Rente absolue, rente différentielle, salaire et profit - article ; n°2 ; vol.30, pg 320-337
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Revue économique - Année 1979 - Volume 30 - Numéro 2 - Pages 320-337
Absolute rent, differential rent, wage and profit
In the srafjaian rent theory, the marginal land dont pay any rent. Under this condition it is shown that the différences in the « fertilities » of lands are not pure natural data, but result from the distribution of income. But let us suppose that any piece of land is cultivated. Under these circumtances a rent may be chargea for the use of the marginal land, ie the absolute rent may become positive. In this article it is demonstrated that the differences in the fertilities of lands depend on the level of absolute rent. So some sort of critic of the ricardian rent theory is achieved.
L'analyse de la rente foncière d'inspiration sraffaienne suppose généralement que la rente absolue est nulle. Sous cette hypothèse on démontre que l'ordre de « fertilité » des terres n'est pas nécessairement une donnée naturelle, mais dépend de la répartition. Sous certaines conditions de rareté, la totalité des terres étant utilisée, on peut très bien imaginer que, même sur la terre marginale, la rente foncière n'est pas nulle. L'objet de cet article est de démontrer qu'alors l'ordre de fertilité dépendra aussi du montant de la rente absolue. Ainsi est achevée une certaine critique de la théorie ricardienne de la rente. Au niveau formel on s'est efforcé de n'utiliser que le modèle le plus simple permettant de mettre en évidence ce problème.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Michel Moreaux
Rente absolue, rente différentielle, salaire et profit
In: Revue économique. Volume 30, n°2, 1979. pp. 320-337.
Abstract
Absolute rent, differential rent, wage and profit
In the srafjaian rent theory, the marginal land dont pay any rent. Under this condition it is shown that the différences in the «
fertilities » of lands are not pure natural data, but result from the distribution of income. But let us suppose that any piece of land
is cultivated. Under these circumtances a rent may be chargea for the use of the marginal land, ie the absolute rent may become
positive. In this article it is demonstrated that the differences in the fertilities of lands depend on the level of absolute rent. So
some sort of critic of the ricardian rent theory is achieved.
Résumé
L'analyse de la rente foncière d'inspiration sraffaienne suppose généralement que la rente absolue est nulle. Sous cette
hypothèse on démontre que l'ordre de « fertilité » des terres n'est pas nécessairement une donnée naturelle, mais dépend de la
répartition. Sous certaines conditions de rareté, la totalité des terres étant utilisée, on peut très bien imaginer que, même sur la
terre marginale, la rente foncière n'est pas nulle. L'objet de cet article est de démontrer qu'alors l'ordre de fertilité dépendra aussi
du montant de la rente absolue. Ainsi est achevée une certaine critique de la théorie ricardienne de la rente. Au niveau formel on
s'est efforcé de n'utiliser que le modèle le plus simple permettant de mettre en évidence ce problème.
Citer ce document / Cite this document :
Moreaux Michel. Rente absolue, rente différentielle, salaire et profit. In: Revue économique. Volume 30, n°2, 1979. pp. 320-337.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1979_num_30_2_408462RENTE ABSOLUE, RENTE DIFFÉRENTIELLE,
SALAIRE ET PROFIT *
Dans une livraison récente de cette revue, P. Vidonne [12] a
présenté une analyse critique de la rente ricardienne d'ins
piration sraffaienne. Raisonnant sur le cas d'une production
de blé à partir de blé et de travail sur des terres différentes, en
supposant nulle la rente absolue, il a démontré que la terre qui doit
être considérée comme marginale, c'est-à-dire sous ses hypothèses
celle où la rente est nulle, ne sera pas la même selon que le taux
de salaire est plus ou moins élevé, d'où cette conclusion 2 : « II est
inexact que l'ordre de succession des fertilités des terres soit de nature
physique ; ce classement n'est pas une donnée naturelle mais dépend
du système de prix, donc de la répartition : de " bonnes terres " à
faible niveau de salaire peuvent devenir de " mauvaises terres " quand
le salaire augmente et être abandonnées ».
Si l'on admet le postulat ricardien d'une rente absolue nulle3, la
critique est achevée. Mais le rejet de l'hypothèse de nullité de la
rente absolue permet une critique beaucoup plus radicale 4. En effet,
dans ces conditions, la terre marginale ne sera généralement pas la
même, non seulement lorsque le taux de salaire varie, mais encore
lorsque le niveau de la rente absolue, fixé dans notre modèle de façon
exogène, se modifie. En d'autres termes nous soutenons, et démontrons,
1. L'auteur tient à remercier un lecteur anonyme dont les critiques lui ont
permis d'améliorer une première version de cet article.
2. L'analyse très intéressante présentée par P. Vidonne ne se limite pas à
l'étude de la production de blé à partir de blé, ni à cette conclusion déjà établie
par Sbaffa [11, p. 92], mais la présente note ne se rapporte qu'à cette partie
de son analyse (sect. A, pp. 229-232).
3. Toute la discussion de la rente, au chapitre h des Principes, est menée
sous l'hypothèse d'une rente nulle sur la terre marginale.
4. Ce sujet est envisagé par G. Abraham-Frois et M. Bebjrebi [1, chap, v,
sect. I]. Notons que la plupart des autres auteurs, par contre, raisonnent en sup
posant nulle la rente absolue.
820
Revue économique — N° 2, mars 1979. Michel Moreaux
que de « bonnes terres », quand le niveau de la rente absolue est
élevée, sont susceptibles de devenir de « mauvaises terres » quand le
niveau de la rente absolue diminue.
Dans la première section nous exposons le modèle simple 5 sur
lequel nous raisonnerons. Nous y recensons aussi les différents cas
possibles analysés aux sections suivantes. Enfin dans une dernière
section nous généralisons les résultats obtenus.
1. Formulation du problème
Nous considérons une économie comprenant deux types de terres,
d'indices 1 et 2, dans laquelle on produit, sur chacune de ces
du blé à partir de blé et de travail.
Sur les terres 1 et 2, il faut respectivement pour produire un quint
al de blé :
bx et b2 quintaux de blé (Jbx et b2 < 1) ;
tx et t2 hectares de terre ;
lx et l2 unités de travail.
Soient w le taux de salaire, exprimé en quintal de blé, r le taux
de profit sur le capital 6 et Xi et X2 le taux de la rente en quintal de
blé sur chacune des terres, c'est-à-dire le prix d'usage en blé d'une
unité de chacun des types de terre par période.
En supposant que le travail est payé en fin de période de product
ion, ainsi que la rente 7, et que le produit net est réparti intégral
ement entre salaire, profit et rente, les relations suivantes doivent être
vérifiées :
(1.1) hx (1 .+ r) + \ . (O + tx . \ = 1
(1.2) b2 (1 + r) + l2 . w + t2 . X2 = 1
(1.3) r^0,w^0, *! ^ 0 , Xa ^ 0
5. On trouvera dans M. Moreaux [9] des développements plus complets.
6. Nous emploierons, dans cette note, indifféremment les termes « profit » et
« intérêt » pour désigner la rémunération du capital (ici le blé) avancé.
7. Supposer que les salaires sont avancés par les détenteurs des capitaux et/ou
que la rente est payée au début du cycle de production ne modifie pas fonda
mentalement les conclusions de l'analyse. Néanmoins, même dans le cas simple
(le plus simple possible) d'une production de blé à partir de blé, de travail et
de terre, la linéarité des relations entre taux de profits, salaires et rentes, n'est
plus vérifiée.
321 Revue économique
Pour des valeurs données de w et r, et des valeurs de Ai et X2
vérifiant les relations ci-dessus, on appellera :
— taux de la rente absolue le plus petit des deux taux Xi et X2
(ce taux peut être nul) ;
— taux de la rente différentielle, la différence entre le taux le
plus élevé et le taux le plus faible (ce taux de la rente différentielle
peut être nul) ;
— terre marginale la terre sur laquelle le taux de la rente est
le plus faible, c'est-à-dire la terre pour l'usage de laquelle est payée
la seule rente absolue ; (les deux terres sont simultanément margi
nales si le taux de la rente différentielle est nul).
Les relations [1.1] — [1-2] ^— [1.3] définissent dans l'orthant non
négatif (Or, Ou), OX) deux surfaces que nous appellerons surfaces Profits-
Rente-Salaire (surfaces PRS) 8.
L'intersection de la surface PRS de la terre i :
— Avec le plan (Or, Ow) donne, pour la terre considérée, une rela
tion taux de salaire-taux de profit pour un niveau nul de la rente sur
cette terre. Cette relation est une droite d'équation :
(2) r = - . * =i- û) i = 1,2
bi bi
et donc de pente négative. On notera Rj = (1 — bi)/bt le taux de profit
maximal sur la terre i, et, W4 = 1 — bt/li le taux de salaire maximal.
— Avec le plan (Or, Ow) donne une relation taux de profit-taux
la rente pour un niveau nul du taux de salaire, d'équation :
(3,
droite de pente négative. On notera Ai = (1 — b^/ti le taux maximal
de la rente sur la terre i.
8. La notion de surface PRS a été utilisée par J. S. Mktcalfk et I. Steedman [5]
pour une analyse du « reswitching », et par G. Abraham-Frois et Berrebi [1,
chap, v, sect. I].
322 Michel Moreaux
— Avec le plan (Oto, OX) donne une relation taux de salaire-taux
de la rente, pour un taux de profit nul, qui est une droite d'équation :
(4) A, = l-b.. i = 1,2
II est clair que, pour une terre donnée, on peut définir une relation
taux de salaire-taux de profit pour d'autres valeurs que la valeur 0
de la rente sur cette terre. Si par exemple la rente sur la terre i est
At < Ah la relation taux de salaire-taux de profit devient

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