Portée de la négation et référenciation chez les enfants de 5 à 10 ans - article ; n°1 ; vol.77, pg 117-136
21 pages
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Portée de la négation et référenciation chez les enfants de 5 à 10 ans - article ; n°1 ; vol.77, pg 117-136

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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 117-136
Résumé
Des enfants de 4 à 10 ans ont donné la figuration graphique d'énoncés affirmatifs et négatifs. On a étudié l'influence du type de négation (ne... pas, ne... plus) et des types de détermination de l'énoncé. Dans la première expérience, on présente des énoncés de type « X est sur la route », dans la deuxième des énoncés où un verbe de processus est substitué au verbe « être ». Les dessins obtenus témoignent du rôle déterminant, dans l'interprétation des phrases négatives, de la construction d'un contexte référentiel, évaluée à partir de la figuration de la localisation ou de sa suppression. La localisation référentielle est le plus souvent supprimée en ne... pas, modifiée en ne... plus. C'est au niveau de la réalisation graphique de ces modifications, lorsqu'une marque de la localisation est maintenue, qu'intervient le facteur lexical. La portée de la négation se restreint, en fonction de l'âge des sujets, et donne lieu à plus de modulations.
Summary
Children between the ages of 4 and 10 were asked to draw a representation of positive and negative sentences. The influence of the type of negation used (ne... pas, ne... plus) and the syntactic-semantic construction of the sentence were studied. In the first experiment, sentences like « X is on the road » were presented, in the second experiment, movement predicates were used. Data obtained indicate that the interpretation of negative sentences is best accounted for by the construction of a referential context. This is evaluated through the presence or absence of graphic indicators for localisation. Referential localisation is more often suppressed in the presence of ne... pas, while modified with ne... plus. The lexical factor intervenes only on the type of modification where localisation is represented. The scope of negation varies with age and becomes more constrained and modulated as children grow older.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

N. Bacri
B. de Boysson-Bardies
Portée de la négation et référenciation chez les enfants de 5 à
10 ans
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 117-136.
Résumé
Des enfants de 4 à 10 ans ont donné la figuration graphique d'énoncés affirmatifs et négatifs. On a étudié l'influence du type de
négation (ne... pas, ne... plus) et des types de détermination de l'énoncé. Dans la première expérience, on présente des énoncés
de type « X est sur la route », dans la deuxième des énoncés où un verbe de processus est substitué au verbe « être ». Les
dessins obtenus témoignent du rôle déterminant, dans l'interprétation des phrases négatives, de la construction d'un contexte
référentiel, évaluée à partir de la figuration de la localisation ou de sa suppression. La localisation référentielle est le plus souvent
supprimée en ne... pas, modifiée en ne... plus. C'est au niveau de la réalisation graphique de ces modifications, lorsqu'une
marque de la localisation est maintenue, qu'intervient le facteur lexical. La portée de la négation se restreint, en fonction de l'âge
des sujets, et donne lieu à plus de modulations.
Abstract
Summary
Children between the ages of 4 and 10 were asked to draw a representation of positive and negative sentences. The influence of
the type of negation used (ne... pas, ne... plus) and the syntactic-semantic construction of the sentence were studied. In the first
experiment, sentences like « X is on the road » were presented, in the second experiment, movement predicates were used.
Data obtained indicate that the interpretation of negative sentences is best accounted for by the construction of a referential
context. This is evaluated through the presence or absence of graphic indicators for localisation. Referential localisation is more
often suppressed in the presence of ne... pas, while modified with ne... plus. The lexical factor intervenes only on the type of
modification where localisation is represented. The scope of negation varies with age and becomes more constrained and
modulated as children grow older.
Citer ce document / Cite this document :
Bacri N., de Boysson-Bardies B. Portée de la négation et référenciation chez les enfants de 5 à 10 ans. In: L'année
psychologique. 1977 vol. 77, n°1. pp. 117-136.
doi : 10.3406/psy.1977.28182
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_1_28182Année psijchol.
1977, 77, 117-136
Laboratoire de Psychologie1
Université de Paris VIII
et de Psychologie2
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
Equipe de Recherche associée au C.N.R.S.
PORTÉE DE LA NÉGATION
ET RÉFÉRENCIATION CHEZ LES ENFANTS
DE 4 A 10 ANS
par Nicole Bacri1 et Bénédicte de Boysson-Bardies2
SUMMARY
Children between the ages of 4 and 10 were asked to draw a representa
tion of positive and negative sentences. The influence of the type of negation
used (ne... pas, ne... plus) and the syntactic-semantic construction of the
sentence were studied. In the first experiment, sentences like « X is on the
road » were presented, in the second movement predicates were
used. Data obtained indicate that the interpretation of negative sentences
is best accounted for by the construction of a referential context. This is
evaluated through the presence or absence of graphic indicators for locali
sation. Referential localisation is more often suppressed in the presence of
ne... pas, while modified with ne... plus. The lexical factor intervenes
only on the type of modification where localisation is represented. The scope
of negation varies with age and becomes more constrained and modulated
as children grow older.
K. Jackendoff (1969, 1972) a montré, en s'appuyant sur
l'étude de la négation et des quantificateurs, qu'une déterminat
ion strictement syntaxique de leur champ d'application à
l'intérieur de la phrase ne pouvait rendre compte de toutes les
1. Route de la Tourelle, 75571 Paris Cedex 12.
2. 54, boulevard Raspail, 75007 Paris. 118 MÉMOIRES ORIGINAUX
interprétations possibles de cette phrase. En particulier, une
définition globale de la portée de la négation (scope), c'est-à-dire
des éléments constituant la phrase ou le syntagme sur lesquels la
négation s'applique, doit intégrer certains phénomènes qui
n'apparaissent qu'au niveau de la structure de surface et dont
ne sauraient rendre compte seulement des règles en structure
profonde. Parmi ces phénomènes de surface, les plus importants
selon la littérature linguistique récente sont ceux qui commandent
les présuppositions. Dans son analyse des phrases négatives,
Chomsky (1970) précise la notion de présupposition, dans son
rapport avec l'intonation. Définies comme des variables rempla
çant le focus — - syntagme contenant le centre d'intonation —
les présuppositions ont pour seule fonction, au reste essentielle,
d'expliquer les variations de lecture des phrases négatives. En
l'absence d'intonation contrastive, les présuppositions se mar
quent en surface, principalement par les éléments qui spécifient
la possibilité de telle ou telle thématisation eu égard au réfèrent,
c'est-à-dire du choix de faire porter la négation sur la totalité
de la phrase, ou sur certains de ses constituants, étant donné
son interprétation sémantique. Nous nous proposons d'étudier,
dans cette optique, les négations : ne... pas et ne... plus.
Dans des travaux précédents, les auteurs ont commencé
l'analyse de la portée de la négation sous différentes conditions
de modification de l'énoncé. P. Carey et B, de Boysson-Bardies
(1974) ont montré le rôle des démonstratifs et des relations
que l'on peut induire à partir du verbe. N. Bacri (1976) a
étudié les variations d'interprétation de la situation énoncée
en fonction du caractère statique ou dynamique du verbe.
B. de Boysson-Bardies (b, sous presse) a montré que la portée
de la négation varie systématiquement pour des enfants de 4 à
10 ans lorsque l'on modifie la détermination du premier consti
tuant à droite de la négation. Ces recherches ont conduit à
l'hypothèse que les différences sémantiques entre les formes de
négation renvoient à des possibilités distinctes de pré-sélection
des thématisations. La variation des thématisations correspond
à la possibilité de construire, pour des énoncés identiques à un
élément près (déterminant, forme de négation ou verbe), diff
érentes valeurs sémantiques.
Ces mettant en jeu le choix d'une situation de réfé
rence particulière à laquelle correspond l'énoncé pour un audi
teur donné, nous les appellerons « valeurs referentielles ». Nous N. BACRI ET B. DE BOYSSON-BARDIES 119
désignerons par « opérations de référenciation » l'activité du
sujet lors de la construction d'une référence pour un énoncé
donné. Cette activité a pour point d'aboutissement ce que l'on
appelle généralement la compréhension de l'énoncé.
L'étude du fonctionnement de ne... pas et ne... plus mettra
en rapport ces négations avec les relations fonctionnelles ins
crites au niveau du verbe (Bacri, 1976). L'utilisation de ne...
plus entraîne une contrainte sur l'existence des éléments intro
duits en posant que la négation porte sur un accompli. C'est-à-
dire en que ce qui est nié a été effectif auparavant. Ne...
pas, à lui seul, n'impose pas de contraintes interprétatives spé
ciales autres que la négation ; il n'est pas nécessaire de sup
poser que des présuppositions portant, par exemple, sur l'exis
tence antérieure de l'événement auquel réfère l'énoncé doivent
entrer dans la compréhension de cet énoncé.
Le traitement de la négation ne peut être considéré comme
indépendant des déterminations contextuelles ; aussi avons-nous
choisi d'étudier deux formes d'énoncés. Dans la première forme :
« X est sur la route », la détermination est donnée par la locali
sation. Dans la deuxième : « X marche (ou roule) sur la route »,
la détermination est donnée à la fois par le processus et par la
localisation. La variation du verbe, en ce seco

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