Questions générales - compte-rendu ; n°1 ; vol.24, pg 221-235
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Description

L'année psychologique - Année 1923 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 221-235
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

1° Questions générales
In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 221-235.
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1° Questions générales. In: L'année psychologique. 1923 vol. 24. pp. 221-235.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1923_num_24_1_4520ANAT0M0-PHYSI0L0G1E NERVEUSE. NEUROLOGIE 221
IL — Anatomo-Physiologie nerveuse. Neurologie
1° QUESTIONS GÉNÉRALES
HENRI PIÉRON. — Le Cerveau et la Pensée. — In-16 de IV-
328 p., Paris, Alcan, 1923.
En des questions aussi délicates, aussi complexes que celle du
cerveau et de la pensée, il est bon que le bilan de notre savoir soit
par intervalles présenté au public cultivé. De telles mises au point
ne sont pas, d'ailleurs, comme nous allons voir, sans quelquefois
profiter également aux spécialistes.
Après les mémorables discussions soulevées au début du siècle
autour des aphasies, après la cruelle et prodigieuse expérience de
physiopathologie nerveuse qu'a été la grande guerre, le moment .
était assurément venu d'inventorier de nouveau les connaissances
que nous possédons sur le fonctionnement cérébral. Par l'étendue
de sa curiosité, par l'abondance de sa documentation, Piéron, informé
aussi bien des données biologiques, anatomiques, physiologiques,
cliniques ou psychologiques, à défaut desquelles une telle œuvre
ne saurait même être tentée, était tout naturellement qualifié pour
l'entreprendre et la mener à terme.
Son livre, où se condense une telle variété d'expérience et de savoir,
se prête mal, il est bien naturel, à une condensation nouvelle. Le
mieux, peut-être, pour en rendre compte, est-il d'en indiquer l'esprit
et d'en rapporter les divisions et les conclusions essentielles.
Il semblerait qu'actuellement on ne soit guère d'accord sur le
rôle à attribuer au cerveau dans les fonctions mentales. Cette confu
sion n'inquiète pas Piéron. Elle n'est selon lui qu'apparente. Elle
tient à l'exclusivisme où se cantonnent trop fréquemment les spé
cialistes, morphologistes, physiologistes ou psychologues. Elle tient
aussi et surtout aux préoccupations métaphysiques qui entraînent
encore trop d'esprits à des complaisances ou à des résistances aux
quelles la science n'a rien à gagner. Il suffit de faire abstraction de
ces préoccupations scientifiquement stériles pour constater que
« l'étude du fonctionnement cérébral fournit nombre d'explications
satisfaisantes de faits psychologiques » et que la réduction des faits
psychiques à des mécanismes physiologiques ne se pose plus seu
lement comme un idéal, mais se présente déjà sur plus d'un point
comme une réalité. Nous savons trop peu sans doute, nous savons
pourtant beaucoup et nous sommes appelés à savoir davantage
encore, à mesure que assurerons plus systématiquement, au
tour de l'étude du comportement humain prise comme centre, la
convergence de nos découvertes en physiologie et en pathologie
nerveuses, en histomorphologie, en psychologie animale et en socio
logie.
La première partie du livre traite de la conception générale du
fonctionnement neuro-mental.
Tout système nerveux différencié comporte trois catégories d'élé- 222 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
ments : récepteurs, moteurs et connecteurs. Ces derniers, assurant
au sein du système des coordinations simples ou complexes, repré
sentent ce que la fonction nerveuse a de plus caractéristique et leur
importance croît à mesure que l'individualité animale s'affirme
davantage. Chez le mammifère supérieur et chez l'homme se cons
titue une hiérarchie de centres coordinateurs telle que, suivant la
nature et la fréquence des incitations, la réponse qu'y fait l'orga
nisme, sous le contrôle plus ou moins efficace des centres corticaux,
s'opère par des voies plus ou directes en des démarches plus
ou moins automatisées. Ainsi, en ce qui concerne le cerveau, la
confrontation des données histologiques et psychophysiologiques
nous invite à concevoir, d'une part des centres récepteurs incito-
associatifs subordonnés eux-mêmes à des de coordination
réceptrice dont l'entrée en action assure la mise en jeu rapide et sûre
des connexions associatives répondant à nos perceptions familières
et usuelles, d'autre part des centres de coordination motrice qui
interviennent dans l'exécution des actes complexes et fréquemment
répétés pour transmettre l'excitation adéquate aux centres incito-
moteurs seuls reliés directement aux neurones moteurs périphériques.
La pensée proprement dite, commençant dans les centres de coor
dination réceptrice et s'achevant dans les centres de coordination
motrice, s'épanouit suivant les multiples circuits associatifs d'une
complexité croissante, que l'expérience de l'individu et de la race a
frayés entre ces deux groupes de centres, en insérant dans l'inter
valle de nouvelles coordinations intermédiaires (centres du langage,
par exemple, assurant le jeu de la pensée symbolique et abstraite).
Le nombre des voies associatives est considérable ; aussi l'une d'elles
peut-elle être coupée ou barrée sans que le trafic mental auquel elle
était destinée devienne pour cela absolument impossible : il peut, le
plus souvent, être détourné par ailleurs. Il est vrai toutefois que cer
taines voies sont plus rapides et plus frayées que d'autres, il est
vrai surtout que des individus divers utilisent diversement les divers
circuits et emploient, chacun pour leur part, certaines voies de
préférence à toutes autres. Ces particularités trouvent constamment
leur vérification en clinique. La conception que nous résumons n'est
donc pas une vue de l'esprit. Elle l'est d'autant moins que les divers
types de centres cérébraux que nous venons d'énumérer sont dès
maintenant localisés ou, du moins, sont en passe de l'être. Les
centres récepteurs incito- associatifs affectés à la réception de caté
gories déterminées de sensations sont en partie connus : chez
l'homme la réception des cutanées et kinesthésiques se
fait sur la pariétale ascendante, celle des sensations auditives dans
le lobe temporal, celle enfin des sensations visuelles dans le lobe
occipital. L'existence des centres de coordination réceptrice est im
pliquée par les agnosies, en particulier par les agnosies (surdité,
■cécité) verbales ; à la différence des précédents, ces centres sont uni
latéraux et ne siègent que dans un hémisphère ; la discussion ne
peut plus porter que sur leur emplacement exact, leur existence
même ne paraît plus discutable. Nous en sommes au même point
en ce qui concerne les centres de coordination incito-motrice : les
apraxies sans paralysie, les aphasies motrices démontrent que de tels
centres existent, quand bien même leur localisation, au pied de la troi- NERVEUSE. NEUROLOGIE 223 ANATOMO-PHYSIOLOGIE
sième frontale pour les unes et au lobe temporal pour les autres, de
manderait encore à être plus ou moins précisée. Quant aux centres
inci to- moteurs de la motricité volontaire, on sait depuis longtemps
qu'ils se trouvent dans la frontale ascendante. Enfin il ne saurait,
bien entendu, être question de localiser les entités que sont mémoire,
attention et intelligence. Il faut cesser de confondre les qualités de
la machine avec ses organes. Mais d'une part, il est évident que la
capacité pensante d'une espèce donnée se mesure à l'ampleur des
zones d'association qui viennent dans le cerveau de ses représentants
s'adjoindre aux zones de projection. D'autre part, dans l'ensemble
des circuits dynamiques qui constituent la pensée, il est évident
qu'il existe des points de jonction, des « synapses » d'une importance
particulière et que, dans les diverses régions cérébrales, les circuits
qui les sillonnent tiennent leur valeur fonctionnelle des centres
avoisinants auxquels ils conduisent ou dont ils sont issus. C'est ainsi
que des lésions occipitales doubles ou temporo-pariétales gauches,
laissant indemnes les centres récepteurs des régions intéressées,
compromettent les premières la pensée visuelle, les secon

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