Préférences et interactions : une mise en perspective - article ; n°3 ; vol.38, pg 429-464

Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali

Description

Revue française de sociologie - Année 1997 - Volume 38 - Numéro 3 - Pages 429-464
Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali : Preferencias e interacciones : una perspectiva en marcha.
Nosotros comparamos los conocimientos de la teoría microeconómica y las sociologías de la acción, privilegiando dos aspectos particulares : la representación de las preferencias individuales y la modelización de las interacciones al interior de un pequeño número de actores. Primero recordamos los fundamentos de la noción microeconómica de preferencias, y analizamos desde un punto de vista sociológico las dificultades que ello implica. Pasamos a describir de inmediato los fundamentos de los modelos económicos de negociación, ampliamente basados en la teoría de los juegos, y los comparamos con los conocimientos interaccionistas. El análisis está ilustrado con ejemplos tomados especialmente del campo de la salud.
Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali : Vorzüge und Interaktionen : ein perspektivischer Überblick.
Wir vergleichen die Näherungen der mikrowirtschaftlichen Theorie und der Aktionssoziologien, und streichen zwei besondere Aspekte hervor : die Darstellung der individuellen Wahlen und die Modelisierung der Interaktionen innerhalb einer kleiner Anzahl von Aktoren. Wir erinnern zunächst an die Grundlagen des mikrowirtschaftlichen Begriffs der Vorzüge und untersuchen vom eher soziologischen Standpunkt : aus die dadurch hervorgerufenen Schwierigkeiten. Anschliessend beschreiben wir die Grundlagen der wirtschaftlichen Verhandlungsmodelle, die weitgehend auf der Spieltheorie beruhen, und wir vergleichen sie mit den interaktionistischen Näherungen. Die Analyse wird durch hauptsächlich dem Gesundheitsgebiet entnommene Beispiele erläutet.
Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali : Preference and interaction : placed in perspective.
This article compares approaches made in microeconomic theory and in action sociology, paying particular attention to two aspects : representation, of individual choices and the modelling of interaction between a small number of actors. A reminder is made at the beginning of the article of the basis on which the preference notion of microeconomics is developed. The difficulties arising from this notion are then analysed from a sociological standpoint. This is followed by a description of the basis used for economic negotiation models, largely founded on the game theory ; these models are then compared with the interactionist approaches. The analysis is illustrated with examples taken mainly from the health sector.
Nous comparons les approches de la théorie microéconomique et des sociologies « de l'action », en privilégiant deux aspects particuliers : la représentation des choix individuels et la modélisation des interactions entre un petit nombre d'acteurs. Nous rappelons tout d'abord les fondements de la notion microéconomique de « préférences », et analysons d'un point de vue plus sociologique les difficultés qu'elle soulève. Puis nous décrivons les fondements des modèles économiques de négociation, largement fondés sur la théorie des jeux, et les comparons aux approches interactionnistes. L'analyse est illustrée d'exemples empruntés essentiellement au champ de la santé.
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE
• Publié le: 01 janvier 1997
• Nombre de lectures: 16
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Monsieur Pierre-André
Chiappori
Kristina Orfali
Préférences et interactions : une mise en perspective
In: Revue française de sociologie. 1997, 38-3. pp. 429-464.
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Chiappori Pierre-André, Orfali Kristina. Préférences et interactions : une mise en perspective. In: Revue française de sociologie.
1997, 38-3. pp. 429-464.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1997_num_38_3_4643Resumen
Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali : Preferencias e interacciones : una perspectiva en marcha.
Nosotros comparamos los conocimientos de la teoría microeconómica y las sociologías "de la acción",
privilegiando dos aspectos particulares : la representación de las preferencias individuales y la
modelización de las interacciones al interior de un pequeño número de actores. Primero recordamos
los fundamentos de la noción microeconómica de "preferencias", y analizamos desde un punto de vista
sociológico las dificultades que ello implica. Pasamos a describir de inmediato los fundamentos de los
modelos económicos de negociación, ampliamente basados en la teoría de los juegos, y los
comparamos con los conocimientos interaccionistas. El análisis está ilustrado con ejemplos tomados
especialmente del campo de la salud.
Zusammenfassung
Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali : Vorzüge und Interaktionen : ein perspektivischer Überblick.
Wir vergleichen die Näherungen der mikrowirtschaftlichen Theorie und der "Aktionssoziologien", und
streichen zwei besondere Aspekte hervor : die Darstellung der individuellen Wahlen und die
Modelisierung der Interaktionen innerhalb einer kleiner Anzahl von Aktoren. Wir erinnern zunächst an
die Grundlagen des mikrowirtschaftlichen Begriffs der "Vorzüge" und untersuchen vom eher
soziologischen Standpunkt : aus die dadurch hervorgerufenen Schwierigkeiten. Anschliessend
beschreiben wir die Grundlagen der wirtschaftlichen Verhandlungsmodelle, die weitgehend auf der
Spieltheorie beruhen, und wir vergleichen sie mit den interaktionistischen Näherungen. Die Analyse
wird durch hauptsächlich dem Gesundheitsgebiet entnommene Beispiele erläutet.
Abstract
Pierre-André Chiappori, Kristina Orfali : Preference and interaction : placed in perspective.
This article compares approaches made in microeconomic theory and in "action" sociology, paying
particular attention to two aspects : representation, of individual choices and the modelling of interaction
between a small number of actors. A reminder is made at the beginning of the article of the basis on
which the "preference" notion of microeconomics is developed. The difficulties arising from this notion
are then analysed from a sociological standpoint. This is followed by a description of the basis used for
economic negotiation models, largely founded on the game theory ; these models are then compared
with the interactionist approaches. The analysis is illustrated with examples taken mainly from the health
sector.
Résumé
Nous comparons les approches de la théorie microéconomique et des sociologies « de l'action », en
privilégiant deux aspects particuliers : la représentation des choix individuels et la modélisation des
interactions entre un petit nombre d'acteurs. Nous rappelons tout d'abord les fondements de la notion
microéconomique de « préférences », et analysons d'un point de vue plus sociologique les difficultés
qu'elle soulève. Puis nous décrivons les fondements des modèles économiques de négociation,
largement fondés sur la théorie des jeux, et les comparons aux approches interactionnistes. L'analyse
est illustrée d'exemples empruntés essentiellement au champ de la santé.R. franc, social. XXXVIII, 1997, 429-464
Pierre-André CHIAPPORI
Kristina ORFALI
Préférences et interactions :
une mise en perspective
RÉSUMÉ
Nous comparons les approches de la théorie microéconomique et des sociologies
«de l'action», en privilégiant deux aspects particuliers: la représentation des choix
individuels et la modélisation des interactions entre un petit nombre d'acteurs. Nous
rappelons tout d'abord les fondements de la notion microéconomique de «préfé
rences», et analysons d'un point de vue plus sociologique les difficultés qu'elle sou
lève. Puis nous décrivons les des modèles économiques de négociation,
largement fondés sur la théorie des jeux, et les comparons aux approches interaction-
nistes. L'analyse est illustrée d'exemples empruntés essentiellement au champ de la
santé.
Dans le champ des sciences sociales, sociologie et économie font un
peu figure de frères ennemis. À considérer les rapports qu'entretiennent
les deux disciplines, on a souvent le sentiment, au mieux, d'un intérêt réel
mais distant; au pire, d'une série d'incompréhensions caricaturales. De part
et d'autre, les mauvais procès sont légions. Aux économistes, on reprochera
une vision exclusivement marchande, incapable de dépasser le cadre étroit
de la maximisation sous contraintes budgétaires - alors que les dévelop
pements des vingt dernières années en théorie de l'information et de l'in
certain, modèles à asymétries d'information ou théorie des contrats et des
organisations, font l'essentiel de la pratique contemporaine. Les sociolo
gues, quant à eux, seront accusés de pratiquer une discipline molle, sans
paradigme dominant et sans rigueur scientifique - comme si la rigueur
était nécessairement synonyme d'équations, et qu'il n'existait de formali
sation que mathématique.
L'objet de cet article est de contribuer à clarifier les échanges et à mieux
rendre compte des positions respectives. De toute évidence, il ne saurait
être question, en quelques pages, d'embrasser l'ensemble de la production
économique et sociologique; une telle ambition aurait d'autant moins de
sens que la sociologie se présente comme une discipline relativement écla
tée. Aussi avons-nous choisi de privilégier des approches spécifiques qui
ont pour caractéristique commune de placer au cœur de leurs analyses les
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Revue française de sociologie
concepts d'action et ď acteurs. Pour l'économie, il s'agira, on l'a compris,
de Y homo oeconomicus, dans ses versions contemporaines; on s'intéressera
donc à .la théorie microéconomique sous sa. forme dominante dans la
communauté scientifique, y compris dans ses développements récents, en
omettant aussi bien les analyses globales de. la macroéconomie que les
approches plus hétérodoxes (conventions, etc.). S'agissant du domaine
sociologique, les travaux considérés privilégient tous la notion d'action
sociale, celle-ci étant définie comme la rencontre entre l'autonomie d'un
acteur et les contraintes; d'une situation sociale, telles que perçues par ce
dernier. En revanche, nous laisserons délibérément , de côté certaines . op
positions fondamentales; par exemple, nous ne remettrons pas en cause
l'individualisme méthodologique, certes entendu dans un sens large; de
même, nous omettrons les paradigmes «déterministes» au sens de Boudon
(1977).
Toute tentative de rapprochement des deux disciplines soulève bien év
idemment un ensemble quasi illimité de questions. On pourrait évoquer les
notions. respectives de temporalité sous-jacentes aux deux pratiques (1);
les. différences dans le rapport qu'elles établissent entre analyse. locale et
analyse globale (qu'il s'agisse de l'équilibre général ou du rapport au sys
tème social dans son ensemble);. la notion de rationalité, si souvent dé
battue ; la diversité des méthodes, notamment » dans la production de
données spécifiques, etc. Nous ne retiendrons ici que deux aspects parti
culiers. Le premier concerne la definition de « Г acteur »7 et particulièr
ement de l'acteur individuel. Les économistes utilisent, de façon à présent-
standardisée et systématique, la notion de « préférences » - individuelles.
Malgré une efficacité heuristique réelle, cette formalisation; ne laisse pas
de poser problème; le contenu et l'origine des restent obscurs,
alors même que le concept' joue un rôle central dans les explications. Le
point de vue critique du sociologue . est ici d'autant . plus \ précieux pour
mettre en perspective cette pratique.
En second lieu, nous considérerons les analyses des