Revue des sensations - article ; n°1 ; vol.12, pg 361-381
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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 361-381
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nuel
Revue des sensations
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 361-381.
Citer ce document / Cite this document :
Nuel . Revue des sensations. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 361-381.
doi : 10.3406/psy.1905.3721
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_3721III
SENSATIONS
DES EN GÉNÉRAL
Balancement des organes des sens. — On admet souvent que lor
squ'un organe des sens vient à faire défaut dans la vie individuelle,
un ou plusieurs autres organes des sens le remplacent plus ou
moins, par une activité vicariante. Les résultats positifs obtenus
dans cette direction sont toutefois assez contradictoires. Comme
preuve de cette activité vicariante, on cite notamment la « vision
faciale » (voir Année psych., 1904). — Schaffer et Mahner (33)
trouvent que pour soupeser des poids à la main (comme on dit, à
l'aide des sensations kinesthésiques), les sourds-muets (intelligents)
l'emportent sur les aveugles, et ceux-ci sur les individus normaux.
Voilà pour ce qu'on pourrait appeler le « balancement ontogé-
nique » des organes des sens. Mieux établies sont les preuves
d'un « balancement phylogénique » des organes des sens. On con
naît le développement souvent extrême des tactiles chez les
animaux aveugles (ou à peu près) des cavernes et des abîmes
océaniques, comparativement à ce qui existe chez des espèces
voisines vivant au grand jour. — G. Alexandre (1) signale un déve
loppement disproportionné de l'oreille interne chez la Taupe et la
Musaraigne, animaux à peu près aveugles. Le canal limacien a des
dimensions exagérées, les cellules acoustiques externes (de l'organe
de Corti) sont nombreuses et se disposent sur quatre rangées, au
lieu de trois (comme c'est le cas habituel).
Traits communs à tous les organes des sens. — II se confirme de plus
en plus que certaines particularités décrites plus spécialement dans
le fonctionnement de l'organe visuel se retrouvent, à des degrés
divers, dans tous les organes des sens. Tout le monde sait que
l'organe tactile donne des images (tactiles) accidentelles. Urbant-
schitsch (41) démontre que le son laisse derrière lui une image acci
dentelle auditive, et qu'il en est de même des sensations de tempé
rature; enfin, dans la localisation des sensations de température, il
se produit des phénomènes très prononcés d'irradiation et de
contraste.
D'après les recherches ergographiques de Ch. Féré (12), aussi
longtemps qu'elles sont modérées, agréables, les excitations sensor
ielles augmentent toutes la capacité de travail volontaire. Pour le
goût et l'odorat, cette exaltation dure 6 minutes. Elle est suivie 362 REVUES GÉNÉRALES
d'une période de dépression, en ce sens que le même organe des
■sens n'a plus l'effet en cause, ou l'a amoindri; mais pendant ce
temps les excitations d'autres organes des sens sont encore eff
icaces. Deux agréables simultanées provoquent d'emblée
une action déprimante. L'accumulation successive des excitations
produit une dépression progressive du travail. La douleur déprime
le travail, tout comme n'importe quelle excitation pénible.
Quantités d'énergie nécessaires pour exciter les extrémités périphé
riques des nerfs sensibles (énergétique des réceptions). — Si on pouvait
traduire dans le langage de l'énergétique les minima des excitants
extérieurs perceptibles (au seuil de la sensibilité), on obtiendrait
des chiffres dont les rapprochements seraient des plus intéressants :
tous les excitants auraient une commune mesure. Zwaardemaker
(46) rappelle que d'après les « énergéticiens » (Ostwald, etc.), toute
forme de l'énergie peut être analysée en deux facteurs, dont un dit
de « quantité », l'autre « d'intensité », par exemple l'énergie élec
trique en quantité d'électricité et en potentiel. Or, dit Z., d'après
l'observation des faits, l'énergie peut exciter a) comme telle,
6) comme et c) comme intensité. De plus, tantôt c'est la
variation d'une, de ces trois quantités qui excite, d'autres fois la
rapidité avec laquelle la variation s'opère (la différentielle prise par
rapport au temps). Dans l'œil, dans l'oreille, et probablement dans
le nez, c'est la quantité d'énergie qui excite; pour la chaleur, ce
n'est ni l'énergie ni la quantité, mais l'intensité qui excite, et dans
l'excitation électrique (artificielle), c'est la quantité (ou plutôt la dif
férentielle de la quantité). — Ces différences en apparence chao
tiques tiennent-elles à la nature des choses, ou à notre ignorance
momentanée? Z. n'ose se prononcer.
Quoi qu'il en soit, d'après les recherches de Grijns et Noyons (15),
deux élèves de Z., l'énergie radiante (des rayons visibles) nécessaire
pour vaincre l'inertie de la rétine (seuil de la sensation) serait de
4Q- io ergS — En réalité, il faut un éclairage de 4,8 x 10- 9 ergs
par seconde et par centimètre carré de pupille, dont 2 p. 100 seu
lement sont absorbés par le rouge rétinien. — D'autre part, la plus
grande quantité d'énergie radiante que l'œil peut encore transformer
en excitation est de 60 000 ergs. C'est donc entre ces deux limites
que se meuvent les quantités d'énergie radiante réellement utilisées
dans la vision.
Pour l'oreille, d'après les recherches de Z. (celles de Rayleigh et
d'autres auteurs), le minimum d'énergie perceptible est plus élevé
que pour l'œil.
SENSATIONS LUMINEUSES
Changements provoqués dans la rétine par la lumière (photo-récept
ion). — Pergens notamment s'était donné pour tâche d'étudier les
changements (mouvements, etc.) survenant dans la rétine lors de
la photo-réception, dans leurs rapports avec la longueur d'onde
de la lumière; pour l'étude des cônes, il s'était adressé à l'œil de — SENSATIONS 363 NUEL.
poisson. Herzog (17) estime que les poissons constituent un objet
défavorable pour cette étude, attendu que l'un des deux cônes
gémellaires de ces animaux a des dimensions trop variables. 11
s'est adressé aux cônes des grenouilles.
Une première question est celle de l'état du pigment et des cônes
au début des expériences; elle est plus difficile à résoudre qu'on ne
l'admet généralement. C'est ainsi que la destruction du système ner
veux central met les cônes dans leur position d'obscuration (allo
ngement), alors que le pigment prend sa d'éclairement (émi
gration en dedans), — ce qui, soit dit en passant, prouve que le
système nerveux central exerce une influence sur ces mouvements,
conformément à la manière de voir d'Engelmann. — Le chaud et
le froid prolongés (appliqués à tout l'animal), l'action d'assujettir
l'animal, provoquent de sensibles modifications dans l'emplacement
du pigment et dans la longueur des cônes. En tenant compte de ces
différents éléments, Herzog établit que pour obtenir le maximum
de raccourcissement des cônes par la lumière, il faut un éclairage
de 2 1/2 minutes; la contraction ne commence pas avant une demi-
minute, ce qui semble démontrer que cette photo-réaction du cône
ne doit guère faire partie essentielle de la photo-réception; H. soup
çonne qu'elle aurait pour utilité de produire un déclanchement
servant dans l'adaptation. — D'autre part, toutes les lumières pro
duisent le même degré de raccourcissement des cônes, pourvu
qu'elles soient assez intenses : le degré du raccourcissement n'est
donc pas en rapport avec la chromatopsie.
Manifestations électriques de la rétine. — Piper (28) a repris la
question des manifestations électriques de la rétine, en étendant
ses recherches à des animaux à sang chaud, et parmi eux notam
ment à des oiseaux diurnes et nocturnes, dont les premiers n'ont
que des cônes, et les seconds seulement des bâtonnets. — II con
firme qu'en ce qui regarde le courant dit de repos, généralement la
cornée est positive, et la surface postérieure de l'œil négative. Ce
courant de l'œil énucléé diminue rapidemen

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