Symbole d identité ou capital symbolique : le parcours social du français en Israël - article ; n°2 ; vol.31, pg 315-329
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Symbole d'identité ou capital symbolique : le parcours social du français en Israël - article ; n°2 ; vol.31, pg 315-329

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Description

Revue française de sociologie - Année 1990 - Volume 31 - Numéro 2 - Pages 315-329
E. Ben-Rafaël, R. Herzlich, M. Freund : Símbolo de identidad о capital simbólico : el recorrido social del francés en Israel.
El francés en Israel constituía al principio un signo de identidad de un grupo etnocultural subordinado y a la vez un capital simbólico rebuscado por elementos dominantes. Como es una materia escolar solamente facultativa, el estudio de los factures de su elección en una muestra de alumnos, revela un proceso ejemplar de « migración » de los recursos linguisticos. Este proceso, donde elementos privilegiados se aproprian de los recursos en vias de desaparición en las comunidades desfavorecidas, encuentra apoyos motivados entre los que pertenecen a los privilegiados sociales y a los desfavorecidos étnicos.
E. Ben-Rafaël, R. Herzlich, M. Freund : A symbol of identity or symbolic capital : the social path followed by the French language in Israel.
Originally, the French language in Israel was a symbol of identity for a subordinated ethnocultural group and at the same time a symbolic capital sought for by the dominating elements. As this language is only a facultative subject in education, the study of factors of one's choice with a sampled number of students gives way to an exemplary « migration » process in linguistical ressources. This process which notes the adoption, by privileged elements, of ressources which are in the process of disappearing from the less-favoured communities, is strongly upheld by those who socially are part of the privileged but who ethnically are less-favoured.
E. Ben-Rafaël, R. Herzlich, M. Freund : Identitätssymbol oder symbolisches Kapital : die soziale Laufbahn der französischen Sprache in Israël.
Ursprunglich bildete die französische Sprache in Israël sowohl ein Identitätszeichen für eine untergeordnete kulturelle Bevölkerungsgruppe, als auch ein von beherrschenden Elementen angestrebtes symbolisches Kapital. Nachdem es sich lediglich um ein Wahlschulfach handelt, bringt die Untersuchung der Wahlfaktoren innerhalb einer Schulerauswahl einen beispielhaften « Wanderungs » vorgang der Sprachressourcen zutage. Dieser Vorgang, bei dem privilegierte Elemente die verschwindenden Ressourcen innerhalb der benachteiligten Gemeinschaften ubernehmen, findet motivierte Unterstiitzung innerhalb der Bevölkerungsteile, die sozial privilegiert und ethnisch benachteiligt sind.
Le français en Israël constituait à l'origine à la fois un signe identitaire d'un groupe ethnoculturel subordonné et un capital symbolique recherché par des éléments dominants. Comme il n'est qu'une matière scolaire facultative, l'étude des facteurs de son choix dans un échantillon d'élèves dégage un processus exemplaire de « migration » des ressources linguistiques. Ce processus, qui voit des éléments privilégiés s'approprier des ressources en voie de disparition dans les communautés défavorisées, trouve des soutiens motivés parmi ceux qui font socialement partie des privilégiés et ethniquement des défavorisés.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliezer Ben-Rafaël
Rivka Herzlich
Mira Freund
Symbole d'identité ou capital symbolique : le parcours social du
français en Israël
In: Revue française de sociologie. 1990, 31-2. pp. 315-329.
Citer ce document / Cite this document :
Ben-Rafaël Eliezer, Herzlich Rivka, Freund Mira. Symbole d'identité ou capital symbolique : le parcours social du français en
Israël. In: Revue française de sociologie. 1990, 31-2. pp. 315-329.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1990_num_31_2_2674Resumen
E. Ben-Rafaël, R. Herzlich, M. Freund : Símbolo de identidad о capital simbólico : el recorrido social del
francés en Israel.
El francés en Israel constituía al principio un signo de identidad de un grupo etnocultural subordinado y
a la vez un capital simbólico rebuscado por elementos dominantes. Como es una materia escolar
solamente facultativa, el estudio de los factures de su elección en una muestra de alumnos, revela un
proceso ejemplar de « migración » de los recursos linguisticos. Este proceso, donde elementos
privilegiados se aproprian de los recursos en vias de desaparición en las comunidades desfavorecidas,
encuentra apoyos motivados entre los que pertenecen a los privilegiados sociales y a los
desfavorecidos étnicos.
Abstract
E. Ben-Rafaël, R. Herzlich, M. Freund : A symbol of identity or symbolic capital : the social path followed
by the French language in Israel.
Originally, the French language in Israel was a symbol of identity for a subordinated ethnocultural group
and at the same time a symbolic capital sought for by the dominating elements. As this language is only
a facultative subject in education, the study of factors of one's choice with a sampled number of
students gives way to an exemplary « migration » process in linguistical ressources. This process which
notes the adoption, by privileged elements, of ressources which are in the process of disappearing from
the less-favoured communities, is strongly upheld by those who socially are part of the privileged but
who ethnically are less-favoured.
Zusammenfassung
E. Ben-Rafaël, R. Herzlich, M. Freund : Identitätssymbol oder symbolisches Kapital : die soziale
Laufbahn der französischen Sprache in Israël.
Ursprunglich bildete die französische Sprache in Israël sowohl ein Identitätszeichen für eine
untergeordnete kulturelle Bevölkerungsgruppe, als auch ein von beherrschenden Elementen
angestrebtes symbolisches Kapital. Nachdem es sich lediglich um ein Wahlschulfach handelt, bringt die
Untersuchung der Wahlfaktoren innerhalb einer Schulerauswahl einen beispielhaften « Wanderungs »
vorgang der Sprachressourcen zutage. Dieser Vorgang, bei dem privilegierte Elemente die
verschwindenden Ressourcen innerhalb der benachteiligten Gemeinschaften ubernehmen, findet
motivierte Unterstiitzung innerhalb der Bevölkerungsteile, die sozial privilegiert und ethnisch
benachteiligt sind.
Résumé
Le français en Israël constituait à l'origine à la fois un signe identitaire d'un groupe ethnoculturel
subordonné et un capital symbolique recherché par des éléments dominants. Comme il n'est qu'une
matière scolaire facultative, l'étude des facteurs de son choix dans un échantillon d'élèves dégage un
processus exemplaire de « migration » des ressources linguistiques. Ce processus, qui voit des
éléments privilégiés s'approprier des ressources en voie de disparition dans les communautés
défavorisées, trouve des soutiens motivés parmi ceux qui font socialement partie des privilégiés et
ethniquement des défavorisés.R. franc. socioL, XXXI, 1990,315-329
ACTUALITÉ DE LA RECHERCHE
Symbole d'identité ou capital symbolique :
le parcours social du français en Israël
par Eliezer BEN-RAFAËL, Rivka HERZLICH et Mira FREUND
Résumé
Le français en Israël constituait à l'origine à la fois un signe identitaire d'un groupe
ethnoculturel subordonné et un capital symbolique recherché par des éléments
dominants. Comme il n'est qu'une matière scolaire facultative, l'étude des facteurs de
son choix dans un échantillon d'élèves dégage un processus exemplaire de « migra
tion » des ressources linguistiques. Ce processus, qui voit des éléments privilégiés
s'approprier des ressources en voie de disparition dans les communautés défavorisées,
trouve des soutiens motivés parmi ceux qui font socialement partie des privilégiés et
ethniquement des défavorisés.
Contexte social et aspects linguistiques
Israël en tant qu'Etat existe depuis quatre décennies seulement; sa
population compte encore 43 % d'habitants nés à l'étranger, dont la
majorité ont immigré après sa création en 1948. Les clivages ethno-
culturels y sont donc particulièrement marqués (Ben-Rafaël, 1982). Une
dichotomie largement acceptée dans le public distingue entre groupes
originaires d'Europe ou de souche européenne (« Ashkénazes », 47 % de
la population juive), partageant une référence souvent lointaine à la culture
yiddish, et groupes en provenance d'Asie ou d'Afrique, surtout du
Moyen-Orient ou d'Afrique du Nord (« Orientaux », 48 %), caractérisés
pour la plupart par une familiarité avec la culture islamique et les langues
vernaculaires judéo-arabes. De plus, la petite minorité (5 %) des commun
autés originaires des Balkans et du Proche-Orient (Bulgarie, Grèce et
Turquie) se réfère à un passé espagnol que partagent, en outre, d'infimes
groupes éparpillés (Sépharades).
315 Revue française de sociologie
Au-delà des différences culturelles, ces catégories sont avant tout
séparées par le sens même de leur immigration en Israël. Les Ashkénazes
— et les Juifs des Balkans leur ressemblent à cet égard — ont adhéré au
projet sioniste en rejetant l'esprit et les institutions diasporiques tradition
nels et en aspirant à la formation d'une entité nationale à l'image du
modèle européen ď Etat-nation. Les Orientaux, venus plus tard au
sionisme, l'ont vécu comme la réalisation du message biblique du Retour;
contrairement aux Ashkénazes (sauf pour les pratiquants orthodoxes), ils
se sont ainsi regroupés autour de leurs institutions communautaires, et
leurs cultures n'ont évolué que progressivement sous l'influence de leurs
nouvelles expériences et de la culture dominante.
Parce qu'ils sont en général arrivés dans le pays après les Ashkénazes,
qu'ils ont souvent fait l'objet de discriminations et qu'ils ont montré au
départ des faiblesses réelles en éducation, compétences ou diplômes, les
Orientaux se sont retrouvés concentrés aux échelons inférieurs de la
structure sociale. Le clivage ethno-social n'est cependant pas hermétique
et, l'idéologie du Renouveau national aidant, les Orientaux socialement
mobiles (40% environ) tendent à réduire l'importance de leur identité
ethnique; ils s'installent dans des quartiers où dominent les Ashkénazes.
Ces derniers, lorsqu'ils sont de condition ouvrière (20 % environ), vivent
dans un milieu où dominent les communautés orientales. Sous l'effet de
cette proximité, ils sont alors particulièrement conscients de leur propre
ethnicité (voir Ayalon, Ben-Rafaël, Sharot, 1986). L'évolution des contextes
linguistiques reflète cette dynamique des clivages.
Langue ancestrale et symbole historique de toutes les diasporas,
l'hébreu a constitué un creuset majeur pour la nouvelle société israélienne.
Les langues de l'« exil » n'ont pourtant pas entièrement disparu et sont
encore souvent utilisées en privé. Par exemple, près de 250 000 Juifs
israéliens (Bureau central de statistiques, 1983) utilisent le français comme
première ou deuxième langue, formant ainsi, dans le monde, le plus fort
contingent de francophones dans un pays qui ne l'est pas.
Les sources de cette francophonie sont diverses. Pour certains Israéliens
originaires de la bourgeoisie d'Europe orientale (14% des francophones),
le français représentait dans cette diaspora un enrichissement culturel et
une marque de statut social. Pour beaucoup de Juifs bulgares, grecs ou
turcs (« Balkanais » dans ce qui suit, 1 5 %), cette langue a été le véhicule
indispensable d'une éducation moderne. Cependant, le gros de la fra
ncophonie israélienne (72 %) est constitué par le

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