Police et ministère public: du malaise à la réflexion et aux propositions de réforme? - article ; n°2 ; vol.16, pg 117-141
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Déviance et société - Année 1992 - Volume 16 - Numéro 2 - Pages 117-141
La commission d'enquête parlementaire sur le banditisme et le terrorisme, chargée de pallier les déficiences de l'instruction judiciaire des affaires du Brabant wallon, a mis en évidence les relations problématiques qui existent, à l'heure actuelle, entre le ministère public et la police. L'auteur commente ces conclusions à la lueur des résultats d'une recherche consacrée à la politique de classement sans suite en Belgique.
Une analyse systémique des données statistiques permet ainsi de saisir l'évolution historique du traitement pénal des affaires et des modes d'approvisionnement du système. Si, au XIXe siècle, l'approvisionnement de la justice pénale était plutôt diversifié, direct ou institutionnel, le mode actuel d'entrée des affaires est essentiellement indirect et policier. Une étude sur dossiers judiciaires montre par ailleurs que le ministère public, qui occupe une position-clef au sein du système de justice pénale, ne contrôle plus que de manière symbolique le déroulement de l'enquête policière. Il se cantonne de plus en plus dans un rôle de récepteur, la police devenant ainsi le principal acteur pénal. Le gouvernement belge s'est montré conscient de l'importance accrue des corps de police et a élaboré un ensemble de propositions de réforme. Celles-ci seront brièvement abordées dans les conclusions de l'article.
The parliamentary board of inquiry on organised crime and terrorism was put in charge of responding to the deficiencies of judicial investigation in the Walloon Brabant cases. It has revealed problematic relationships between the Public Prosecutor and the police. The author comments on these conclusions in light of the results yielded by a piece of research about the case dismissal policy in Belgium.
A system analysis of statistical data enables to observe the historical evolution of the entry and processing of cases in the criminal justice system. During the XIXth century, modes of entry were diversified, through direct or institutional chanels. Whereas today, entry into the system tends to be indirect, originated by police. A survey of judicial files shows that the public prosecutor, although holding a key position in the criminal justice system, has no more than symbolic control over police investigations. More and more, he is relegated into a passive role, whereas police has become the main actor of the penal process. The Belgian government appears to be conscious of the growing power of police corps in this respect and has worked out a series of reform proposals. These will be briefly discussed in the article's conclusion.
Die parlamentarische Untersuchungskommission zu den Problemen der Bandenkriminalität und des Terrorismus, die mit der Beiseitigung von Defiziten beauftragt ist, die bei der Durchfuhrung von Ermittlungsverfahren im Wallonischen Brabant konstatiert wurden, hat die problematischen Beziehungen zwischen der Staatsanwaltschaft und der Polizei aufgezeigt. Der Autor kommentiert seine Schlussvolgungen im Lichte der Ergebuisse einer Forschung über Verfahrenseinstellungen in Belgien. Eine systematische Analyse statistischer Daten ermöglicht es, die strafrechtliche Behandlung relevanter Tatbestande festzuhalten, ebenso wie die Art und Weise, wie sie in die Strafjustiz eingefuhrt wurden. Wenn z.b. im 19ten Jahrhundert die Art und Weise dieser « Einfuhrung » eher diversifiziert, direkt oder institutionell war, so ist sie heute primar » indirekt und eine Polizeiangelegenheit eine Untersuchung von Strafverfolgungsunterlagen zeigt im iibrigen dass die Staatsanwaltschaft, die eine Schlusselposition bei der Strafverfolgung innehat, nur symbolisch den Fortgang der polizeilichen Untersuchung kontrolliert. Sie zieht sich zunehmend auf eine rezeptive Rolle zuriick, wobei dann die Polizei zum Hauptakteur bei der Strafverfolgung wird. Die belgische Regierung ist sich der gewachsenen Bedentung der Polizei bewusst und hat eine Reihe von Reformvorschlâgen ausgearbeitet. Diese werden in den Schlussfolgerungen des Artikels aufgegriffen.
De onderzoekscommisie naar benditisme en terrorisme, ingesteld naar aan- leiding van het falend gerechtelijk onderzoek naar de Bende van Brabant, heeft de problematische verhoudingen tussen het openbaar ministerie en de politie ter discussie gesteld. De auteur bespreekt haar conclusies aan de hand van de resul- taten van een onderzoek naar het sepotbeleid in België.
Een systemische analyse van de statistische gegevens laat toe de historische evolutie van de afhandeling van strafzaken en de instroom in het strafsysteem te schetsen. In de 19de eeuw was de instroom gediversifieerd, direct en institu- tionneel, maar heden ten dage is die vooral indirect en politieel. Het dossieron- derzoek toont evenwel dat het openbaar ministerie, die in de strafrechtsjustitie een sleutelpositie inneemt, de contrôle over het politieel opsporingsonderzoek slechts op symbolische manier verricht. Hij beperkt zich meer en meer tot een rol van ontvanger; de politie wordt zo het belangrijkste orgaan van het stra- frechtssysteem. De Belgische Regering is zich bewust van deze belangrijke rol van de politiediensten en heeft een aantal hervormingsvoorstellen ingedient. Deze zullen kort besproken worden in de conclusies van het artikel.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Christiane Janssen
Police et ministère public: du malaise à la réflexion et aux
propositions de réforme?
In: Déviance et société. 1992 - Vol. 16 - N°2. pp. 117-141.
Citer ce document / Cite this document :
Janssen Christiane. Police et ministère public: du malaise à la réflexion et aux propositions de réforme?. In: Déviance et
société. 1992 - Vol. 16 - N°2. pp. 117-141.
doi : 10.3406/ds.1992.1257
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1992_num_16_2_1257Résumé
La commission d'enquête parlementaire sur le banditisme et le terrorisme, chargée de pallier les
déficiences de l'instruction judiciaire des affaires du Brabant wallon, a mis en évidence les relations
problématiques qui existent, à l'heure actuelle, entre le ministère public et la police. L'auteur commente
ces conclusions à la lueur des résultats d'une recherche consacrée à la politique de classement sans
suite en Belgique.
Une analyse systémique des données statistiques permet ainsi de saisir l'évolution historique du
traitement pénal des affaires et des modes d'approvisionnement du système. Si, au XIXe siècle,
l'approvisionnement de la justice pénale était plutôt diversifié, direct ou institutionnel, le mode actuel
d'entrée des affaires est essentiellement indirect et policier. Une étude sur dossiers judiciaires montre
par ailleurs que le ministère public, qui occupe une position-clef au sein du système de justice pénale,
ne contrôle plus que de manière symbolique le déroulement de l'enquête policière. Il se cantonne de
plus en plus dans un rôle de récepteur, la police devenant ainsi le principal acteur pénal. Le
gouvernement belge s'est montré conscient de l'importance accrue des corps de police et a élaboré un
ensemble de propositions de réforme. Celles-ci seront brièvement abordées dans les conclusions de
l'article.
Abstract
The parliamentary board of inquiry on organised crime and terrorism was put in charge of responding to
the deficiencies of judicial investigation in the Walloon Brabant cases. It has revealed problematic
relationships between the Public Prosecutor and the police. The author comments on these conclusions
in light of the results yielded by a piece of research about the case dismissal policy in Belgium.
A system analysis of statistical data enables to observe the historical evolution of the entry and
processing of cases in the criminal justice system. During the XIXth century, modes of entry were
diversified, through direct or institutional chanels. Whereas today, entry into the system tends to be
indirect, originated by police. A survey of judicial files shows that the public prosecutor, although holding
a key position in the criminal justice system, has no more than symbolic control over police
investigations. More and more, he is relegated into a passive role, whereas police has become the main
actor of the penal process. The Belgian government appears to be conscious of the growing power of
police corps in this respect and has worked out a series of reform proposals. These will be briefly
discussed in the article's conclusion.
Zusammenfassung
Die parlamentarische Untersuchungskommission zu den Problemen der Bandenkriminalität und des
Terrorismus, die mit der Beiseitigung von Defiziten beauftragt ist, die bei der Durchfuhrung von
Ermittlungsverfahren im Wallonischen Brabant konstatiert wurden, hat die problematischen
Beziehungen zwischen der Staatsanwaltschaft und der Polizei aufgezeigt. Der Autor kommentiert seine
Schlussvolgungen im Lichte der Ergebuisse einer Forschung über Verfahrenseinstellungen in Belgien.
Eine systematische Analyse statistischer Daten ermöglicht es, die strafrechtliche Behandlung relevanter
Tatbestande festzuhalten, ebenso wie die Art und Weise, wie sie in die Strafjustiz eingefuhrt wurden.
Wenn z.b. im 19ten Jahrhundert die Art und Weise dieser « Einfuhrung » eher diversifiziert, direkt oder
institutionell war, so ist sie heute primar » indirekt und eine Polizeiangelegenheit eine Untersuchung von
Strafverfolgungsunterlagen zeigt im iibrigen dass die Staatsanwaltschaft, die eine Schlusselposition bei
der Strafverfolgung innehat, nur symbolisch den Fortgang der polizeilichen Untersuchung kontrolliert.
Sie zieht sich zunehmend auf eine rezeptive Rolle zuriick, wobei dann die Polizei zum Hauptakteur bei
der wird. Die belgische Regierung ist sich der gewachsenen Bedentung der Polizei
bewusst und hat eine Reihe von Reformvorschlâgen ausgearbeitet. Diese werden in den
Schlussfolgerungen des Artikels aufgegriffen.
De onderzoekscommisie naar benditisme en terrorisme, ingesteld naar aan- leiding van het falend
gerechtelijk onderzoek naar de Bende van Brabant, heeft de problematische verhoudingen tussen het
openbaar ministerie en de politie ter discussie gesteld. De auteur bespreekt haar conclusies aan de
hand van de resul- taten van een onderzoek naar het sepotbeleid in België.Een systemische analyse van de statistische gegevens laat toe de historische evolutie van de
afhandeling van strafzaken en de instroom in het strafsysteem te schetsen. In de 19de eeuw was de
instroom gediversifieerd, direct en institu- tionneel, maar heden ten dage is die vooral indirect en
politieel. Het dossieron- derzoek toont evenwel dat het openbaar ministerie, die in de strafrechtsjustitie
een sleutelpositie inneemt, de contrôle over het politieel opsporingsonderzoek slechts op symbolische
manier verricht. Hij beperkt zich meer en meer tot een rol van ontvanger; de politie wordt zo het
belangrijkste orgaan van het stra- frechtssysteem. De Belgische Regering is zich bewust van deze
belangrijke rol van de politiediensten en heeft een aantal hervormingsvoorstellen ingedient. Deze zullen
kort besproken worden in de conclusies van het artikel.Déviance et Société, 1992, Mol. 16, No 2, pp. 117-141
POLICE ET MINISTÈRE PUBLIC:
DU MALAISE
À LA RÉFLEXION ET AUX PROPOSITIONS
DE RÉFORME?
Christiane JANSSEN*
I. Un regard sur le fonctionnement de la justice pénale: la Commission
parlementaire sur le banditisme et le terrorisme
Au cours de cette dernière décennie, la Belgique a été secouée par un ensemb
le d'affaires de grand banditisme et de terrorisme. Ces dernières ont conduit, 24 mai 1988, à l'installation, au sein de la Chambre des Représentants, d'une
commission d'enquête parlementaire. Créée sur la base d'une proposition du
député L. van den Bosche, cette commission s'est vue chargée de pallier les défi
ciences et les lacunes de l'instruction judiciaire d'un ensemble d'affaires liées
aux tueries du Brabant wallon. Les onze membres ont donc endossé, durant une
période de deux ans, l'habit du policier-enquêteur. «Il n'appartenait pas à la
Commission d'enquête de démasquer les auteurs des crimes imputés aux 'tueurs
du Brabant'. Même si ces crimes devaient inévitablement être évoqués pour que
la puisse remplir pleinement sa véritable mission.»1 La mission
présentait donc essentiellement un caractère général et portait sur un examen
du fonctionnement de la justice pénale. En tant que «Commission d'enquête
chargée d'examiner la manière dont la lutte contre le banditisme et le terrorisme
est organisée», la commission a été amenée à centrer l'essentiel de ses efforts
sur les problèmes liés à la lutte contre le grand banditisme et non sur les aspects
de la petite criminalité.
Ses travaux, portant inévitablement sur des affaires dont l'instruction est en
cours et sur les témoignages de magistrats, ont soulevé de nombreuses quest
ions. Parmi les plus controversées, il importe de rappeler celle de l'indépen
dance du pouvoir judiciaire et celle des limites du pouvoir d'enquête
parlementaire2. En guise de réponse, les parlementaires Onkelinx et Di Rupo
Chercheur, attaché au service d'études et de documentation de la police générale du royaume,
ministère de l'Intérieur, Belgique.
Enquête parlementaire sur la manière dont la lutte contre le banditisme et le terrorisme est
organisée, Documents parlementaires, Chambre des Représentants de Belgique, 1988, p. 59/8.
Ganshof van der Meersch, W.J., Delange, R., Dumon, F., Charles R., «A propos de l'indépen
dance du pouvoir judiciaire», in Journal des Tribunaux, 1990, pp. 423-425.
117 ont introduit une proposition de loi complétant la loi du 3 mai 1880 sur les
enquêtes parlementaires3.
Concrètement, les travaux de la commission d'enquête n'ont apporté que
peu d'éléments sur les affaires judiciaires étudiées. Deux moments du processus
pénal ont toutefois été particulièrement mis en lumière : la phase d'e

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