Recherches sur la localisation des sensations tactiles - article ; n°1 ; vol.2, pg 168-192
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Description

L'année psychologique - Année 1895 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 168-192
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Victor Henri
Recherches sur la localisation des sensations tactiles
In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 168-192.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Recherches sur la localisation des sensations tactiles. In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 168-192.
doi : 10.3406/psy.1895.1533
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1895_num_2_1_1533Il
RECHERCHES SUR LA LOCALISATION
DES SENSATIONS TACTILES
Dans la présente étude je me propose de décrire les résultats
les plus importants de l'étude de la localisation des sensations
tactiles que je poursuis depuis 1892. Avant de passer au sujet
même de cette étude je dois présenter ici mes remercîments à
mon cher maître M. Binet pour les nombreux conseils et les
indications qu'il a bien voulu me donner pendant cette étude et
à M. Külpe qui, pendant mon séjour à Leipzig pendant l'été
de 1892, m'a indiqué qu'on doit, d'une part, distinguer la per
ception de deux points avec la peau et la localisation d'un con
tact ponctuel, et qu'on doit, d'autre part, ne pas admettre que
la perception de deux points avec la peau est une mesure du
seuil de l'espace tactile ; c'est à la première question que je me
suis attaché.
Lorsque quelqu'un touche un point de notre corps, si nous
prêtons attention au contact, nous le transportons en un point
de notre corps, nous avons idée que c'est tel point particulier
de corps qui est touché ; par conséquent, à tout contact
ponctuel de la peau nous attribuons une localisation. La pre
mière question qu'on doit se poser est la suivante : le point de
notre corps où nous croyons que le contact a lieu correspond-
il bien au point touché, et s'il ne lui correspond pas quelle est
la distance des deux points ?
Pour répondre à cette question il faut pouvoir préciser le
point où nous croyons que le contact a lieu, le sujet doit donc
indiquer le point où il croit que le est produit ; comment
l'indiquer ? On peut, croyons-nous, distinguer plusieurs mé
thodes de localisation :
1° On produit un contact avec une pointe, le sujet ayant les HENRI. — LA LOCALISATION DES SENSATIONS TACTILES 169 V.
yeux fermés, puis on enlève la pointe, le sujet ouvre les yeux et
indique sur la peau le point où il croit avoir été touché (mé
thode de A. W. Volkmann1) ; en indiquant sur la peau le point
où il croit avoir été touché, le sujet peut soit le montrer avec
une pointe sans le toucher, soit le montrer et le toucher en même
temps; ce dernier contact lui permettra dans quelques cas de
corriger son indication visuelle. Cette méthode exige uncertain
acte de mémoire qui peut influer sur les résultats ; en effet le
sujet montre le point lorsque la pointe est déjà enlevée, lorsque
le contact a déjà cessé ; il doit donc retenir dans sa mémoire le
lieu touché ; un autre défaut de cette méthode est qu'elle ne
permet pas l'emploi de contacts intenses puisque ceux-ci lai
sseraient une trace sur la peau et le sujet reconnaîtrait alors le
siège du contact. Nous avons apporté une modification à cette
méthode en laissant le sujet localiser soit sur une photographie
de grandeur naturelle de la région explorée, soit, d'après l'ind
ication de M. Wundt, sur un modèle en gypse du membre touché.
L'expérience est donc faite de la manière suivante : le sujet a
son bras gauche par exemple caché derrière un écran, il a
devant lui un modèle en gypse de son bras gauche ; l'expér
imentateur touche un point du bras gauche, et le sujet doit
montrer sur le modèle le point qu'il croit être touché ; ici le
contact dure tout le temps que la localisation est produite.
Cette méthode permet d'employer des contacts intenses aussi
bien que des contacts faibles. :
2° Une deuxième méthode, différente de la précédente, est
celle proposée par E.-H. Weber 2 ; on touche un point du bras
gauche du sujet qui a les yeux fermés, celui-ci tient une pointe
dans la main droite et il doit avec cette pointe toucher le même
point de la peau que celui touché par l'expérimentateur. Cette
méthode se compose de plusieurs facteurs : il y a un mouve
ment de localisation du bras droit, on doit donc étudier si ce
mouvement à lui seul peut donner lieu à une localisation pré
cise ; l'expérience est faite de la manière suivante : on touche
un point du bras gauche du sujet qui a les yeux bandés, le
sujet doit avec son index droit montrer le point de la peau où
il est touché, c'est-à-dire il doit déplacer sa main droite de façon
(1) A.-W. Volkmann. Nervenphysiologie. Wagners Handwörterb d. Phy-
siol.,t. II, 1844, p. 571.
(2) E.-H. Weber, lieber den Raumsinn und die Empfindimgskreise in der
Haut und im Au;;e. Berichte d. Sachs. Ges. d. Wriss., 1852, p. 85-164. »;,'' w.'V
170 TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE DE PARIS
qu'il lui semble que son index droit se trouve à 1 ou 2 cen
timètres au-dessus du point touché, le sujet ne doit certain
ement pas toucher sa main gauche avec l'index droit.
Lorsqu'on fait les expériences par la méthode de localisation
de Weber et qu'on interroge les sujets sur la manière dont ils
font cette localisation, on remarque que quelques-uns se ser
vent de l'image visuelle de l'endroit touché, c'est-à-dire lor
squ'on touche un point du bras gauche ils se représentent le lieu
touché sous forme d'une image visuelle ; puis lorsqu'ils doivent
toucher avec une pointe le même point de la peau ils sont
guidés par l'image visuelle de l'endroit touché, ils touchent le
point de la peau qui leur semble correspondre au point repré
senté ; ceci étant, ils portent l'attention sur la nature du con
tact ; il y a donc deux facteurs qui jouent un rôle : l'image
visuelle et la nature du contact (c'est-à-dire si- le contact est
sur une partie molle de la peau, ou sur une saillie d'os, si la
peau est épaisse ou fine, etc., etc.).
Il fallait par conséquent chercher à isoler ces deux facteurs
et étudier leurs influences séparément ; pour le faire nous avons
procédé de la manière suivante :
a. Un point est marqué à l'encre sur le bras gauche du sujet
sans produire de contact, le sujet doit bien regarder ce point,
remarquer sa position sur la peau, puis il ferme les yeux et doit
avec une pointe qu'il tient dans la main droite toucher le point
marqué ; ici l'image visuelle joue le rôle prépondérant, la
nature de la sensation tactile un rôle moindre ; en effet,,
en regardant le point marqué, le sujet fixe sa position dans la
mémoire sous forme d'image visuelle, mais en même temps il
raisonne et se représente la nature du contact de ce point, il se
dit par exemple : c'est une partie molle de la peau ; donc en
cherchant le point je ne devrai pas rencontrer de résistance,,
c'est une partie mobile de la peau, elle est fine, etc., etc. : en
somme, le sujet se représente aussi la nature du contact du point
marqué.
b. Le sujet regarde sa main gauche, l'expérimentateur touche
un point de cette main ; le sujet peut donc fixer ce point dans
sa mémoire d'une part par l'image visuelle et puis par la nature
du contact de ce point; ceci étant, le sujet ferme les yeux et doit
toucher avec une pointe le point marqué ; cette méthode diffère
de la précédente seulement en ce que le point, que le sujet doit
toucher, est touché ; le sujet, au lieu de se servir de l'image
visuelle et de la représentation tactile, pourra se servir de ÏIËNRI. — LA LOCALISATION DES SENSATIONS TACTILES 171 Y.
l'image visuelle et de la sensation tactile. En comparant ces
deux méthodes, on pourra peut-être déterminer l'influence que
la nature du contact peut avoir sur la précision de la localisa
tion. Enfin, en comparant cette deuxième méthode avec la mé
thode de localisation de Weber dans laquelle le sujet se guide
surtout par la sensation tactile, on pourra avoir quelques don
nées sur l'influence que la représentation visuelle peut avoir
dans la localisation.
3" La troisième méthode de localisation que nous avons étu
diée peut être appelée en général une localisation par des mou
vements. Nous avons indiqué plus haut pourquoi nous y avons
été amenés : on doit déterminer jusqu'à quel point les mouve
ments de local

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