Rapidité de codage verbal et modalité sensorielle de réception du message - article ; n°1 ; vol.71, pg 87-98
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Rapidité de codage verbal et modalité sensorielle de réception du message - article ; n°1 ; vol.71, pg 87-98

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Description

L'année psychologique - Année 1971 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 87-98
Résumé
Nous avons étudié le temps de réponse d'énonciation en rappel immédiat de séquences de cinq lettres CVCVC présentées soit visuellement, soit auditivement.
Il y a deux conditions de rappel immédiat intervenant aussitôt après la présentation de la dernière lettre : le sujet doit énoncer les lettres soit une à une et dans l'ordre de présentation, soit en les codant sous forme de deux syllabes. Celles-ci peuvent dans l'ordre de présentation former des mots ou des paralogues.
Le temps de réponse d'énonciation, intervalle temporel entre le moment de la présentation de la dernière lettre et le début de l'émission de la réponse, est indépendant du mode de présentation des lettres.
Par contre, le temps de réponse d'énonciation des mots ou des paralogues est plus long après la présentation auditive des lettres qu'après la présentation visuelle. Le temps de réponse d'énonciation des paralogues est plus long que celui des mots.
Summary
We have studied the response latency on immediate recall of five CVCVC letter sequences presented either visually or auditively.
There are two conditions of immediate recall interoening immediately after the presentation of the last letters : the subject must enunciate the letters either one by one and in the order of the presentation, or he must encode them in the form of two syllabes. The latter can form words or paralogues in the order of presentation.
The time of enunciation response, i.e. the interval between the presentation of the last letter and the beginning of the response, is independant of the way in which the letters are presented. On the other hand, the time of the enunciation response of words or paralogues is longer after an auditive presentation of the letters than after a visual presentation. The time of the enunciation response of paralogues is longer than that of words.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 6
Langue Français

Extrait

Geneviève Oléron
André Charles
Rapidité de codage verbal et modalité sensorielle de réception
du message
In: L'année psychologique. 1971 vol. 71, n°1. pp. 87-98.
Résumé
Nous avons étudié le temps de réponse d'énonciation en rappel immédiat de séquences de cinq lettres CVCVC présentées soit
visuellement, soit auditivement.
Il y a deux conditions de rappel immédiat intervenant aussitôt après la présentation de la dernière lettre : le sujet doit énoncer les
lettres soit une à une et dans l'ordre de présentation, soit en les codant sous forme de deux syllabes. Celles-ci peuvent dans
l'ordre de présentation former des mots ou des paralogues.
Le temps de réponse d'énonciation, intervalle temporel entre le moment de la présentation de la dernière lettre et le début de
l'émission de la réponse, est indépendant du mode de présentation des lettres.
Par contre, le temps de réponse d'énonciation des mots ou des paralogues est plus long après la présentation auditive des
lettres qu'après la présentation visuelle. Le temps de réponse d'énonciation des paralogues est plus long que celui des mots.
Abstract
Summary
We have studied the response latency on immediate recall of five CVCVC letter sequences presented either visually or auditively.
There are two conditions of immediate recall interoening immediately after the presentation of the last letters : the subject must
enunciate the letters either one by one and in the order of the presentation, or he must encode them in the form of two syllabes.
The latter can form words or paralogues in the order of presentation.
The time of enunciation response, i.e. the interval between the presentation of the last letter and the beginning of the response, is
independant of the way in which the letters are presented. On the other hand, the time of the enunciation response of words or
paralogues is longer after an auditive presentation of the letters than after a visual presentation. The time of the enunciation
response of paralogues is longer than that of words.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève, Charles André. Rapidité de codage verbal et modalité sensorielle de réception du message. In: L'année
psychologique. 1971 vol. 71, n°1. pp. 87-98.
doi : 10.3406/psy.1971.27722
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1971_num_71_1_27722Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
RAPIDITÉ DE CODAGE VERBAL
ET MODALITÉ SENSORIELLE
DE RÉCEPTION DU MESSAGE
par Geneviève Oléron et André Charles
SUMMARY
We have studied the response latency on immediate recall of five CVCVC
letter sequences presented either visually or auditively.
There are two conditions of immediate recall intervening immediately
after the presentation of the last letters : the subject must enunciate the
letters either one by one and in the order of the presentation, or he must
encode them in the form of two syllabes. The latter can form words or
paralogues in the order of presentation.
The time of enunciation response, i.e. the interval between the presen
tation of the last letter and the beginning of the response, is indépendant
of the way in which the letters are presented. On the other hand, the time
of the enunciation response of words or paralogues is longer after an
auditive presentation of the letters than after a visual presentation. The
time of the enunciation response of paralogues is longer than that of words.
Le temps que met un sujet à énoncer le plus rapidement
possible le mot que forme une série de lettres qui lui est présentée
dépend-il de la nature des canaux de réception du message
(visuel ou auditif) ? A notre connaissance, aucun travail ne
permet de donner de réponse à cette question.
C'est en constatant certaines difficultés manifestées par les
sujets dans des épreuves de codage mnémonique d'une série de
lettres, en mémoire immédiate et différée, que nous avons
décidé d'étudier avec précision les temps de réponse d'énon-
ciation (TRE) en mémoire à court terme. « II semble bien, sans
que nous puissions le démontrer rigoureusement avec les données
de cette expérience, que la structuration en mots des lettres 88 MÉMOIRES ORIGINAUX
entendues exige plus de temps que celle effectuée à partir des
lettres lues » (G. Oléron, 1968).
Dans une telle situation, la capacité d'appréhension n'est
limitée ni par l'intensité physique de chacune des lettres, ni par
la vitesse de présentation. Toutes les lettres sont aisément per
ceptibles. Il s'agit d'une activité mnémonique à court terme,
avec codage.
Cette activité mnémonique à court terme (MCT) dépend,
dans son développement, de la réactivation de schemes phoné
tiques et sémantiques stockés en mémoire à long terme (MLT).
Il s'agit de codage, car, dans la réponse donnée, le sujet
substitue à la série de lettres présentées des syllabes dont renonc
iation est fournie par les schemes phonétiques de la langue.
L'ensemble de ces syllabes peut constituer dans certains cas un
mot et la substitution ainsi réalisée doit être plus stable et plus
aisée puisque le mot est plus disponible en tant qu'unité acquise.
Notre problème est de savoir si le temps nécessaire à l'élaboration
du mot à partir des lettres dépend de la modalité de présentation
visuelle ou auditive.
Les travaux qui ont étudié l'influence des modalités sensor
ielles sur la mémoire à court terme se sont préoccupés surtout
de la mémorisation sans étudier le codage.
Ainsi, Conrad (1965) avec des lettres, Margrain (1967) avec
des chiffres, Murdock (1969) avec des mots, montrent que le
rappel immédiat est meilleur après une présentation auditive
qu'après une présentation visuelle. Craik (1969) montre qu'en
présentation auditive l'effet de récence dans le rappel d'une
série de mots est plus accentué qu'en présentation visuelle.
Ces résultats semblent s'accorder avec l'hypothèse de
Neisser (1965) d'un stockage sensoriel précédant le stockage
à court terme tel que la trace échoïque due à une stimulation
auditive serait plus stable que la trace iconique due à une présen
tation visuelle. Les études de Posner et Michell (1967) sont
également en faveur de ces deux stockages. On peut dans cette
perspective se demander s'il y a indépendance ou interaction
de ceux-ci dans le temps.
Les résultats de Conrad (1964) montrent que lors d'une
présentation visuelle de lettres, il se produit des confusions
acoustiques entre ces lettres. Il met ainsi en évidence l'existence
d'interactions entre un stockage visuel et un stockage auditif dû
aux autorépétitions du sujet. Dornic (1967) souligne également G. OLÉRON ET A. CHARLES 89
la stabilité du stockage auditif et l'aide qu'il peut apporter dans
la mémorisation visuelle.
Ces remarques nous conduisent à présenter une analyse des
mécanismes intervenant au moment de l'élaboration du codage
et introduiront les hypothèses expérimentales. Au fur et à mesure
de la présentation de chaque lettre, le sujet peut commencer à
élaborer la réponse en mobilisant les schemes articulatoires
correspondant au groupement des lettres. Dans le cas de la
présentation visuelle, nos habitudes de lecture permettent une
structuration facile des différentes lettres en syllabes. Dans le
cas de la présentation auditive, par contre, les lettres entendues
sont elles-mêmes des phonèmes. Ceux-ci peuvent alors interférer
avec l'élaboration des schemes plus complexes correspondant
aux syllabes. Ce seraient ces interférences qui perturberaient et
ralentiraient la mise en disponibilité des schemes de réponse
lorsque le stimulus est sonore.
Cependant, dès le stade de l'identification perceptive de
chaque lettre, il existe des différences dues aux modalités de
réception du stimulus. Si l'on présente auditivement une succes
sion de lettres, l'identification de chaque lettre par le sujet est
plus lente que lorsque la présentation est visuelle. A vitesses de
présentation égales, le temps dont le sujet dispose pour structurer
ces lettres en syllabes est donc plus long lors d'une présentation
visuelle que lors d'une présentation auditive.

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