Sur la variation de VEnergie lumineuse et de l acuité visuelle en fonction de la durée, à intensité apparente constante - article ; n°1 ; vol.30, pg 73-86
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Sur la variation de VEnergie lumineuse et de l'acuité visuelle en fonction de la durée, à intensité apparente constante - article ; n°1 ; vol.30, pg 73-86

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Description

L'année psychologique - Année 1929 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 73-86
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. Durup
A. Fessard
IV. Sur la variation de VEnergie lumineuse et de l'acuité visuelle
en fonction de la durée, à intensité apparente constante
In: L'année psychologique. 1929 vol. 30. pp. 73-86.
Citer ce document / Cite this document :
Durup G., Fessard A. IV. Sur la variation de VEnergie lumineuse et de l'acuité visuelle en fonction de la durée, à intensité
apparente constante. In: L'année psychologique. 1929 vol. 30. pp. 73-86.
doi : 10.3406/psy.1929.4917
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1929_num_30_1_4917(Travail des Laboratoires de Physiologie des Sensations da Collège de
France et de Psychologie expérimentale de la Sorbonne).
IV
SUR LA VARIATION DE L'ÉNERGIE LUMINEUSE ET
DE L'ACUITÉ VISUELLE EN FONCTION DE LA
DURÉE, A INTENSITE APPARENTE CONSTANTE.
Par G. Durup et A. Fessard
Le problème du rôle joué par le temps dans l'évolution des
processus perceptifs suscite depuis longtemps l'activité des
chercheurs. En ce qui concerne le domaine visuel, notamment,
vers lequel l'intérêt du psychologue se dirige le plus volontiers,
où la technique de la limitation des durées est relativement
plus simple qu'ailleurs, on peut dire que les premières expé
riences datent presque des débuts de la psychologie
rimentale. Depuis, la méthode tachistoseopique, largement em
ployée, a permis de mettre en évidence de nombreux faits, mais
on peut remarquer que la plupart de ces travaux ont porté
d'emblée sur des phénomènes déjà très complexes, « appréhens
ion » de formes géométriques, de symboles (lettres, chiffres,etc),
de mots et de phrases, d'objets concrets, de figures et de ta- i
bleaux compliqués, etc.,. le psychologue montrant bien par là
son désir d'aboutir le plus vite possible à l'analyse des proces
sus mentaux supérieurs.
Or il ne faut pas oublier que les phénomènes périphériques
sont eux aussi, dans leurs premiers stades, sous la dépendance
du temps, en matière de vision plus nettement encore qu« dans
les autres domaines sensoriels ; ni que certaines qualités de la
perception visuelle, et en premier lieu l'intensité, se trouvent
déterminées au moins pour l'essentiel dès le niveau des pre- 94 MÉMOIRES ORIGINAUX
miers éléments récepteurs, tandis que les qualités d'un ordre
plus élevé dépendent surtout des centres supérieurs x.
Bien qu'en matière de perception la méthode analytique
ait ses dangers, il semble que nous soyons autorisés dans les
recherches tachistoscopiques à nous débarrasser du facteur
intensité, en l'amenant chaque fois par une compensation con
venable à un niveau apparent fixe — quelle que soit la
durée d'exposition — afin de mieux étudier l'influence du
temps sur les autres facteurs. C'est une pratique qui ne paraît
pas encore avoir été appliquée, bien que H. Piéron, dans ses
écrits 2, en ait depuis longtemps signalé l'intérêt3.
Pour prendre un exemple particulièrement simple, celui de
l'acuité visuelle mesurée par l'angle le plus faible sous lequel on
peut distinguer des traits parallèles équidistants, rappelons
qu'on observe une décroissance progressive de cette qualité
lorsqu'on réduit de plus en plus le temps d'exposition. Mais l'i
ntensité apparente change, et finit par diminuer : n'est-elle pas
le facteur fondamental, peut-être unique, de la baisse d'acuité,
puisqu'on sait d'autre part que l'acuité est une fonction de
l'intensité ? Dans le cas contraire, quelle est l'action propre du
facteur « temps », étudiée à intensité apparente constante ?
Nos expériences ont essayé de répondre à cette question. L'idée
de cette recherche nous a été donnée par le professeur H. Pié
ron lui-même, et c'est grâce ä ses conseils de chaque instant que
nous avons pu la mener à bien. Qu'il trouve ici l'expression de
nos vifs remerciements.
Avant d'entreprendre nos déterminations -d'acuité nous
devions établir, pour chaque durée d'exposition, l'intensité
réelle permettant de percevoir en durée brève une brillance
égale à celle d'une plage durable et constante.
1. N'insistons pas sur la question de savoir si certains caractères d'appa
rence complexe, relatifs à 1' « organisation » du champ visuel, sont, comme
le voudraient certains théoriciens, déterminés dès la périphérie. Pour l'inten
sité, la question ne semble pas faire de doute, chaque sens possédant à ce
point de vue des caractéristiques temporelles spéciales. D'ailleurs des expé
riences» (Adrian) ont montré que la fréquence des courants d'action dans le
nerf optique évoluait suivant une loi analogue à celle de l'intensité apparente.
2. H. Piéron, Les Problèmes psychophysiologiques de la Perception du
Temps {An. Ps.> XXIV, 1923, p. 1-25).
3. Par exemple, dans un travail récent, Wever {Am. J. of Ps., XXXVIII,
2, 1957, p. 194-226) décrit le développement, en fonction du temps, des divers
attributs perceptifs de figures simples : hétérogénéité, clarté, saillie, forme, etc.,
mais il ne se demande pas si la clarté apparente ne conditionne pas en partie
les autres phénomènes. ET FESSAUD. SUR LA VARIATION DE l'ÉNERGIE LUMINEUSE 75 DURUP
L'influence de la durée sur l'intensité apparente a déjà donné
lieu à un certain nombre de travaux dont le résultat le plus
remarquable a été la constatation d'une onde de prééquilibre
pendant laquelle le niveau final se trouvait momentanément
dépassé. Pour ne citer que les recherches les plus importantes
sur la question, rappelons que Broca et Sulzer 1 ont découvert
le phénomène, dont l'allure a ensuite été étudiée dans différentes
conditions par Bills 2, Kleitman et Piéron 3, W.-H. Stainton 4.
Tous ces auteurs ont spécialement envisagé l'établissement
de la sensation lumineuse (à intensité réelle constante par
conséquent) tandis que dans notre cas c'est l'intensité appa
rente qui devait ne pas changer. La courbe à construire, que
nous appellerons courbe de compensation (nous compensons à
l'aide de variations d'intensité ce que nous perdons — ou ce que
nous gagnons — en diminuant la durée) est donc différente des
courbes établies jusqu'ici, bien qu'étroitement apparentée à
elles 5.
Cette nouvelle représentation du phénomène a des avantages
particuliers. Outre son utilité pour faire connaître la compens
ation convenable d'intensité, elle conduit directement à la
courbe de l'énergie nécessaire pour provoquer une brillance
apparente constante. A notre connaissance, de telles courbes
d'énergie n'ont encore été publiées que pour l'intensité limi
naire. On sait qu'à ce niveau, la loi de Bloch (constance de
l'énergie), puis celle de Blondel et Rey (croissance linéaire) ont
été successivement proposées. En laissant de côté les temps
extrêmement courts, peu accessibles à l'expérience, et pour
lesquels il semble que l'énergie passe par un minimum (Grijns
et Noyons, H. Piéron) on trouve que l'allure véritable de là
courbe des énergies liminaires est d'abord celle d'une parabole
(loi de Piéron) 6. Nous nous proposons de voir ce que devient
cette loi lorsqu'on opère à un niveau supra-liminaire fixe, r
eprésentant un multiple constant du seuil.
Si nous envisageons maintenant les travaux relatifs à l'acuité
visuelle, nous en trouvons un grand nombre qui étudient la
variation de l'acuité en fonction de la brillance pour un temps
1. Broca et Sulzer, C. R., 134, 1902 ; 137, 1903.
2. M.-A. Bills, Ps. Rev. Mon., XXVIII, 5, 1920.
3. Kleitman et Piéron, An. Ps., XXV, 1924, p. 34.
4. W.-H. Stainton, J. of Opt. Soc. of Am., XVI, 1, 1928, p. 26.
5. Théoriquement la courbe de compensation pourrait Se déduire d'un ré
seau complet de courbes d'établissement.
6. H. Î>iéron, C. R., CLXX, 1920, p. 527 ; GLXXV, 1925, p. 818. % MÉMOIRES ORIGINAUX
d'exposition non limité. Citons seulement pour mémoire les
recherches de König (1897), de Roelofs e

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