Reproduction naturelle de la race caucasique dans l Amérique du Sud - article ; n°5 ; vol.5, pg 948-960
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1864 - Volume 5 - Numéro 5 - Pages 948-960
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1864
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Martin De Moussy
Reproduction naturelle de la race caucasique dans l'Amérique
du Sud
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 5 fascicule 5, 1864. pp. 948-960.
Citer ce document / Cite this document :
De Moussy Martin. Reproduction naturelle de la race caucasique dans l'Amérique du Sud. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 5 fascicule 5, 1864. pp. 948-960.
doi : 10.3406/bmsap.1864.4189
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1864_num_5_5_4189SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1864. 948
Tous ces objets ont été rencontrés réunis, et ils font partie
de la collection de M. Forgeais.
DISCUSSION SUR L'ACCLIMATEMENT.
Reproduction naturelle de la race caucasique dans l'Amérique
du Sud,
Par M. Martin de Moussy.
On a contesté l'acclimatement des Européens dans les
régions tropicales. Pour répondre à cette assertion, je vais
essayer de passer en revue la population de quelques-unes
de ses parties et je commencerai par le Brésil. Placé,
comme on le sait, entre 4 degrés de latitude nord et 32°
de latitude sud, ce pays est traversé tout entier du nord
au sud, à une distance de la côte qui n'excède pas \ 50 k
ilomètres et qui est généralement beaucoup moins considér
able, par une chaîne de montagnes dite Serra do mar, h
chaîne de la mer. Son altitude varie sur le littoral entre
400 et 600 mètres ; en pénétrant dans l'intérieur, elle at
teint 1800 au pic d'Itacolumi dans la province deMinas-
Geraès, mais à ce point seulement. Les chaînes secondaires
qui se détachent de ce cordon principal, pénètrent profon
dément dans l'intérieur du pays et sont médiocrement
élevées. Cependant l'ensemble du terrain arrive à une alt
itude de 300 mètres en moyenne pour les plaines du haut
Parana et du haut Paraguay. Cette altitude est celle de la
séparation des eaux des affluents de l'Amazone et du Rio
de la Plata. La plupart des montagnes brésiliennes sont
couvertes d'épaisses forêts vierges,. surtout dans la Serra
do Mar. Cette végétation vigoureuse, favorisée par les
pluies périodiques propres à la région intêr-tropicale, per
met la conservation des sources et, par conséquent, la for
mation d'un grand nombre de ruisseaux et de rivières qui MARTIN DE MOUSSY. *- SDR L'ACCLIMATEMENT. 949
vont former ces fleuves immenses, éternel étonnement du
voyageur, tels que le Parana, l'Uruguay, l'Yguazu, le Pa
raguay, le San-Francisco, le Tocantin, le Xingu, le Tapa-
joz, le Madeira, l'Amazone enfin, le cours d'eau le plus
large et le plus profond dumonde entier, puisqu'à 800 lieues
de son embouchure, il pourrait porter les plus grands vais
seaux de guerre. On comprend qu'ainsi arrosé le Brésil
doive avoir un climat humide et chaud ; et que si les pla
teaux de l'intérieur ont une température moins fatigante,
les régions du littoral sont dans les conditions d'un climat
essentiellement tropical. Aussi la température est-elle en
moyenne de 27°, de l'Equateur au 15e degré, de 24° jus
qu'au 22% pour se réduire à 20° au sud de Sainte-Cathe
rine et à Porto-Àlegre. La brise de mer souffle constam
ment sur le littoral; elle y rafraîchit l'atmosphère embrasée
par les feux d'un soleil vertical une partie de l'année, mais
elle y amène aussi une humidité constante, cause de cette
végétation luxuriante, tant et si justement célébrée.
Telles sont donc les conditions du climat brésilien ou du
moins de la région littorale, celle où la population croît
sans cesse et vers laquelle se > sont groupés les quatre ci
nquièmes des habitants de l'empire. ,
Or, comment s'est accrue cette population? Les Portug
ais, après avoir découvert le Brésil en 1500, ont commencé
à le coloniser en 1520. En 1550, la capitainerie de Saint-
Vincent, , dont la capitale était située par 24° de latitude
sud, au port actuel de Santos, était fondée. En 1580, les
Paulistes formés de métis, portugais, indiens et africains,
organisaient leur société presque républicaine qui dura
près d'un siècle. Pendant la dernière moitié du seizième
siècle et la première moitié du dix-septième, le gouverne
ment portugais organisait cette vaste colonie où couraient
tous les aventuriers, tous les hommes hardis de la métrop
ole. A la fin du dix-septième, tout le pays était reconnu, 950 SÉANCE DU 22 DÉCEMBRE 1864/
divisé en provinces, semé d'une population européenne rare
mais énergique; la plupart des villes actuelles étaient fon
dées; pour faciliter l'exploitation du sol, on commençait
l'introduction des bras esclaves, sur lesquels reposa bien
tôt toute l'agriculture brésilienne.
Le dix-huitième siècle fut l'époque florissante de la co
lonie portugaise ; la découverte des lavages d'or et de dia
mants des provinces de Minar et de Mato-Grosso et les
énormes produits qu'ils donnèrent pendant une vingtaine
d'années, la rendirent célèbre en Europe, mais elle n'y at
tira d'autre immigration quecellequi venait du Portugal; les
principes politiques de son gouvernement s'opposaient à ce
qu'il en vîrat de l'étranger. La traite des noirs, régularisée
et faite sur une grande échelle, fournit les ouvriers agri
coles qui manquaient. Ce système introduisit dans le cours
d'un siècle et demi peut-être deux millions d'Africains dans
cette contrée, et c'est ainsi que leur race s'y acclimatant
arriva à former un tiers de la population totale du Brésil.
Quant aux indigènes, appartenant en grande majorité
au rameau guarani de la race rouge, partie se fondit avec
les colons européens, partie périt par la guerre ou les mal
adies, principalement par la variole, partie enfin se replia
vers l'intérieur où elle vit encore, comme il y a trois siècles,
au milieu des forêts, au bord des rivières, sur la lisière
des plaines, soit de la pêche, soit de la chasse, soit d'une
misérable agriculture. Parmi ces nations, quelques tribus
ont accepté la direction de missionnaires qui,1 graduelle
ment, les ont amenées à la fusion avec la race blanche,
d'autres ont formé de petites sociétés que des mesures po
litiques imprévoyantes ont dissoutes, telles les missions de la
Guayra et du Haut Uruguay, le plus grand nombre a voulu
garder sa liberté farouche et s'éteint graduellement dans le
désert. Le nombre total des Indiens non soumis est i
nconnu. DE MOCSSY. — SUR L* ACCLIMATEMENT. 954 MARTIN
Deux faits donc se détachent et dominent parmi ceux que
nous venons de résumer dans cette' courte histoire de la
colonisation brésilienne : l'un, l'introduction et l'acclim
atement d'une population blanche considérable dans une
région tropicale ; l'autre est le même phénomène pour la
population noire.
Pour prouver ces deux faits, nous n'avons qu'à consulter
les chiffres rares mais cependant assez précis que l'on pos
sède sur ce sujet :
En 4798, le recensement général donna 3 millions d'àmes
sans distinction de couleur.
En 1819, un rapport fait au roi de Portugal sur. le recen
sement de l'année précédente donne ;~
Blancs 843,000
Hommes libres de sang mêlé. . . . 426,000
Sang-mêlés esclaves 202,000
Noirs libres 159,500 esclaves 1,728,000
Indiens de toutes tribus 259,400
3,617,900 -
Le recensement de 1860 a fourni, selon M. de la Hure,
7,755,657 habitants, ce qui donne une augmentation de
plus de 400,000 pour quarante-deux années. Or, pendant
cette période, le Brésil n'a reçu que peu d'immigration. Il
y a eu une certaine , activité dans la traite jusqu'en 1850,
mais, depuis cette époque, pas un seul noir n'est introduit.
Quant aux blancs, il est venu, des. Européens dan» les
grandes villes du littoral, telles que Para, Pernambouc, Ba-
hia, Rio-Janeiro etRio-grande-doSul, mais dans les autres
villes l'immigration est insignifiante. Les immigrants pour
les colonies allemandes sont, en réalité, peu nombreux, et
ne dépassent probablement pas le chiffre de 20,000. Il n'y SÉANCE DU 22 -DÉCEMBRE -1864. 952
a que la colonie de. San-Léopoldo, située dans la province
de Rio-grand

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