou du matériel verbal. On discute enfin les données ontogénétiques quant à cette asymétrie hémisphérique pour la perception de visages. La plupart de ces études confirment la dominance hémisphérique droite déjà suggérée par la clinique et les recherches chez les patients cérébrolésés ; un accent particulier est toutefois mis sur la sensibilité de cette dominance à de nombreuses variables, méthodologiques ou du sujet.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Raymond Bruyer
Perception du visage humain et différences cérébrales
hémisphériques chez le sujet normal
In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°2. pp. 631-653.
Abstract
Summary
In this review we present firstly the neuropsychological context about functional hemispheric asymmetries and the clinical or
clinico-experi-mental origins of these researches. Then we analyse studies in which faces are presented in a lateral visual
hemifield (discrimination, facial asymmetry, familiar faces) ; the author presents publications where performances on faces and
verbal material are compared ; the last part concerns developmental studies. These researches confirm a right hemisphere
superiority in perception of faces but it appears that this is strongly dependent on methodological and subject's variables.
Résumé
Cette revue de littérature situe en premier les travaux consacrés à la perception du visage humain au sein d'un débat
neuropsychologique plus général relatif aux asymétries fonctionnelles interhémisphériques. On présente ensuite les faits
neurologiques (prosopagnosie, recherches chez les sujets avec lésions cérébrales) à l'origine des travaux contemporains
consacrés à la perception des visages. On décrit ensuite les recherches dans lesquelles des sujets adultes normaux sont soumis
à des tâches de de visages présentés dans un hémichamp visuel : discrimination et comparaison de visages
inconnus, problématique de l'asymétrie faciale, perception de visages connus. On présente ensuite les études consacrées aux
différences hémisphériques basées sur la confrontation des performances selon que les stimulus sont des visages ou du matériel
verbal. On discute enfin les données ontogénétiques quant à cette asymétrie hémisphérique pour la perception de visages. La
plupart de ces études confirment la dominance hémisphérique droite déjà suggérée par la clinique et les recherches chez les
patients cérébrolésés ; un accent particulier est toutefois mis sur la sensibilité de cette dominance à de nombreuses variables,
méthodologiques ou du sujet.
Citer ce document / Cite this document :
Bruyer Raymond. Perception du visage humain et différences cérébrales hémisphériques chez le sujet normal. In: L'année
psychologique. 1980 vol. 80, n°2. pp. 631-653.
doi : 10.3406/psy.1980.28342
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1980_num_80_2_28342L'Année Psychologiq-ia, 1980, 80, 631-653
Université de Louvain, Faculté de Médecine,
Unité de Physiopathologie du Système nerveux1
PERCEPTION DU VISAGE HUMAIN
ET DIFFÉRENCES CÉRÉBRALES
HÉMISPHÉRIQUES CHEZ LE SUJET NORMAL3
par Raymond Bruyer
SUMMARY
In this review we present firstly the neuropsychological context about
functional hemispheric asymmetries and the clinical or clinico-experi-
mental origins of these researches. Then we analyse studies in which
faces are presented in a lateral visual hemifield (discrimination, facial
asymmetry, familiar faces) ; the author presents publications where
performances on faces and verbal material are compared ; the last part
concerns developmental studies. These researches confirm a right
hemisphere superiority in perception of faces but it appears that this
is strongly dependent on methodological and subject's variables.
POSITION DU PROBLÈME
CONTEXTE THÉORIQUE GÉNÉRAL
De très nombreuses données neuropsychologiques cliniques et expé
rimentales mettent, depuis une trentaine d'années, l'accent sur les
asymétries fonctionnelles qui existent entre le cortex cérébral associatif
gauche et droit. Après avoir longtemps parlé d'un cortex « majeur »
et « mineur », ou encore d'un hémisphère « dominant » et d'un
1. Université de Louvain, Cliniques Saint-Luc, service de neurologie, avenue
Hippocrate 10, B 1200 Bruxelles, Belgique.
2. L'auteur remercie vivement M. X. Seron pour l'aide apportée dans l'élabo
ration de la version définitive de ce texte. 632 R. Bruyer
« dominé », les auteurs tendent aujourd'hui à décrire des spécialisations
hémisphériques différentes, respectivement pour les aires corticales
associatives gauches et droites. La manière dont on conçoit ces
différences fonctionnelles fait l'objet d'une évolution théorique.
Ainsi, dans un premier temps, les différences hémisphériques sont
présentées comme dépendantes du stimulus : l'hémisphère gauche
est spécialisé dans le traitement des verbaux, tandis que
l'hémisphère droit est davantage apte à traiter le matériel visuospatial.
Dans un second temps cependant, les neuropsychologues mettent en
cause cette interprétation périphériste et suggèrent que cette asymétrie
pourrait résulter d'un mode différentiel de traitement de l'information
quelle que soit la nature des stimulus : le cortex gauche pratiquerait
un traitement analytique et séquentiel et le droit procéderait plutôt
à une appréhension globaliste des événements.
APERÇU DES ÉTUDES MENÉES CHEZ DES SUJETS PORTEURS
DE LÉSIONS CÉRÉBRALES
Dans ce contexte théorique général, la perception du visage humain
est un indicateur parmi d'autres de l'asymétrie fonctionnelle inte
rhémisphérique. Comme il est classique en neuropsychologie clinique,
c'est la pathologie qui est à l'origine des recherches. La prosopa-
gnosie désigne un trouble de la reconnaissance visuelle de visages
connus du sujet auparavant ; ce déficit est secondaire à une lésion
neurologique corticale et n'est pas explicable par un trouble des
registres linguistique, intellectuel ou perceptif élémentaire. Bien que
le nombre de sujets prosopagnosiques décrits dans la littérature ne soit
pas très élevé (une soixantaine), les données cliniques, radiologiques
et anatomopathologiques indiquent avec consistance qu'une atteinte
postérieure bilatérale est généralement responsable de ce signe clinique.
En règle générale, l'atteinte est plus marquée à droite et inclut le plus
souvent la zone temporo-occipitale interne de l'hémisphère. Diverses
hypothèses interprétatives ont été avancées : on a tenté d'expliquer
la prosopagnosie par un trouble perceptif sous-jacent, une atteinte
du schéma corporel, un déficit de l'appréhension des ensembles, une
atteinte de la mémoire, etc. Aucune de ces hypothèses n'est cependant
en mesure d'offrir une interprétation cohérente de la prosopagnosie :
d'une part, les cas examinés sont trop peu nombreux, d'autre part la
qualité des observations est extrêmement variable d'une étude à l'autre
(pour une revue de ces questions, voir Bruyer 1979). Il n'en reste pas
moins vrai que le visage humain a les caractéristiques d'un stimulus
visuel complexe difficilement verbalisable et mono-orienté. On conçoit
par là aisément l'intérêt qu'il présente pour l'étude des asymétries
fonctionnelles hémisphériques. En effet, de par ses propriétés structu- Perception de visages et différences hémisphériques 633
raies, il appartient à la classe des stimuli visuospatiaux davantage
susceptibles d'être analysés par l'hémisphère droit ; d'un autre côté,
le type de tâche proposée peut être de nature analytique (exemple :
jugement de similarité), « hémisphérique gauche » ; en outre, dans le
cas des visages connus ou familiers, une utilisation de réponses verbales
(versus non verbales) autorise une exploration des asymétries hémis
phériques.
L'existence de ce signe clinique, mis en évidence depuis un siècle
déjà, a engendré des études plus systématiques dans lesquelles des
sujets porteurs de lésions corticales unilatérales mais non sélectionnés
sur la base de la présence de prosopagnosie, sont soumis à des tâches
d'identification, appariement ou discrimination (Benton et Van Allen,
1968 ; De Renzi et al, 1968 ; Jones, 1969 ; Newcombe et Rüssel, 1969 ;
Tzavaras et al, 1970 et 1971 ; Bentin et Gordon, 1979 ; Whiteley et
Warrington, 1979; Dekosky et al, 1980; Kremin, 1980; voir également
Bruyer, 1980 a et b ou Bruyer et Velge, 1980) ou des épreuves de
mémorisation de visages inconnus (De Renzi et Spinnler, 196

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