Penser la valeur d’une œuvre.Propositions pour une sociologie de la musique responsable.Thèse de doctorat en sociologie et musicologie,soutenue le 12 décembre 2005, à l’Université Lille 3 (France),par Maÿlis Dupont.La musique,suprême mystère des sciences de l’homme,celui contre lequel elles butent, et qui garde la clé de leur progrès.Claude Lévi-Strauss.RésuméIl y a des choses qui valent. Des chefs d’œuvre, disons. Bach, Mozart, Beethoven. « LesPassions », « la Petite Musique de nuit », « la Neuvième », etc. Qu’est-ce que cela signifie ? Querecouvre le jugement de valeur ?L’interrogation est simple et ambitieuse à la fois. Simple, parce qu’elle tient du senscommun. Cette valeur, je l’éprouve / l’amateur l’éprouve au contact de l’œuvre. Ambitieuse,puisque l’histoire est longue de ceux qui ont tenté d’y répondre, qui avec les méthodes et conceptsde la philosophie, qui avec ceux de l’histoire, de l’anthropologie ou de la sociologie, et parce queces réponses, non contentes d’être plurielles, sont encore divergentes. Dans l’idée de ne pasaugmenter ce hiatus dans l’interrogation, j’ai cherché à ne pas me détacher de ce sens commun quime fait me poser la question : « Que signifie réellement, pratiquement, qu’une œuvre ait de lavaleur ? ». J’ai tenu ce sens commun (le mien et celui des acteurs rencontrés) pour le meilleurgarde-fou dans cette prospection vers ce qu’est / ce qui fait la valeur d’une œuvre.Comment penser la valeur d’une œuvre ? Procédant par ...