Rapport de l OGPU sur le travail effectué parmi les cléricaux et les sectes en 1923 - article ; n°3 ; vol.24, pg 29-40
13 pages
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Rapport de l'OGPU sur le travail effectué parmi les cléricaux et les sectes en 1923 - article ; n°3 ; vol.24, pg 29-40

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Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1993 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 29-40
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Rapport de l'OGPU sur le travail effectué parmi les cléricaux et
les sectes en 1923
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 24, 1993, N°3-4. pp. 29-40.
Citer ce document / Cite this document :
Rapport de l'OGPU sur le travail effectué parmi les cléricaux et les sectes en 1923. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest.
Volume 24, 1993, N°3-4. pp. 29-40.
doi : 10.3406/receo.1993.2625
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1993_num_24_3_2625Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1993, 3-4 (septembre-décembre)
pp. 29-40 - Rapport de l'OGPU (1923)
Rapport du chef de la 6e section du Département spécial de l'OGPU ' au
vice-président de l'OGPU, le cam. Meniinskij, sur le travail effectué
parmi les cléricaux et les sectes l'an dernier, en 1923.
Strictement confidentiel
A conserver de manière conspirative comme un document chiffré
RCKhIDNI 2 : Fonds 17 ; op : 87 ; d : 176 ; 1 : 137-149.
Les cléricaux
La création des groupes rénovateurs de l'église et leur activité
Avant la création des groupes rénovateurs de l'église, toute l'administration
de l'église se trouvait entre les mains de l'ancien patriarche Tikhon \ d'où le
ton manifestement antisoviétique qu'avait adopté l'église. La confiscation des
objets précieux de l'église servit on ne peut mieux d'occasion à la création des
groupes rénovateurs antitikhoniens, d'abord à Moscou 4, et ensuite dans toute
l'U.R.S.S.
Jusqu'alors, tant du côté des organes du GPU que de notre Parti, on prêtait
attention à l'église exclusivement dans un but d'information; aussi était-il
nécessaire, pour que les groupes anti-tikhoniens s'emparent de l'appareil de
l'église, de créer un réseau d'information tel que l'on pût l'utiliser non seule
ment dans les buts sus-mentionnés, mais qu'il fût possible de diriger l'église
par son intermédiaire, ce à quoi nous sommes parvenus.
1. ObSàesojuznoe Gosudarstvennoe Politiôeskoe Upravlenie (Direction politique
d'État).
2. Rossijskij Centr po Khraneniju i Iz,u£eniju Dokumentov Novejs"ej Istorii (Centre
russe pour la conservation et l'étude des documents d'histoire contemporaine), ex-
Archives centrales du parti auprès de l'Institut du marxisme-léninisme.
3. Tikhon avait été démis de son titre de patriarche par le concile rénovateur de mai
1923 et le gouvernement, ne reconnaissant que le Conseil suprême de l'Église rénovée,
entérina la destitution de Tikhon. C'est pourquoi l'auteur mentionne « l'ancien »
patriarche.
4. Il est vrai que le Conseil suprême de l'Église rénovée (VCU) fut formé à Moscou,
mais l'opposition au patriarcat se situait historiquement à Petrograd, où avait été fondée
en 1917 l'Union démocratique du clergé orthodoxe russe.
29 Rapport de l'OGPU (1923)
II va de soi que l'on ne pouvait y parvenir d'emblée et sans y mettre les
moyens. Il fallait en outre susciter l'intérêt de nos travailleurs à la fois des
organes du GPU et de ceux du Parti, car je le répète, jusque-là, nos organes et
le Parti réagissaient trop mollement à ce secteur d'activité, il fallait intéresser
notre public et l'entraîner dans l'action.
Après quoi, et ayant déjà tout un réseau d'information, il fut possible d'orien
ter l'église sur la voie qui nous était nécessaire ; ainsi à Moscou fut organisé le
premier groupe rénovateur de l'église, qui prit plus tard le nom d'« église
vivante » 5, et auquel Tikhon transmit l'administration ecclésiastique provisoire 6.
Ce groupe se composait de six personnes : deux archevêques, Antonin et Leon
id, et quatre popes, Krasnickij, Vvedenskij, Stadnik et Kalinovskij 7.
Après avoir transféré Tikhon dans un autre lieu (le monastère Donskoj) et
s'être établi dans l'ancienne administration patriarcale, ce groupe annonça qu'il
était l'administration ecclésiastique suprême provisoire, adressa aux croyants
une déclaration 8 disant que Tikhon était un criminel d'État et appela les
croyants à se battre contre la contre-révolution de l'église. Dès lors, en opposi
tion avec la politique anti soviétique de Tikhon, ce groupe mit en place une
politique dans l'esprit du Pouvoir Soviétique et procéda au remplacement génér
al des vieux évêques tikhoniens et des popes occupant des positions en vue
par ses propres partisans. Ainsi, en un bref laps de temps de 3 à 4 mois,
presque tout l'appareil antisoviétique tikhonien, c'est-à-dire les évêques et les
5. L'organisation l'« Église vivante » fut créée presque en même temps que le VCU
puisqu'elle rédigea son premier programme entre le 16 et le 20 mai 1922 (les rénovat
eurs s'étaient emparés du pouvoir de l'Église le 12 mai). Cette organisation ne rassem
bla les rénovateurs que peu de temps. Dès août 1922, se crée un autre groupe, l'« Union
pour la renaissance de l'Église » et l'Église vivante ne devint finalement qu'un des cou
rants de la rénovation.
6. Tikhon avait confié ses pouvoirs à l'evêque de laroslav, Agafangel, et il avait
demandé à l'evêque Leonid de Varna d'assurer l'intérim avant qu'Agafangel put se
rendre à Moscou. Cependant, ce dernier fut empêché de venir et l'evêque Leonid recon
nut le pouvoir rénovateur.
7. A propos de l'evêque Antonin Granovskij (cf. l'article de Catherine Gousseff,
pp. 9-28), de Vladimir Krasnickij (ibid.), d'Aleksandr Vvedenskij (ibid.).
Stefan Stadnik, psalmiste de Petrograd, fut présent lors des rencontre qui eurent lieu
entre les rénovateurs et le patriarche. Cependant, il ne joua qu'un rôle très mineur et
bref dans le schisme rénovateur. Sergej Kalinovskij, prêtre d'une paroisse moscovite, se
fit remarquer dès 1919, lorsqu'il tenta de créer le parti travailleur-paysan chrétien social
iste en recevant pour ce faire l'aval du patriarche. En 1922, il participa à la création du
mouvement rénovateur, devint l'un des animateurs de l'Église vivante avec V. Krasnick
ij et dirigea la revue de l'organisation. Cependant, dès août 1922, il présenta sa démis
sion de membre du VCU et, quelques mois plus tard, il fit connaître dans le journal
« L'athée » (Bezboinik) sa décision d'abandonner la prêtrise. Il devint par la suite un
activiste anti-religieux.
8. La déclaration adressée aux croyants par le VCU le 13 mai n'accusait pas Tikhon
d'être un criminel d'État mais elle le rendait responsable des conflits sanglants qui
avaient éclaté lors de la campagne pour la remise des objets précieux de l'Église.
30 Rapport de l'OGPU (1923)
administrations diocésaines (de provinces), fut remplacé 9 par les partisans de
l'administration ecclésiastique provisoire. C'est ainsi que commencèrent le
schisme de l'église orthodoxe et le changement d'orientation politique de l'ap
pareil ecclésiastique.
Le premier congrès fédéral du groupe « église vivante » l0
Pour donner à ce mouvement un caractère plus organisé et établir des liens
avec les organisations locales, on réunit rapidement un congrès fédéral du
groupe « église vivante », auquel étaient présents environ 200 délégués repré
sentant les locales. Ce congrès enfonça encore plus profondé
ment le coin dans la fissure qui s'était formée dès le début dans l'église ; il
orienta toute son activité vers la lutte contre la tikhonofScina, condamna toute
la contre-révolution ecclésiastique et instaura des liens entre le centre et les
organisations locales.
Mais comme il fallait s'y attendre, un certain temps après le congrès, un
conflit apparut parmi les rénovateurs eux-mêmes, dû essentiellement aux pré
tentions des uns et des autres à jouer le premier rôle dans l'administration
ecclésiastique ; à la suite de quoi, une partie des membres de provisoire, ayant à sa tête Vvedenskij et Novikov, quittèrent le
groupe « église vivante » dirigé par Krasnickij et formèrent leur propre groupe,
« l'é

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