Titulature de Métropolites Byzantins. I. Les métropolites syncelles - article ; n°1 ; vol.3, pg 92-114
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Titulature de Métropolites Byzantins. I. Les métropolites syncelles - article ; n°1 ; vol.3, pg 92-114

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Description

Études byzantines - Année 1945 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 92-114
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1945
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

V. Grumel
Titulature de Métropolites Byzantins. I. Les métropolites
syncelles
In: Études byzantines, tome 3, 1945. pp. 92-114.
Citer ce document / Cite this document :
Grumel V. Titulature de Métropolites Byzantins. I. Les métropolites syncelles. In: Études byzantines, tome 3, 1945. pp. 92-114.
doi : 10.3406/rebyz.1945.925
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0258-2880_1945_num_3_1_925Titulature de Métropolites Byzantins
I. — Les métropolifes syncelles.
Nous n'entendons point traiter ici des titres donnés aux
métropolites byzantins en vertu de leur siège ou de leur juri
diction, ou en fonction de leur domaine ou situation géogra
phique, ni non plus des épithètes de révérence dont ils sont
gratifiés; mais de véritables dignités conférées par l'autorité
impériale, non toutefois de civiles, octroyées accesso
irement à certains prélats, mais de dignités de caractère ecclé
siastique, ou réservées à des ecclésiastiques 1. Plus précisément,
nous traiterons des métropolites « syncelles » et des métropol
ites « hypertimes ».
La dignité de syncelle a déjà fait l'objet d'une étude inté
ressante et bien conduite de, la part de Mgr Athénagoras 2.
Nous sommes ainsi dispensé de nous étendre sur l'histoire de
cette dignité en dehors de l'époque où nous la voyons portée
par des métropolites. C'est sur ce dernier point que nous com
pléterons le savant prélat grec. Nous porterons notre attention
plus spécialement sur la querelle des préséances entre métrop
olites simples et métropolites syncelles.
La dignité d' « hypertime » est moins connue, et depuis la
notice érudite que lui a consacrée Du Cange 3, et que seuls des
1. Au sens large, en y comprenant les moines.
2. Mgr Athénagoras, métropolite de Paramythia et Parga. L'institution des
syncelles dans le patriarcat acumenique (en grec) dans l'Epetèris de la Société
d'Etudes Byzantines, Athènes, t. IV (1927), p. 3-38.
3. Dû Cange, Glossarium ad scriptores mediae et infitnae graecitatis, sub
verbo. LES METROPOLITES SYNCELLES Çp
documents publiés depuis lors permettent de dépasser, je ne
sache pas que rien ait paru sur elle qui mérite d'être signalé.
Nous aurons donc l'obligation d'être là-dessus plus complet.
Bornons-nous, pour cet article, à la dignité de syncelle.
** *
On sait que la qualité de syncelle, après avoir été tout
d'abord une simple fonction et dignité d'ordre ecclésiastique,
fut ensuite, sans perdre ce caractère, élevée par les empereurs
au rang de dignité politique. La raison qui motiva cette éléva
tion fut sans doute que les souverains avaient besoin d'un titre
honorifique à conférer aux clercs ou moines dont ils voulaient
distinguer le mérite ou récompenser les services et qu'ils dési
raient en même temps retenir dans la capitale. La fonction de
syncelle, sorte d'assistant et de conseiller permanent du patriar
che, répondait à merveille à ce dessein.
Mgr Athénagoras 4 dit que cette ampliation de la fonction
en dignité se fit au plus tard sous Héraclius, qui limita le
nombre des syncelles à deux. A vrai dire, le texte invoqué 5 ne
permet pas d'être aussi affirmatif, mais l'importance prise
assez tôt par cette fonction, qui, pour un bon nombre de titu
laires, fut le marchepied du trône patriarcal e, rend la chose
assez plausible. Bientôt même, on ignore à quelle date, il n'y
eut plus qu'un seul syncelle 7. Cet état apparaît dans le lÂvre
des Cérémonies 8.
Quoique la fonction correspondant à la dignité fût pure
ment ecclésiastique, c'est l'empereur qui nommait le syncelle,
et l'élu était promu par le souverain en personne dans une
solennelle cérémonie de cour 9. Cette dignité était, sous la
dynastie macédonienne, l'une des plus élevées de la hiérarchie
nobiliaire : elle venait immédiatement après celles de magis-
4. Athénagoras, op. cit., p. 8.
5. Rhalli et Potli, Syntagma..., IV, 102; Zachariae a Lingenthal, Jus
graeco-romanum, Pars III, p. 36.
6.op. cit., p. 9.
7. Id., p. 17-18.
8. De Ceremoniis, éd. Retske, I, 530-532.
9. Id., 530. ETUDES BYZANTINES 94
tros et de recteur 10. Celui qui en était revêtu avait done, de
loin, le pas sur tous les métropolites dans les cérémonies auli-
ques : dans les cérémonies auliques seulement, car, dans les
cérémonies religieuses, l'occasion ne se présentait pas, puisque,
n'étant pas évêque, le syncelle n'avait point place au syntronon
et ne faisait point partie des synodes.
Le haut rang du syncelle à la cour rendait ce titre enviable
même aux membres du haut clergé, et il fut, de fait, plus tard,
conféré à des métropolites et à des évêques. Alors dut se poser
la question du rang que devaient prendre ces prélats digni
taires dans les cérémonies religieuses et les réunions synodales.
Les plus anciens cas connus de ces nominations' se placent dans
la seconde moitié du Xe siècle : Philarète, métropolite d'Eu-
n ; Etienne, chaïtes, sous le patriarche Polyeucte (954-970)
métropolite de Nicomédie, en 976 12. Malheureusement, nous
n'avons de cette époque et jusqu'au temps où se firent entendre
les premières protestations des métropolites contre leurs co
llègues syncelles aucun procès-verbal de synode ni aucun autre
indice qui nous permette de nous rendre compte de la manière
dont le problème fut résolu. Il est probable que, tant qu'il n'y
eut qu'un seul métropolite syncelle, celui-ci garda à Sainte-
Sophie la préséance qu'il avait à la cour, et que ses collègues
supportèrent cette situation : ils n'auraient exhalé leur mécon
tentement que quand ils virent le privilège se multiplier, et par
là s'aggraver d'autant le recul de leurs places 13. Je dis probable
seulement, car nous ne savons pas si Romain III Argyre, en
innovant sur le nombre des métropolites syncelles, n'innovait
pas en même temps sur le rang qu'ils devaient tenir dans les
cérémonies religieuses.
Romain Argyre, en 1029, avait, d'un coup, créé syncelles
trois métropolites : Cyriaque d'Ephèse, Démétrius de Cyzique
et Michel d'Euchaïtes. Ceux-ci, le jour de la Pentecôte de cette
même année, s'emparèrent des premières places dans le syn-
10. Cletorologium, éd. Reiske, II, 582.
11. Je ne le connais que par Athenagoras, op. cit., qui ne cite pas sa source.
12. Cf. Doelger, Regesten, n. 756.
13. Pour employer un exemple familier tiré des circonstances actuelles, nous
voyons les gens supporter aisément les « priorités » quand les bénéficiaires en
sont rares. Les murmures se font entendre à mesure qu'ils se multiplient. .

LES MÉTROPOLITES SYNCELLES g5
„ ». ■ r, ς. ...
tronon. Il s'ensuivit entre les prélats pour cette question de
préséance à la liturgie une bagarre fort peu édifiante 14. Qui
l'emporta sur place, nous l'ignorons. Quoi qu'il en soit, les
métropolites frustrés, qui avaient voulu de vive force recon
quérir leur rang, durent céder devant la volonté impériale 15.
En effet, nous voyons les métropolites syncelles tenir la pré
séance sur tous leurs collègues dans les synodes de mai 1030
et d'avril 1032 réunis contre les Jacobites 16. Ce n'est qu'entre
eux qu'ils observent l'ordre des sièges épiscopaux 17.
Notons en passant que ces nominations de syncelles, ajou
tons celles de protosyncelles, de proèdres des protosyncelles,
et de protoproèdres des protosyncelles qui eurent lieu dans la
suite, étaient purement honorifiques : les métropolites n'avaient
que le titre sans la fonction. La fonction de syncelle, comme
celle de protosyncelle quand elle fut créée, demeurèrent tou
jours aux mains de clercs patriarcaux.
Les synodes que nous venons de mentionner appartiennent
encore au règne de Romain Argyre. Lui mort, les métropolites
syncelles conservèrent-ils leur préséance ? Nous pouvons répon
dre affirmativement, tout au moins pour la période qui va
jusqu'en 1054. Nous voyons, en effet, dans un compte rendu
synodal de juillet 1054

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