Sur un paradoxe dans l estimation du temps chez l animal - article ; n°1 ; vol.78, pg 163-181
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Sur un paradoxe dans l'estimation du temps chez l'animal - article ; n°1 ; vol.78, pg 163-181

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Description

L'année psychologique - Année 1978 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 163-181
Summary
The paper discusses data relevant to the fixed-interval (FI)-differential-reinforcement-oj-low-rates (DRL) paradox in the domain of temporal regulation of animal behavior. Point 1 suggests that biological constraints per se do not seem to explain the FI-DRL paradox. Point 2 suggests that regular structure or reinforcement periodicity in the FI situation acts as an external synchroniser for operant activity. Point 3 integrates schedule structure, inhibitory control of operant behavior and biological constraints in a possible explanation of the FI-DRL discrepancies. Future experimental developments are suggested.
Résumé
Le texte discute le paradoxe qui existe entre les performances dans les programmes opérants à intervalle fixe (FI) et de débit de réponses lent (DRL) chez une même espèce animale. Après une analyse d'hypothèses ou contraintes biologiques au sens large (point 1) et une définition du rôle de la régularité ou périodicité de l'événement renforçant dans le programme FI (point 2), il est suggéré que cette périodicité associée au contrôle inhibiteur de l'opérant et en relation avec les contraintes biologiques puisse sous-tendre le paradoxe FI-DRL (point 3).
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Helga Lejeune
Sur un paradoxe dans l'estimation du temps chez l'animal
In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp. 163-181.
Abstract
Summary
The paper discusses data relevant to the fixed-interval (FI)-differential-reinforcement-oj-low-rates (DRL) paradox in the domain of
temporal regulation of animal behavior. Point 1 suggests that biological constraints per se do not seem to explain the FI-DRL
paradox. Point 2 suggests that regular structure or reinforcement periodicity in the FI situation acts as an external synchroniser
for operant activity. Point 3 integrates schedule structure, inhibitory control of operant behavior and biological constraints in a
possible explanation of the FI-DRL discrepancies. Future experimental developments are suggested.
Résumé
Le texte discute le paradoxe qui existe entre les performances dans les programmes opérants à intervalle fixe (FI) et de débit de
réponses lent (DRL) chez une même espèce animale. Après une analyse d'hypothèses ou contraintes biologiques au sens large
(point 1) et une définition du rôle de la régularité ou périodicité de l'événement renforçant dans le programme FI (point 2), il est
suggéré que cette périodicité associée au contrôle inhibiteur de l'opérant et en relation avec les contraintes biologiques puisse
sous-tendre le paradoxe FI-DRL (point 3).
Citer ce document / Cite this document :
Lejeune Helga. Sur un paradoxe dans l'estimation du temps chez l'animal. In: L'année psychologique. 1978 vol. 78, n°1. pp.
163-181.
doi : 10.3406/psy.1978.28236
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1978_num_78_1_28236L'Année Psychologique, 1978, 78, 163-181
REVUES CRITIQUES
SUR UN PARADOXE
DANS L'ESTIMATION DU TEMPS CHEZ L'ANIMAL
par Helga Lejeune1
Université de Liège
Laboratoire de Psychologie expérimentale2
SUMMARY
The paper discusses data relevant to the fixed-interval ( FI )-differential-
reinforcement-oj-low-rates (DRL) paradox in the domain of temporal
regulation of animal behavior. Point 1 suggests that biological constraints
per se do not seem to explain the FI-DRL paradox. Point 2 suggests that
regular structure or reinforcement periodicity in the FI situation acts as
an external synchroniser for opérant activity. Point 3 integrates schedule
structure, inhibitory control of behavior and biological constraints
in a possible explanation of the FI-DRL discrepancies. Future experi
mental developments are suggested.
Parmi les moyens d'étude des régulations temporelles acquises chez
l'animal, il faut relever deux programmes opérants classiques, l'inter
valle fixe (fi) et le débit de réponses lent (drl). Dans le programme fi,
la première réponse émise après la fin d'un intervalle de valeur fixe
est renforcée. A chaque réponse renforcée succède un nouvel intervalle
identique. Les réponses émises en cours d'intervalle sont sans consé
quence programmée et superflues. Le développement de pauses post
renforcement, le regroupement des réponses vers la fin de l'intervalle
et l'accélération de leur débit attestent dans ce programme le déve
loppement d'une régulation temporelle qui n'est en fait pas imposée
par les contingences. Par contre, dans le programme drl, l'espacement
des réponses est la condition d'obtention du renforcement. Ainsi, dans
un programme drl de 20 s, tout intervalle interréponses (irt) inférieur
à ce délai critique est sanctionné par une remise à zéro du mécanisme
1. Chargée de recherche fnrs.
2. 32, boulevard de la Constitution, 4020 Liège (Belgique). 164 H. Le jeune
de contrôle du délai. La régulation temporelle est attestée par une
augmentation de la fréquence relative des valeurs d'mT renforcés,
par rapport aux irt trop courts.
La mauvaise performance de certaines espèces animales dans le
programme drl est un fait bien connu. Chez le Pigeon, Reynolds (1964)
et Staddon (1965) ont décrit les caractéristiques des intervalles inte
rréponses et la littérature s'accorde à déterminer la limite d'un compor
tement efficace aux environs d'une dizaine ou au plus une quinzaine
de secondes (Kramer et Rilling, 1970). La performance du Pigeon se
rapproche de celle de la Souris, qui est la plus médiocre (Maurissen, 1970).
Souris et Pigeon sont dépassés par le Rat (Ferraro et al., 1965), le
Chat (Macar, 1969, 1971 b) et le Singe (Brady et Conrad, 1960 ; Hodos
et al., 1962 ; Weiss et al., 1966) qui ont des performances de meilleure
qualité. Toutes les espèces étudiées jusqu'à présent s'adaptent par
contre à des valeurs d'intervalle fixe (fi) qui dépassent largement la
minute (p. ex. Dews, 1965 : fi de 100 000 s chez le Pigeon). Un rapide
examen de la littérature conduit à constater que les questions au
sujet de la qualité des régulations temporelles acquises ont été posées
presque exclusivement à partir de la performance en programme drl.
Ces interrogations ont donné naissance à des travaux qui analysent la
relation entre régulation temporelle du comportement propre et discr
imination de durée de stimulus externes (p. ex. Reynolds, 1966 ; voir
aussi Richelle et Lejeune, 1977). Ces travaux ont démontré l'ind
épendance, chez une même espèce, entre ces deux aspects des régulations
temporelles acquises. Cette dissociation souligne donc l'existence de
problèmes spécifiques à la régulation du comportement propre. Cette
constatation étant faite, la question de départ reste posée. Nous disso
cierons cette question en deux aspects que nous discuterons success
ivement : en premier lieu, quelle est, en programme drl, l'origine de la
médiocre performance et des différences interspécifiques ; en second
lieu, pourquoi existe-t-il un paradoxe fi-drl chez une même espèce ?
PROGRAMME DRL. LIMITES DE PERFORMANCE
ET DIFFÉRENCES INTERSPÉCIFIQUES
II est intéressant de constater que la médiocrité des performances
enregistrées dans le programme drl renseigne en quelque sorte sur
les limites d'adaptation des espèces à ce programme, bien que peu de
travaux aient spécifiquement abordé ce problème (Catania, 1970 ;
Kramer et Rilling, 1970 ; Richardson et Loughead, 1974). Nous avons
esquissé déjà une hiérarchie entre espèces, la Souris occupant le rang
inférieur, suivie du Pigeon, des Rat, Chat et Singe qui se partagent les
meilleures performances à des délais proches de la minute ou légèrement
supérieurs. Des tentatives d'explication de la hiérarchie et des perfo
rmances ont été proposées, qui font appel à des arguments biologiques Sur un paradoxe dans i 'estimation du temps chez l'animal 165
pris au sens large. La relation entre métabolisme basai et performance
a été parfois discutée (Maurissen, 1970), mais les bases sont trop fragiles
pour établir une relation de cause à effet. Une autre relation a été
esquissée, entre l'importance de l'activité générale et V adaptation aux
régulations temporelles acquises. Cette mise en relation n'est pas sans
analogie avec la typologie pavlovienne bipolaire, au niveau d'une espèce
donnée (calme-agité), qui a de longue date été associée avec la qualité
des réflexes conditionnés au temps (Pavlov, 1927). Certains faits peuvent
être rassemblés à l'appui de cette relation : Delacour et Santacana (1967)
décrivent une relation inverse entre activité spontanée et rapidité
d'acquisition dans deux types d'apprentissages complexes et la mauv
aise régulation temporelle de la Souris en drl peut être associée au
niveau d'activité générale très élevé de cet animal (Maurissen, 1970).
Toutefois, d'autres données s'opposent à cette relation. Ainsi, une
première étude du Prosimien Perodicticus Potto Edwarsi en fi (Lejeune,
1976) a montré que cet animal très lent, au niveau d'activité générale
très faible, réalise de médiocres performances (le caractère fragmentaire
de cette première recherche et le faible nombre de séances d'apprent
issage limitent bien entendu la portée de cette constatation). L'origine
des performances médiocres et des différences interindividuelles en drl
a été recherchée dans une troisième direction, à partir d'une remise en
question de la notion d'arbitrarité de V opérant. Cette direction s'articule <

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