Révolutions contraceptives au Canada - article ; n°2 ; vol.45, pg 361-398
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Description

Population - Année 1990 - Volume 45 - Numéro 2 - Pages 361-398
De Guibert-Lantoine Catherine. - Révolutions contraceptives au Canada En quelques décennies, les comportements féconds et contracepteurs de la population canadienne ont été bouleversés. Toutes les provinces ont été touchées, mais le Québec s'est toujours démarqué des autres, non seulement par la prédominance de la francophonie et du catholicisme, mais aussi par la rapidité et la profondeur des changements. Différentes enquêtes réalisées au Canada et au Québec, entre 1968 et 1984, soulignent ces évolutions. La maîtrise de leur fécondité fait maintenant partie intégrante de la vie des couples canadiens qui y ont majoritairement recours dès le début de leur union. Cette diffusion de la contraception s'est accompagnée de profonds changements dans les méthodes utilisées, par le choix de moyens de plus en plus efficaces. Dès le début des années 1960, la pilule a remplacé les méthodes traditionnelles. Les années 70 ont été marquées par le développement massif de la stérilisation qui est devenue rapidement la principale méthode contraceptive, la pilule ne jouant alors qu'un rôle d'espacement des naissances. De telle sorte qu'à l'enquête de 1984, plus du tiers des Canadiennes en âge d'avoir des enfants, contraceptrices ou non, appartenait à un couple chirurgicalement stérile. L'élément le plus important est la précocité croissante du recours à la stérilisation : près de 18 % des enquêtées les plus jeunes en 1984 ont été ligaturées avant 30 ans. Dans ce contexte, la pratique de l'avortement, très variable selon les provinces, semble stabilisée à un niveau modéré. L'avortement a, le plus souvent, un rôle de «palliatif» face à une contraception encore défaillante, chez des femmes jeunes et célibataires. Il reste ainsi un élément marginal de la limitation des naissances au Canada.
De Guibert-Lantoine Catherine. - Contraception Revolutions in Canada During the past few decades, the Canadian population's reproductive behaviour has been revolutionized. All provinces have been affected, but Québec has always stood out from the others, not only because of it being predominantly francophone and Roman Catholic, but also because of the speed and depth of this change. Different surveys carried out in Canada and Québec between 1968 and 1984 emphasize this change. Birth control is now an integral part of the life of Canadian couples, the majority of whom practise these methods from the beginning of their union. This diffusion of contraception has been accompanied by profond changes in the methods used, and the trend towards the more efficient methods. Since the early sixties, the pill has tended to replace traditional methods. The 1970' s were characterized by a massive increase in the number of sterilizations which has rapidly become the most prevalent contraceptive method, the pill being used merely to space births. Figures from the 1984 survey showed that more than one-third of Canadian women of childbearing age, were part of a couple in which one of the partners had been surgically sterilized. The most important element is increasing by earlier recourse to sterilization ; almost 18 % of the youngest respondents in 1984 had had their tubes tied before the age of 30. In this context, the prevalence of abortion which varied considerably in different provinces, seems to have stabilized at a moderate level. Abortion is most often used as a fallback when contraception has failed among young or single women. It thus remains a marginal element in birth control in Canada.
De Guibert-Lantoine Catherine. - Las revoluciones contraceptives en Canada En unos decenios, las actitudes fecundas y contraceptivas de la población canadiense han sido transformadas. La totalidad de las provincias han sido concernidas, pero no ob- stante la de Quebec, siempre se ha diferenciado de las otras, no solamente рог la predomi- nancia de la francofonia y del catolicismo, pero sobretodo en la rapidez y la magnitud de las transformaciones. Las diferentes encuestas realizadas en Canada y en el Quebec, entre los aňos 1968 y 1984 hacen hincapié en esas evoluciones. El dominio о control de la fecundidad, es actual - mente parte intégrante de la vida de pareja de los canadienses, al cual tienen accesso mayo- ri tari amen te desde el inicio de su union. Esta difusión de la contracepción ha sido acompaňada de profundas transformaciones, en los metodos utilizados, por la election de los medios de mas en mas eficaces. Desde el comienzo de los aňos 1960, la pildora, rempla- zó los métodos tradicionales. Los aňos 1970, han sido marcados por la práctica masiva de la esterilización, convir- tiendose rapidamente en el principal metodo contraceptive, la pildora no ténia entonces otro roi que el de retardar los nacimientos. De tal manera que, en la encuesta de 1984, más de un tercio de las mujeres canadienses, en edad fecunda, practicando o no la contracepción, for- maban parte de una pare j a quirurgicamente estéril. El elemento de más importancia, es la creciente precocidad del recurso a la esterilización : cerca del 18 % de las jóvenes encuesta- das en 1984, habian sido ligadas antes de cumplir los 30 aňos. En este contexto, la practica del aborto, variable segii, las provincias, parece estabili- sarse a un nivel moderado. El recurso al aborto, es frecuentemente un paleativo, frente a una contracepción aun no controlada en las mujeres jóvenes y solteras. Quedando asi, como un elemento marginal en la limitación de los nacimientos en Canada.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Catherine De Guibert-Lantoine
Révolutions contraceptives au Canada
In: Population, 45e année, n°2, 1990 pp. 361-398.
Citer ce document / Cite this document :
De Guibert-Lantoine Catherine. Révolutions contraceptives au Canada. In: Population, 45e année, n°2, 1990 pp. 361-398.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1990_num_45_2_3549Résumé
De Guibert-Lantoine Catherine. - Révolutions contraceptives au Canada En quelques décennies, les
comportements féconds et contracepteurs de la population canadienne ont été bouleversés. Toutes les
provinces ont été touchées, mais le Québec s'est toujours démarqué des autres, non seulement par la
prédominance de la francophonie et du catholicisme, mais aussi par la rapidité et la profondeur des
changements. Différentes enquêtes réalisées au Canada et au Québec, entre 1968 et 1984, soulignent
ces évolutions. La maîtrise de leur fécondité fait maintenant partie intégrante de la vie des couples
canadiens qui y ont majoritairement recours dès le début de leur union. Cette diffusion de la
contraception s'est accompagnée de profonds changements dans les méthodes utilisées, par le choix
de moyens de plus en plus efficaces. Dès le début des années 1960, la pilule a remplacé les méthodes
traditionnelles. Les années 70 ont été marquées par le développement massif de la stérilisation qui est
devenue rapidement la principale méthode contraceptive, la pilule ne jouant alors qu'un rôle
d'espacement des naissances. De telle sorte qu'à l'enquête de 1984, plus du tiers des Canadiennes en
âge d'avoir des enfants, contraceptrices ou non, appartenait à un couple chirurgicalement stérile.
L'élément le plus important est la précocité croissante du recours à la stérilisation : près de 18 % des
enquêtées les plus jeunes en 1984 ont été ligaturées avant 30 ans. Dans ce contexte, la pratique de
l'avortement, très variable selon les provinces, semble stabilisée à un niveau modéré. L'avortement a, le
plus souvent, un rôle de «palliatif» face à une contraception encore défaillante, chez des femmes
jeunes et célibataires. Il reste ainsi un élément marginal de la limitation des naissances au Canada.
Abstract
De Guibert-Lantoine Catherine. - Contraception Revolutions in Canada During the past few decades,
the Canadian population's reproductive behaviour has been revolutionized. All provinces have been
affected, but Québec has always stood out from the others, not only because of it being predominantly
francophone and Roman Catholic, but also because of the speed and depth of this change. Different
surveys carried out in Canada and Québec between 1968 and 1984 emphasize this change. Birth
control is now an integral part of the life of Canadian couples, the majority of whom practise these
methods from the beginning of their union. This diffusion of contraception has been accompanied by
profond changes in the methods used, and the trend towards the more efficient methods. Since the
early sixties, the pill has tended to replace traditional methods. The 1970' s were characterized by a
massive increase in the number of sterilizations which has rapidly become the most prevalent
contraceptive method, the pill being used merely to space births. Figures from the 1984 survey showed
that more than one-third of Canadian women of childbearing age, were part of a couple in which one of
the partners had been surgically sterilized. The most important element is increasing by earlier recourse
to sterilization ; almost 18 % of the youngest respondents in 1984 had had their tubes tied before the
age of 30. In this context, the prevalence of abortion which varied considerably in different provinces,
seems to have stabilized at a moderate level. Abortion is most often used as a "fallback" when
contraception has failed among young or single women. It thus remains a marginal element in birth
control in Canada.
Resumen
De Guibert-Lantoine Catherine. - Las revoluciones contraceptives en Canada En unos decenios, las
actitudes fecundas y contraceptivas de la población canadiense han sido transformadas. La totalidad
de las provincias han sido concernidas, pero no ob- stante la de Quebec, siempre se ha diferenciado de
las otras, no solamente рог la predomi- nancia de la francofonia y del catolicismo, pero sobretodo en la
rapidez y la magnitud de las transformaciones. Las diferentes encuestas realizadas en Canada y en el
Quebec, entre los aňos 1968 y 1984 hacen hincapié en esas evoluciones. El dominio о control de la
fecundidad, es actual - mente parte intégrante de la vida de pareja de los canadienses, al cual tienen
accesso mayo- ri tari amen te desde el inicio de su union. Esta difusión de la contracepción ha sido
acompaňada de profundas transformaciones, en los metodos utilizados, por la election de los medios
de mas en mas eficaces. Desde el comienzo de los aňos 1960, la pildora, rempla- zó los métodos
tradicionales. Los aňos 1970, han sido marcados por la práctica masiva de la esterilización, convir-
tiendose rapidamente en el principal metodo contraceptive, la pildora no ténia entonces otro roi que el
de retardar los nacimientos. De tal manera que, en la encuesta de 1984, más de un tercio de lasmujeres canadienses, en edad fecunda, practicando o no la contracepción, for- maban parte de una
pare j a quirurgicamente estéril. El elemento de más importancia, es la creciente precocidad del recurso
a la esterilización : cerca del 18 % de las jóvenes encuesta- das en 1984, habian sido ligadas antes de
cumplir los 30 aňos. En este contexto, la practica del aborto, variable segii, las provincias, parece
estabili- sarse a un nivel moderado. El recurso al aborto, es frecuentemente un paleativo, frente a una
contracepción aun no controlada en las mujeres jóvenes y solteras. Quedando asi, como un elemento
marginal en la limitación de los nacimientos en Canada.REVOLUTIONS CONTRACEPTIVES
AU CANADA
la canadienne capacité La «revanche des : le dynamisme autres des à berceaux» attirer, procréateur retenir était et des une assimiler uns affaire compenserait intérieure les immi
grants. C'était un élément de plus dans la curiosité distante
que suscitaient ces lointains arpents de neige. La baisse de
la fécondité au cours des trente dernières années participe,
au contraire, du mouvement commun aux pays occidentaux et
V ampleur exceptionnelle de la chute au Canada amène à s'in
terroger sur l'existence d'un modèle spécifique et sur les l
eçons que les autres populations pourraient en tirer. La
diffusion des méthodes contraceptives, en particulier la stéri
lisation, est un domaine essentiel d'originalité, que Catherine
de Guibert-Lantoine* analyse ici, d'après les enquêtes des
démographes canadiens.
Dans de nombreux pays européens, dès Г entre-deux-guerres, les cou
ples avaient atteint, avec des moyens techniques souvent frustes, une fé
condité très faible, inférieure au niveau de remplacement des générations.
La révolution démographique de ces pays semblait alors achevée ; elle avait
conduit d'un régime ancien de fécondité forte, mortalité forte et croissance
lente à un régime moderne de faible, faible et
modérée, voire négative.
La nouvelle baisse de fécondité qui a débuté avec les années 1960,
après la parenthèse du baby-boom, a conduit au même niveau de fécondité,
mais avec des moyens médicalisés (pilule, stérilet). La révolution n'est
pas tant démographique que contraceptive. Mais les techniques de prévent
ion ne sont vraisemblablement pas responsables des faibles niveaux actuels
de fécondité.
Le Canada s'écarte de ce schéma, car la fécondité de l'entre-deux-
guerres restait élevée, malgré la baisse. Le recensement de 1941 révélait,
pour un passé proche, le maintien d'une fécondité naturelle dans des pans
entiers de la population. Par contraste ou par complément, le recul de la
fécondité au cours des trois dernières décennies a été, sans doute, plus
spectaculaire que dans tout autre pays industrialisé. Après un baby-boom
puissant, les indices annuels de fécondité, restés proches de 4 naissances
* INED.
Population, 2, 1990, 361-398. 362 RÉVOLUTIONS CONTRACEPTIVES AU CANADA
par femme au début des années 1960, sont tombés en dessous de 2 une
dizaine d'années plus tard et ne se sont jamais redressés depuis. La trans
ition démographique, à peine entamée dans les années 1930, n'est donc
menée à son terme

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