Sur la natalité en France - article ; n°1 ; vol.11, pg 540-578
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1888 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 540-578
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1888
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Arthur Chervin
Sur la natalité en France
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 11, 1888. pp. 540-578.
Citer ce document / Cite this document :
Chervin Arthur. Sur la natalité en France. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 11, 1888. pp. 540-
578.
doi : 10.3406/bmsap.1888.5391
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1888_num_11_1_5391540 SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1888.
retouches, et pouvant se tenir solidement à la main, le pouce
l'appliquant très facilement dans la concavité formée par
l'empreinte du bulbe de l'éclat enlevé. La dénomination de
disque-racloir ou grattoir lui convient donc parfaitement.
Quant à l'époque à laquelle doit être attribué cet objet, les
instruments qui l'accompagnent, son aspect même seul, per- ,
mettent d'affirmer que c'est un outil moustérien. Tel est
d'ailleurs l'avis des spécialistes faisant partie de la Société,
qui ont bien voulu l'examiner.
En terminant, je signalerai également, sur d'autres points
de la commune de Saint-Georges, l'existence de gisements de
silex taillés d'époques diverses. J'y ai découvert presque
tous les types caractéristiques des différentes époques de
l'âge de pierre.
Discussion.
M. A. de Mortillet. Le type tout particulier d'instruments
de silex qu'a récolté avec soin M. Blanquet et que vient de
nous présenter notre collègue, M. Gapitan, peut être considéré
comme une sorte d'intermédiaire entre le coup de poing et
le racloir. La complète similitude les divers échantil
lons présentés, nous montre que cette forme n'est pas acci
dentelle, mais bien voulue. On a très probablement rencontré
des instruments de ce type dans plus d'une station mousté-
rienne, mais ils ont dû être jusqu'à présent confondus avec
les silex de forme à peu près ronde que l'on désigne généra
lement sous le nom de disques, et considérés comme des
disques imparfaits ou mal venus.
COMMUNICATIONS.
Sur la natalité en France ;
'
PAR M. CHERVIN.
Il y a longtemps déjà que des économistes et des hommes
d'État ont signalé la faiblesse de l'accroissement de la popul
ation française. — SUR LA NATALITÉ EN FRANCE. 541 CI1ERV1N.
On sait, en effet, que tandis qu'en France la population
augmente chaque année de 3 pour 100, cette augmentation
est beaucoup plus considérable dans tous les autres pays de
l'Europe. Mais, s'il est facile de connaître l'existence du mal,
il est plus difficile d'en trouver les causes et d'en mesurer
l'étendue.
Trois causes principales pourraient être invoquées pour
expliquer la faiblesse de l'accroissement de la population
française :
1 ° Une forte mortalité ;
2° Une faible nuptialité ;
3° Une natalité.
Parmi les démographes qui se sont le plus occupés de ces
questions, il est juste de placer en première ligne notre
regretté maître, le docteur Bertillon père, dont les travaux
très connus font encore aujourd'hui autorité dans la matière.
M. Bertillon père a montré que ce n'est pas à un excès de
mortalité qu'est dû le faible accroissement de notre populat
ion, car, tandis qu'en France la mortalité générale est de
23 pour 400, elle est de 25 en Hollande, de 27 en Prusse et
dans l'empire d'Allemagne, de 30 en Espagne et en Italie, de
31 en Autriche et de 39 en Hongrie.
Ce n'est pas non plus dans le petit nombre des mariages
contractés en France qu'il faut chercher la solution du pro
blème, car ce qui se passe en France ne diffère pas sensibl
ement de ce qui se passe ailleurs.
En effet, sur 1 000 femmes non mariées de plus de quinze
ans, le nombre moyen annuel des mariages est le suivant :
Irlande, 21 ; Suède, 33 ; Belgique, 36; Suisse, 36; Grèce,
39; Norwège, 39; France, 44; Allemagne, 46 ; Pays-Bas, 46;
Autriche, 46; Angleterre, 46; Italie, 47; Danemark, 47;
Hongrie, 70.
Reste donc à examiner l'hypothèse de la faiblesse de la
natalité par suite du peu de fécondité des mariages. Malheu-
reusementy les documents statistiques manquaient jusqu'à
ces derniers temps. , SÉANCE DU 15 NOVEMBRE 1888. 542
Pour étudier avec quelque précision ce problème, il fallait
se contenter d'une approximation obtenue par des moyens
détournés. Pour apprécier la natalité des unions légitimes,
on était obligé de comparer les naissances légitimes au
nombre des femmes mariées en âge de procréer. C'est ainsi
que, sur 1 000 de quinze à cinquante ans, le nombre
des naissances vivantes annuelles est de : 102 en France,
114 en Irlande, 127 en Belgique, 136 en Angleterre, 137 en
Pays-Bas, 141 en Espagne et 150 en Prusse.
Mais cette méthode ne pouvait fournir que des indications
très approximatives. Il n'y avait qu'un moyen qui permît de
trouver la solution de ce problème, c'était de faire une enquête
directe sur le nombre des enfants existant dans ehaque
famille. Aussi, lorsqu'en 1880 M. le ministre de l'intérieur
constitua, à la demande de Broca, une commission spéciale
chargée de préparer le dénombrement de la population qui
devait avoir lieu l'année suivante, j'eus l'honneur de me
joindre à M. Bertillon père pour réclamer l'introduction dans
le questionnaire des demandes d'une question permettant
d'étudier la fécondité des mariages ;
La commission accepta ma proposition et je fus même
chargé de faire un rapport avec cette clause. Mais, sans
vouloir me livrer à des récriminations inutiles, je dois dire
que la question à laquelle nous tenions tant, M. Bertillon et
moi, disparut du questionnaire sans notre consentement et à
notre insu.
Cette suppression de la question relative au nombre des
enfants par familles, eut non seulement pour conséquence de
priver les démographes de faire une étude sur un sujet de la
plus haute importance, mais elle eut aussi une
directe sur nos finances.
Comme il n'est pas mauvais de montrer, une fois de plus,
que la statistique n'est pas seulement une science purement
spéculative, mais qu'elle a des applications multiples et inces
santes aux besoins du gouvernement des sociétés, on nous
permettra de rapporter le fait avec quelque détail. — SUR LA NATALITÉ EN FRANCE. 543 CHERVIN.
Le 8 avril 1885, M, Bernard, député du Doubs, déposait
sur le bureau de la Chambre une proposition tendant à
remettre en vigueur la loi du 29 nivôse an X1U, qui accor
dait, comme on sait, aux pères de famille de sept enfants
vivants, la faculté d'en faire élever un aux frais de l'État.
Dans la pensée de l'honorable député, cette mise en pra
tique de la loi de nivôse, en aidant les familles nombreuses à
supporter les charges de l'instruction d'un de leurs enfants,
donnait en quelque sorte une prime d'encouragement au
développement des ménages, et par là à l'accroissement de
la population française.
M. Bernard, du Doubs, demandait simplement un crédit de
20000 francs pour faire augmenter la natalité de la France;
on s'aperçut bientôt que ce chiffre était insuffisant.
Mais, lorsqu'il fallut chiffrer la dépense que la mise en
pratique de la loi de nivôse entraînerait, la Chambre se
trouva fort empêchée de conclure, faute de documents sta
tistiques, sur le nombre des familles ayant sept enfants.
M, Javal déclara que, d'après l'enquête à laquelle il s'était
livré personnellement, il n'y avait pas moins de 50 000 familles
dans les conditions indiquées et que, par conséquent, il était
nécessaire de mettre quelques restrictions à la mise en pra
tique de la loi de nivôse, si on ne voulait pas être débordé et
s'engager dans 'des dépenses exagérées,
La Chambre, malgré cette absence de documents, vola
néanmoins un crédit de 400 000 francs, et inscrivit dans la loi
de finances de 1885 un article 30 ainsi conçu :
« Une bourse sera concédée, dans un établissement d'e
nseignement secondaire ou d'enseignement primaire supé
rieur, ou dans une école professionnelle, industrielle,
commerciale ou agricole, de l'État, k

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