Sur la faculté d expression - article ; n°1 ; vol.6, pg 398-417
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1865 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 398-417
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1865
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gaussin
Sur la faculté d'expression
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865. pp. 398-417.
Citer ce document / Cite this document :
Gaussin . Sur la faculté d'expression. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865. pp. 398-417.
doi : 10.3406/bmsap.1865.9496
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1865_num_6_1_9496398 SÉANCE DU 6 JUILLET 4865.
fosse. L'un de ces individus avait une taille très -élevée
(4m83). L'autre était notablement plus petit. Les humérus
de ce dernier présentent l'un et l'autre une large perfora
tion naturelle dans la fosse olécrànienne.
CANDIDATURES.
M. S. Prioux, correspondant du ministère de l'instruction
publique pour le département de l'Aisne, présenté par
MM. Bertrand, Broca et Roujou, demande le titre de
membre titulaire.
M. le Dr Grenet, médecin de l'hôpital de Barbezieux,
présenté par MM. Hillairet, Broca et Rey, demande le titre
de membre titulaire.
ÉLECTIONS
M. Duchinski (de Kiew) et M. Robinson (de Londres),
membre de la Société d'anthropologie de Londres, sont
nommés membres tituluires.
, LECTURE
Sur la faculté d'expression,
par M. Gaussin.
Personne plus que moi ne reconnaît l'importance de la
communication que M. Broca nous a faite dans la dernière
séance sur la question de l'aphémie. Entraîné par le charme
d'une exposition si lucide et si bien coordonnée, je lui
avais donné d'abord un acquiescement sans réserve. Si
aujourd'hui, je viens présenter quelques objections, ce n'est
point pour renverser l'hypothèse séduisante de notre savant
secrétaire général , mais plutôt parce que j'espère qu'il
voudra bien y répondre et dissiper les doutes qu'à fait
naître chez moi la réflexion.
M. Broca, partant de l'observation faite par M. Gratiolet — SUR LA FACULTÉ D' EXPRESSION. 399 GAUSSIN.
que le développement du cerveau chez l'homme se fait
généralement d'abord par l'hémisphère gauche , explique
par là pourquoi nous sommes généralement droitiers plu
tôt quegauchers. Nous devons naturellement, en effet, com
mencer à nous servir des membres qui sont sous la dépen
dance de l'hémisphère gauche et qui conservent ensuite
pendant toute la vie , de même que cet hémisphère , la
prédominance acquise dès les premiers âges.
Si je me croyais compétent pour apprécier une théorie
physiologique , je ferais ressortir toute l'importance de
cette première partie de la communication de M. Broca,
qui me paraît un fait acquis à la science quand même la
seconde partie, relative à l'aphémie, devrait rester long
temps encore l'objet des discussions des physiologistes.
Appliquant sa nouvelle théorie aux organes des fonctions
du cerveau, M. Broca, qui avait reconnu que quelquefois
la troisième circonvolution frontale droite peut suppléer la
gauche pour la fonction du langage articulé, n'admet plus
que la faculté correspondante soit localisée exclusivement
dans la troisième circonvolution gauche. Il se borne à re
connaître à cette dernière une prépondérance presque ex
clusive dans l'état normal , et ce ne serait qu'à défaut de
la circonvolution gauche que la droite , à laquelle serait
dévolue la même fonction , mais en quelque sorte à l'état
latent , pourrait la suppléer après une éducation plus ou
moins rapide. En un mot, nous serions gauchers avec les
organes du cerveau comme sommes droitiers avec nos
membres.
C'est avec une satisfaction véritable que j'ai entendu
M. Broca, qui avait reconnu par des pesées totales et part
ielles la symétrie matérielle du cerveau, poser également
en principe la symétrie fonctionnelle de ses divers organes.
La symétrie paraît en effet une loi qui s'accuse de plus en
plus à mesure qu'on s'élève dans l'échelle des animaux ou 400 SÉANCE DU 6 JUILLET 4865.
dans celle des fonctions. Il suffit pour s'en convaincre de
comparer les organes de la vie végétative à ceux de la vie
de relation. Or, il me répugnait de ne pas admettre celte
symétrie fonctionnelle pour les organes de la vie intellec
tuelle, placée à deux degrés au-dessus de la vie de relation,
si on établit un échelon intermédiaire pour la vie morale.
Cependant c'est au sujet de cette symétrie que je ferai
une objection à la théorie de M. Broca. D'une part, en
eiïet , je vois une égalité absolue dans le développement
matériel des deux organes, et de l'autre, une disparité telle
dans l'exercice de la fonction qu'elle se fait presque exclus
ivement par l'organe gauche. Cela me paraît en contradic
tion avec ce fait de l'observation que les organes se déve
loppent par l'exercice et s'atrophient par le repos. Je sais
que l'on pourra me dire qu'entre nos membres droits et
nos rnembîvs gauches, il n'y a pas toujours de différence
bien appréciable, et qu'il peut en être ainsi des organes du
cerveau. Je répondrai que le membre gauche est loin
d'être inactif , comme l'organe droit de la faculté du lan
gage, et que d'ailleurs cette égalité de développement entre
les membres ne s'observe pas chez les ouvriers qui récl
ament de leur bras droit des efforts continuels, à l'exclusion
de leur bras gauche. Chez nous, au contraire , qui ne d
emandons à notre membre droit que dos services exigeant
de l'adresse plutôt que de la force, la différence est moins
accusée, du moins dans le développement des muscles.
Peut-être l'obscrverait-on dans le des nerfs.
Il me semble donc difficile , si nous avons dans le cer
veau deux organes placés symétriquement pour la fonction
du langage articulé , d'admettre que l'un de ces organes
puisse sommeiller pendant de longues années sans pré
senter relativement à l'autre une différence dans le déve
loppement.
Puisque jusqu'à présent on n'a rien constaté de pareil, GAUSSIN. — SUR LA FACULTÉ D'EXPRESSION. 401
je me demande si on ne pourrait pas supposer seulement
une légère différence de force entre les deux organes de la
faculté du langage. En effet, la dépendance entre les orga
nes s'observe d'autant plus que leurs fonctions sont d'un
ordre plus élevé , ou, en d'autres termes, le consensus de
vient alors de plus en plus nécessaire. Ainsi nos mains
■peuvent agir indépendamment l'une de l'autre, mais nos
yeux, qui cependant perçoivent à la fois des objets divers
ement éloignés, ne peuvent regarder que dans la même
direction. A plus forte raison, on ne comprendrait pas les
deux facultés du langage agissant séparément. Il pourrait
donc se faire que l'organe le plus fort survivant seul con
tinuât encore à fonctionner , quoique la fonction générale
fût amoindrie , tandis que l'organe le plus faible réduit à
ses seules ressources deviendrait momentanément impuiss
ant. Je livre cette hypothèse pour ce qu'elle vaut , car je
qu'elle*
ne me dissimule pas ne répond pas complètement
à l'objection que je crois avoir posée. J'aime mieux espéref
que M. Broca donnant à sa théorie plus de développement,
lui fera prendre place définitivement parmi les vérités
démontrées.
La seconde observation que je demande la permission
de faire, porte sur ce qu'il faut entendre par « faculté du
langage articulé. » Si j'ai bien compris M. Broca, il con
sidère que c'est une faculté de l'intelligence et non la poss
ibilité d'articuler des mots sans signification pour celui
qui les prononce, comme le fait le perroquet, ou comme
nous le faisons nous-mêmes quand nous répétons des mots
d'une langue que nous ne comprenons pas.
Ici, Messieurs, avant de continuer, j'éprouve un grand
embarras: l'analyse des facultés intellectuelles entre pour
si peu dans le domaine commun de la science que je ne
sais ce que je dois considérer comme admis généralement.
Cependant, ce n'est pas le lieu de traiter de pareilles ques-
26 SÉANCE DU 6 JUILLET 4865. 402
tiens. Je supposerai donc que toutle monde acceptera la

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