Priorités dans la formation du personnel - article ; n°63 ; vol.16, pg 551-565
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Description

Tiers-Monde - Année 1975 - Volume 16 - Numéro 63 - Pages 551-565
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 69
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Anne-Marie Raimbault
Priorités dans la formation du personnel
In: Tiers-Monde. 1975, tome 16 n°63. pp. 551-565.
Citer ce document / Cite this document :
Raimbault Anne-Marie. Priorités dans la formation du personnel. In: Tiers-Monde. 1975, tome 16 n°63. pp. 551-565.
doi : 10.3406/tiers.1975.2570
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1975_num_16_63_2570DANS LA FORMATION PRIORITÉS
DU PERSONNEL
par Anne-Marie Raimbault*
Depuis bien des années, les problèmes nutritionnels sont à l'ordre
du jour. De nombreux Etats, des institutions internationales, des
banques de développement, des organismes privés travaillent à maîtriser
ces problèmes de nutrition. Ils tentent chacun à leur niveau d'améliorer
l'alimentation humaine tant en qualité qu'en quantité afin qu'elle devienne
suffisante pour l'ensemble des populations — cela implique des recherches
dans le domaine de la production, du stockage et de la conservation,
du transport et de la consommation. Mais malgré ces efforts, dans un
livre récent, Klatzmann propose la répartition suivante de la population
du globe selon le niveau alimentaire (i) :
— 1 5 % de trop nourris ;
— io % de biens ;
— 15 % dans « les catégories intermédiaires » ;
— 50 % de mal nourris à des degrés divers ;
— 10 % souffrant de carences alimentaires graves.
Voilà des années que la malnutrition est abordée dans les réunions
médicales et est considérée comme un des deux fléaux qui frappent la
population des pays en voie de développement et plus particulièrement
les groupes vulnérables, c'est-à-dire les femmes enceintes ou allaitantes
et les enfants en bas âge (le deuxième fléau est constitué par les maladies
transmissibles et parasitaires). Il est sûr que les efforts fournis par le
* Chef du service « Pays en développement » au Centre international de l'Enfance, Paris.
(1) J. Klatzmann, Nourrir dix milliards ď hommes ?, Paris, Presses Universitaires de France,
1975-
Revive Tiers Monde, t. XVI, n° 63, juillet-septembre 75 5 5^- ANNE-MARIE RAIMBAULT
personnel de santé sont incapables à eux seuls de résoudre les problèmes
de nutrition. En effet, si l'on étudie les causes de la malnutrition, on
s'aperçoit qu'elles sont diverses et que l'intervention sanitaire se situe
très tard. Un aliment avant d'être consommé par un individu suit un
parcours assez long : c'est entre les semailles d'un produit (ou la naissance
d'un animal) et sa consommation que se situe la majorité des accidents
dus aux conditions climatiques, aux techniques agricoles archaïques,
au stockage défectueux, à l'ignorance des parents, au budget familial
insuffisant et mal réparti, etc. Ceci montre une fois de plus, s'il en est
besoin, que ce sont les efforts conjugués de responsables de différents
secteurs qui pourront faire avancer le problème.
Dans une communication, Ganzin (i) souligne que, pour tendre vers
une meilleure alimentation des hommes, la stratégie doit se développer
selon trois axes :
« i. Rechercher et planifier des objectifs nutritionnels dans un système
d'ensemble qui mettra en évidence ses relations avec les autres
facteurs;
« г. Attaquer le problème nutritionnel par un ensemble de mesures
harmonisées et non pas par des actions isolées; et
« 3. Savoir que l'amélioration nutritionnelle peut ne pas toujours être
obtenue grâce à une solution typiquement nutritionnelle.
« Mais toute initiative dans le domaine alimentaire restera vaine s'il
n'existe pas, de la part des structures administratives, une volonté
politique ferme de résoudre ces problèmes. »
Lorsqu'on considère les actions entreprises pour résoudre le problème
alimentaire mondial, on est frappé par la générosité des efforts faits, leur
dispersion et les faibles résultats obtenus.
La formation scientifique, technique, économique donnée aux agro
nomes ou aux vétérinaires est d'un bon niveau, mais très rarement elle
aborde Palimentation-nutrition humaine en tant que but essentiel. Avoir
de solides connaissances sur les sols, les plantes, les animaux, les tech
niques de production et de préparation des aliments est indispensable,
mais dans la mesure où ces connaissances sont au service d'une amélio
ration de la nourriture des hommes, ce qui n'est pas toujours le cas.
(1) M. Ganzin, directeur de la Division des Politiques alimentaires et de la Nutrition
à la F.A.O.
552 LA FORMATION DU PERSONNEL
Quant aux médecins, aux infirmiers et sages-femmes, ils doivent
être formés en nutrition, il ne s'agit pas seulement de connaître la pathol
ogie, mais aussi l'alimentation normale et la prévention des déséquil
ibres nutritionnels. Dans les facultés et des écoles de formation, l'ense
ignement est trop orienté vers les problèmes hospitaliers, de soins et de
traitement, le centre d'intérêt des études étant « l'homme couché ».
C'est toute une philosophie de la médecine qu'U faut repenser, le
personnel de santé doit s'adresser à la totalité de la population, à toutes
les familles et à tous ses membres, à toutes les communautés, à « l'homme
sain » comme à « l'homme malade ». Le médecin, l'infirmier, la sage-
femme doivent avoir pour objectif d'apprendre aux populations, aux
habitants, à préserver leur santé, à la prendre en charge — ils doivent
considérer les problèmes de « l'homme debout ».
Les instituteurs sont aussi impliqués dans ce problème car les écoliers
doivent acquérir des connaissances qui puissent être immédiatement
mises en pratique et acquérir aussi un comportement nouveau dans le
domaine nutritionnel. L'enfant doit apprendre à cultiver certains produits,
à élever des animaux — c'est par ce biais que filles et garçons apprendront
l'équilibre alimentaire, la préparation des plats, la meilleure utilisation
de produits locaux, leur conservation, la gestion d'une coopérative et
d'un budget, l'alimentation de leurs petits frères et sœurs, etc.
Les services de l'éducation, de la vulgarisation agricole et du déve
loppement doivent aussi donner à leur personnel une information
suffisante et directement applicable. Il faut tout mettre en œuvre pour
que les connaissances nécessaires arrivent rapidement à la base, c'est-à-
dire au niveau des paysans. Il faut apporter aux agents de développement,
aux animatrices rurales, aux moniteurs agricoles, aux instituteurs, des
notions utiles et concrètes en alimentation et nutrition humaines pour
qu'elles soient très vite mises en application dans les actions de dévelop
pement. « Les investissements les plus fructueux dans les pays en voie
de développement ne sont pas les apports matériels mais les efforts
intellectuels et spirituels entrepris pour la formation d'hommes et de
femmes qui, par leur travail, transformeront la mentalité des populations,
modifieront leurs comportements et permettront la mise en place d'une
politique sociale ayant pour objectifs la satisfaction des besoins fonda
mentaux des individus, des familles et des communautés » (i).
(i) E. Berthet, Rapport annuel du Centre international de l'Enfance, 1973.
553
т. m. 63 19 ANNE-MARIE RAIMBAULT
Nous parlerons ici plus spécifiquement de la formation du personnel
de santé (médecins, infirmiers, sages-femmes, assistantes sociales,
auxiliaires) travaillant en étroit contact avec la population.
i) Définir une politique ď action
La politique de formation d'un personnel est étroitement dépendante
de la d'action. Il est indispensable de connaître la politique de
santé avant de penser un programme de formation, c'est-à-dire définir
avec précision les tâches que l'on veut confier à ce personnel, leur lieu
d'activités et les connaissances qui leur seront nécessaires pour mener
à bien leur mission. Cette formation est aussi très dépendante de l'orga
nisation sanitaire du pays et des objectifs que l'on veut atteindre à court
et moyen terme. La santé des populations dans les zones rurales est bien
souvent entre les mains des infirmiers. Peu de médecins encore travaillent
au niveau des villages. C'est donc un effort tout spécial qu'il faut faire
pour améliorer la formation des infirmiers et sages-femmes, sans pour
autant d'ailleurs né

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