Progrès conjoints des idées et du langage dans les soiences de la couleur. - article ; n°1 ; vol.47, pg 213-229
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 213-229
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 9
Langue Français
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Extrait

G. Durup
I. Progrès conjoints des idées et du langage dans les soiences
de la couleur.
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 213-229.
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Durup G. I. Progrès conjoints des idées et du langage dans les soiences de la couleur. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-
48. pp. 213-229.
doi : 10.3406/psy.1946.8290
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8290ET REVUES CRITIQUES NOTES
I
PROGRÈS CONJOINTS DES IDÉES ET DU LANGAGE
DANS LES SCIENCES DE LA COULEUR
Par G. Durup.
§ 1. Introduction.
Les sciences concernant la couleur sont : la physique pure, puis
qu'elle traite des radiations (les couleurs dépendent essentiellement
des longueurs d'onde); la colorimét rie, physique appliquée à l'ét
alonnage et à l'utilisation des radiations sur les appareils sensibles,
notamment sur l'œil humain; la physiologie, qui étudie les effets
des radiations lumineuses sur les récepteurs organiques, notamment
sur la rétine humaine; la psychologie, qui étudie les réponses glo
bales des organismes (leurs « comportements », depuis les tropismes
jusqu'aux réponses verbales humaines) provoquées par les stimu
lations lumineuses-
Dans 6e vaste champ d'étude de tout ce qui conditionne la
couleur, les travaux théoriques les plus généraux, les projets de
terminologie les plus poussés, précis et cohérents sont, de loin, ceux
du « Committee on Colorimetry » de 1' « Optical Society of Amer
n° ica 769).' » (cf. Année psychoL, 45-46e, n° 1027, chap. VI, et 43-44e,
Aussi la Commission Internationale de l'Eclairage (C. I. E.)
a-t-elle confié le Secrétariat de la Colorimétrie aux Américains
(Technical Committee n° 7). Ceux-ci diffusèrent en septembre 1947
un questionnaire de 5 pages 1 proposant des termes anglais et fran
çais, avec leurs définitions. Le rapport d'ensemble fut diffusé en
mai 1948. Ce rapport joignait à chaque proposition américaine les
réponses (acceptations, abstentions, refus et contre-propositions)
britanniques, françaises, allemandes, italiennes, hollandaises et
suisses.
Bien qu'il soit l'aboutissement de travaux considérables — en
durée (environ trente ans) et en qualité (cf. Année psychoL, analyses
1. Les auteurs (ou les collectivités) cités renvoient aux références bibli
ographiques données à la fin de l'article. - NOTES JET REVUES CRITIQUES 214
— le rapport américain a suscité de nombreuses citées ci-dessus)
critiques, qui ne sont pas toujours constructives. On a accepté ce
•qu'il aurait été vraiment difficile de refuser. Mais des concepts
fondamentaux restent encore dépourvus de terme propre. Certains
refus ne sont motivés que par de simples constatations de carence :
nous n'avons pas de mot pour cela, nous ne faisons pas cette dis
tinction (cf. p. 27). Il ne semble pas qu'un effort suffisant ait été
fait, notamment par les Britanniques, pour répondre positivement
à l'effort opiniâtre — et couronné de succès dans son propre sein
— du « Committee on Colorimetry ».
C'est surtout pour les termes psychologiques* que les désaccords
sont importants. Ils font souvent ressortir, par contraste, la valeur
du travail américain.
Telle était la situation quand se tint la 11e session de la C. I. E.,
à Paris, du 29 juin au 7 juillet 1948 (la 10« datait de juin 1939,
Scheveningen, Pays-Bas). Les « recommandations » adoptées n'ap
portent pas de progrès notable, la plupart des délégués étant restés
sur leurs positions.
En ce qui concerne la psychologie, les propositions américaines
étaient déjà bien limitées (cinq termes). L'accord ne s'est fait que
sur trois définitions, dont deux sont accompagnées d'un mot anglais,
«et sans aucun équivalent étranger...
Les Britanniques avaient précisé leurs positions dans un rapport
•elle se trouve en présence de spécialistes — physiciens et ingénieurs
— de tous les domaines lorsque les questions sont étudiées par
l' « American. Association of Standards », qui décide en dernier
ressort.
Devant les difficultés d'un accord, même sur des termes phy
siques, et entre spécialistes de même langue, les divers usagers de
ia couleur (par exemple les techniciens et les psychologues français)
sont parfois découragés. Cependant on ne peut différer sans cesse
d'établir une terminologie précise, nécessaire aussi bien dans le
commerce des couleurs (si on le veut loyal) que dans l'enseignement
<Le la vision (si on veut être clair).
Diverses personnalités scientifiques s'en sont rendu compte et
ont pris d'utiles contacts, extrêmement encourageants 2. D'autre
part, l'ÄFNOR, ayant groupé physiciens, praticiens, physiolog
istes, etc., travaille systématiquement — et ses méthodes sont
1. L'I.-S.C.C. groupait en 1942 treize associations nationales. Elle prépare
un lexique qui semble encore bien imparfait, si l'on en juge d'après la liste
de termes et définitions intéressant les psychologues, publiée par Bren-
nan, etc.
2. Le présent travail s'en trouve facilité. Aussi je remercie particuli
èrement MM. Henri Piéron, auteur du premier projet (1943), Pierre Fleury,
directeur de l'Institut d'Optique, président du Comité restreint de la Com
mission générale des couleurs de l'AFNOR, Yves Le Grand, auteur de
l'Optique physiologique et Jean Terrien, du Bureau International des
Poids et Mesures (Photométrie). DURUP. — LANGAGE DBS SCIENCES DB LA COULEUR 215 G.
éprouvées — à une normalisation effective de tout ce qui concerne
la couleur. Depuis la création d'une « Commission Générale des
Couleurs » en 1944, diverses commissions se sont réparti la tâche :
directives générales, terminologie, peintures, pigments, etc.
J'essaierai de préciser dans cet article, d'une part, les définitions
et les termes qu'on peut considérer comme pratiquement acquis,
d'autre part les solutions qui paraissent les meilleures pour ce qui
nous fait défaut.
Rappelons d'abord brièvement les principaux points du problème,
en indiquant où nous en sommes grâce à l'effort des Américains.
1° Les trois principaux domaines qui concernent la couleur —
les domaines radiométrique (physique pure), colorimétrique (phy
sique appliquée) et sensoriel (psycho-physiologie) — sont clairement
définis. Afin d'éviter toute confusion, leurs termes ont des formes
différentes : radical rad pour le premier domaine, lum pour le
deuxième, suffixe ness pour les nouveaux termes psychologiques
(en France, Piéron proposa ie : phanie, chromie, leucie).
2° Les variables colorimétriques sont désignées et définies avec
précision; le mot « color » est affecté à l'objet même de la colori-
métrie, lequel est décomposé le plus communément en trois variables :
longueur d'onde dominante, pureté et luminance (variable d'intens
ité), mesurées en fonction d'un étalonnage des X sur un récepteur
défini. L'ensemble des deux premières variables constitue la « chro-
maticité ».
A « couleur » constante, peuvent varier en outre le « mode d'as
pect » : pure lumière, lumière réfléchie, éclairage, etc., et diverses
propriétés telles que : dimension, forme, position dans le champ
visuel, caractère étincelant, luisant, lustré, transparent, et le grain,
qui contribuent à composer l'aspect visuel. Ces variables n' inter*
viendront pas dans la spécification de la « couleur » d'une source
ou d'un objet coloré.
3° Des mots sont définis (donc des concepts nettement distingués)
pour la psychologie (science expérimentale, et tributaire ici de la
physiologie de l'appareil visuel). Les trois variables sont, en qpgfaig :
hue, saturation et brightness (lightness pour les couleurs perçues non
isolées); les Américains proposaient « chromaticness» pour l'ensemble
des deux variables chromatiques (hue. et saturation). En France,
Piéron proposa notamment : tonalité (chromatique), saturation et
phanie (intensité de la sensation lumineuse); leucie pour lightness
(perception de la réflexivité d'un objet), chromie pour chromaticness.

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