Prémisses d un État moderne ? Les projets coloniaux dans le bassin des Volta, 1897-1960. - article ; n°103 ; vol.26, pg 403-420
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Prémisses d'un État moderne ? Les projets coloniaux dans le bassin des Volta, 1897-1960. - article ; n°103 ; vol.26, pg 403-420

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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1986 - Volume 26 - Numéro 103 - Pages 403-420
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Yves Marchal
Prémisses d'un État moderne ? Les projets coloniaux dans le
bassin des Volta, 1897-1960.
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 26 N°103. 1986. pp. 403-420.
Abstract
J.-Y. Marchal—Premises for a Modem State? Colonial Projects in the Volta Basin (1897-1960).
To which uses can one put a dense population inherited from a strong, enduring political power? Should it be either compelled
into production or else driven to export its life force ? The alternative which confrontee the colonial administration of Upper Volta
has apparently fashioned the destiny of Burkina Faso.
Citer ce document / Cite this document :
Marchal Jean-Yves. Prémisses d'un État moderne ? Les projets coloniaux dans le bassin des Volta, 1897-1960. In: Cahiers
d'études africaines. Vol. 26 N°103. 1986. pp. 403-420.
doi : 10.3406/cea.1986.1709
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1986_num_26_103_1709Marchai Jean-Yves
Prémisses un Etat moderne
Les projets coloniaux dans le bassin
des Volta 1897-1960
surtout colonial lités toire dans asseoir royales établit il un crée il la de est tente premier plus confirme prospérité prend des Ouagadougou porteur particulièrement centres de possession temps délester le un de rôle secondaires la misé modèle de Ouahigouya nouvelle de capitales1 leur sur dans la de les vaste où colonie contrôle trop-plein le fortes se Moogo tenu Koupéla région tiennent densités par de ou la du et les population les quelques pays anciennes bassin villages de foires population mossi des agricoles après autres et résidences Volta du avoir terri loca pour tat et
Reconnaissance des lieux et erreurs appréciation
Au détour de Histoire quand le Moogo devient territoire fran ais 1897)
la société rurale qui habite est déficiente périodiquement ébranlée par
des crises de subsistance ce que le colonisateur ne voit pas Au contraire
induit en erreur par la densité de population élevée il observe il se
méprend sur les capacités de production de la région assimilant abusive
ment population nombreuse et abondance de biens Or la charge démo
graphique été imposée au Moogo et est pas expression et la sanction
une gestion efficace des ressources locales naturelles et humaines
Remy Capron Kohler 1977 621)
Capitale régionale signifie chef-lieu de cercle
Cahiers tudes africaines 103 XXVI-3 ly86 pp 403-420 JEAN-YVES MARCHAL 404
Le leurre des fortes densités
Avant la conquête Binger 1892 décrivait le Moogo en ces termes
On entre dans de grandes plaines découvertes pour la plupart défrichées ...
est une région de culture dans toute acception du mot la terre végétale
paru excellente 444)
Ce pays paru habité et peuplé depuis longtemps car je ai nulle part ren
contré ce que nous appelons la brousse Partout ce sont des cultures en exploitation
ou des terrains anciennement défrichés dont on momentanément abandonné la
mise en uvre est un pays de culture et élevage par excellence 483)
Binger poursuit son commentaire en faisant valoir que si les Moose2
mettaient un peu plus ardeur au travail et portaient davantage atten
tion aux vertus du commerce ils en seraient que plus prospères
Favorisés par la nature qui leur offre un territoire presque en entier propre la
culture les Mossi se reposent cultivent ce qui leur est nécessaire pour vivre mais
pas plus de sorte que il pas de malheureux dans ce pays on peut dire il
pas non plus de gens riches Tout le monde vivote ... Ce pays pourrait être
riche sa population est très dense environ vingt habitants au kilomètre carré
On peut dire part élevage des ânes et du bétail le Mossi ne produit pas grand-
chose ... le commerce est peu près nul ... Les produits du sol ne suffisent pas
donner la prospérité un pays Il faut le commerce et industrie chez les Noirs
comme chez nous ... En résumé la situation du Mossi est pas prospère mais
sous une sage administration et avec un chef énergique elle pourrait le devenir
ibid 501 505)
On retrouve les mêmes propos quelques variantes près dans les
écrits datant des premiers temps de la pacification Le lieutenant
Voulet 1897 décrit la région comme étant habitée par une population
assez dense et homogène ... atteignant des densités fortes de trente
trente-cinq habitants au kilomètre carré et Terrier 1898 18-19 expose
sans nuance que le Mossi est une contrée fertile ... où prospèrent les
grandes cultures le sol cultivé sur de vastes étendues donne en abon
dance sorgho maïs arachide indigo igname Ce pays si riche possède une
population très dense que peu de contrées africaines approchent
Marc 1909 92-96 est un peu plus pessimiste Bien il émette
hypothèse une production de mil de 200 kg hectare le rêve des
agronomes pour an 2000 il fait part de son inquiétude devant aspect
dénudé que présente le paysage et qui frappe tous ceux qui entrent en
pays mossi La surface défrichée considérable où la terre épuise vite
le rend perplexe
Dans un pays très peuplé comme le Mossi les indigènes force de défricher de
nouveaux champs sont arrivés faire disparaître une grande partie de la véritable
savane Ils ont conservé tous les arbres susceptibles utilisation ... et ont détruit
tout le reste ... Le paysage présente donc comme un aspect caractéristique im
menses plaines dénudées en hiver couvertes de cultures en hivernage et parsemées
habitations sans que rien ne vienne en rompre la monotonie ibid.)
Moose sing ga mossi COLONIAUX DANS LE BASSIN DES VOLTA 405 PROJETS
Marc témoigne aussi des premiers glissements de population hors du
Moogo
II existe ...] en plein pays gourounsi une colonie mossi établie depuis une ving
taine années Ces Mossi viennent de Manga de cette région où par places la
population atteint le maximum de ce que peut nourrir la terre dans les conditions
où les Mossi la cultivent traditionnellement La population trop étroit dans le
Manga débordé dans le Gourounsi ibid.)
Pour auteur expression trop étroit se rapporte une popula
tion il estime trois millions habitants répartis sur 80 ooo km2 soit
375 b./km2 dont 60000 sont réellement habités et exploités
50 entre la Volta noire la Volta rouge le lie et le 12e parallèle
Ces chiffres de population sont évidemment excessifs3 mais il est intéres
sant de garder en mémoire pour ce qui va suivre les deux observations
faites par Marc aménagement aéré de espace dans un milieu
profondément modifié où les Mossi ne font pas preuve originalité en
étendant indéfiniment leurs habitations et leurs cultures et où il semble
que la population atteint le chiffre maximum que peut nourrir la terre
avec les méthodes actuelles ibid 96 le phénomène de bourgeon
nement territorial au-delà de la limite du Moogo comme si la pénétra
tion de nouveaux espaces réglait équilibre population/espace disponible
Dans la conclusion de son étude Marc semble toutefois oublier les
remarques pertinentes il formulées et rejoint opinion qui prévaut
son époque II est probable que le Mossi avec ses immenses réserves
de populations laborieuses sachant se créer des ressources non seulement
par agriculture mais aussi par industrie et le commerce est encore
appelé jouer un rôle brillant ibid 183)
La méconnaissance des crises de subsistance
II ne manquait pourtant pas en ce début de siècle de témoignages faisant
état de crises de subsistance comme si un seuil physiologique était déjà
atteint et que équilibre entre les besoins et les ressources suivît un
rythme malthusien les catastrophes ramenant brutalement la popula
tion au niveau que sa civilisation matérielle lui impose et parfois bien
en-dessous Goubert 1969 34)4 Il est très probable en effet que des
km* Une densité estimée moyenne par Marc de 30-35 paraît invraisemblable b./km2 avancée car par Voulet en 1975 ou elle de 50 était b. de
32 b./km2 pour ensemble du Moogo et de 43 b./km2 pour le Yatênga
province ga capitale Ouahigouya Le premier recensement sérieux
effectué dans la région de en 1909 donnait 249 452 habitants
soit pour une superficie de i2 300 km2 que représente le Yatênga une densité
moyenne de 20 b./km2 ce qui est déjà beaucoup pour époque
Théorie malthusienne ou notion de plafond naturel la population tend
accroître selon une progression géométrique tandis que les ressources dont
elle dispose augmentent selon une progression arithmétique Ainsi écart va se 406 JEAN-YVES MARCHAL
famines rép

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