Politique et économie au XVIIe siècle. Le « conseiller d Etat » de Philippe de Béthune (1633) - article ; n°1 ; vol.9, pg 144-150
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Politique et économie au XVIIe siècle. Le « conseiller d'Etat » de Philippe de Béthune (1633) - article ; n°1 ; vol.9, pg 144-150

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Description

Revue économique - Année 1958 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 144-150
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

Monsieur Guy Thuillier
Politique et économie au XVIIe siècle. Le « conseiller d'Etat » de
Philippe de Béthune (1633)
In: Revue économique. Volume 9, n°1, 1958. pp. 144-150.
Citer ce document / Cite this document :
Thuillier Guy. Politique et économie au XVIIe siècle. Le « conseiller d'Etat » de Philippe de Béthune (1633). In: Revue
économique. Volume 9, n°1, 1958. pp. 144-150.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1958_num_9_1_407288Politique et économie au XVIIe siècle
LE CONSEILLER ETAT DE PHILIPPE DE BETHUNE
1633
Le Conseiller Etat ou Recueil général de la Politique moderne servant
au maniement des Affaires publiques 1633 de Philippe de Béthune
rarement attiré attention des historiens On trouve pourtant dans
ce véritable manuel de science politique résumées sous une forme com
mode et parfois très précise la plupart des idées qui avaient cours au
début du xvne siècle en matière économie politique Il est même vrai
semblable que le Testament politique de Richelieu lui doive quelque
chose 2)
Né en 1561 frère puîné de Sully et ancien mignon Henri III Phi
lippe de Béthune avait beaucoup voyagé beaucoup retenu On le tenait
pour un des meilleurs diplomates du temps II est pas possible on
sache combien ce grand homme mérité du public et combien ses services
ont été utiles Etat écrivait de Lyonne Il avait soixante-douze ans
quand parut son Conseiller Etat ce était pas une uvre révolu
tionnaire pas davantage un recueil de banalités mais le résumé de ex
périence infiniment riche un homme accoutumé aux affaires On en jugera
aisément par les quelques aper us que nous voudrions donner de ses prin
cipes 4)
Louis ANDR le cite bien dans les Sources de Histoire de France
au XVIIe siècle VII) et MEUVBET dans Comment les Fran ais
voyaient Impôt Bulletin de la Société Etudes du XVIIe siècle 1955
Mais HAUSER La Pensée et Action économique du Cardinal de Richelieu
1944 ne songe pas le nommer comme une des sources possibles du Tes
tament et MoBiNi-CoMBY Mercantilisme et Protectionnisme 1930) HAB-
SIN Les Doctrines monétaires et financières en France du XVIe au XVIII*
siècle ne semblent pas le connaître
Notamment pour les Compagnies charte le rétablissement du crédit
du commerce les écoles professionnelles etc Richelieu estimait fort Béthune
et avait souvent employé il est probable que ses secrétaires ont puisé
librement dans le Conseiller Etat
Il meurt en 1649 88 ans Aucune étude sur sa vie et son rôle
on devra se reporter la notice de ROMAIS AMAT dans le Dictionnaire de
Biographie fran aise 351)
Nous citons après édition en notre possession 1665 Paris par
la Compagnie des Libraires du Palais sans nom auteur) sensiblement
identique édition originale PHILIPPE DE THUNE 145
Pour Philippe de Béthune la prospérité et la richesse un Etat tiennent
trois choses nécessaires Agriculture les Manufactures et le Com
merce avec étranger
agriculture est le point il considère comme le plus négligé
Peu de propriétaires ils soient nobles ecclésiastiques ou autres
employés aux affaires publiques résident sur leur domaine les fermiers
en profitent pour en tirer tout ce ils peuvent) ayant point in
térêt en avenir Les propriétaires résidents par ignorance par noncha
lance ou mauvais ménage se contentent du revenu de leurs prédéces
seurs ne voulant prendre la peine ou plaignant faire avance qui serait
nécessaire pour planter ou défricher une terre vaine et vague dessécher
un marais établir des haras ou faire semblables choses qui peuvent mé-
liorer un domaine Aussi des règlements stricts sont-ils nécessaires et la
négligence devrait être châtiée par peines amendes et saisies du fonds
négligé 6)
Pour les manufactures Béthune veut bien les favoriser mais note-t-iL
si le nombre des ouvriers donne abondance les bons donnent crédit
la marchandise Le grand nombre serait non seulement inutile mais aussi
dommageable ils étaient bons Point de man uvres donc dange
reuse populace mais des ouvriers qualinés cette fin on pourra recourir
immigration de spécialistes ainsi fera Colbert en attirant des
étrangers par privilèges en donnant même aucuns selon leur industrie
quelque honnête appointement ainsi un règlement sévère de ap
prentissage obligeant les maîtres qui se servent de jeunes gar ons de
leur faire passer un certain âge apprendre métier
Pour multiplier les ouvriers Béthune songe aussi établir des Maisons
publiques de toutes sortes de manufactures comme il été autrefois pro
posé 8) esquelles on dresserait les pauvres et comme cet établissement
se serait fait en leur faveur on affecterait les revenus et fondations
pour entretien des pauvres est là la grande idée de Béthune qui
revient trois reprises des Maisons publiques pour es arts manuels
ou parallèlement aux séminaires pour arts libéraux des séminaires
es arts mécaniques qui seraient financés au besoin par Etat et non plus
par des fondations Il voit encore cet avantage qu une infinité de
pauvres sont retenus de se marier de peur de laisser leurs enfants misérables
Point négligé par Richelieu
Béthune rappelle exemple hollandais
Notamment pour les niétallurgistes liégeois et ands les verriers
vénitiens etc
Par Laffemas
Revue Economique N* I958 10 146 REVUE CONOMIQUE
il semble que établissement des Séminaires en toutes professions remé
dierait cette crainte et aux inconvénients elle produit les établissant
en fa on aucun ne manque de retraite et entretenement en servant le
public est-à-dire intérêt de Etat est là une idée fort originale
pour époque Bref par ces divers moyens 10) un Etat en moins
de vingt ans serait fourni ouvriers plus il ne lui faudrait
Le troisième fondement de la prospérité est le commerce avec étran
ger point cette époque fort délicat Une bonne police du commerce veut
que nous ne vendions extérieur que les marchandises que nous avons
en abondance et qui ne peuvent servir au voisin notre dommage comme
armes chevaux voiles et autres choses destinées usage de la mer ou
de la guerre Aucune matière crue et non manufacturée ne doit
sortir du pays pour ce que vous ôtez le moyen vos ouvriers de em
ployer et de vivre et votre Etat le moyen de enrichir du prix des manu
factures lequel en certains ouvrages excède le prix de la matière bien
au contraire les Etats qui savent ce que est de ménage ne se con
tentant pas de celles qui croissent chez eux en tirent de leurs voisins pour
les manufactures et par ce moyen enrichissent les revendant ceux
mêmes le plus souvent qui ont vendu lesdites matières crues De même
selon cette sagesse traditionnelle on doit interdire entrée des marchan
dises servant au luxe pierreries parfums épiceries etc. ou touc au moins
si abus est invétéré les charger de tant de daces et impôts que
étranger perde envie en apporter craignant de en retirer pas ar
gent ou que Etat en retire un égal proni
La grande question est celle du règlement de la balance des comptes
certes le transport or et argent est aussi défendu tous Etats
mais ces défenses sont très-mal observées... vrai dire ces défenses ainsi
générales sont impossible exécution si on veut maintenir le com
merce avec nos voisins Si nécessaires que soient ces interdictions pour
éviter appauvrissement en numéraire dangereux pour le Trésor pour la
sécurité de Etat et pour le commerce il faut les assouplir en distinguant
les marchandises non nécessaires et celles pour lesquelles nous sommes
contraints avoir recours nos voisins et prendre la Loi eux On doit
alors régler en marchandises au même titre nécessaires pour eux ou en
argent comptant encore faut-il prendre des sûretés et cautions pour il
ait véritablement importation et importation de produits nécessaires
Cf de DAINVILUE Villes de commerce et Humanisme Etudes
1951)
10 Comme autre moyen il propose de rétablir ancienne discipline
monastique de travail manuel pour les religieux inutiles la contempla
tion et étude ce qui multiplierait aussi la manufacture PHILIPPE DE BETH NE 147
Inversement entrée de or et de argent doit être permise mais non
le cours des monnaies étrangères car chaque pays jouant tromper son
compagnon et tirer or et argent de Etat un de autre en surhaussant
le prix des monnaies du voisin ou en affaiblissant aloi de la sienne
pro

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