« Rotation mentale », détermination d un système de référence et erreurs de transformation : une étude développementale - article ; n°1 ; vol.105, pg 47-62
17 pages
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« Rotation mentale », détermination d'un système de référence et erreurs de transformation : une étude développementale - article ; n°1 ; vol.105, pg 47-62

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Description

L'année psychologique - Année 2005 - Volume 105 - Numéro 1 - Pages 47-62
Résumé
Pour résoudre un problème qui met en œuvre la rotation mentale, il est nécessaire d'organiser la figure à transformer à partir d'un système de référence. Une confusion dans la définition de ce système entraîne une erreur dans la transformation opérée. Cette recherche teste l'hypothèse selon laquelle la capacité de définir un système de référence évolue avec l'âge. L'analyse porte sur le nombre d'erreurs de transformation réalisées par des enfants de 6 et 10 ans soumis à des épreuves de rotation mentale portant sur des figures avec ou sans axe saillant (Courbois, 2000). Les résultats montrent que les erreurs de transformation sont spécifiques aux figures sans axe saillant, et que leur nombre diminue fortement avec l'âge.
Mots clés : psychologie du développement, rotation mentale, erreurs de transformation
Summary : « Mental rotation », determination of a reference system and errors of transformation : A developmental research
In a classical mental rotation task, the subject has to define a reference system before carrying out the mental transformation. Any mistake in the determination of this system results in an error in the kind of transformation that is imagined. In the present experiment, vue tested the hypothesis that the ability to define reference systems increased with age. We analysed the number of transformation errors mode by 6- and 10-year-old children in two mental rotation tasks, using stimuli with and without salient axis (Courbois, 2000). Results showed that these errors only occurred when the stimuli had no salient axis, and that the number of these errors decreased significantly with age.
Key words : developmental psychology, mental rotation task, transformation errors.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Y. Courbois
« Rotation mentale », détermination d'un système de référence
et erreurs de transformation : une étude développementale
In: L'année psychologique. 2005 vol. 105, n°1. pp. 47-62.
Résumé
Pour résoudre un problème qui met en œuvre la rotation mentale, il est nécessaire d'organiser la figure à transformer à partir
d'un système de référence. Une confusion dans la définition de ce système entraîne une erreur dans la transformation opérée.
Cette recherche teste l'hypothèse selon laquelle la capacité de définir un système de référence évolue avec l'âge. L'analyse
porte sur le nombre d'erreurs de transformation réalisées par des enfants de 6 et 10 ans soumis à des épreuves de rotation
mentale portant sur des figures avec ou sans axe saillant (Courbois, 2000). Les résultats montrent que les erreurs de
transformation sont spécifiques aux figures sans axe saillant, et que leur nombre diminue fortement avec l'âge.
Mots clés : psychologie du développement, rotation mentale, erreurs de transformation
Abstract
Summary : « Mental rotation », determination of a reference system and errors of transformation : A developmental research
In a classical mental rotation task, the subject has to define a reference system before carrying out the mental transformation.
Any mistake in the determination of this system results in an error in the kind of transformation that is imagined. In the present
experiment, vue tested the hypothesis that the ability to define reference systems increased with age. We analysed the number of
transformation errors mode by 6- and 10-year-old children in two mental rotation tasks, using stimuli with and without salient axis
(Courbois, 2000). Results showed that these errors only occurred when the stimuli had no salient axis, and that the number of
these errors decreased significantly with age.
Key words : developmental psychology, mental rotation task, transformation errors.
Citer ce document / Cite this document :
Courbois Y. « Rotation mentale », détermination d'un système de référence et erreurs de transformation : une étude
développementale. In: L'année psychologique. 2005 vol. 105, n°1. pp. 47-62.
doi : 10.3406/psy.2005.3819
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2005_num_105_1_3819L'Année psychologique, 2005, 105, 47-62
Unité de recherche sur l'évolution des comportements
et de l'apprentissage
Université Charles-de-Gaulle, Lille 3l
« ROTATION MENTALE »,
DÉTERMINATION D'UN SYSTÈME
DE RÉFÉRENCE
ET ERREURS DE TRANFORMATION :
UNE ÉTUDE DÉVELOPPEMENTALE
Yanick COURBOIS2
SUMMARY : « Mental rotation », determination of a reference system and
errors of transformation : A developmental research
In a classical mental rotation task, the subject has to define a reference
system before carrying out the mental transformation. Any mistake in the
determination of this system results in an error in the kind of transformation
that is imagined. In the present experiment, we tested the hypothesis that the
ability to define reference systems increased with age. We analysed the number
of transformation errors made by 6- and 10-year-old children in two mental
rotation tasks, using stimuli with and without salient axis (Courbois, 2000) .
Results showed that these errors only occurred when the stimuli had no salient
axis, and that the number of these errors decreased significantly with age.
Key words : developmental psychology, mental rotation task,
transformation errors.
1. Unité de recherche sur l'évolution des comportements et de l'apprent
issage, Université de Lille 3, BP 149, 59643 Villeneuve d'Ascq.
2. L'auteur remercie Jacqueline Bideaud pour sa relecture attentive du
manuscrit. 48 Yanick Courbois
INTRODUCTION
Quelques décennies de recherches sur l'imagerie mentale
visuelle ont permis de montrer que ce mode de représentation ne
relève pas d'une activité globale, indifférenciée, mais bien de
l'activation de processus distincts, dont la plupart sont aussi
engagés dans la perception visuelle (Denis, 1989 ; Finke, 1989 ;
Kosslyn, 1994 ; Richardson, 1999). Les travaux réalisés en ima
gerie cérébrale ont particulièrement renforcé cette conception en
démontrant qu'il existe plusieurs formes d'imagerie mentale
(Kosslyn, Ganis et Thompson, 2001 ; Thompson et Kosslyn,
2000). Certaines concernent les propriétés de l'objet et mettent
principalement en jeu les aires corticales engagées dans les pro
cessus de reconnaissance des objets. D'autres, comme la rotation
mentale, concernent les propriétés spatiales et mobilisent les
aires corticales engagées dans le codage des informations spatial
es. Des recherches neuropsychologiques sont venues appuyer
cette distinction en montrant que le fonctionnement de ces deux
grandes formes d'imagerie peut être détérioré sélectivement en
cas de lésion des régions cérébrales correspondantes (Farah,
Hammond, Levine, et Calvino, 1988 ; Levine, Warach et Farah,
1985 ; Luzzatti, Vecchi, Agazzi, Cesa-Bianchi et Vergani, 1998).
Rapportées à la problématique du développement, ces découvert
es peuvent avoir des répercussions importantes. D'une part, on
peut se demander si les différentes formes d'imagerie n'auraient
pas des rythmes de développement différents (Bideaud et Cour-
bois, 1998). D'autre part, on peut penser que leur développe
ment est nécessairement lié à celui des processus impliqués dans
le codage des propriétés de l'objet ou des propriétés spatiales qui
sous-tendent leur activité. Ainsi, le développement de la rota
tion mentale devrait être influencé par celui des compétences en
matière de codage des informations spatiales. Qu'en est-il de
cette évolution ?
Contrairement à ce que pensaient Piaget et Inhelder (1948),
le développement des compétences spatiales ne passe pas par
une série de stades hiérarchiques conduisant l'enfant d'un
codage topologique vers un codage euclidien. Les deux systèmes
sont effectivement présents et opérationnels très tôt chez
l'enfant (Huttenlocher, Newcombe et Sandberg, 1994). Par La rotation mentale 49
contre, les résultats de recherches réalisées dans des domaines
variés, comme la mémorisation d'orientation, la mémorisation
de localisation, ou la coordination des perspectives, sont conver
gents pour indiquer que la maîtrise des systèmes de référence
spatiaux fait l'objet d'un développement important. Ils mont
rent effectivement que la capacité de définir les systèmes de
référence pertinents pour la réalisation d'une tâche donnée, ainsi
que la capacité de les utiliser de façon flexible, s'améliorent fo
rtement avec l'âge (Allen, 1999 ; Fisher, 1990 ; Huttenlocher
et al., 1994 ; Newcombe et Huttenlocher, 1992).
La résolution d'un problème qui met en œuvre la rotation
mentale passe nécessairement par la définition d'un système de
référence propre à l'objet dont il faut imaginer la rotation. Ce
système polarise en déterminant ses éléments hauts et
bas. Il sert de base à la transformation imaginée qui va per
mettre de l'aligner avec la direction verticale (ou de le placer
dans la même orientation qu'un autre objet qui sert de modèle,
comme dans l'expérience classique de Shepard et Metzler, 1971).
L'évolution de la capacité de détermination des systèmes de
référence spatiaux devrait donc influencer le développement de
la rotation mentale. C'est ce que tendent à démontrer des recher
ches développementales dans lesquelles les enfants sont soumis à
des épreuves de rotation mentale portant sur des figures qui pos
sèdent, ou ne possèdent pas, un axe d'élongation saillant (Cour-
bois, 2000, Soumis). L'axe d'élongation est une caractéristique
perceptive qui intervient fortement dans la détermination d'un
système de référence propre à la figure (Sekuler, 1996), et les
résultats de ces recherches montrent que cette propriété condi
tionne la réussite des enfants de 5-6 ans aux épreuves de rotation
mentale. Les jeunes sont tout à fait capables d'imaginer
des rotations de figures lorsque celles-ci ont un axe saillant, mais
ils commettent un nombre important d'erreurs dans le cas cont
raire. Les performances des enfants plus âgés sont

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