Sociologie et « raison dialectique » - article ; n°1 ; vol.2, pg 50-66
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Revue française de sociologie - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 50-66
Jean-Daniel Reynaud : Soziologie und « dialektische Vernunft ».
Der Author nimmt polemisch zu den soziologischen Problemen Stellung, die in J.-P. Sartres letztem Werk : « Kritik der dialektischen Vernunft » gestellt sind.
Jean-Daniel Reynaud : Sociology and « dialectical reason ».
Discussion of the sociological problems raised by the last work of J.-P. Sartre : Critique de la raison dialectique.
Jean-Daniel Reynaud : Sociologia y « razón dialéctica ».
El autor discute los problemas sociológicos planteados por el ultimo libro de J.-P. Sartre : Critica de la razón dialéctica.
Жан - Даниел Рейно : Социология и «Диалектический разум».
Автор рассматривает социологические вопросы, затронутые в последней книге Ж. П. Сартра : « Критика Диалектического Разума ».
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Daniel Reynaud
Sociologie et « raison dialectique »
In: Revue française de sociologie. 1961, 2-1. pp. 50-66.
Zusammenfassung
Jean-Daniel Reynaud : Soziologie und « dialektische Vernunft ».
Der Author nimmt polemisch zu den soziologischen Problemen Stellung, die in J.-P. Sartres letztem Werk : « Kritik der
dialektischen Vernunft » gestellt sind.
Abstract
Jean-Daniel Reynaud : Sociology and « dialectical reason ».
Discussion of the sociological problems raised by the last work of J.-P. Sartre : "Critique de la raison dialectique".
Resumen
Jean-Daniel Reynaud : Sociologia y « razón dialéctica ».
El autor discute los problemas sociológicos planteados por el ultimo libro de J.-P. Sartre : "Critica de la razón dialéctica".
резюме
Жан - Даниел Рейно : Социология и «Диалектический разум».
Автор рассматривает социологические вопросы, затронутые в последней книге Ж. П. Сартра : « Критика Диалектического
Разума ».
Citer ce document / Cite this document :
Reynaud Jean-Daniel. Sociologie et « raison dialectique ». In: Revue française de sociologie. 1961, 2-1. pp. 50-66.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1961_num_2_1_6797R. franc. Sociol., 1961, И, 50-66.
DÉBATS
présentement traiter d'ouvrages même Cette « débats A Nous la polémique liberté de ouvrons, suite ». la dont J.-D. Critique extérieurs à de propos les prendra avec l'article Reynaud auteurs de l'article de à la un de l'Université. ce a raison ne sens, J.-D. choisi livre de sont J.-D. si dialectique Reynaud, et, la pas, elle par forme comme se la prolonge deux de polémique suite, une J.-P. ordres à rubrique avec Sartre, Sartre. propos pour de la
problèmes restent posés parmi d'autres :
1) Celui de la possibilité ou de la validité d'une pensée
« dialectique » dans les sciences sociales.
2) Celui des thèmes ou analyses proposés par Jean-Paul
Sartre concernant les « groupes » et « séries ». C'est notam
ment sur ce dernier point que Pierre Naville, dans un prochain
numéro, nou<s livrera ses réflexions.
E. M.
(1)
Sociologie et «raison dialectique»
par Jean-Daniel Reynaud
Depuis 1943 on attendait une morale, Gallimard annonçait L'homme parmi
les livres à paraître. L'homme est resté, mais l'éclairage a changé : il s'agit
d'une anthropologie ou plutôt, pour être précis, de « prolégomènes à toute future » (153). Le pour-soi de L'être et le néant ne s'affronte
plus à l'autre dans le regard ; leur relation passe par la matière et le travail.
Jean-Paul Sartre a découvert la réalité de la vie sociale et, avec elle, le
marxisme, « indépassable philosophie de notre temps » (9).
Anthropologie, c'est-à-dire, pour l'auteur, sociologie et histoire. L'histoire
étant réservée pour le prochain tome, il s'agit donc de « fonder » la sociologie.
Quelque méfiance que ressente le sociologue devant cette opération philoso
phique où l'on démontre a priori la nécessité de ce qui est déjà démontré et
bien que les sciences qui ont déjà été « fondées » de cette manière ne semblent
pas en avoir tiré grand bénéfice (elles ne semblent pas, au vrai, en avoir été
(1) Sartre, Jean-Paul. Critique de la Raison dialectique (précédé de Question de
méthode), tome I : Théorie des ensembles pratiques. Paris, Gallimard, i960, 755 p. Les
numéros entre parenthèses font référence aux pages de l'ouvrage. Sociologie et « raison dialectique »
du tout affectées), il manifestera peut-être une légitime curiosité. Certes, le
fondement de la sociologie est une chose trop sérieuse pour qu'on la laisse
à des sociologues; mais le sociologue a le droit, à son échelle, dé peser ce
que lui apporte le dialecticien.
I. — L'ambition de la Critique
i° La sociologie sous le régime de l'empirisme surveillé
Ce que font les sociologues ne pèse pas très lourd dans les balances de
la raison dialectique. Prenons Kardiner et la « personnalité de base » : voilà
le type même de la notion qui ne sert à rien. « Si l'on veut n'y voir qu'une
certaine manière dont la personne totalise la société en elle et par elle, la
notion est inutile... (...) Si au contraire nous considérons cette personnalité
comme une réalité objective s'imposant aux nombres du groupe, fût-ce à titre
de " base de leur personnalité ", c'est un fétiche : nous posons l'homme avant
l'homme et nous rétablissons le lien de causation » (52). En d'autres termes, ou
la personnalité de base est un moment de la dialectique de la personne et de la
société : pourquoi alors l'isoler et en faire une notion ? Ou elle est objet; par
là même elle est anti-dialectique, elle contribue à faire glisser les sciences de
l'homme vers les sciences de la nature, ce qui supprime l'intelligibilité de et de l'anthropologie.
Ou prenons Lewin. Ce n'est rien d'autre qu'un « idéalisme masqué » (50).
On peut à première vue avoir l'illusion d'une explication dialectique
parce qu'il prétend considérer la situation à étudier « comme un tout concret
dynamique ». Mais c'est là une fausse dialectique, « un fétichisme de la
totalisation : au lieu d'y voir le mouvement réel de l'Histoire, il l'hypostasie et
la réalise en totalités déjà faites ». Ce « refus de la dialectique et de l'histoire »
a pour conséquence d'isoler la sociologie du marxisme et donc de la rendre
inintelligible.
Plus généralement, le sociologue souffre de deux maux, tous deux liés
à son insuffisance dialectique. Tout d'abord, il ignore la véritable nature du
temps, même lorsqu'il feint de s'intéresser à l'histoire. « Ce qui donne au
culturalisme américain et aux théories de Kardiner leur aspect mécaniste
et périmé, c'est que les conduites culturelles et les attitudes de base (ou les
rôles, etc.) ne sont pas conçues dans la vraie perspective vivante, qui est
temporelle, mais tout au contraire comme des déterminations passées qui
gouvernent les hommes à la manière dont une cause gouverne ses effets.
Tout change si l'on considère que la société se présente pour chacun comme
une perspective d'avenir et que cet avenir pénètre au cœur de
une motivation réelle de ses conduites » (66). Pour éviter toute confusion,
précisons qu'il s'agit d'admettre « une certaine action de l'avenir en tant
que tel » (64, note). C'est à ce prix qu'on échappera au « mécanisme ».
Ensuite il croit pouvoir étudier son objet de l'extérieur, sans se situer
en lui. Il ne communique avec le groupe qu'il étudie que pour s'en dégager
ensuite et consigner « ses observations dans l'objectivité ; bref il ressemble
à ces flics que le cinéma nous propose souvent pour modèle et qui gagnent
la confiance d'un gang pour mieux pouvoir le donner : même si le sociologue
et le flic participent à une action collective, il va de soi qu'elle est mise entre
51 Revue française de sociologie
parenthèses, qu'ils n'en font que les gestes au profit d'un intérêt supé
rieur » (51).
Idéalistes masqués, mécanistes, voire flics, les sociologues sont-ils simple
ment à balayer ? Parfois l'oracle de la Raison dialectique montre une man
suétude mal explicable : ainsi Georges Gurvitch, dont la pensée est pourtant
caractérisée comme « un néo-positivisme qui refuse tout a priori » est cepen
dant autorisé à poursuivre ses travaux. « Cette méfiance de Va priori est
parfaitement justifiée dans les limites d'une anthropologie empirique » (117).
Bien plus, la dialectique est prête à reconnaître « une indépendance relative
de la sociologie » (53). Non, bien sûr, qu'elle puisse aller bien loin toute
seule (la menace la guette de se figer « dans l'essentialisme et le di
scontinu ») (58) ; mais elle peut aller un bout de chemin : « avec son absence de
fondement théorique et la précision de ses méthodes auxiliaires — enquêtes,
tests, statistiques, etc. — la sociologie, moment provisoire de la totalisation
historique, révè

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