Réflexions sur une théorie économique du Développement du syndicalisme ouvrier - article ; n°1 ; vol.2, pg 45-61
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Réflexions sur une théorie économique du Développement du syndicalisme ouvrier - article ; n°1 ; vol.2, pg 45-61

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Description

Revue économique - Année 1951 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 45-61
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur André Marchal
Réflexions sur une théorie économique du "Développement du
syndicalisme ouvrier"
In: Revue économique. Volume 2, n°1, 1951. pp. 45-61.
Citer ce document / Cite this document :
Marchal André. Réflexions sur une théorie économique du "Développement du syndicalisme ouvrier". In: Revue économique.
Volume 2, n°1, 1951. pp. 45-61.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1951_num_2_1_406804REFLEXIONS SUR UNE TH ORIE ECONOMIQUE DU
DEVELOPPEMENT DU SYNDICALISME OUVRIER
aux Les Etats-Unis études économie La question sociale se pose connaissent même hui de savoir si une appareil certaine mathé vogue
matique et statistique ultra-perfectionné élaboré par les économètres est
pas applicable cette science si jeune Peut-on faire des modèles économie
sociale présenter sous forme équations les éléments constitutifs de la
puissance contractuelle un groupe social et appliquer la théorie des
jeux la lutte des classes certains travaux récents dr
Rashevsky théorie de Zipf) on pourrait opposer cette phrase que
Chabert attribue Von Neumann et Morgenstern II aucun
intérêt utiliser des méthodes exactes là où il pas de clarté dans les
concepts auxquels elles doivent appliquer Toute cette gymnastique
abstraite de intelligence qui exerce sur une notion aussi imprécise et
pleine de résonances charnelles que celle de classe est peu convain
cante pour le sociologue
Horace Davis dans son article du Quarterly Journal of Econo
mics août 194l 1) un propos moins ambitieux Il agit de découvrir
au travers de statistiques assez imparfaites recueillies aux Etats-Unis en
Angleterre en Allemagne et en France quelles sont les conditions écono
miques et autres qui sont favorables expansion du syndicalisme
Davis retient comme indice de expansion syndicale le mouvement des
effectifs syndicaux Or rien est plus sujet caution que les chiffres
fournis par les syndicats même aux Etats-Unis Léo Wolman rapporte
ce sujet ayant écrit plusieurs fois au Bureau de Union des travailleurs
du textile américain il obtint pour année 1933 trois chiffres différents
150.000 55.000 et 250.000
autre part un chiffre global effectifs même honnête donne parfois
une idée fausse de la force syndicale Ainsi en 1922 en France C.G.T
et C.G.T.U totalisaient dit-on 873.000 syndiqués soit 200.000 de plus
Reproduit par le Readings in Labor Economies Cambridge 1950 46 REVUE CONOMIQUE
en 1921 Pourtant 1922 marque le début une phase de paralysie du
syndicalisme fran ais affaibli par la rivalité C.G.T.-C.G.T.U augmenta
tion de la force contractuelle des syndicats bargaining power étant écono
miquement beaucoup plus importante que le simple accroissement du nom
bre des syndiqués et étant pas toujours liée cet nous
nous efforcerons de rechercher des critères qualitatifs pour compléter ce
critère quantitatif
un autre côté Davis tente de dégager des données statistiques
une théorie économique du développement syndical ai subi la même
tension autrefois en esquissant la suite de Rist une théorie éco
nomique des grèves professionnelles Elle me paraît hui
assez sommaire étude très fouillée de Lajugie ayant confirmé
dans cette idée que pour être élucidées toutes ces questions devaient être
envisagées sous angle de la sociologie autant que sous angle de éco
nomie
analyse économique de Davis ne manque toutefois pas de péné
tration Il est traditionnel de considérer le syndicat soit comme une
société de résistance soit comme un groupement offensif chargé de
faire participer la classe ouvrière la prospérité générale Dans la réalité
le syndicat revêt alternativement un et autre aspect Toutefois la science
militaire et expérience nous enseignent que celui des deux adversaires
qui prend offensive met les chances de son côté Les statistiques nous
apprennent que la même loi est valable pour la guerre des classes en
sorte un syndicat qui est réduit conserver des positions est-à-dire
opposer la baisse des salaires perd généralement du terrain Par
contre un syndicalisme offensif ne remporte une victoire durable que si
le rapport économique des forces est son avantage où corrélation entre
les périodes de croissance syndicale et les périodes de prospérité Cette thèse
dite de la prospérité ne satisfait pas Davis et juste titre Il peut
avoir sans .hausse de prix ou même avec une certaine ten
dance la baisse telle la prospérité Coolidge aux U.S.A. qui
précédé la crise mondiale de 1929 Une telle tendance la baisse des prix
avec maintien des salaires est le signe une amélioration du niveau de
vie de la classe ouvrière qui obtient sans intervention du syndicat et ne
peut contribuer au prestige de ce dernier Corrélation plutôt entre croissance
syndicale et hausse des prix avec cette réserve une hausse de prix infla-
André MARCHAL action ouvrière et transformation au
tnliste Paris 1943
GIE Salaire et Institut fie Science Economique Appli
quée Paris 1&45 VELOPPEMENT DU SYNDICALISME OUVRIER 47
tionniste qui ne correspond pas une augmentation de la production et
de emploi et se trouve compatible avec un cercain chômage comme celles
ont connues la France er Allemagne après la première guerre mon
diale) aboutit plutôt un affaiblissement du syndicalisme Une hausse con
tinue des prix correspondant une augmentation de la production et de
emploi au contraire un double effet tout abord elle galvanise la
volonté de la classe ouvrière de ne pas laisser comprimer son niveau de vie
dans cette course perdue avance entre les prix qui démarrent les pre
miers et les salaires qui ne les rattrapent jamais En second lieu elle
affaiblit la résistance patronale par la perspective un rejet possible sur
le consommateur de accroissement des coûts
Toutefois il est une période glorieuse du syndicalisme américain dont
la théorie économique ne rend pas compte Il agit du boom syndi
caliste de 1937 En effet la période essor qui débute en 1934 est pas
marquée par une réelle prospérité et le niveau des prix est loin atteindre
celui de 1927-1928 Davis recourt alors une sorte de théorie du
Grand Homme en attribuant John Lewis tout le mérite de cet
échec la théorie économique Nous pourrions lui opposer explosion sans
précédent du syndicalisme fran ais en 1936 dont Léon Jouhaux serait
alors artisan Sans vouloir minimiser importance des chefs syndicalistes
dont les qualités de stratège et de tacticien peuvent jouer un rôle décisif
au moment des conflits cette explication par la théorie du Grand
Homme nous apparaît partielle et peu satisfaisante épanouissement
du syndicalisme tant en France aux Etats-Unis après la crise mondiale
de 1929 contraste étrangement avec sa Stagnation voire son recul dans
ces deux pays au cours de la fameuse prospérité de 1922-1929
La théorie économique étant impuissante fournir une explication de
ce parallélisme il faut semble-t-il faire intervenir des considérations socio-
logiques sous la forme de changements dans les structures et dans les
conceptions doctrinales du syndicalisme fran ais et américain
Si on considère les choses de très haut on ne peut être frappé par
les vicissitudes de courte période du syndicalisme on est alors tenté
de comparer aux mouvements courts de économie Ces fluctuations de
surface inscrivent dans un mouvement historique continu et irrésistible
qui pousse les masses ouvrières se grouper et organiser toujours
davantage de même que les cycles inscrivent dans le grand processus
industrialisation Tout comme le progrès technique qui est pas uni
forme mais se fait par saccades le syndicalisme procède par bonds
après des périodes de stagnation voire de paralysie il connaît de brusques
épanouissements au cours desquels il regagne et dépasse les positions per
dues De là dire que le développement du syndicalisme est conditionné 48 REVUE CONOMIQUE
par des facteurs économiques il un pas Maïs nous venons de
le voir cela correspond une vision superficielle des choses Le milieu
dans lequel se développe le syndicalisme ses débuts les institutions
sociales et juridiques il rencontre son histoire la psychologie et les
traditions des travailleurs qui le soutiennent jouent un rôle extrêmement
important évolution économique générale tend certainement atténuer
les particularismes locaux ou nationaux mais c

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