Syndicalisme et efficience technique : une analyse appliquée aux firmes bangladaises - article ; n°169 ; vol.43, pg 167-188
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Syndicalisme et efficience technique : une analyse appliquée aux firmes bangladaises - article ; n°169 ; vol.43, pg 167-188

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 2002 - Volume 43 - Numéro 169 - Pages 167-188
Patrick Plane and Claire Salmon — Trade unionism and technical efficiency : a practical analysis to Bangladeshi firms.
The impact of trade union activity on the economic variables of firms has not been much studied, especially in developing countries. The authors of this paper attempted to apply econometric tests on the technical efficiency of a cross section of Bangladeshi firms by comparing those with and without trade unions. Estimates of a « parametric frontier model » between the two situations suggest a rather positive relationship. The statistically significant influence of trade unions however proves relevant only when considered in relation to firms predominantly owned by foreigners and in the overall context of econometric variables determining firm efficiency.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Patrick Plane
Claire Salmon
Syndicalisme et efficience technique : une analyse appliquée
aux firmes bangladaises
In: Tiers-Monde. 2002, tome 43 n°169. pp. 167-188.
Abstract
Patrick Plane and Claire Salmon — Trade unionism and technical efficiency : a practical analysis to Bangladeshi firms.
The impact of trade union activity on the economic variables of firms has not been much studied, especially in developing
countries. The authors of this paper attempted to apply econometric tests on the technical efficiency of a cross section of
Bangladeshi firms by comparing those with and without trade unions. Estimates of a « parametric frontier model » between the
two situations suggest a rather positive relationship. The statistically significant influence of trade unions however proves relevant
only when considered in relation to firms predominantly owned by foreigners and in the overall context of econometric variables
determining firm efficiency.
Citer ce document / Cite this document :
Plane Patrick, Salmon Claire. Syndicalisme et efficience technique : une analyse appliquée aux firmes bangladaises. In: Tiers-
Monde. 2002, tome 43 n°169. pp. 167-188.
doi : 10.3406/tiers.2002.1572
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_2002_num_43_169_1572SYNDICALISME
ET EFFICIENCE TECHNIQUE:
UNE ANALYSE APPLIQUÉE
AUX FIRMES BANGLADAISES
par Patrick Plane*, Claire Salmon**
L 'impact des syndicats sur les principales variables économiques de
l'entreprise a fait l'objet de peu d'études appliquées, en particulier pour
des pays en développement. Dans cet article, un test économétrique de la
relation entre l'efficience technique et la présence ou non de syndicats
dans les firmes est proposé sur une coupe transversale d'entreprises du
Bangladesh. Un modèle de frontière paramétrique est estimé sur la base
duquel il apparaît que la relation serait plutôt positive. Statistiquement
significative, cette influence s 'avère toutefois peu robuste, sinon pour les
entreprises majoritairement détenues par des étrangers, à une spécifica
tion qui contrôle pour l'ensemble des variables concourant à l'explication
économétrique des efficiences.
Le rôle économique des syndicats dans les pays en développement
est l'objet de plus d'attention que par le passé. On doit en partie cet
intérêt au succès modeste des premiers programmes d'ajustement
structurel. D'abord ignorées par les institutions internationales en
charge de promouvoir ces programmes, ces organisations, dont il est
maintenant reconnu qu'elles influencent tout à la fois l'ampleur et le
rythme du processus de reforme dans le secteur moderne, ont progres
sivement attiré l'attention. Ce réexamen critique a profité du renouvel
lement des idées et de la formalisation des comportements relevant de
l'économie du travail. Il a également bénéficié du développement des
enquêtes d'entreprises, elles-mêmes stimulées par l'extension des capa-
** * Université CERDi, Université de Savoie. d'Auvergne.
Revue Tiers Monde, t. XLIII, n° 169, janvier-mars 2002 168 Patrick Plane, Claire Salmon
cités de traitement informatique et par les avancées de l'état de l'art en
matière d'estimation économétrique sur données de panel.
Bien que l'analyse du rôle syndical sur le fonctionnement des entre
prises suscite désormais davantage d'intérêt, le corps des travaux
appliqués aux entreprises des pays en développement n'en demeure pas
moins étroit, trop limité pour lever toute ambiguïté sur la relation
qu'entretient cette organisation avec les principales variables économi
ques des firmes. Si, en l'occurrence, l'idée d'une influence positive sur
le salaire est assez bien partagée1, l'impact sur la productivité est plus
discuté et, dans une assez large mesure, moins bien exploré. Dans son
rapport sur le développement dans le monde, la Banque mondiale
(1995) déplore le déficit d'analyse de cette relation, en particulier pour
les pays à revenu faible ou intermédiaire. Salmon (1998) donne une
expression chiffrée du problème en ne recensant qu'une vingtaine
d'articles publiés dans les revues académiques de large diffusion, un
seul pour les pays en développement qui évoque le cas de la Malaisie
(cf. Standing, 1992).
Sur la base des données relatives au secteur manufacturier du Ban
gladesh, l'enjeu de cet article est de mettre cette relation en lumière par
une utilisation de la littérature sur les frontières paramétriques de pro
duction. En d'autres termes, la présence syndicale a-t-elle servi ou des
servi l'objectif de maximisation de l'output compte tenu de la quantité
de facteurs mobilisés dans le processus de production ?
Dans ce pays à faible revenu, moins de 250 $ par habitant et par
an, on observera que le taux de syndicalisation est faible, à peine 3 %
de la population active. Il est cependant beaucoup plus élevé si l'on
resserre l'observation sur le seul secteur formel où il varie, en
moyenne, entre 20 et 40 %. Le syndicalisme bangladais plonge ses raci
nes dans la tumultueuse histoire de l'ancien empire des Indes sous
administration coloniale. Dans la période pakistanaise (1947-1971), la
liberté d'association est restreinte et l'industrialisation reste faible. La
base de la population urbaine est suffisamment étroite pour que
l'appartenance syndicale apparaisse comme un phénomène réservé à
une certaine élite ouvrière.
Avec l'émergence du Bangladesh, en 1971, le paysage se modifie.
La Jatiya Sramik League fait figure de syndicat officiel et recrute ses
adhérents à la faveur d'une importante vague de nationalisation.
Parallèlement, des mouvements syndicaux fleurissent, qui offrent sou
vent des ramifications avec le monde des partis politiques. Après 1982,
1. Un certain nombre de travaux théoriques intègrent désormais explicitement le rôle des syndicats
dans la détermination des salaires du secteur moderne des pays en développement (cf. Calvo, 1978 ; Qui-
bria, 1988 ; Gupta, 1993). Syndicalisme et efficience technique 169
l'influence de l'organisation précitée devient heurtée, dominée par les
faibles stimulations d'une lente industrialisation, mais également d'une
stratégie de renforcement du secteur privé. Les syndicats deviennent
plus complexes et plus stratégiques, avec des objectifs autant économi
ques (négociations salariales) que politiques (alliances partisanes).
C'est ainsi que, au cours des deux dernières décennies, ils vont contri
buer à remodeler le paysage politique. En 1990, leur responsabilité est
notamment engagée dans le renversement du général Ershad. Cet act
ivisme se prolonge dans une présence très forte au niveau des négocia
tions centralisées et décentralisées des salaires (cf. Salmon, 1999). Leur
implantation s'avère particulièrement forte dans les activités du textile
(jute et coton), dans une moindre mesure dans les industries chimiques
et agro-alimentaires.
La première section de l'article propose une revue des arguments
théoriques sur la base desquels l'effet syndical peut apparaître indéter
miné. La section 2 est consacrée à une présentation du modèle de
frontière stochastique. On y teste l'effet du syndicat sur un échantillon
de 1 038 entreprises privées du secteur manufacturier bangladais. La
section 3 propose un commentaire de résultats. La nature de l'effet
syndical sur l'efficience technique s'avère sensible à la propriété étran
gère ou locale des firmes, mais également à l'action d'autres variables
au pouvoir explicatif concurrent. La dernière section revient, en con
clusion, sur les principaux enseignements de l'étude et jette les bases
d'une extension possible de cette recherche.
1. SYNDICAT ET PRODUCTIVITÉ : LA RELATION CONTROVERSÉE
L'incidence supposée des syndicats sur la productivité des entrepri
ses est loin de faire l'unanimité parmi les économistes. Les travaux dis
ponibles, trop peu nombreux en regard de l'importance de la question,
mettent en évidence des hypothèses et des résultats contradictoires. Ali-
son Booth (1995) a établi un état des lieux très stimulant de cette littéra
ture contrastée. Dans la ligne des travaux de Freeman et Medoff (1980,
1984), un certain nombre d'auteurs qui gravitent autour de l'

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents